Brassens raconté par Victor Laville - Le bruit des bottes et l'affaire des bijoux
MIDI LIBRE Édition du lundi 7 mars 2011
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Le bruit des bottes et l'affaire des bijoux
1939. Débute une année sombre pour la France et l'Europe. « L'imminence de la guerre était dans toutes les conversations, se souvient Victor.
Cornaud, le professeur d'allemand de Georges(dit Jo), prend un malin plaisir à lancer à ses élèves, quand il les voit bâiller aux corneilles : « Si vous n'apprenez pas l'allemand, ce sont les Allemands qui viendront vous l'apprendre à domicile ».
Et puis arrive un évènement totalement inattendu qui va bouleverser la vie de Jo, de sa famille comme de ses amis. Victor se rappelle parfaitement de ce jour de mai 1939 : « Le surveillant général a fait irruption dans la salle d'études. Il a appelé Jo et plusieurs autres élèves en leur disant qu'ils étaient convoqués immédiatement. Je vois encore Jo traverser la cour. Je ne me doutais pas que je ne le reverrai pas avant trois ans... ».
C'est donc la fameuse affaire des bijoux que Brassens évoquera dans Les Quatre Bacheliers : « Pour offrir aux filles des fleurs, Nous nous fîmes un peu voleurs... ». Victor : « Je savais que Jo fréquentait quelques 'petits durs', mais de là à en imaginer les conséquences... ». Elles seront fâcheuses, en effet : 15 jours de prison avec sursis, l'arrêt brutal des études, la mise en quarantaine à la maison... « Il n'était pas question d'aller le voir, nos parents nous l'interdisaient ». Jean-Louis, le père de Jo, se montrera toutefois indulgent pour cet écart de conduite. Jo lui rendra hommage dans sa chanson : « Mais je sais qu'un enfant perdu (...) a de la chance quand il a, Sans vergogne, Un père de ce tonneau-là ».