Haïdar El Ali
21/04/2012
Haïdar El Ali issu d’une famille Libanaise, né à Louga (Sénégal) vient d’être nommé, ce 3 avril 2012 ministre de l’écologie du Sénégal, réalisant ainsi un objectif ancien résultant de son constat qu’agir en faveur d’une écologie responsable, combattre pour l’écologie sans faire de la politique pour combattre les politiques en place, n’est pas réaliste.
Pour lui, l’urgence aujourd’hui, c’est l’épuisement des ressources naturelle, et tout particulièrement la forêt qui brûle, au Sénégal, au Brésil… partout pour les mêmes raisons : cupidité et inconscience, liées à l’ignorance et à l’absence de contrôle, alors qu’on met sous contrôle, dans le but d’assurer des gains de productivité, toutes sortes d’activités bien plus dérisoires !
Ci-dessous l'interview de Ruth Stegassy (émission Terre à terre sur France Culture) à l'occasion du livre que Bernadette Gilbertas lui a consacré en 2010.
Terre à terre ~48 mn : “[…] la société que nous sommes en train de construire aujourd’hui […] va vers La surconsommation, la surproduction. Elle fait de nous des gens assis devant la télé à regarder des émissions de merde et demain quand on va se réveiller on trouvera que derrière nous tout a brulé, que derrière nous les papier ont disparus que derrière nous tous les poissons ont disparu, et ça, ça aussi c’est un combat. Pour moi le problème c’est l’argent, parce que nous avons construit une société qui tourne autour de cette compétition vers l’acquisition, et l’ argent est donc le problème… L’argent en tant que capital, en tant que compétition, parce que tout le monde veut avoir sa belle voiture, sa belle maison etc. etc.“
Suit, anecdote de l’enfant qui refuse l’argent proposé pour acheter ses coquillages :Terre à terre ~49 mn : “[…] Mais toi baisse toi ! Et je me suis baissé, j’ai trouvé que c’était plein de coques, j’ai dit, mon Dieu quelle leçon, quelle leçon cette enfant de 10 ans est en train de me donner, qu’elle n’a pas besoin de cet argent, qu’elle est entourée d’une nature qui est généreuse, qu’elle sait exploiter de manière responsable, elle ne veut même pas prendre un surplus de coquillage pour pouvoir me le vendre parce qu’elle n’a pas besoin de cet argent.
Quand nous construirons une société pareille, faite de générosité, faite d’équité, et de justice, nous construirons une société durable, dans la quelle nous vivrons, parce que nous partagerons un monde juste et équitable, où nous vivrons ensemble, dans un monde de terreur.“
Haidar el-Ali : itinéraire d'un écologiste au Sénégal
par Bernadette Gilbertas
Présentation de l’œuvre sur France Culture :
http://www.franceculture.fr/oeuvre-haidar-el-ali-itinerai...
Sommaire :
- Rencontre avec la mer
- Donner sa voix à la mer muette
- L’image est une preuve
- Les océans malades des hommes
- Joola, l’histoire d’un naufrage
- La part de demain
- Lamantins : sauvetage sur le fleuve
- La forêt brûle
- A l’ombre du rônier
- Les gardiens de la forêt
- Les graines de l’espoir
- Plante ton arbre !
- L’idéal écologiste
- La femme, le crédit et l’arbre
- Trente millions de palétuviers
- Conclusion
- Géographie : Sénégal, les pays des deux mondes
- Biographie
- Filmographie
- Bibliographie - Webographie
http://www.youtube.com/watch?v=x0rtflgmHk8
Présentation de l’œuvre du Professeur Jean-Michel KORNPROBST
(fondateur d’Oceanium, avec Gérard Lefebvre en 1984) :
http://farmacia.ugr.es/ars/pdf/345.pdf : SUBSTANCES NATURELLES D’ORIGINE MARINE: CHIMIODIVERSITÉ, PHARMACODIVERSITÉ, BIOTECHNOLOGIE
«La mer est une immense chimiothèque. » La formule est de Gilles Barnathan, un enseignant chercheur de l'Isomer (Institut des substances et organismes de la mer). Elle résume bien l'énorme potentiel des fonds sous-marins comme pourvoyeurs des médicaments de demain. Pour l'instant, la « pharmacie océanique » est quasi vide : les médicaments préparés avec des modèles issus de la mer se comptent sur les doigts des deux mains. Un maigre résultat qui s'explique par la nouveauté des recherches et les tâtonnements qui en résultent. La quasi-absence de médication traditionnelle a contraint à pêcher à l'aveuglette des dizaines de milliers d'organismes dans l'espoir de trouver des molécules rares et actives...
Aujourd'hui, la recherche est beaucoup plus sélective : « Pour choisir, il suffit d'observer in situ ces organismes marins, dit Jean-Michel Kornprobst, professeur à l'Isomer... et plongeur passionné. Nous ciblons par exemple les animaux fixés, comme les coraux, les éponges ou les ascidies. Leur immobilité les oblige à se protéger des prédateurs en utilisant de véritables armes chimiques. Ceux qui font le vide autour d'eux sont a priori bien dotés. »
Molécule anticancer
Mais l'analyse va plus loin : « Quand nous découvrons des végétaux ou animaux propres, c'est-à-dire vierges de petits organismes divers, cela signifie qu'ils sécrètent des substances antibactériennes ou antibiotiques. »
Jean-Michel Kornprobst se montre optimiste : une quinzaine de molécules sont en phase préclinique ou essais cliniques. Parmi elles, la squalamine, qui provient du requin, animal jamais atteint de cancer. « Cette molécule freine fortement la croissance des vaisseaux sanguins des cellules cancéreuses, provoquant l'asphyxie de celles-ci. Elle est très active sur plusieurs types de cancers touchant le cerveau, le sein, la prostate, les ovaires ou le côlon. »
Autre produit aux portes de l'autorisation de mise sur le marché, le KRN 7000, issu d'une éponge japonaise : « Sur la souris, elle s'est révélée fortement antitumorale, pour le cancer du côlon notamment. Ou le GST 21, seule molécule d'origine marine testée contre la maladie d'Alzheimer, et qui provient d'un ver, le némerte. »
La possible homologation de ces molécules représente un enjeu économique considérable. C'est pourquoi les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, l'Espagne renforcent leurs investissements dans la recherche sous-marine. Avec des zones maritimes métropolitaines ou outre-mer exceptionnelles, la France a sa carte à jouer en s'appuyant sur l'Isomer. Surtout si l'expérience des équipes de Jean-Michel Kornprobst et de Gilles Barnathan se voit prochainement reconnue, avec la création d'une unité CNRS.
source : http://www.lepoint.fr/