A propos de certains Maires … (22/09/2015)
Ces maires indignes qui se moquent de leurs concitoyens
Ils dépensent trop mais donnent des leçons de morale civique, alors même qu'ils augmentent les impôts locaux au lieu de faire des économies.
L'État central a prévu de réduire de 2 % environ chaque année jusqu'en 2017 ses dotations aux communes, qui en sont informées depuis longtemps et qui savent parfaitement qu'elles doivent réduire leurs dépenses et faire des économies.
Au lieu de cela, les maires, dans une comédie médiatique de basse politique, poussent des hauts cris comme si on les égorgeait. Ils viennent d'être élus ou réélus et ils ont tout leur temps avant de revenir devant leurs électeurs. Et donc ils en profitent.
PAR JEAN NOUAILHAC publié le 21/09/2015 par le Point.fr
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-nouailhac/nou...
Les maires de France manifestaient ce samedi 19 septembre contre la baisse de 30 % des dotations aux collectivités.
AFP©CITIZENSIDE/MICHEL STOUPAK
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Embauches
En réalité, quel est le problème ? Les maires dépensent trop et depuis trop longtemps. La majorité d'entre eux ne savent pas tenir un budget et savent encore moins dire non aux sollicitations de leurs électeurs, amis, voisins, amis d'amis et voisins de voisins. Surtout – ce qui leur donne le sentiment d'être des gens importants, des notables, des employeurs –, ils ont la fâcheuse tendance de recruter de nouveaux salariés sans réelle justification, fonctionnaires territoriaux ou contractuels, amis chers ou amis politiques, et autres errements considérés comme répréhensibles dans toutes les communautés gérées par des responsables sérieux.
Pendant l'année 2012 – l'effet Hollande, sans doute –, 31 000 nouveaux postes de fonctionnaires territoriaux ont été créés, dont la plus grosse partie dans le « bloc communal » (communes et intercoms). En 2013, année précédant des élections municipales, le même bloc communal augmente ses dépenses de 4,5 %, avec encore 30 000 fonctionnaires de plus, et, à l'intérieur de ces dépenses générales, fait littéralement exploser ses investissements à + 8 % ! Résultat : cette année-là, les impôts locaux progressent de 4,6 %. En 2014, la gabegie continue : la masse salariale des collectivités locales – l'essentiel provenant toujours du bloc communal – augmente encore de 4 % !
Au total, en trois ans, une addition de près de 100 000 nouveaux fonctionnaires, sans compter les contractuels et les « emplois aidés », et une masse salariale des territoriaux en hausse de 11 % alors que l'inflation n'aura été que de 3,4 % pendant la même période !
Un lecteur du site du Point expliquait dernièrement que dans sa commune de 5 500 habitants, « avec des personnes payées à plein temps et travaillant à temps partiel, tous les services et tous les personnels ont été maintenus après l'adhésion à la communauté de communes ». Et notre lecteur de préciser que « cette communauté de 12 communes et de 80 000 habitants emploie un président, un premier vice-président, 11 vice-présidents, 5 conseillers délégués, 56 conseillers communautaires, dont les 12 maires. Tous ces élus et chargés de mission ayant un bureau avec du personnel et étant installés dans deux bâtiments de cinq étages ». Que dire de plus ?
Comédie médiatique
Le problème soulevé par les maires vient du fait que l'État central a prévu de réduire de 2 % environ chaque année jusqu'en 2017 ses dotations aux communes, qui en sont informées depuis longtemps et qui savent parfaitement qu'elles doivent réduire leurs dépenses et faire des économies. Au lieu de cela, les maires, dans une comédie médiatique de basse politique, poussent des hauts cris comme si on les égorgeait. Ils viennent d'être élus ou réélus et ils ont tout leur temps avant de revenir devant leurs électeurs. Et donc ils en profitent.
Ils ont promis, durant la dernière campagne électorale, de stabiliser les impôts locaux ? Qu'à cela ne tienne, selon eux, c'est l'État qui les étrangle et qui les oblige à les augmenter quand même, sinon – n'est-ce pas ? – il faudrait toucher aux crèches, aux cantines ou aux vieux… Un chantage honteux de politiciens intellectuellement malhonnêtes ! Et il est vrai qu'ils les augmentent sans vergogne, ces impôts, et qu'ils n'y vont pas de main morte. Pour la seule taxe foncière, et pour les seules grandes villes : + 23,3 % à Lille – c'est énorme ! Merci madame Aubry –, + 13,3 % à Toulouse, + 6 % à Strasbourg, + 5,7 % à Lyon – bravo Gérard Collomb –, + 5 % à Bordeaux – quel mauvais exemple, monsieur Juppé ! Une jolie brochette de dépensiers matraqueurs et donneurs de leçons, alors que l'inflation ne devrait pas dépasser 0,5 % en 2015 !
Apparemment, pas un seul n'a eu l'idée de réduire certains budgets, de se pencher sur les dépenses inutiles, de supprimer des postes qui font doublon ou dont on pourrait se passer, de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et de faire respecter vraiment les 35 heures, de réduire les frais de mission et le nombre des voitures de fonction ou bien de tailler dans la masse imposante des avantages sociaux des employés de mairie. C'est bien simple, la grande majorité des maires ne veut même pas entendre parler de faire des économies. C'est un mot qui leur arrache le cœur électoral.
Qui pourrait d'ailleurs les empêcher de jouer avec l'argent de leurs concitoyens ? Ce sont eux qui ont la signature sur les comptes en banque des municipalités et des intercommunalités. Tant qu'on ne coupera pas les vivres à ces inconscients irresponsables, comédiens médiatiques et menteurs professionnels, ils continueront leur travail de sape économique. Pour eux, cela ne coûte rien, ce sont les Français qui payent !
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