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03/11/2018

Melancholia (extrait) - Victor Hugo - Les Contemplations

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

    Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III

18:53 Publié dans Culture | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

11/01/2017

Nietzsche

On refusera longtemps à Nietzsche la qualité de philosophe, en alléguant ses contradictions, son style poétique et aphoristique. On invoqua sa maladie et l'effondrement final dans la folie pour classer ses écrits au nombre des documents pathologiques. L'œuvre de Nietzsche fut défigurée par la propagande nazie. On pourrait allonger la liste des interprétations aberrantes.

Mais l'essentiel est que, par l'influence qu'il exerça sur les esprits de l'époque, l'autorité philosophique de Nietzsche se soit universellement imposée au point que Nietzsche est reconnu aujourd'hui pour l'un des génies qui ont modelé le visage du XX° s.

Sommaire

Les sources de sa pensée.
La vie de Nietzsche
Apport conceptuel.
Principales œuvres.

Les sources de sa pensée.

Parmi les sources de la pensée de Nietzsche, on citera les penseurs présocratiques et en particulier Héraclite, ainsi que le stoïcisme (avec le concept d'éternel retour).
Schopenhauer l'influencera aussi mais il le rejettera ensuite, tout comme Wagner qu'il rejettera à partir de 1875.

La vie de Nietzsche

Plus que pour tout autre philosophe une biographie de Nietzsche s'impose.

Dans Par delà le bien et le mal, il écrit : " J'ai peu à peu découvert ce que toute grande philosophie a été jusqu'à ce jour : la confession de son auteur et une sorte de Mémoires involontaires et insus. Chez le philosophe, il n'y a absolument rien d'impersonnel et sa morale notamment témoigne de façon nette et décisive qui il est ". Ce ne sont bien entendu pas les évènements en eux-mêmes qui intéressent Nietzsche mais l'événement en tant qu'il exprime une attitude théorique et pratique.

Il n'y a pas pour Nietzsche de philosophie, il n'y a que des philosophes dont la vie cependant n'intéresse le penser philosophique que dans la mesure où elle acquiert signification universelle, dans la mesure où la vie de l'individu a valeur pour la communauté.

Du reste, l'œuvre de Nietzsche est inséparable de l'histoire occidentale et il faut s'en souvenir pour le comprendre. C'est dans cet esprit qu'il nous faut donc brièvement rappeler les éléments de sa biographie.

Nietzsche est né à Röchen, près de Leipzig en 1844. Il serait un descendant de l'aristocratie polonaise par son père. Sa mère était allemande. Nietzsche se réclame de l'aristocratie (par le sang il se sent hors des limites nationalistes) mais en même temps il s'en méfie : " Le sang est le plus mauvais témoin de la vérité " écrira-t-il dans Ainsi parlait Zarathoustra.

Son père était pasteur luthérien et sa mère issue d'une famille de pasteurs. Le père meurt prématurément en 1849. Nietzsche a cinq ans. Il vivra toute son enfance dans un univers exclusivement féminin avec sa mère, sa sœur Élisabeth et ses deux tantes.

À 6 ans, il entre à l'école communale et l'année suivante dans un institut privé préparatoire au lycée, lycée où il reste trois ans. Il se destine à être pasteur.

En 1859, Nietzsche devient boursier à la célèbre école de Pforta en Thuringe, école célèbre pour sa tradition humaniste et luthérienne. La discipline y est monacale. Les études y sont classiques et insistent sur l'apprentissage de la discipline de soi. Nietzsche lit les auteurs grecs : Sophocle, Eschyle, Platon. La culture grecque et latine l'influencera profondément et il s'y référera sans cesse dans son œuvre, même en la critiquant. Il étudie aussi l'hébreu et l'anglais. Il se passionne pour la littérature allemande et l'histoire mais ne mord guère aux mathématiques. Nietzsche sera marqué toute sa vie par son manque de formation scientifique qu'il regrettera.

En 1864, il rentre à l'université de Bonn pour suivre des cours de philologie (latin et grec ancien) et de théologie.

En 1865, il entre à l'université de Leipzig où il se consacre à la philologie, seul domaine qui l'intéresse quoiqu'il en sente de plus en plus les limites. C'est là qu'il reçoit sa vocation philosophique à travers la lecture enthousiaste de Schopenhauer. Cette lecture est pour lui un choc. Schopenhauer influencera beaucoup sa pensée avant qu'il ne s'en détache. Il lit Le monde comme volonté et comme représentation. Selon Schopenhauer, la réalité véritable de l'homme, sous les apparences, c'est la volonté (et non plus l'esprit, l'intelligence, la raison), force aveugle qui pousse tous les êtres vers des buts dont ils ne perçoivent pas le sens et qui, une fois atteints, laissent la place à d'autres, indéfiniment ; en d'autres termes, la réalité profonde de tous les phénomènes c'est le désir (instincts, pulsions) dont l'homme est animé inconsciemment. Vivre c'est vouloir, désirer. Mais cette volonté sans but, sans signification, fait de l'homme un jouet inconscient de ce qui le meut. Il faut donc s'efforcer de renoncer au désir, de nier la volonté.

Nietzsche gardera l'idée du désir, de la volonté qui fait vivre mais, plus tard, il se détachera de Schopenhauer en affirmant que l'homme doit affirmer ses désirs sans nier la volonté, l'instinct, la vie.

Nietzsche lit aussi Lange (un kantien) puis Kant dont il retiendra la critique de la métaphysique dont les prétentions scientifiques lui semblent définitivement dépassées. La théologie lui apparaît aussi comme une illusion grossière. Il ne se détache pas de la philologie mais il veut lui donner une base philosophique.

En 1868, Nietzsche reçoit le prix du concours de l'Université pour un travail sur les sources de Diogène Laërce. Il croit pressentir dans la philologie le seul moyen d'accéder à la philosophie c'est-à-dire à l'humain universel.

À Leipzig, Nietzsche noue plusieurs amitiés qui vont marquer son existence et notamment celle de Richard Wagner qui lui apparaît comme l'Eschyle des temps modernes, le héraut d'une renaissance de la tragédie.

Nietzsche est brillant, très brillant, ce qui lui vaut d'être nommé en 1869, à 25 ans, alors qu'il n'a pas fini sa thèse, sur une simple recommandation de Ritsch (professeur de grec), professeur de philologie classique à l'Université de Bâle. Il occupera cette chaire de langue et de littérature grecques plus de 10 ans. Il rend de nombreuses visites à Wagner et à sa femme Cosima. Il leur lira en 1871 le manuscrit de La naissance de la tragédie. Sa publication en 1872 lui vaudra les réactions hostiles des milieux universitaires mais lui vaut les éloges enthousiastes de Wagner.

Engagé volontaire comme ambulancier et infirmier pendant la première guerre franco-allemande, dont les atrocités le bouleversent, il tombe gravement malade de diphtérie et de dysenterie. Vers 1873, il ressent les premières manifestations de maux de tête et de troubles oculaires, dont il ne cessera de souffrir : la maladie va devenir consubstantielle à sa doctrine.

De 1873 à 1876, Nietzsche publie les Considérations Intempestives qui soulignent l'intérêt que porte Nietzsche aux problèmes de la culture et de l'histoire, en même temps qu'elles resserrent ses liens avec Wagner.

Sa maladie et le développement de sa pensée vont le plonger dans un isolement de plus en plus grand. En 1875, il rencontre le musicien Peter Gast avec lequel il poursuivra l'amitié la plus continue et échangera la correspondante la plus importante. Gast est le seul ami auquel Nietzsche se soit confié de façon parfaitement sincère, même s'il ne se fait aucune illusion sur ses talents de musicien. Mais aucune des amitiés de Nietzsche n'aura été heureuse.

Nietzsche publie Humain trop humain. Il a conscience alors d'amorcer un changement décisif avec la critique de Schopenhauer. Toute la métaphysique est ébranlée. Une des conséquences est la rupture avec Wagner. En 1876, Nietzsche assiste aux premières représentations wagnériennes de Bayreuth. Il est déçu par la pompe nationaliste et la résurgence visible des thèmes chrétiens les plus décadents. La rupture avec Wagner et le wagnérisme sera consommée et rendue publique dès le début de 1877.

En mai 1878, Nietzsche est si gravement malade qu'il doit quitter son poste de Bâle. Il obtient, à la suite de ses dix années d'enseignement, une maigre pension qui lui évite la misère. Commence alors une existence errante, neuf ans de séjours variés, de voyages continuels, motivés par la recherche du climat le plus favorable à sa santé et à l'éclosion de sa pensée. Aurore (1880-1881) prolonge les analyses de Humain trop humain.

C'est pendant l'été 1881, au cours d'une promenade près de Sils Maria " à 6000 pieds au-dessus de l'humanité " que Nietzsche éprouve l'expérience instantanée, atteint la certitude vécue de l'éternel retour. C'est alors que surgit à côté de lui son double, Zarathoustra. Dans Le Gai Savoir (1881-1882) se précisent les intuitions qui constitueront les thèmes centraux de sa philosophie.

En 1882, il rencontre Lou Salomé, jeune fille brillante, aux talents intellectuels exceptionnels (elle publiera le premier ouvrage sur Nietzsche et sera plus tard l'amie de Freud et de Rilke). Nietzsche veut en faire sa disciple, la confidente privilégiée de ses pensées. Il s'éprend d'elle mais son projet de mariage échoue de par sa propre maladresse (il charge Paul Rée, alors son rival, d'adresser à Lou sa demande) et à cause de la jalousie de sa sœur qui craint que Nietzsche ne lui échappe. Après cet échec sentimental, l'isolement grandit dans la souffrance et le drame de l'esprit. L'œuvre s'édifie.

En 1882, il écrit le premier livre de Ainsi parlait Zarathoustra à Nice, en 1883 le deuxième livre à Sils Maria, en 1884 le livre trois, de 1884 à 1885 le livre quatre (à Zurich, Menton et Nice). L'un des plus grands livres du siècle vient d'être écrit mais ses contemporains ne s'en soucient guère.

À partir de 1886, le rythme d'écriture s'accélère : livre V du Gai Savoir et Par delà le bien et le mal, 1887 La généalogie de la Morale, 1888 Le cas Wagner, Le crépuscule des Idoles, Nietzsche contre Wagner, L'Antéchrist et Ecce homo. Cinq œuvres écrites fiévreusement. C'est la dernière année de lucidité de Nietzsche.

Le 3 janvier 1889, sur la place Carlo Alberto, à Turin, Nietzsche embrasse un cheval de fiacre qu'un cocher vient de frapper puis tombe sans connaissance. De quelques jours auparavant, datent des lettres et billets de la folie adressés à des amis ou à des inconnus où il signe le plus souvent " Dionysos " ou " Le Crucifié ". Nietzsche a perdu définitivement son identité. Il n'écrira plus et, bientôt plongé dans un mutisme total, il continuera parfois de jouer un peu de musique.

Ramené à Bâle par Overbeck il est conduit par sa mère à Iéna où la clinique psychiatrique prononce le diagnostic de paralysie générale. Il habitera désormais auprès de sa mère qui le soignera jusqu'à sa propre mort en 1897, puis à Weimar, auprès de sa sœur dans la maison de laquelle il meurt le 25 août 1900.

De l'œuvre restent des fragments inachevés. Les fragments posthumes représentent en fait plus de la moitié de son œuvre. Un certain nombre en seront publié de façon partielle et tronquée par la sœur de Nietzsche sous le titre La Volonté de Puissance. Le problème est, qu'entre temps, celle-ci a adhéré au nazisme et elle cherchera à donner à cette dernière œuvre (par un habile montage des fragments) un sens qu'elle n'a pas. La Volonté de Puissance n'est pas vraiment une œuvre de Nietzsche

Apport conceptuel.

La finalité du philosophe est de devenir un surhomme. Cette affirmation, qui peut paraître surprenante, a besoin d'être déchiffrée. La philosophie nietzschéenne, toute en symbole, ne doit jamais être interprétée au premier degré. Elle suppose au contraire tout un travail d'interprétation.
Surhomme (übermensch) est un mot que Nietzsche emprunte à Goethe. Il n'a rien à voir avec le superman des bandes dessinées, pas plus d'ailleurs qu'avec l'Aryen SS, exterminateur de population. Le nazisme, par son interprétation erronée et malhonnête de la pensée de Nietzsche a voulu faire croire que Nietzsche défendait ce que justement dans son œuvre il a toujours refusé et critiqué. Si Nietzsche avait vécu à l'époque du nazisme, il en aurait été le plus virulent opposant.
Le surhomme évoque le pas en avant que l'humanité doit accomplir à partir du moment où elle s'est débarrassée de l'idée de Dieu. Dans le prologue de " Ainsi parlait Zarathoustra ", Nietzsche écrit :
" Je vous enseigne le surhomme. L'homme est quelque chose qui doit être surmonté. Qu'avez-vous fait pour le surmonter ?
Le surhomme est le sens de la terre. Que votre volonté dise : que le surhomme soit le sens de la terre. "

Le sens de la terre s'oppose bien sûr au sens du Ciel.

Critique du nihilisme : l'homme du ressentiment.

Le nietzschéisme procède tout entier d'une critique des valeurs du christianisme qui, aux yeux de Nietzsche, enferment l'humanité dans de fausses valeurs morales et limitent sa puissance de connaissance en lui donnant des réponses illusoires et apaisantes à ses ignorances.
" Dieu est mort " a écrit Nietzsche, ce qui signifie que les valeurs religieuses (et la religion) sont mortes et qu'il faut leur substituer de nouvelles valeurs plus positives. " Surhomme " signifie donc " au-delà de l'homme " c'est à dire au-delà de toutes les conceptions que l'on s'est faîtes jusqu'ici de l'homme, puisque toutes ces conceptions ont été négatives.
" Ecce homo " s'expliquera sur le surhomme : " Le mot surhomme utilisé pour désigner un type de la plus haute plénitude, par opposition aux modernes, aux bons, aux chrétiens et autres nihilistes, et qui, dans la bouche de Zarathoustra, devait donner à réfléchir, ce mot a presque toujours été employé avec une candeur parfaite au profit des valeurs dont le passage de Zarathoustra illustre l'opposé, pour désigner le type idéaliste d'une race supérieure d'homme, moitié saints, moitié génies. " Nous voilà prévenus : le surhomme n'est ni un saint, ni un génie et il est le contraire du bon et du chrétien.
Mais que reproche donc Nietzsche au christianisme ? Il lui reproche justement de nier l'homme, d'être, comme il le dit, une morale du ressentiment. Le mot ressentiment doit être pris dans ses deux acceptions :

  • L'homme du ressentiment est celui qui ressent au lieu d'agir. Il n'agit pas mais réagit.
  • L'homme du ressentiment est celui qui éprouve du ressentiment envers lui-même et les autres. C'est l'homme de la culpabilité (cf. la notion de péché), qui veut se punir lui-même, l'esprit de vengeance comme dira Nietzsche, esprit de vengeance d'abord tourné envers soi-même mais qui va ensuite se tourner vers les autres comme en témoigne la figure du prêtre qui vise à la culpabilisation de l'autre.

Le nietzschéisme part d'un constat : la société contemporaine se caractérise par une crise des valeurs qui est aussi une crise du fondement car le fondement sur lequel on avait fondé les valeurs s'est révélé faux. Notre société voit l'effondrement des valeurs. On s'aperçoit que les valeurs sont relatives (historiques), d'où une angoisse du vide, du néant, que l'homme moderne cherche à masquer. L'homme moderne découvre que les valeurs supérieures de son existence (et en particulier les valeurs morales) dépendent d'un fondement qui apparaît maintenant fictif, qui n'était "rien" du tout. "Rien" se dit en latin nihil , d'où le concept de nihilisme. Le nihilisme, c'est la barbarie contemporaine. C'est une décomposition dans le rien, dans l'incertitude qui est le propre de l'époque nihiliste.
S'il n'y a plus de fondement certain, la réaction peut être le pessimisme. Elle peut aussi être de transformer le néant en force active : pour ne plus avoir à contempler le néant, on se jette dedans. C'est le totalitarisme (que critique très fortement Nietzsche et l'on voit ici l'étendue du contresens hitlérien qui a cru que Nietzsche défendait le nihilisme quand il est ce qu'il critique le plus violemment), ce sont les mythes, les superstitions, la drogue, tout ce qu'on invente pour ne plus voir le néant.
Mais si les valeurs traditionnelles sont mortes de leur absence de fondement, il est encore des gens pour les défendre, d'où la figure du prêtre. Le prêtre n'est pas à confondre avec le simple membre du clergé. Il est la figure caractéristique de la conscience incapable de réagir au monde par des actions et le prêtre du clergé n'est rien d'autre qu'une des exploitations possibles de cette figure de la conscience.
Les hommes, ou plutôt certains hommes, ceux que Nietzsche appelle les faibles ou encore les esclaves, le troupeau des agneaux bêlants, sont dans la situation de celui qui subit sans pouvoir répondre et qui, par suite, ne peut pas oublier. Ne pouvant réagir en agissant, sa réaction est située sur le plan de l'imaginaire c'est à dire sur le plan des traces que sont les souvenirs douloureusement ressentis (ressentiment). Dès lors le fait même d'exister lui semble un malheur à cause du désir rentré de réagir. À partir de là, tout ce qui nous fait échapper aux douleurs d'exister aura une valeur. On donnera un privilège au sommeil, au rêve, à l'ascétisme (au sens chrétien de mortification). L'ascétisme chrétien est pour Nietzsche le ressentiment qui se retourne sur lui-même. Ne pouvant réagir sur le monde, l'homme du ressentiment réagit sur lui-même. C'est une autodestruction qui n'est rien d'autre que le désir de mort, de néant (nihilisme à nouveau). C'est la vengeance de l'homme malheureux qui se retourne contre lui-même. Mais ce désir de néant doit se masquer, justement par désir de vengeance. L'homme du ressentiment va vouloir se venger de son malheur (qui vient de sa propre faiblesse) contre les autres et notamment contre ceux qui ont échappé au ressentiment parce qu'ils sont forts. Il va dès lors masquer son idéal d'autodestruction par l'altruisme pour mieux les séduire. Pour les obliger eux-mêmes à s'autodétruire, il va prétendre que ce qui fait valeur dans l'existence c'est de se forcer soi-même à l'encontre de ses instincts et, en particulier, de se forcer soi-même à considérer comme mauvais tous les rapports de conflit avec les autres, d'où la morale traditionnelle. C'est sous le prétexte d'améliorer l'homme que cet idéal du prêtre va conquérir le monde alors qu'il ne s'agit que du désir de vengeance des hommes du ressentiment contre les forts qui sont capables de réagir au monde par des actions. On prétend améliorer l'homme alors qu'il s'agit en réalité de le domestiquer, de le soumettre. On va prétendre que l'homme fort (c'est à dire sain) est mauvais et le contraindre à devenir bon. Séduit et trompé, l'homme fort se soumet à la mutilation volontaire de ses instincts. On tente de l'affaiblir et de l'humilier. On le culpabilise pour mieux le soumettre en lui faisant croire qu'il commet le mal. La brisure des instincts entraîne le dégoût de soi.
Sublimer n'est pas briser. Sublimer l'instinct, c'est lui donner un autre but. Mais ici il s'agit de briser l'instinct. Il existe deux sortes d'ascétisme pour Nietzsche :

  • Un ascétisme destructif qui brise les instincts ;
  • Un ascétisme positif qui discipline les instincts dans un but créatif sans les briser.

Telle est la situation contemporaine pour Nietzsche. Les hommes du ressentiment, ce sont les faibles, les esclaves. Ces termes ne doivent pas être pris au sens physique ou politique. Les esclaves sont ceux qui sont esclaves d'eux-mêmes, qui sont incapables de vivre seuls, sans appuis. Ce sont les pratiquants de la morale traditionnelle, les moutons. Mais, paradoxalement, ce sont eux qui règnent. La morale des faibles règne parce qu'on s'est laissé prendre à la facilité. Les esclaves dominent parce que pour se venger de leur mal d'exister sur ces forts qu'ils craignent, ils les ont séduits en prétendant à l'altruisme (alors qu'ils les haïssent), en décidant que l'orgueil est le mal. On culpabilise les forts et alors les hommes authentiquement supérieurs ne veulent plus se sentir supérieurs. Ils culpabilisent. Tel est l'état des faits que Nietzsche décrit mais bien sûr ne défend pas.
Pour Nietzsche (et c'est le sens du nihilisme), l'homme contemporain doit trouver un nouveau chemin à l'écart de la morale nihiliste pour retrouver de nouvelles valeurs. Il s'agit de chercher de nouveaux fondements puisque c'est l'absence de fondement des valeurs traditionnelles qui a créé le nihilisme.
Dieu est mort. Dieu n'existe pas. L'ère de l'athéisme doit venir. Mais attention ! le véritable athéisme est l'athéisme de celui qui ne cherche pas à remplacer Dieu par quelque autre valeur destinée à lui servir d'aide contre sa faiblesse (un chef, un médecin, un idéal, une conscience de parti etc.)
Nietzsche accuse la morale judéo-chrétienne. Il accuse le judaïsme, non bien sûr par haine des juifs (encore un contresens d'Hitler) mais par refus de la morale de l'Ancien Testament (notamment les dix commandements). Il accuse aussi la morale chrétienne (le Nouveau Testament). Le Christ est, pour Nietzsche, l'incarnation de l'amour haineux (le pseudo altruisme de l'homme du ressentiment qui cache le désir de vengeance). C'est l'une des figures du prêtre.

La méthode généalogique.

Une remarque méthodologique s'impose à ce point de l'analyse. La critique de la morale chez Nietzsche est généalogique. Il ne pose pas la question du "Qu'est-ce que ?" (Qu'est-ce que le Bien ?, par exemple, ce qui suppose déjà que le bien existe) mais la question du "Qui ?" Qui dit qu'il faut être bon et vertueux ? Pourquoi celui-là veut-il être bon ? Que vise celui qui dit qu'il faut être vertueux ? Cette méthode est généalogique, se veut une symptomatologie. Le philosophe est généalogiste, médecin, artiste. La morale traditionnelle est un symptôme, le symptôme du ressentiment. C'est en ce sens qu'on a pu dire de la philosophie de Nietzsche (mais on le dira aussi de celle de Marx</TARGET="MAIN"> et de celle de Freud</TARGET="MAIN">) qu'elle est une philosophie du soupçon. Il faut soupçonner les valeurs en cherchant qu'elle arrière-pensée se cache derrière elles.
Nietzsche fait l'arbre généalogique du Bien et du Mal (dans la Généalogie de la Morale). Originellement, dans toutes les langues, est bon l'individu qui se distingue des autres, l'homme d'élite. Pensons au Bonus vir à Rome. C'est l'aristocrate issu du guerrier, l'être supérieur, le fort.

L'homme fort, le surhomme.

Qui est l'homme fort aux yeux de Nietzsche ? Nous pouvons dire que c'est l'homme de la volonté de puissance. Mais dans cette expression, il faut en fait comprendre puissance de la volonté. En effet, à partir du moment où une volonté veut la puissance (le pouvoir), c'est qu'en réalité elle en est dépourvue. La volonté de puissance n'est donc nullement une volonté de pouvoir. Seul l'esclave cherche la puissance, lui qui ne peut exister sans l'emporter sur les autres et donc sans les autres, lui qui est incapable de s'assumer seul. Pour Nietzsche, le fort est celui dont la volonté affirme sa puissance. Il veut créer, donner. L'homme bon, c'est l'homme fort non au sens politique mais au sens métaphysique et moral. Se sentir petit et faible, c'est le mal. La puissance de la volonté est un signe de moralité.
La moralité est maîtrise de soi (là est le véritable ascétisme par opposition à l'ascétisme nihiliste qui vise à la mortification). Il ne faut pas faire des autres des esclaves mais se maîtriser soi-même. Le texte des " Trois métamorphoses " dans Ainsi parlait Zarathoustra peut ici nous éclairer. L'homme doit passer par trois étapes :

  • Il sera d'abord chameau. Le chameau est la bête de somme qui porte, transporte. Il symbolise celui qui porte les valeurs. Sa devise est " tu dois donc tu peux " (référence à Kant</TARGET="MAIN">). Il veut s'humilier pour faire mal à son orgueil. Le chameau se hâte dans le désert. Il dit "oui" mais il s'agit d'un "oui" d'obéissance au devoir sans ivresse. C'est l'image de l'esclave, du besogneux.
  • Le chameau doit devenir ensuite lion. Le lion est l'image de la révolte contre les valeurs traditionnelles. Il dit "non". Il symbolise le renversement des valeurs. Il veut être l'ennemi des dieux.
  • Le lion devient enfin enfant. L'enfant dit "oui" mais il ne s'agit plus du "oui" de l'obéissance mais celui de la tranquille affirmation de soi qui a la force du jeu, de l'innocence.

Le surhomme n'est rien d'autre que ce oui, délivré de tout mauvais négatif. Si on veut le distinguer de l'enfant, on ne pourra le faire qu'en le déterminant comme l'épanouissement de cet enfant : l'innocence créatrice et donatrice à très haut degré.
La volonté de puissance consiste à créer. Le fort, le véritable héros est l'artiste. C'est le maître, au sens où l'on dit de l'artiste, du créateur qu'il est un maître, au sens aussi où l'on dit être maître de soi. La volonté de puissance est création continue, volonté qui se crée dans la temporalité, qui a besoin du temps pour s'exercer.
C'est ici qu'intervient le thème de l'éternel retour. L'éternel retour est le sens du surhomme. Le surhomme est celui qui dit oui à l'éternel retour.
L'éternel retour n'est pas celui des Stoïciens. Nietzsche sait bien que les choses ne se répètent pas cycliquement. Il s'agit d'une formule morale (qu'il substitue à l'impératif kantien) : " Ce que tu veux, veuille-le de telle manière que tu puisses en vouloir le retour éternel ". L'homme supporte la douleur parce qu'il espère la récompense à sa souffrance (morale chrétienne). Mais il ne la supporterait plus s'il fallait toujours recommencer. L'idée du retour éternel élimine le désir de douleur et de négation de soi. Nous sommes prêts à recommencer nos joies et non nos faiblesses.
L'homme fort est celui qui veut être et qui veut être tour à tour tous les autres. Il dit " Je suis bon parce que j'existe ". Il s'affirme et cette attitude n'a rien à voir avec celle de l'homme faible qui dirait " Je suis bon parce que tu es méchant ". Quand la bonté de la morale traditionnelle est négation, la bonté du maître est positive.
Nietzsche réhabilite le corps. Le corps est un rapport de forces entre forces dominantes et forces dominées. Les forces dominantes sont les forces actives, les forces dominées sont les forces réactives. Chez le maître, les forces actives (d'action) sont dominantes. Il va jusqu'au bout de son vouloir. Il crée et fait son plaisir de sa création. Les forces réactives, au contraire, sont celles du souvenir, des traces laissées par les événements. Chez le maître, les deux types de force sont en équilibre. Il lui arrive de se souvenir mais sans y attacher de l'importance. " L'oubli est une forme et la manifestation d'une santé robuste ". La mémoire est pour Nietzsche esprit de vengeance. L'historien est le gardien de l'esprit de vengeance. Chez l'esclave, les forces du souvenir prennent le dessus. Au lieu d'agir, il se souvient (culpabilité, remords, ressentiment). Nietzsche refuse la morale du péché. Le péché est le ressentiment, la culpabilité de celui qui ne peut oublier sa faute, la mauvaise conscience qui cache la haine. S'accuser, c'est viser à la vengeance contre soi par autodestruction avec l'idée qu'on ne peut s'en sortir, se racheter que par la douleur du faux ascétisme.
Le maître aussi parfois souffre mais sans y attacher d'importance. L'esclave, lui, prend plaisir à s'accuser puis à accuser les autres.
Nietzsche rêve d'une culture supérieure d'homme : le surhomme, l'übermensch. Dans Ainsi parlait Zarathoustra on trouve l'image du danseur de corde. : un funambule marche sur une corde tandis que la populace le regarde. Le danseur de corde glisse et tombe. Il va mourir mais Zarathoustra lui dit qu'il était sur la bonne voie. La corde symbolise la marche vers le surhumain. C'est l'image du risque (mais la liberté ne s'accorde pas avec la sécurité) car l'homme fort aime le risque quand le faible cherche sans cesse des appuis, des crampons, la sécurité. C'est aussi l'image de la maîtrise de soi, nécessaire à un tel exercice. La populace qui regarde symbolise les faibles, le troupeau des agneaux bêlants. Le danseur tombe. Il n'est pas arrivé jusqu'au bout mais qu'importe ! il était sur la bonne voie et il faut continuer dans ce sens. D'ailleurs, on ne meurt pas toujours et " ce qui ne tue pas rend plus fort "

Ainsi, pour Nietzsche, la philosophie se doit d'être remise en cause, puissance critique. Elle remet en cause les illusions des valeurs traditionnelles dont il pense qu'elles nient l'homme. Devenir un surhomme, c'est renoncer à ces valeurs négatives, les surmonter au profit de nouvelles valeurs positives, créatrices, valeurs dont il annonce l'Aurore. Tout aussi bien, le surhomme n'est pas un être mais peut devenir un peuple: " Solitaires d'aujourd'hui, vous qui vivez à part, vous serez un jour un peuple. Vous qui vous êtes élus vous-mêmes, vous formerez un jour un peuple élu - et c'est de ce peuple que sortira le surhomme ".

Les principales œuvres.

  • L'origine de la tragédie (1871)
  • Humain trop humain (1878)
  • Le voyageur et son ombre (1880)
  • Aurore (1880-1881)
  • Le Gai Savoir (1881-1882)
  • Ainsi parlait Zarathoustra (1882-1885)
  • Par delà le Bien et le Mal (1886)
  • La généalogie de la morale (1887)
  • Le crépuscule des idoles (1888)
  • Le cas Wagner (1888)
  • L'antéchrist (1888)
  • Ecce homo (posthume)

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19/12/2014

Santé+ : Les 18 règles de vie du Dalai-Lama & 101 citations de Bouddha

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Les-18-règles-de-vie-du-Dalaii-Lama

La rédaction 16 septembre 2014

    Le Dalaï-Lama, est une figure emblématique pour bon nombre d’entre nous. Ses philosophies sont évocatrices de paix de partage et d’échange. Partagez les sans modération !

1. Prenez en compte que le grand amour et les grandes réussites impliquent de grands risques.
Le risque est impliqué dans chaque grande occasion de la vie. S’il n’y avait pas de risques, alors tout le monde agirait, ce qui rendrait les gens « ordinaires » et non « grands ». Démarquez-vous des autres comme celui qui peut non seulement prendre des risques, mais qui apprécie de le faire.

2. Lorsque vous échouez, n’échouez pas la leçon.
Si vous oubliez ce que vous avez appris à ne pas faire, vous serez condamnés à répéter vos actions. Plus important encore, ne craignez pas l’échec. Car l’échec est le précurseur de la réussite. Rien de grand ne s’est accompli sans échec.

Le but de la vie n’est pas que nous soyons parfaits, mais que nous devenions la meilleure version possible de nous-même. Il est plus important d’être authentique qu’infaillible, et nous gagnons à écouter notre instinct. Les seules vraies erreurs sont celles que nous commettons à répétition. Les autres sont des occasions d’apprentissage.

3. Suivez les trois R :
Respect de soi – La confiance est la clé de la réussite et si une personne ne se respecte pas, vous ne pouvez pas croire en elle. Ainsi, si vous ne vous respectez pas, vous ne pouvez pas réaliser de grandes choses puisque vous ne pouvez respecter les autres.

Respect des autres – Et vous serez respectés en retour. Si vous ne retournez pas le respect des autres, certains présumeront qu’ils ne valent pas la peine d’être respectés, et de ce fait, ils ne se respecteront pas.

Responsabilité pour toutes vos actions – Vous êtes seul responsable de vos sentiments, de vos actions, de votre réussite, etc. Vous contrôlez totalement votre vie, il ne faut pas essayer de blâmer les autres pour ses erreurs et ses malheurs.

4. Rappelez-vous que ne pas obtenir ce que vous voulez est parfois un merveilleux coup de chance.
Essayer d’obtenir tout ce que vous désirez ne sera pas nécessairement bon pour vous dans le long terme. Si quelque chose semble ne jamais fonctionner, comme si le destin intervenait, pensez à lâcher prise et revenez y plus tard. L’Univers agit de façon mystérieuse et doit être digne de confiance.

5. Apprenez les règles pour savoir comment les transgresser correctement.
Les règles sont faites pour être transgressées. La plupart d’entre elles sont mis en place par les anciens établissements corrompus qui ne cherchent qu’à asservir et maintenir leur propre pouvoir. Quand il s’agit de transgresser les règles, faites-le correctement pour éviter les répressions. Mais par-dessus toutes choses, assurez-vous que vous le faites dans les règles. Si l’autorité n’avait jamais été remise en question, nous serions civilisation stagnante.7

6. Ne laissez pas une petite dispute briser une grande amitié.
Évidemment, l’amitié est bien plus importante qu’une petite dispute, mais très peu de gens mettent cette règle en pratique. Vous devez également être en mesure de suivre la règle #7 pour pouvoir suivre la règle #6.

7. Lorsque vous réalisez que vous avez commis une erreur, prenez immédiatement des mesures pour la corriger.
Et ne laissez pas votre fierté faire obstacle à ces mesures. Pardonnez-vous et prenez-en l’entière responsabilité. Cela en dira long sur votre personne. Ce n’est pas le nombre de nos échecs qui déterminent notre réussite finale, mais notre capacité à en extraire de la sagesse, puis à passer à autre chose avec une énergie nouvelle;
Les erreurs sont neutres; nous pouvons en faire ce que nous voulons. Selon notre manière de les percevoir, elles nous accableront ou nous guideront vers le succès.

8. Passez un peu de temps seul chaque jour.
Peu importe ce que vous faites, passez au moins 30 minutes de votre journée seul dans un endroit calme. Cela vous donnera au moins une demi-heure pour observer ce qui se passe dans votre vie, de prendre conscience de qui vous êtes et de comprendre ce que vous voulez. Que ce soit à travers la prière, la méditation, le yoga ou le golf, ce rituel est un « must ».

9. Ouvrez vos bras au changement, mais ne laissez pas s’envoler vos valeurs.
Le monde est en constante évolution. Si vous n’êtes pas ouvert au changement, alors vous serez malheureux. Vous allez vous-même changer, mais cela ne veut pas dire que vos valeurs doivent changer aussi. Accueillez les nouveaux lieux, les nouveaux visages et les nouveaux amours, mais ne changez jamais ces parties importantes de vous-même, sauf si vous avez de bonnes raisons de penser que vous aviez tort d’y croire.

10. Rappelez-vous que le silence est parfois la meilleure réponse.
Le silence conduit à la contemplation détendue au cours de laquelle les émotions ont moins d’influence et où logique peut prendre le relais. Par exemple, si vous vous disputez avec un ami, garder le silence au lieu de riposter en vous emportant est plus efficace et mettra fin à la dispute beaucoup plus rapidement.

11. Vivez votre vie avec honneur.
De ce fait, lorsque vous vieillirez et vous regarderez en arrière, vous serez en mesure d’en profiter une seconde fois. Vous allez devoir vivre avec vos actions pour le reste de votre vie, alors pour vous épargner le regret et l’angoisse, vivez votre vie avec honneur à partir de maintenant. Les bonnes choses viennent et les bonnes personnes aussi. Vous ne serez jamais puni pour avoir agi avec intégrité.

12. Une atmosphère d’amour dans votre maison est le fondement de votre vie.
C’est la règle où vous avez le moins de contrôle. Comme dans la règle # 3, si vous respectez (aimez) votre famille, ils vous respecteront et vous aimerons en retour. Faites entrer l’amour dans votre maison. Faites briller les murs avec de la tendresse. Cela établira une base solide dans la vie de vos enfants.

13. Lorsque vous êtes en désaccord avec les êtres chers, concentrez-vous uniquement sur le présent.
Ne réveillez pas le passé. Le passé est constant, immuable. Réveiller le passé ne peut qu’apporter plus de douleur à la situation. Pardonnez les actions passées et concentrez-vous sur le présent.

14. Partagez vos connaissances.
On apprend tellement dans une vie. Partager vos connaissances avec les gens que vous rencontrez, cela ne peut que les aider. Plus important encore, partager vos échecs et vos expériences pour que les autres ne reproduisent pas les mêmes erreurs.

15. Soyez doux avec la terre.
La terre est l’endroit où nous vivons. Donc, cela devrait être évident. Blesser la terre c’est se blesser soi-même, l’avenir de vos enfants et de vos proches.

16. Une fois par an, aussi souvent que possible, allez quelque part où vous n’êtes jamais allé auparavant.
Découvrez de nouveaux lieux et de nouvelles choses. Vous pourriez vous retrouver avec quelqu’un quelque part qui vous rend plus heureux. La Terre est si vaste avec des endroits uniques et magnifiques, pourquoi ne pas aller explorer un peu ?

17. Rappelez-vous que la meilleure des relations est celle dans laquelle votre amour pour l’autre dépasse vos propres besoins.

L’inverse peut être un indice que votre relation doit se terminer. Si vous avez besoin de quelqu’un plus que vous l’aimez, c’est un signe de dépendance, pas d’affection. Trouvez quelqu’un où l’amour est la force dominante et dans laquelle la relation est beaucoup plus épanouissante.

18. Jugez vos réussites d’après ce que vous avez eu à renoncer pour y arriver.
Décidez ce que vous voulez. Concevez votre vie idéale et foncez. Ne laissez aucune partie de ce rêve s’échapper, ainsi, vous ne vivrez jamais dans le regret. Tout est bon, car tout est utile – dans la mesure où vous savez saisir les occasions d’apprentissage qui se présentent à vous.

Si vous percevez les expériences difficiles comme de mauvais présages, elles auront un impact négatif. Si vous les voyez comme des occasions de croître, vous saurez les transcender.

Citations de Bouddha

http://www.evolution-101.com/citations-de-bouddha/

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Statue_de_Bouddha_Ayutthaya.JPG

 Photo de Albanet

Celui qui est le maître de lui-même est  plus grand que celui qui est le maître du monde.

Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées.Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde.

Celui qui, après avoir été négligent, devient vigilant, illumine la terre comme la lune émergeant des nuées.

Deux choses participent de la connaissance : le silence tranquille et l’intériorité.

Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire.

En ce monde, la haine n’a encore jamais dissipé la haine. Vivons donc heureusement, sans haïr ceux qui nous haïssent. Seul l’amour dissipe la haine. 

Avec la douceur, tu viendras à bout de la colère. 
Avec la générosité, tu vaincras la méchanceté.

Il est très difficile de trouver le bonheur en nous et il est impossible de le trouver ailleurs.

Il ne faut jamais blâmer la croyance des autres, c’est ainsi qu’on ne fait de tort à personne.

Il y a même des circonstances où l’on doit honorer en autrui la croyance qu’on ne partage pas.

Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement.

Il y a quatre pensées illimitées : l’amour, la compassion, la joie et l’égalité d’âme.

Le bonheur est né de l’altruisme et le malheur de l’égoïsme.

Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient correctement. Le paysan laboure les champs, l’armurier façonne la flèche, le charpentier courbe le bois, mais le sage se perfectionne lui-même.

Le plus grand gain est de donner aux autres. La plus grande perte est de recevoir sans gratitude.

L’insensé reconnaissant sa folie est, en vérité, sage. Mais l’insensé qui se croit sage est vraiment fou.

Meilleur que mille mots privés de sens est un seul mot raisonnable,  qui peut amener le calme chez celui qui l’écoute.

Mettez-vous à la place des autres.  Si vous y arrivez, vous ne serez plus capable de faire du mal à autrui.

On peut allumer des dizaines de bougies à partir d’une seule sans en abréger la vie.

On ne diminue pas le bonheur en le partageant.

Quel que soit le nombre de saintes paroles que vous lisez, que vous prononcez,  quel bien vous feront-elles si vos actes ne s’y conforment pas ?

Rester en colère, c’est comme saisir un charbon ardent avec l’intention de le jeter sur quelqu’un ; c’est vous qui vous brûlez.

La force est l’arme de ceux qui ont tort.

La paix vient de l’intérieur. Ne la cherchez pas à l’extérieur.

Mon action est mon seul bien.

Seul un être épanoui peut faire du bien.

Toi seul es ton propre maître. C’est de toi que l’effort doit venir.

Ton pire ennemi ne peut te blesser, seules tes propres pensées, livrées à elles-mêmes, le peuvent.

Tous les êtres vivants sont et ont en eux sagesse et vertus.

Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi-même le chemin.

Dans toutes les directions, l’homme sage répand le parfum de sa vertu.

Quand l’esprit est pur, la joie suit comme une ombre qui ne nous quitte jamais.

Personne ne peut nous sauver, à part nous-mêmes… Personne ne peut et personne ne le fera pour nous…

Nous devons nous-mêmes marcher dans notre propre voie.

Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous-même.

Le don de vérité est un don qui surpasse tous les autres.
Un être en quête de sagesse pratique : l’effort vigilant, l’empire sur soi-même,
la modération. L’être en quête de sagesse devient une île que
les flots ne submergeront pas.

Ni dans l’air, ni au milieu de l’océan, ni dans les profondeurs, des montagnes,
ni en aucune partie, de ce vaste monde, il n’existe de lieu, où l’être humain,
puisse échapper, aux conséquences de ses actes.

La douceur triomphe sur la colère, la générosité triomphe sur la méchanceté,
la vérité triomphe sur la tromperie.

Attache-toi au sage qui réprouve tes fautes.

Ne suivez pas mon enseignement aveuglément, éprouvez-le par vous-même.

Bonne est l’action qui n’amène aucun regret et
dont le fruit est accueilli avec joie et sérénité.

Tout bonheur en ce monde vient de l’ouverture aux autres ;
toute souffrance vient de l’enfermement en soi-même.

Sachant que la vie est courte, comment pouvez-vous vous quereller ?

Ceux qui refusent d’aspirer à la vérité n’ont pas compris le sens de la vie.

Celui qui a écarté la convoitise, la haine et la sottise,
ressemble à un miroir frotté.

Celui qui se livre à des méditations claires trouve rapidement la joie dans tout ce qui est bon.
Il voit que les richesses et la beauté sont impermanentes et
que la sagesse est le plus précieux des joyaux.

C’est par le désir que le monde est lié. Par l’assujettissement du désir qu’il est libéré.

C’est une perle rare en ce monde que d’avoir un cœur sans désir.

Considère celui qui te fait voir tes défauts comme s’il te montrait un trésor.

De celui qui dans la bataille a vaincu mille milliers d’hommes
et de celui qui s’est vaincu lui-même,
c’est ce dernier qui est le plus grand vainqueur.

De la méditation naît la sagesse.

De même qu’un singe qui prend ses ébats dans la forêt saisit une branche
puis l’abandonne aussitôt pour se raccrocher à une autre, ainsi, ce que vous nommez
pensée, connaissance, se forme et se dissout sans cesse.

Entre le ciel et la terre, il n’y a qu’une demeure temporaire.

Faciles à voir sont les fautes d’autrui. Difficiles à voir sont les nôtres.

Faire de grand discours éloquent n’est pas une preuve de sagesse.

L’homme apaisé, sans haine ni peur, mérite d’être appelé sage.

Jamais la haine ne cesse par la haine ; c’est la bienveillance qui réconcilie.

J’appelle sage celui qui, tout innocent qu’il est,
supporte les injures et les coups avec une patience égale à sa force.

La compassion peut être développée envers une personne qui vous irrite :
c’est ainsi que l’agacement peut également être surmonté.

La réalisation réside dans la pratique.

La vigilance est le chemin du royaume immortel. La négligence celui qui conduit à la mort.

Le temps est un grand maître, le malheur, c’est qu’il tue ses élèves.

Le vent ne peut pas faire chanceler la montagne,
tout comme la louange ou le blâme ne peuvent émouvoir le sage.

L’esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut.
Il est bon de le dominer. L’esprit dompté assure le bonheur.

L’esprit instable et dispersé, ignorant la vraie doctrine,
aimant la flatterie, ne sera jamais mûr pour la sagesse.

L’homme qui s’attache à cueillir les plaisirs comme des fleurs,
est saisi par la mort qui l’emportera comme un torrent débordé emporte un village endormi.

Ne croyez pas les individus, fiez-vous aux enseignements ;
ne croyez pas les mots, fiez-vous au sens ultime, ne croyez pas l’intellect,
fiez-vous à la Sagesse.

Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur,
concentre ton esprit sur le moment présent.

Si vous voulez connaître votre passé, observez les conditions de votre vie présente,
et si vous voulez savoir comment vous vivrez dans l’avenir,
regardez ce que vous faites dans le présent.

Ne fais que ce que tu ne regretteras pas.

Ne te fais pas le juge de tes semblables.

Nos pensées façonnent le monde et nous sommes ce que nous pensons.

Par l’évolution des actes, celui qui dépouille est dépouillé à son tour.

Par soi-même, en vérité, est fait le mal.

Pour celui qui est libéré des jugements, il n’y a aucune entrave.

Puisque la haine ne cessera jamais avec la haine, la haine cessera avec l’amour.

Pureté et impureté sont personnelles, nul ne peut purifier autrui.

Rien n’existe jamais tout à fait indépendamment du reste. Tout est en lien avec tout.

Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ?

Si le problème a une solution il ne sert à rien de s’inquiéter,
mais s’il n’y a pas de solution, s’inquiéter ne changera rien

Si, avec un mental pur, quelqu’un parle ou agit,
alors le bonheur le suit comme l’ombre qui jamais ne le quitte.

Sous le ciel, il n’y a rien qui soit stable, rien qui ne dure à jamais.

Toute conquête engendre la haine, car le vaincu demeure dans la misère.

Celui qui se tient paisible, ayant abandonné toute idée de victoire ou de défaite, se maintient heureux.

Un sot a beau demeurer des années en contact avec la science,
il ne connaîtra pas plus le goût de la science que la cuiller plongée dans la sauce
ne connaît le goût de la sauce.

Une conscience troublée par les désirs ne peut se libérer.

Une sagesse troublée par l’ignorance ne peut se développer.

Les mots ont le pouvoir de détruire ou de soigner ;
lorsqu’ils sont justes et généreux,
ils peuvent changer le monde.

Bienheureux les pacifiques qui, évitant la malveillance,
l’orgueil et l’hypocrisie, pratiquent la compassion,
l’humilité, et l’amour

En cultivant l’amour, on aide chaque âme dans l’univers.

Votre pire ennemi ne peut pas vous blesser autant que vos pensées.
Mais une fois maîtrisées, personne ne vous aidera autant que vos pensées.

Il n’existe pas dans le monde plusieurs vérités différentes,
car la vérité est une et identique dans tous les temps et dans tous les lieux.

Si tu ne trouves pas d’ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul,
comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt.

La vie n’est pas un problème à résoudre, mais une vérité à expérimenter.

Il n’y a pas de lumière plus grande que celle de la sagesse.

La douleur est inévitable, mais la souffrance est facultative.

Vis comme si l’instant le plus important de ta vie était le moment que tu vis maintenant.

Ne regrettez pas le passé, ne spéculez pas sur l’avenir. Vivez pleinement le présent.

Ne cherchez pas le passé, ne cherchez pas le futur ; le passé est évanoui, le futur n’est pas encore advenu.
Mais observez ici cet objet qui est maintenant.

Pour profiter d’une bonne santé, pour apporter le vrai bonheur à sa famille, pour apporter la paix à tous,
il faut premièrement discipliner et contrôler son propre esprit. Si un homme peut contrôler
son esprit il peut trouver la voie de l’illumination, et toute la sagesse
et la vertu viendra naturellement à lui.

Chaque matin nous renaissons à nouveau. Ce que nous faisons aujourd’hui est ce qui importe le plus.

Un ami qui n’est pas sincère et qui est méchant est plus à craindre qu’une bête sauvage.
Une bête sauvage peut blesser votre corps, mais un mauvais ami blessera votre esprit.

Jamais la haine n’éteint les haines en ce monde. Par l’amour seul les haines sont éteintes.
C’est une loi éternelle.
Mille victoires sur mille ennemis ne valent pas une seule victoire sur soi-même.

Si les membres de la famille s’aiment tendrement, la maison sera un beau jardin fleuri.

Celui qui connaît l’unité de la vie voit son propre Soi dans tous les êtres et
tous les êtres dans son propre Soi, et regarde tout avec un œil impartial.

Vous êtes ce que vous avez été et serez selon ce que vous faites maintenant.

Ne t’attache pas à ce que tu possédes aujourd’hui
car tu peux très bien le perdre demain.
Vivez comme si vous deviez mourir demain, apprenez comme si vous deviez vivre toujours.

L’enseignement est semblable à un radeau qui est fait pour traverser, mais auquel il ne faut pas s’attacher.

Tout comme une mère protègerait son unique enfant au péril de sa propre vie,
cultive un coeur sans limite envers tous les êtres. Laisse tes pensées d’amour
illimité se répandre dans le monde entier.

Le doute divise les hommes. C’est un poison qui désagrège les amitiés et
détruit les bonnes relations. C’est une épine qui irrite et fait mal ;
c’est une épée qui tue.

Lorsque vous marchez, mangez et voyagez, soyez présents.

Sinon vous passerez à côté de la majeure partie de votre vie.

Ne crois pas ce que je te dis. Ne rejette pas ce que je te dis.

Ce qui restera sera ta vérité.

Il n’est pas de détresse pour celui qui a terminé son voyage,
qui a abandonné tout souci, qui s’est libéré de toutes parts,
qui a rejeté tous ses biens.

Le sage connaît l’indépendance. Il sait que les autres ont des causes,
dépendent de circonstances et que rien n’existe sans cause ni circonstances.

Sois à toi-même ton propre refuge. Sois à toi-même ta propre lumière.

Béni soit celui qui fait de la vérité sa demeure.

Biographie de Bouddha :
Bouddha est un philosophe d’origine princière. Il est natif d’une région du nord de l’Inde Antique. Le surnom de Bouddha signifie en langue sanskrit « l’Éveillé ». Ses enseignements ont mené à la fondation du bouddhisme, une grande religion qui influence encore aujourd’hui l’Asie toute entière.


Sujets complémentaires, citations de :
Aristote
Confucius
Dalaï Lama
Platon
Sénèque
Socrate
Lao Tseu

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02/12/2012

Think Tank ALTAÏR :7 propositions à la commission LESCURE (culture numérique)

Altair, Internet et la culture http://reflets.info/altair-internet-et-la-culture/

30 novembre 2012 Par bluetouff

Il y a quelques mois de cela, nous vous parlions du think tank Altair. Ce dernier se proposait d’apporter des réponses aux questions qui animent depuis des années la vie numérique et culturelle dans l’hexagone, dans toute sa singularité. Réunissant des professionnels de la culture et d’Internet, des institutionnels, des associatifs, des acteurs de la société civile,, le Think Tank Altair a finalement accouché de propositions visant à réorienter de manière un peu plus pragmatique les discussions interminables qui débouchèrent sur des textes qui régissent aujourd’hui notre quotidien… comme HADOPI.

Altair livre donc aujourd’hui 7 propositions directement adressées à la commission Lescure. Il s’agit de propositions « offensives » visant à apporter des réponses à des problèmes bien réels, et plus précisément des problèmes que le législateur a toujours évacué, cédant à la simplicité, pour aboutir à des absurdités…

Nous vous proposons donc de découvrir ces propositions, voici le communiqué officiel :

Dans le cadre de son audition, Altaïr think tank fait 7 propositions à la mission Lescure

30 novembre 2012

Dès sa création, Altaïr Think Tank a placé le numérique au coeur de ses réflexions sur la culture. Pour lui, le numérique, notamment à travers Internet, est devenu incontournable et indispensable à tous. Avant même les échéances électorales de 2012, Altaïr Think Tank est passé à l’acte, en organisant, au début de l’année, la première concertation Culture et Numérique qui a réuni pour la première fois durant deux journées de travail en commun une centaine d’acteurs et de personnalités issues de toutes les filières culturelles, des start-up, des représentants associatifs et des utilisateurs.

Cette concertation, élaborée via des méthodes innovantes issues des Barcamps a permis d’aboutir à 27 propositions pour un New Deal Culture et Numérique. Fort de cette expérience qui s’est poursuivie durant les six derniers mois autour d’une plateforme collaborative en ligne, Altaïr Think Tank a exprimé, à la mission Lescure, 7 propositions offensives et d’avant-garde pour qu’enfin l’alliance entre la Culture et le Numérique constitue un pôle de croissance dans les années à venir en France, et en Europe.

Proposition 1 : passer à une méthode de concertation innovante et trans-secteurs, seule manière d’élaborer des idées nouvelles à la mesure des enjeux de compétitivité internationale, de création et de revitalisation du lien social. Réintégrer dans la concertation l’ensemble des acteurs de l’écosystème y compris les associations d’utilisateurs et les internautes, seul moyen de donner force et légitimité à la concertation. Provoquer la création d’une Assemblée constituante Culture et Numérique qui appelle à une loi triennale révisable.

Proposition 2 : une régulation souple par une puissance publique réinvestie qui anime et arbitre le dialogue plutôt que de contraindre les acteurs. Un outil indispensable à créer : l’Agence Nationale du Numérique (ANN), un véritable « CNC » de la Culture et du Numérique.

Proposition 3 : l’expérimentation graduée, un « laboratoire » du numérique à ciel ouvert L’ANN pourra lancer une série d’expérimentations d’envergure (internet à 5€, plate-forme publique, « cloud » culture, streaming durable,…) qui permettront, comme le font tous les innovateurs du numérique, de «tester pour trouver» en fondant ses décisions sur des données fiables et en investissant progressivement au fur et à mesure des succès.

Proposition 4 : l’accès à un service public minimum du Numérique à 5€ : un FAI public, socialement responsable, et qui permette à tout citoyen l’accès à l’information et à la diffusion du savoir au travers d’internet. Accélérer le déploiement du très haut débit en France tout en garantissant les libertés publiques numériques.

Proposition 5 : faciliter l’accès au contenu culturel par la création d’un « cloud » public : accompagner la distribution de contenu et la diffusion de la culture en France via une plate-forme publique pour valoriser de nouveaux talents et via un soutien aux plates-formes légales à travers une politique de labellisation. Reconnaissance du secteur non marchand.

Proposition 6 : financement et supports : financement croisé des acteurs publics, privés et des utilisateurs (business angels, crowd funding, fonds d’investissement publics). Contributions financières équitables des grands acteurs industriels du web avec des mécanismes de non-répercussion vers les utilisateurs.

Proposition 7 : l’éducation au numérique dans l’enseignement scolaire, associée à l’éducation artistique et culturelle et, en amont, dans la formation des enseignants et professeurs. Le système éducatif a un rôle majeur à jouer dans la lutte contre l’inégalité numérique.

Les querelles entre les industries créatives et le monde du numérique sont sans issue. Nous vivons une crise de civilisation dans laquelle la culture a un rôle central à jouer. Altaïr est convaincu que seule la convergence culture et numérique est à même de construire un avenir qui relève les défis du XXIème siècle.

Premier laboratoire d’idées français consacré à la culture et aux Médias, Altaïr est un think tank indépendant dont l’objectif est d’être une force de propositions d’intérêt général.

ContactAltaïrthinktank:0620348640 /www.altair-thinktank.com/contact@altair-thinktank.com

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Tags: Altair, Culture, HADOPI, Internet

10 Responses to Altair, Internet et la culture
  1. Wyrm on 30 novembre 2012 at 19 h 21 min

    « Contributions financières équitables des grands acteurs industriels du web avec des mécanismes de non-répercussion vers les utilisateurs. »
    Quelques bons trucs dans cette « contribution », mais sur le point que je cite, ils sont un peu rêveurs. Comment empêcher les « grands acteurs » de répercuter une taxe (ou « contribution ») sur leurs utilisateurs? C’est bien de proposer des idées, mais sur certains points, ils vont devoir être plus précis.

    Sinon, la proposition 4 me semble peu applicable. Créer un « service public d’Internet » n’est pas nécessairement une aberration, mais dans un contexte ou l’on privatise de plus en plus le secteur des communications, il semble douteux que l’on fasse demi-tour juste sur la question d’Internet. De plus, pour avoir teste les FAI nord-américains, nos prix ne sont pas excessifs et le service est globalement bons… a condition de ne pas se limiter a Orange… et de préférence en vivant dans une grande ville.

  2. Baronsed on 30 novembre 2012 at 19 h 40 min

    Cloud… Streaming… tout ça sonne « centralisation » à mon oreille ; ça ne m’inspire pas.
    Le « service minimum », non plus : quand on a Internet, on a Internet, point (au débit près). À quoi pensent-ils, exactement ?

    Quant au concept de labellisation… hem !

  3. flo(w) on 30 novembre 2012 at 20 h 50 min

    J’aime beaucoup le passage « Les querelles entre les industries créatives et le monde du numérique sont sans issue. »
    Depuis une décennie, l’art multimédia interactif est grignoté par ses partenaires industriels qui s’insinuent de plus en plus en profondeur dans la production même des œuvres tant et si bien que des grosses écoles comme par exemple le ZKM se sont trouvés face à de gros problèmes (les doléances de ces « business angels » commençaient à devenir insupportables aux artistes et aux institutions chargés d’exposer et conserver ce type d’œuvre).
    Mais face à ces difficultés pour trouver des partenaires afin de produire une grosse installation arty onéreuse, de nombreux outils open source ont été diffusés et un large public en a bénéficié et continue de la faire, en dehors du circuit labellisé « Pure Art ».

    J’ai du mal à voir comment cette situation va changer aux vues des propositions de Altair.

    La proposition 7 va aussi assez loin dans l’humour…tous les nouveaux enseignants doivent avoir le C2i2e (qui ne va pas chercher bien loin) afin d’être titularisé. Mais comme il est question de diminuer le nombre d’heures de cours plutôt que de les augmenter, j’ai du mal à saisir comment la formation en informatique et en culture numérique à destination des élèves (ces chers apprenants) pourra advenir dans l’enseignement (du moins en ce qui concerne le public).
    A moins que cela ne se passe comme pour l’histoire de l’art, une circulaire floue rajoutant une compétence à acquérir pour les élèves sans précisions, aménagements horaires ou moyens. C’est beau à lire dans la proposition, ça fait chaud au cœur mais la réalité de l’application, si application il y a, risque d’être toute autre.

    Par contre, si ce think tank prenait part (même de manière détournée) à l’application qualitative de ses recommandations, cela pourrait changer les choses. w8 and see…

  4. Luc on 30 novembre 2012 at 23 h 07 min

    Ouhaou… ça fais longtemps qu’on n’avait pas vu autant de buzzword au px²

  5. Behold on 1 décembre 2012 at 1 h 31 min

    Concernant la proposition 4, j’ai peur que même avec beaucoup de bonne volonté de la part de la commission Lescure (…), on se heurte à un hic avec la création d’un FAI national : en 1998, c’était bien sous la pression des directives européennes de mise en concurrence des services de télécom que France Télécom s’était privatisé, et que le marché s’est ensuite ouvert à de nouveaux opérateurs.

    Je doute qu’à l’heure actuelle une renationalisation des télécoms ou d’Internet soit envisageable, certainement pas pour l’état français qui cherche déjà à savoir comment il va passer l’hiver, et certainement moins encore à l’échelle européenne où il ne fait pas bon entraver le libéralisme économique…

    Le prix de 5€ me trouble un peu également. La plupart des lignes sont certes tirées et encore fonctionnelles pour longtemps, mais rien que le coût de location des connexions internationales de transit et de peering (une valeur en hausse depuis la centralisation outre-atlantique de services extrêmement consommateurs en bande passante… quelqu’un a dit Youtube ?), et le coût d’entretien général, je pense tout de même qu’un abonné doit coûter quelques deniers de plus.

    Le débat peut effectivement se porter sur le fait qu’un tel service puisse se permettre ou non d’être déficitaire (étant d’utilité publique ?), mais une fois de plus, ce n’est peut-être pas la bonne période pour en parler.

    Et en tout cas, ça ne risque pas beaucoup d’aider à financer des fibres optiques disponibles au foyerqui ne servent qu’à pirater » après tout, alors pourquoi s’emmerder).

  6. Amicalement on 1 décembre 2012 at 9 h 55 min

    Tiens, par hasard j’ai réagi en répondant à flo(w) avant de lire ton papier Mr Blue :

    http://reflets.info/la-grece-est-sauvee-et-leurope-avec/#...

    Je vois beaucoup d’obscurité venue de la dévotion envers de trop vieilles lumières dans les logiques de fond qui articulent ces propositions.

    En parcourant le « qui sommes nous » de cet audaciiiieux thintank, ma fois, j’ai mieux compris pourquoi… ;)

  7. Fabrice Epelboin on 1 décembre 2012 at 12 h 30 min

    La surconcentration de buzzword est très inquiétante. Tout ça ressemble plus à un rebranding qu’autre chose.

    • Amicalement on 1 décembre 2012 at 13 h 35 min

      Tu aurais pas des origines américaines toi, vu comme tu causes, cher taxeur with no feedback about E entre autre? :)

      Tu vas sur le site de ce think tank, tu regardes les gens derrière, tu vois vite comment et pour qui ils thinkent (?), et le comment et le pour ceux ils thinkent, eh bien ça fait partie intégrante du problème de la culture et d’internet et de quelques autres trucs, et pas qu’un peu.

      No way out!  To not feed slaved dogs is the rule, to feed creative wolves is the scope.

  8. Amicalement on 1 décembre 2012 at 22 h 38 min

    Renseignements complémentaires pris, confirmation donc à mon post précédent

    -> très honorable Mr Blue, avoue, c’est un gag de pointer vers ce truc dont le nom est Altair est qui doit plus thinker à son own tank et celui de ses potes qu’à autre chose ?

    Full respect, mais taquin ;)

    • kitetoa on 1 décembre 2012 at 23 h 30 min

      Amicalement, le jour où tu posteras un truc intéressant pour les autres lecteurs n’est visiblement pas près d’arriver. Tu coûtes cher en espace disque…

00:48 Publié dans Culture, Modernité | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

14/03/2012

Malika Sorel juge les résultats du président SARKOZY sur le thème de l’identité française

Extrait :

Nous savons que les Français sont inquiets, non pas de la poignée d’exilés fiscaux dont personne ne nous donne le montant réel du manque à gagner fiscal qu’ils représentent, mais des conséquences sur la cohésion de la nation d’un code de la nationalité rendu obsolète par la mondialisation, la liberté de circulation, l’évolution des télécommunications et du coût du transport aérien, sans compter le phénomène des diasporas que j’ai déjà eu maintes fois l’occasion d’aborder.

Les Français sont également inquiets de la possible implosion d’un système de protection sociale qui a fait de la France l’une des destinations privilégiées pour les pauvres de la planète. La ruée vers la France des Tunisiens qui avaient reçu un permis de séjour des autorités italiennes après avoir fui leur pays lors d’évènements récents, en avait donné une magistrale démonstration.

Or, sur tous ces sujets, ainsi que sur le coût de l’immigration-intégration – le fameux tonneau des Danaïdes –, les deux partis de gouvernement ont manifestement décidé de ne rien faire, ou si peu que je ne souhaite même pas l’évoquer tant cela frise le ridicule au regard des enjeux.

L'article complet et les réactions.

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