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Brassens raconté par Victor Laville - 1940 : premier séjour à Paris, chez sa tante

MIDI LIBRE Édition du lundi 14 mars 2011

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1940 : premier séjour à Paris, chez sa tante

Le 1er octobre 1939, c'est la rentrée scolaire. «  Comme chaque été, j'avais passé une grande partie des vacances chez mon grand-père, au Grau-du-Roi, se souvient Victor.   J'étais rentré précipitamment, à cause de la déclaration de guerre. Le jour de la rentrée, j'ai cherché en vain Jo. » 
Et pour cause. La guerre est déclarée depuis le 3 septembre, mais ce n'est pas parce qu'il s'est engagé dans l'Armée de l'Air, comme il en avait eu l'intention avant d'en être dissuadé par son père, que Brassensn'a pas repris le chemin du collège. Il est toujours mortifié par l'affaire des bijoux, survenue en mai dernier.

Aussi ne bronche-t-il pas quand sa mère, Elvira, décide de l'envoyer chez sa sœur aînée, presque sexagénaire,Antoinette.

Elle avait depuis longtemps quitté l'Italie, faute d'avoir pu divorcer, pour aller travailler à Paris, au service d'une famille aisée, celle du général Parizet. Pour la remercier de son dévouement, ce dernier lui avait donné la jouissance d'un appartement, dans un immeuble bourgeois situé au 173, rue d'Alésia (XIVe).

Georges rendra visite à Victor en décembre, avant de revenir à Sète pour les fêtes de fin d'année. 
Au début de ce glacial mois de février 1940, c'est le grand départ. Jo prend le train pour la capitale. Triste ? Sans doute pas. «   On rêvait tous de Paris », souligne Victor. Jo se balade sur les quais de la Seine, feuillette les recueils de poèmes chez les bouquinistes...

Et puis, chez Antoinette, il n'y a pas que des meubles bien époussetés. Sa tante a aussi un piano. Jo ne se contente pas de tapoter les touches. «   Il m'avait dit qu'il avait trouvé une méthode, chez un bouquiniste », se rappelle Victor. C'est sur ce piano qu'il commencera à mettre en musique ses propres écrits.

Mais Antoinette l'enjoint surtout de trouver du travail. Ce qui ne tarde pas. D'abord aux Ateliersmécaniques des Batignolles puis, dès le 14 mars, chez Renault, à Billancourt. Un contrat de trois mois. Un autre de ses amis sétois, Loulou Bestiou, vient le rejoindre. Jo réussit à le faire embaucher, mais dans un autre atelier. Il n'ira pas au terme de son contrat. Le 3 juin commence l'offensive allemande. L'usine est bombardée. C'est l'exode. Jo fait sa valise, comme Loulou. Tous deux gagnent Melun à pied, puis s'engouffrent dans un wagon de marchandises. Direction Sète. 

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Écrit par MGB Lien permanent