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10/03/2012

La licorne de porcelaine (film de Keegan Wilcox PORCELAIN UNICORN)

Une MERVEILLE de SENSIBILITE et de BEAUTÉ! Le metteur en scène anglais Sir Ridley Scott avait lancé un Concours mondial de Film intitulé “ Dites-le à votre manière ! “, concours organisé à l’intention de ceux qui désiraient devenir metteur en scène et auquel plus de 600 cinéastes ont participé !

Les conditions de participation étaient les suivantes ...La longueur du film présenté ne devait pas dépasser 3 minutes, Le texte ne devait pas avoir plus de 6 lignes, Le sujet abordé devait être “ captivant “ !

Le metteur en scène Keegan Wilcox a été le grand gagnant avec son film intitulé“ PORCELAIN UNICORN “ ( “ La Licorne de porcelaine “ ) dont le sujet était ...“ Une histoire vécue par deux personnes que tout oppose et qui pourtant restent très proches l’une de l’autre “

http://www.porcelainunicorn.com/

Tell it your way” competition

Tableau de Tatjana Doronina sur le site de Béa Kimcat

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04/03/2012

Midi Libre : L’Hommage à Maurice ANDRÉ

Derrière l’autel, dans le grand chœur de la cathédrale alésienne, trente-deux musiciens de haut rang, venus des quatre coins de France, mais aussi d’Israël, de Russie et du Japon, ont rendu hommage à leur extraordinaire professeur, au son de La Marche d’Aïda
http://www.midilibre.fr/2012/03/02/un-adieu-musical-et-vi...
http://www.midilibre.fr/2012/02/29/les-trompettistes-de-h...


Décès du trompettiste Maurice André par F3languedocroussillon

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03/03/2012

Belle histoire

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09/10/2011

Hommage à la mémoire de Lucien Jerphagnon

Pour la France, l’année 2011 est une année de grands départs …

  • Jacqueline de Romilly, académicienne, spécialiste de la civilisation et de la langue grecques
  • Christiane Desroches-Noblecourt, première femme égyptologue
  • Lucien Jerphagnon, décédé ce 16 septembre 2011.

Retrouvons-le dans cet interview paru en novembre 2010 dans "Philosophie Magazine", suivi d’une courte bibliographie.

Philosophie Magazine - « Je suis un agnostique mystique »

Lucien Jerphagnon se définit comme un « aventurier, un détective » de la pensée antique et médiévale. Enfant, il a fait l'expérience de l'absolu. Depuis, il se sent habité… et toujours en quête. Passionné par l'histoire de la philosophie, ce disciple de Jankélévitch entend la rendre accessible, avec humour si possible.


Propos recueillis par Nicolas Truong / Photos Frédéric Poletti

Il parle de Platon, Plotin ou saint Augustin comme un conteur qui serait des leurs. « Barbouze » de la pensée antique, comme il le dit lui-même, Lucien Jerphagnon sait rendre accessible la plus érudite des sommes théologiques.

Et avec lui, comme à l'époque du Jardin ou du Portique, les dieux ne sont jamais loin. Entre Pierre Dac et Maître Eckhart, l'humour affleure toujours derrière une profondeur.

Professeur émérite des Universités, membre de l'Académie d'Athènes, lauréat de l'Académie française et de l'Académie des sciences morales et politiques, il est un spécialiste incontesté de la pensée grecque et romaine, admiré aussi bien par Michel Onfray que par Luc Ferry. Sans doute en raison de son gai savoir mêlé à son insatiable quête de spiritualité.

Après la Seconde Guerre mondiale, la mode était au marxisme, à l'existentialisme, au structuralisme ou au personnalisme. Mais, plutôt que de rejoindre un nouvel « -isme » ou d'inventer le sien, Lucien Jerphagnon, tel saint Augustin - devant les textes de Plotin, tomba sur les écrits de Vladimir Jankélévitch. Le choc fut immense. Dans un style haletant, celui que ses étudiants appelaient « Janké » attaquait « l'éclat des certitudes inoxydables ».

Lucien Jerphagnon ne cesse depuis de se tenir à distance des« penseurs sachant penser », avec leurs systèmes impérieux et leur prétention à dire le Vrai, pour se consacrer à l'histoire de la pensée.

L'absolu, il en a fait l'expérience à l'âge de 4 ans, lors d'un « Pompéi métaphysique » qui lui fit entrevoir l'étrangeté du monde, la présence du divin et la conviction de ne pouvoir rien en conclure de certain. Rencontre avec un joyeux promeneur érudit.

Philosophie magazine : Comment définiriez-vous votre façon singulière de pratiquer la philosophie ?

Lucien Jerphagnon : Je suis à la fois historien et philosophe. D'un côté, je considérais dans ma jeunesse qu'un philosophe travaillant uniquement sur des concepts était trop éloigné de la quotidienneté. De l'autre, je me disais qu'un historien ne regardant que des batailles, des manuscrits et des traités s'enfermait dans un univers trop distant de l'aujourd'hui. J'ai donc préféré être un historien de la philosophie, c'est-à-dire m'offrir la liberté de respirer l'air du temps et de tous les temps, d'Homère à Jeanne d'Arc, comme dit le sous-titre de mon Histoire de la pensée. Car chaque philosophe ne nous est connu que par le truchement d'autres philosophes. C'est par exemple le platonicien Simplicius qui, au VIe siècle, disputait Aristote, parce qu'il avait mal compris Parménide. J'aime vivre à l'intérieur de ces mondes étrangers, suivre les transmissions de pensées, observer ce qu'elles produisent dans d'autres têtes en explorant l'espace-temps des bibliothèques. Je suis une sorte d'aventurier, de détective, de barbouze de la philosophie antique et médiévale.

Pourquoi ce choix de l'histoire de la philosophie et non pas celui de la création de concepts ?

Les « penseurs sachant penser » m'ont toujours donné l'impression d'être restés dans la caverne de Platon et de n'y avoir écrit que des graffitis. Georges Gusdorf [1912-2000] disait que le rêve de tout philosophe était de mettre fin à la philosophie, parce qu'il voulait dire le dernier mot sur le prétendu « fond » des choses. Ce qui m'intéresse, depuis l'âge de 4 ans, est de répondre à l'invraisemblable question qui ne m'a pas quitté depuis mon enfance, lorsque j'eus l'intuition de la contingence, la révélation de la présence. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Et puis : que fais-je ici ? Qui suis-je ? Je me tenais dans un bois et je me suis senti tout à coup gorgé d'une présence insolite. Ce fut une éruption philosophique, un Pompéi métaphysique. La philosophie naît de l'étonnement, de l'émerveillement. On le sait au moins depuis Platon et Aristote. Mais celui-ci se prolonge. Comme un amour qui tourne bien. Ainsi je ne me suis jamais habitué à ce qu'il y ait quelque chose plutôt que rien, comme dirait aussi Leibniz. Et je n'ai cessé d'interroger la présence des choses et de moi-même mal défini au milieu des éléments.

Avez-vous retrouvé ces mêmes illuminations dans l'histoire de la philosophie ?

Je n'ai cessé de rencontrer le témoignage de ceux qui ont fait la même expérience. Max Stirner [1806-1856] qui, dans L'Unique et sa propriété, dit : « Ich bin ein Ich » (« Je suis un moi »). Sartre qui, dans La Nausée, met dans la bouche de Roquentin : « Déjà les choses n'avaient pas l'air trop naturel. » Jacques Maritain [1882-1973], qui dans Sept Leçons sur l'être et les premiers principes de la raison spéculative, parle du « déferlement du monde ». Ou bien encore le beau mot de Bergson : « Je ne sais pas encore, mais je pressens que je vais avoir su. » Dès le premier abord, dès le premier étonnement métaphysique qui eut lieu dans ce bois, j'ai su que je ne saurais jamais. C'est pour cette raison qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura pas de « jerphagnonisme ». Car je n'ai pas de réponse à cette question.

Quelques années après ce « Pompéi métaphysique », vous avez eu un coup de foudre pour le monde antique alors que vous rêviez sur une gravure lors d'un cours de mathématique… Votre parcours tient-il d'une forme de révélation ?

C'est en tout cas ce que dit la légende ! Je regardais en effet un vieux manuel, type Malet et Isaac. Et puis voici que je tombe sur une reproduction d'un dessin des ruines de Timgad, en Algérie, cette ville romaine qui portait à l'époque le nom de Thamugadi, fondée par l'empereur Trajan en 100 et dotée du statut de colonie, bâtie avec ses temples, ses colonnes, ses thermes, son forum et son grand théâtre… J'ai su que mon âme s'épanouirait là. Puis j'entendis une voix : « Jerphagnon, vous me ferez deux heures de colle ! » Pour quelles raisons m'y suis-je attaché ? Le monde antique m'apparut comme un monde de mots et de choses enchantées, de beauté, d'harmonie et d'énergie. L'esthétique et l'éthique y étaient intimement mêlées. L'exigence de droiture à laquelle les Anciens que je lisais cherchaient à accéder me fascinait. J'ai aimé d'amour ces gens-là. À Rome, je me disais : « Tu regardes le même ciel que regarda Marc-Aurèle ou l'apôtre Paul »…Étonnante histoire : les Romains, qui étaient des bouseux, comme on dirait aujourd'hui, se sont véritablement romanisés en s'hellénisant à l'aide d'un Empire qui fut plus démocratique que la République.

Reprenons une question empruntée à votre collègue et ami Paul Veyne : Grecs et Romains ont-ils cru à leurs mythes ?

Les Romains situaient leurs dieux au ciel, mais ils ne s'attendaient pas pour autant à les y voir ! Ce qui est passionnant chez eux, c'est le rapport perpétuel du philosophique et du mythique. Le mythe n'est jamais loin du raisonnement le plus rationnel. Les dieux ne sont jamais loin. Ils passaient du muthos au logos aussi facilement que nous changeons aujourd'hui de fréquence d'émission de radio. La pensée antique me paraît également rassurante pour ceux dont elle meublait l'intérieur. Elle est efficace, elle semble apporter quelque chose qui transforme l'individu. Regardez le thème de la conversion à la philosophie (conversio ad philosophiam), si présent dans l'Antiquité. Un homme tombe sur un livre, et cela change sa vie, comme le fit Augustin [354-430] lisant l'Hortensius de Cicéron à l'âge de 19 ans. Grâce à un auteur païen, Augustin devient hérétique. La pensée antique vise donc à l'efficacité éthique. Elle donne des recettes de bonheur, développe des attitudes, des pensées, favorise des dispositions qui mènent à la vie heureuse. Combien de De beata vita ont-elles été écrites ? Imaginerait-on aujourd'hui un monarque ou un président écrire, comme Marc-Aurèle, des Pensées pour moi-même ?

Comment s'est effectuée votre propre conversion philosophique ? Quels sont les livres qui ont changé votre façon d'appréhender le monde ?

La découverte de ma vie, ce fut Plotin [205-270], penseur né en Égypte qui, après avoir été découragé par la philosophie, rencontra le maître de vie spirituelle Ammonios Sakkas et eut, lui aussi, la révélation de la vraie philosophie. Selon la Vie qu'écrivit son disciple Porphyre (vers 234-310), Plotin est la manifestation du noûs divin [terme grec, le noûs désigne la partie la plus haute de l'âme]. Si le cosmos est un Tout immanent, la vie émane d'une transcendance, d'un noûs dont procède l'âme du monde. Cette unité, ce « un » est le principe de tout être, il est au-delà de l'Être, mais il ne ressemble pas à
« l'être suprême » des philosophes à venir. Car cette unité est une dualité, puisqu'elle se scinde en sujet et objet pour se penser. J'ai été également sensible à la volonté de Plotin d'être fidèle à Platon par-delà les âges, au point d'envisager d'édifier une ville où l'on suivrait ses principes, Platonopolis.

Dans l'Occident chrétien, une figure prédomine, c'est celle de saint Augustin dont vous avez édité les Œuvres complètes dans « La Bibliothèque de la Pléiade ». En quoi est-il, selon vous, un péda-gogue de dieu ?

Saint Augustin m'a toujours intéressé. Plus que la débauche, son péché est l'arrivisme, à l'image de ces jeunes énarques qui rêvent déjà d'argent, d'honneurs et de décorations. Ce jeune boursier veut arriver. Il veut être quelque chose, au lieu d'être quelqu'un. Il s'aperçoit, en lisant ces livres de Platon, de Plotin ou de Porphyre, que tout cela n'est que vanité. Sa philosophie est une philosophie de la présence. On découvre en effet que Dieu est présent dans l'esprit qui aspire à l'accueillir. Ce sera le thème du Maître intérieur. Saint Augustin a appris à tous les humains présents et à venir cette présence immanente et transcendante de Dieu (in tior, in timo meo), plus intime à mon intimité que je ne le suis moi-même.

La pensée grecque et romaine fait l'objet d'un consensus. Chacun y puise matière à sagesse, de Michel Foucault à Pierre Hadot. Mais la pensée médiévale apparaît toujours comme ténébreuse. En quoi reste-t-elle actuelle ?

Elle est le réveil après un coma intellectuel qui a duré trois siècles. Après la chute de Rome, en 476, l'Occident fut en proie aux invasions barbares. Et, à part Boèce [470-524], il ne resta plus rien de vivant dans la philosophie. Un long hiver de la pensée s'est abattu sur l'Occident. Le Moyen Âge apparaît comme une renaissance de la pensée. Le monde redevient enfin apte à se questionner.

Pourquoi notre monde est-il devenu chrétien ?

Parce que la présence même des chrétiens attestait qu'il y avait un lien possible entre ces gens et l'au-delà. Il semblait rayonner quelque chose d'au-delà de tout. Les anciens n'affectaient pas le concept « dieu » du même coefficient de transcendance que les chrétiens. Il fallait respecter les dieux, mais seulement comme des préfets de régions. Les païens ont trouvé un absolu de dialogue par ce dieu qui s'est fait homme.

Êtes-vous croyant ? Vous affirmez être un « agnostique mystique », qu'entendez-vous par là ?

Je suis axé sur une transcendance qui m'aide à vivre l'immanence. C'est une philosophie d'une bienheureuse espérance. Sallustius dit que « ceux qui se sont bien conduits passeront leur vie avec les dieux ». Même si ce n'est pas le cas, cela vaut le coup de vivre honnêtement. C'est le pari de Pascal. Et je le fais mien. D'autant que cette présence divine serait gâchée si je m'amusais à la définir. C'est un peu comme si je décorais un préfet de région du grade de capitaine des pompiers ! C'est vrai, je suis un agnostique mystique qui croit en quelque chose mais demeure conscient qu'il s'agit d'une croyance. Un agnostique mystique est un apophatique [du grec apophasis : négation, la démarche apophatique se propose de dire ce que Dieu n'est pas, car il est impossible de dire ce qu'il est] qui a compris qu'on ne peut parler de Dieu qu'en projetant sur lui des catégories humaines. Je crois en Dieu, mais je ne peux rien en dire de définitif. Or, hélas, nous faisons Dieu à notre image. Regardez-les, tous ces Torquemada d'hier… et tous ces imbéciles contemporains prêts à envoyer les hérétiques au feu. Je n'ai rien à prêcher. Avoir entrevu l'absolu à 4 ans m'a suffi.

Vous ne cessez d'osciller entre Pierre Dac et Plotin, Raymond Devos et saint Augustin… Est-ce parce qu'il faut prendre le rire au sérieux ou bien parce que rien n'est sérieux ?

Pour un auteur d'ouvrages de philosophie, le principal consiste à croire qu'il déboule tout droit de l'absolu. L'humour crée un décalage alors que le sérieux est pontifical. L'humour conjure la tentation de se prendre au sérieux et d'être pris au sérieux. Dans Le Nom de la Rose d'Umberto Eco, je me sens proche de Guillaume de Baskerville qui lance à Jorge : « Vous êtes le diable, la foi sans sourire, c'est-à-dire la vérité qui n'est jamais effleurée par le doute. » Je me moque d'une métaphysique effrayante par l'impression qu'elle donne d'être lourde. Je voudrais qu'elle soit accessible. Je souhaite que ceux qui me lisent aperçoivent une lumière, découvrent une espérance. Vladimir Jankélévitch [1903-1985] dont je fus l'un des assistants, ne cessait de le pratiquer. Quant on rit, on peut entrevoir. Autrement, on s'arrange pour voir.

Avez-vous conscience de fédérer aussi bien les idéalistes que les matérialistes, de séduire aussi bien Luc Ferry que Michel Onfray ?

C'est curieux, en effet. Michel Onfray a été un de mes étudiants à Caen, au moment où j'enseignais le livre II ou III du De Rerum natura de Lucrèce. J'avais repéré ce jeune homme très attentif et qui ne me quittait pas des yeux, excellent étudiant au demeurant. C'est bien la preuve que je n'engendre pas que des clones ! Ainsi lui ai-je peut-être permis d'être diamétralement opposé à ma vision du monde. D'ailleurs, je disais toujours à mes étudiants : « Ne vous avisez pas de répéter mon cours à l'examen. D'abord parce que je le connais mieux que vous. Ensuite parce que j'espère qu'il vous permettra de découvrir des choses que vous n'auriez pas sues sans lui afin qu'il vous aide à forger votre propre vision du monde. »

Sans certitude, sans système, mais non sans humour… Que cherchez-vous, Lucien Jerphagnon ?

Je cherche à me coucher moins idiot. J'ai horreur de ce qui est fixé, classé, définitif. Comme le dit mon complice Paul Veyne, les idées générales ne sont ni vraies, ni fausses, ni justes, ni injustes, mais creuses. Les penseurs sachant penser m'ennuient. Mais je cherche toujours l'émerveillement. Au milieu d'une franche rigolade, Pierre Dac dit en substance un mot d'une profondeur inouïe, surtout lorsqu'on la rapporte au sort fait aux Juifs pendant cette guerre que j'ai bien connue : « On prétend qu'il n'y a personne là-haut. Regardez les cieux, vous y verrez plein de petites étoiles jaunes… »Rien ne peut mieux résumer « ma » philosophie.

Pour aller plus loin

L'oeuvre de Lucien Jerphagnon

Histoire de la pensée, d'Homère à Jeanne d'Arc (Taillandier, 2009).

L'auteur conte vingt siècles de philosophie occidentale avec une aisance déconcertante et cet incomparable franc-parler (que les Grecs appelaientparrhésia) qui a fait le succès de ses longues années d'enseignement.

Saint Augustin, le pédagogue de Dieu (« Découvertes », Gallimard, 2002).

Articulant vulgarisation érudite et iconographie fournie, l'ouvrage raconte les années d'apprentissage de l'ambitieux jeune homme né dans l'Afrique romaine du IVe siècle jusqu'à sa vocation chrétienne, sans oublier le destin de la philosophie augustinienne.
À lire avant d'aborder l'édition des Œuvres dans la « Pléiade » que Lucien Jerphagnon a dirigée et commentée (Gallimard, 3 volumes, 1998-2002).

Julien dit l'Apostat (1986, Taillandier, 2008).

Une somptueuse biographie intime de l'empereur Julien (331/332-26 juin 363), nommé Julien l'Apostat par la tradition chrétienne. Loin de la réhabilitation apologétique, Lucien Jerphagnon le portraiture en« adolescent prolongé » et met au jour les intrigues de palais. Un « Roman de la rose » antique.

Les Dieux ne sont jamais loin (Desclée de Brouwer, 2003).
La pensée rationnelle n'a pas éradiqué la pensée mythique. Les deux univers n'ont cessé de coexister et l'auteur montre les entrelacs, les interpénétrations incessantes qui font la singularité de la pensée antique.

La Tentation du christianisme (avec Luc Ferry, Grasset, 2009).
Un passionnant dialogue sur la « révolution chrétienne » dans lequel Lucien Jerphagnon s'attache à montrer comment la religion était vécue au quotidien par les Romains afin de comprendre comment notre monde est devenu chrétien.

Lavdator Temporis Acti (« C'était mieux avant », Taillandier, 2007).

Désopilant recueil de citations sur le pessimisme générationnel, de Caton à Camus. À prescrire d'urgence aux apôtres du « tout-fout-le-camp ».

Entrevoir et vouloir. Vladimir Jankélévitch (La Transparence, 2008).

Un hommage à son maître de philosophie, une introduction à l'œuvre du philosophe de l'inachevé, du je-ne-sais-quoi et du presque-rien.

Sur Bibliothèques Médicis, interview de Christine Rancé (vers 8mn40) qui a travaillé ses 2 dernières années avec Lucien Jerphagnon  (autre Interview vers 14mn08) et qui nous parle de son dernier livre d'entretiens paru chez Albin Michel : «De l'amour, de la mort, de Dieu et autres bagatelles».

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08/10/2011

En hommage à la mémoire de Steve Jobs – Son discours de 2005 à Stanford .



Stay Hungry - Stay Foolish
http://www.freerepublic.com/focus/chat/1422863/posts

Une belle traduction d’Anne DAMOUR publiée en 2005 sur le site lemagchallenges.nouvelobs.com, reprise ce 6/10/2011 ici http://www.challenges.fr/actualite/high-tech/20111006.CHA... :

steve-jobs-stanford

« C’est un honneur de me trouver parmi vous aujourd’hui et d’assister à une remise de diplômes dans une des universités les plus prestigieuses du monde. Je n’ai jamais terminé mes études supérieures. A dire vrai, je n’ai même jamais été témoin d’une remise de diplômes dans une université. Je veux vous faire partager aujourd’hui trois expériences qui ont marqué ma carrière. C’est tout. Rien d’extraordinaire. Juste trois expériences.

« Pourquoi j’ai eu raison de laisser tomber l’université »

La première concerne les incidences imprévues. J’ai abandonné mes études au Reed Collège au bout de six mois, mais j’y suis resté auditeur libre pendant dix-huit mois avant de laisser tomber définitivement. Pourquoi n’ai-je pas poursuivi ?

Tout a commencé avant ma naissance. Ma mère biologique était une jeune étudiante célibataire, et elle avait choisi de me confier à des parents adoptifs. Elle tenait à me voir entrer dans une famille de diplômés universitaires, et tout avait été prévu pour que je sois adopté dès ma naissance par un avocat et son épouse. Sauf que, lorsque je fis mon apparition, ils décidèrent au dernier moment qu’ils préféraient avoir une fille. Mes parents, qui étaient sur une liste d’attente, reçurent un coup de téléphone au milieu de la nuit : « Nous avons un petit garçon qui n’était pas prévu. Le voulez-vous ? » Ils répondirent : « Bien sûr. » Ma mère biologique découvrit alors que ma mère adoptive n’avait jamais eu le moindre diplôme universitaire, et que mon père n’avait jamais terminé ses études secondaires. Elle refusa de signer les documents définitifs d’adoption et ne s’y résolut que quelques mois plus tard, quand mes parents lui promirent que j’irais à l’université.

Dix-sept ans plus tard, j’entrais donc à l’université. Mais j’avais naïvement choisi un établissement presque aussi cher que Stanford, et toutes les économies de mes parents servirent à payer mes frais de scolarité. Au bout de six mois, je n’en voyais toujours pas la justification. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire dans la vie et je n’imaginais pas comment l’université pouvait m’aider à trouver ma voie. J’étais là en train de dépenser tout cet argent que mes parents avaient épargné leur vie durant. Je décidai donc de laisser tomber. Une décision plutôt risquée, mais rétrospectivement c’est un des meilleurs choix que j’aie jamais faits. Dès le moment où je renonçais, j’abandonnais les matières obligatoires qui m’ennuyaient pour suivre les cours qui m’intéressaient.

Tout n’était pas rose. Je n’avais pas de chambre dans un foyer, je dormais à même le sol chez des amis. Je ramassais des bouteilles de Coca-Cola pour récupérer le dépôt de 5 cents et acheter de quoi manger, et tous les dimanches soir je faisais 10 kilomètres à pied pour traverser la ville et m’offrir un bon repas au temple de Hare Krishna. Un régal. Et ce que je découvris alors, guidé par ma curiosité et mon intuition, se révéla inestimable à l’avenir. Laissez-moi vous donner un exemple : le Reed Collège dispensait probablement alors le meilleur enseignement de la typographie de tout le pays. Dans le campus, chaque affiche, chaque étiquette sur chaque tiroir était parfaitement calligraphiée. Parce que je n’avais pas à suivre de cours obligatoires, je décidai de m’inscrire en classe de calligraphie. C’est ainsi que j’appris tout ce qui concernait l’empattement des caractères, les espaces entre les différents groupes de lettres, les détails qui font la beauté d’une typographie. C’était un art ancré dans le passé, une subtile esthétique qui échappait à la science. J’étais fasciné.

Rien de tout cela n’était censé avoir le moindre effet pratique dans ma vie. Pourtant, dix ans plus tard, alors que nous concevions le premier Macintosh, cet acquis me revint. Et nous l’incorporâmes dans le Mac. Ce fut le premier ordinateur doté d’une typographie élégante. Si je n’avais pas suivi ces cours à l’université, le Mac ne possèderait pas une telle variété de polices de caractères ni ces espacements proportionnels. Et comme Windows s’est borné à copier le Mac, il est probable qu’aucun ordinateur personnel n’en disposerait. Si je n’avais pas laissé tomber mes études à l’université, je n’aurais jamais appris la calligraphie, et les ordinateurs personnels n’auraient peut-être pas cette richesse de caractères. Naturellement, il était impossible de prévoir ces répercussions quand j’étais à l’université. Mais elles me sont apparues évidentes dix ans plus tard.

On ne peut prévoir l’incidence qu’auront certains évènements dans le futur ; c’est après coup seulement qu’apparaissent les liens. Vous pouvez seulement espérer qu’ils joueront un rôle dans votre avenir. L’essentiel est de croire en quelque chose – votre destin, votre vie, votre karma, peu importe. Cette attitude a toujours marché pour moi, et elle a régi ma vie.

« Pourquoi mon départ forcé d’Apple fut salutaire »

Ma deuxième histoire concerne la passion et l’échec. J’ai eu la chance d’aimer très tôt ce que je faisais. J’avais 20 ans lorsque Woz [Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple N.D.L.R.] et moi avons créé Apple dans le garage de mes parents. Nous avons ensuite travaillé dur et, dix ans plus tard, Apple était une société de plus de 4 000 employés dont le chiffre d’affaires atteignait 2 milliards de dollars. Nous venions de lancer un an plus tôt notre plus belle création, le Macintosh, et je venais d’avoir 30 ans.

C’est alors que je fus viré. Comment peut-on vous virer d’une société que vous avez créée ? C’est bien simple, Apple ayant pris de l’importance, nous avons engagé quelqu’un qui me semblait avoir les compétences nécessaires pour diriger l’entreprise à mes côtés et, pendant la première année, tout se passa bien. Puis nos visions ont divergé, et nous nous sommes brouillés. Le conseil d’administration s’est rangé de son côté. C’est ainsi qu’à 30 ans je me suis retrouvé sur le pavé. Viré avec perte et fracas. La raison d’être de ma vie n’existait plus. J’étais en miettes.

Je restais plusieurs mois sans savoir quoi faire. J’avais l’impression d’avoir trahi la génération qui m’avait précédé – d’avoir laissé tomber le témoin au moment où on me le passait. C’était un échec public, et je songeais même à fuir la Silicon Valley. Puis j’ai peu à peu compris une chose – j’aimais toujours ce que je faisais. Ce qui m’était arrivé chez Apple n’y changeait rien. J’avais été éconduit, mais j’étais toujours amoureux. J’ai alors décidé de repartir de zéro.

Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais mon départ forcé d’Apple fut salutaire. Le poids du succès fit place à la légèreté du débutant, à une vision moins assurée des choses. Une liberté grâce à laquelle je connus l’une des périodes les plus créatives de ma vie.

Pendant les cinq années qui suivirent, j’ai créé une société appelée NeXT et une autre appelée Pixar, et je suis tombé amoureux d’une femme exceptionnelle qui est devenue mon épouse. Pixar, qui allait bientôt produire le premier film d’animation en trois dimensions, Toy Story , est aujourd’hui la première entreprise mondiale utilisant cette technique. Par un remarquable concours de circonstances, Apple a acheté NeXT, je suis retourné chez Apple, et la technologie que nous avions développée chez NeXT est aujourd’hui la clé de la renaissance d’Apple. Et Laurene et moi avons fondé une famille merveilleuse.
Tout cela ne serait pas arrivé si je n’avais pas été viré d’Apple. La potion fut horriblement amère, mais je suppose que le patient en avait besoin. Parfois, la vie vous flanque un bon coup sur la tête. Ne vous laissez pas abattre. Je suis convaincu que c’est mon amour pour ce que je faisais qui m’a permis de continuer. Il faut savoir découvrir ce que l’on aime et qui l’on aime. Le travail occupe une grande partie de l’existence, et la seule manière d’être pleinement satisfait est d’apprécier ce que l’on fait. Sinon, continuez à chercher. Ne baissez pas les bras. C’est comme en amour, vous saurez quand vous aurez trouvé. Et toute relation réussie s’améliore avec le temps. Alors, continuez à chercher jusqu’à ce que vous trouviez.

« Pourquoi la mort est la meilleure chose de la vie »

Ma troisième histoire concerne la mort. A l’âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près ceci :
« Si vous vivez chaque jour comme s’il était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle m’est restée en mémoire et, depuis, pendant les trente-trois années écoulées, je me suis regardé dans la glace le matin en me disant : « Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, est-ce que j’aimerais faire ce que je vais faire tout à l’heure ? » Et si la réponse est non pendant plusieurs jours à la file, je sais que j’ai besoin de changement.

Avoir en tête que je peux mourir bientôt est ce que j’ai découvert de plus efficace pour m’aider à prendre des décisions importantes. Parce que presque tout – tout ce que l’on attend de l’extérieur, nos vanités et nos fiertés, nos peurs de l’échec – s’efface devant la mort, ne laissant que l’essentiel. Se souvenir que la mort viendra un jour est la meilleure façon d’éviter le piège qui consiste à croire que l’on a quelque chose à perdre. On est déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.

Il y a un an environ, on découvrait que j’avais un cancer. A 7 heures du matin, le scanner montrait que j’étais atteint d’une tumeur au pancréas. Je ne savais même pas ce qu’était le pancréas. Les médecins m’annoncèrent que c’était un cancer probablement incurable, et que j’en avais au maximum pour six mois. Mon docteur me conseilla de rentrer chez moi et de mettre mes affaires en ordre, ce qui signifie : « Préparez-vous à mourir. » Ce qui signifie dire à ses enfants en quelques mois tout ce que vous pensiez leur dire pendant les dix prochaines années. Ce qui signifie essayer de faciliter les choses pour votre famille. En bref, faire vos adieux.

J’ai vécu avec ce diagnostic pendant toute la journée. Plus tard dans la soirée, on m’a fait une biopsie, introduit un endoscope dans le pancréas en passant par l’estomac et l’intestin. J’étais inconscient, mais ma femme, qui était présente, m’a raconté qu’en examinant le prélèvement au microscope, les médecins se sont mis à pleurer, car j’avais une forme très rare de cancer du pancréas, guérissable par la chirurgie. On m’a opéré et je vais bien.

Ce fut mon seul contact avec la mort, et j’espère qu’il le restera pendant encore quelques dizaines d’années. Après cette expérience, je peux vous le dire avec plus de certitude que lorsque la mort n’était pour moi qu’un concept purement intellectuel : personne ne désire mourir. Même ceux qui veulent aller au ciel n’ont pas envie de mourir pour y parvenir. Pourtant, la mort est un destin que nous partageons tous. Personne n’y a jamais échappé. Et c’est bien ainsi, car la mort est probablement ce que la vie a inventé de mieux. C’est le facteur de changement de la vie. Elle nous débarrasse de l’ancien pour faire place au neuf. En ce moment, vous représentez ce qui est neuf, mais un jour vous deviendrez progressivement l’ancien, et vous laisserez la place aux autres. Désolé d’être aussi dramatique, mais c’est la vérité.

Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire.

Dans ma jeunesse, il existait une extraordinaire publication The Whole Earth Catalog , l’une des bibles de ma génération. Elle avait été fondée par un certain Stewart Brand, non loin d’ici, à Menlo Park, et il l’avait marquée de sa veine poétique. C’était à la fin des années 1960, avant les ordinateurs et l’édition électronique, et elle était réalisée entièrement avec des machines à écrire, des paires de ciseaux et des appareils Polaroid. C’était une sorte de Google en livre de poche, trente-cinq ans avant la création de Google. Un ouvrage idéaliste, débordant de recettes formidables et d’idées épatantes.

Stewart et son équipe ont publié plusieurs fascicules de The Whole Earth Catalog . Quand ils eurent épuisé la formule, ils sortirent un dernier numéro. C’était au milieu des années 1970, et j’avais votre âge. La quatrième de couverture montrait la photo d’une route de campagne prise au petit matin, le genre de route sur laquelle vous pourriez faire de l’auto-stop si vous avez l’esprit d’aventure. Dessous, on lisait :
« Soyez insatiables. Soyez fous. » C’était leur message d’adieu. Soyez insatiables. Soyez fous. C’est le vœu que j’ai toujours formé pour moi. Et aujourd’hui, au moment où vous recevez votre diplôme qui marque le début d’une nouvelle vie, c’est ce que je vous souhaite.
Soyez insatiables. Soyez fous.
Merci à tous.
»

MIDI LIBRE

Extrait de l'article du 6/10/2011 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Apple sans jamais le demander

Le succès des "i"

Apple aurait vendu plus de 275 millions d'iPods, 100 millions d’iPhone.
Et d'après Apple, il se vendrait un iPad toutes les 3 secondes depuis son lancement.
Le 22 juin 2010, soit 80 jours après son lancement aux États-Unis, Apple annonçait avoir vendu 3 millions d'appareils.

Lors de la Keynote du 2 mars 2011, Apple affirme qu'en 9 mois (période avril-décembre) la société aurait vendu plus de 15 millions de tablettes.

Lors de l'annonce de ses résultats du second trimestre 2011, Apple a indiqué avoir vendu 9,25 millions d'Ipad contre 4,64 millions d'exemplaires au premier trimestre 2011.

17:33 Publié dans Conférence, Hommage, Parcours professionnel, Vidéo | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |