Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/06/2009

Télérama 7 juin - 63 jours pour sauver le monde

Sous prétexte d’innovation quarante étudiants choisis parmi les plus brillants cerveaux de la planète travaillent sur comment influer de manière positive sur la vie de millions de gens dans le monde.

Avec l’auréole dorée qu’on leur met derrière leur crane d’œuf et les $25.000 qu’ils ont crachés pour 9 semaines de cours , moi qui trouvait déjà que beaucoup de monde avait trop d'influence sur nos humbles destinées, à cause des manipulations que permet l’argent, je me demande comment ces 40 petits génies déjà eux-même sous influence pourraient faire, s’ils sont vraiment bons,  pour penser aux conséquences de leur influence positive en étant manipulé eux-mêmes par ceux qui tirent les cordons de la bourse.

Pour commercer, peut-être pourraient-ils s’acharner à redonner des visions plus humaines au Guru
Ray Kurzweil : il a l’air tellement atteint que des tas de marchands de malheur doivent se l’arracher pour faire tomber les esprits faibles dans leurs escarcelles. 

En contrepartie des innovation de folie que nous a présenté Télérama, cet article de Christian FAURÉ sur l'Innovation
http://www.christian-faure.net/2009/06/07/menaces-sur-lin... et cette citation de Thomas Jefferson
qui a l'air bien obsolete : “The true value of an invention is its usefulness to the public.” suivie de cette remarque "Le système est court-circuité par une activité spéculative qui se développe à l’image de ce qu’on connaît dans la finance."



UNE UNIVERSITÉ…
AVANT-GARDISTE

Le 7 juin 2009 à 20h00

Envoyez à un ami Tags : spécial innovation Etats-unis Ray Kurzweil Nasa Google

NOUVELLES TECHNOS - Ils sont quarante étudiants, tous experts en nouvelles technologies, réunis à la Singularity University, près de San Francisco. Leur mission : améliorer, grâce aux progrès fulgurants de la science, la vie des Terriens. Neuf semaines pour anticiper l'avènement de l'homme... immortel. Y a du boulot.


- Illustration : Laurent Bazart

SUR LE MEME THEME

Google et la Nasa accouchent d'une université bien singulière | 17 février 2009

Un coup d'œil rapide à la pièce d'identité qu'on lui présente, et le gardien ne fait pas de difficulté à nous laisser entrer - on imaginait la sécurité plus drastique...

Alors on ose s'aventurer en voiture le long des grandes zones de pelouse, au-delà des premiers édifices aux toits roses, jusqu'à l'immense hangar blanc : grand de 32 000 mètres carrés, il a été construit avant guerre pour abriter un dirigeable de l'armée de l'air américaine.

Sur le chemin, on aperçoit une église, des habitations individuelles, des courts de tennis, un terrain de jeu pour enfants et quelques édifices étranges, plus conformes à l'idée que l'on se fait d'une base de la Nasa : l'Ames Research Center de Moffett Field est en fait l'un des principaux centres de recherche et de développe ment de l'agence spatiale américaine, à 60 kilomètres au sud-est de San Francisco. Pour y arriver, il faut traverser une partie de la Silicon Valley et sortir de l'autoroute 101 à Mountain View, prospère bourgade de 72 000 habitants, rendue fameuse depuis que les fondateurs de Google y ont établi leurs quartiers généraux, à deux pas de Moffett Field.

Où l'on écourtera finalement notre balade : la vue d'une voiture de patrouille nous incite à retourner vers le bâtiment central à l'architecture vaguement hispanisante, siège administratif du Lunar Science Institute. Ce n'est pas que l'on vienne y chercher des nouvelles de la prochaine mission lunaire américaine, mais parce qu'il abrite aussi depuis quelques semaines un drôle de projet, dont le lancement a été annoncé en début d'année par la plupart des grands médias du monde entier : la Singularity University.

Pour l'instant, en fait d'université, il n'y a pas grand-chose à voir. Une seule pièce, dans laquelle quatre personnes, assises autour d'une grande table, sont plongées dans l'écran de leur ordinateur portable. Dans un coin, un tableau blanc moucheté de feuilles de papier coloré autoadhésives, chacune représentant un module d'enseignement. Rien d'impressionnant, donc, dans ce qui ressemble encore à une start-up en phase de prédéveloppement. Si ce n'est qu'ici, dans quelques semaines, quarante étudiants choisis parmi les plus brillants cerveaux de la planète auront pour mission de plancher sur un sujet pour le moins ambitieux : comment influer de manière positive sur la vie de millions de gens dans le monde.

La Singularity University est le projet de deux hommes

- Peter Diamandis, docteur en médecine également diplômé en ingénierie spatiale, a fondé en 1987 l'ISU (International Space University). Basée à Strasbourg, cette université privée a accueilli depuis sa création plus de 2 500 étudiants, futurs experts de l'industrie spatiale. Diamandis est aussi connu pour avoir créé le X-Prize, un prix de 10 millions de dollars destiné au premier vol spatial habité non gouvernemental - il fut gagné en 2004 par le projet Space ShipOne. Il y a deux ans, il prend contact avec un autre phénomène :

- Ray Kurzweil. Inventeur précoce, celui-ci a écrit son premier code informatique à l'âge de 15 ans... en 1963. Au fil des ans, il a perfectionné des logiciels de reconnaissance optique de caractères et de synthèse vocale, créé une gamme de claviers électroniques et développé l'une des théories les plus révolutionnaires sur l'évolution des technologies de l'information.

Vers 2045, les intelligences artificielles auront de loin dépassé les capacités humaines, ce qui n'est pas très grave... puisque, à ce stade, la distinction homme/machine n'aura sans doute plus lieu d'être !

Baptisée « Singularité », selon un concept utilisé au départ pour décrire les trous noirs, puis adapté au monde informatique par le mathématicien et écrivain de science-fiction Vernor Vinge, cette théorie peut se résumer ainsi : pendant les trente ou quarante prochaines années, les changements technologiques vont être tellement importants qu'ils vont suivre une courbe de progression exponentielle.

Vers 2045, les intelligences artificielles auront de loin dépassé les capacités humaines, ce qui n'est pas très grave... puisque, à ce stade, nous aurons sans doute transcendé nos limites biologiques, et la distinction homme/machine n'aura plus lieu d'être ! Puisque l'on ne dépendra plus de nos corps, la vieillesse et la maladie seront des concepts dépassés.

On pourra également, selon Kurzweil, résoudre les problèmes comme la pauvreté, la faim dans le monde, la question écologique. Le rêve d'un monde parfait ? Ou à l'inverse un cauchemar, quelque part entre Le Meilleur des mondes et Matrix ?

A lire l'ouvrage de référence de Kurz­weil, sorti en 2005, The Singularity is near (1), tout devrait pourtant bien se passer :« Je m'attends à ce que l'intelligence qui émerge de la singularité ait un grand respect pour son héritage biologique », explique Kurzweil. Vous voilà rassurés ?

A deux mois du lancement des cours, Ray Kurzweil n'est pas en Californie, mais sur la côte Est - où il réside -, et il est en train de faire la promotion de Transcendent Man, un documentaire qui lui est consacré. Un film-portrait, où l'on découvrira, si l'on n'a pas lu son livre, qu'il avale chaque jour plus de deux cents pilules (vitamines, compléments alimentaires, molécules censées allonger la durée de la vie...), histoire de garder toutes ses chances pour ne pas rater 2045, et qu'il prépare le jour où la technologie pourra, grâce à un échantillon ADN, rendre la vie à son père décédé, à l'âge de 58 ans, d'une attaque cardiaque. Et où il explique que pour survivre aux changements technologiques il faut absolument les anticiper et apprendre à les maîtriser, ce qui est justement l'objectif de la Singularity University.

Mon téléphone est un million de fois plus puissant qu'un ordinateur il y a vingt ans. Dans cinq ans, on aura encore des machines un million de fois plus puissantes.”

Celui qui nous y accueille s'appelle Salim Ismail. Quelques mois auparavant, il était à la tête de Yahoo ! Brickhouse, la boîte à idées du concurrent de Google. Affable, parlant couramment le français - il a passé trois ans en France en tant que consultant -, il assure que l'université dont il est le directeur exécutif n'est pas un outil de promotion de la Singularité. « Personne ne peut nier que de nouvelles technologies émergentes sont en train de changer notre vision du monde. Mon téléphone est aujourd'hui un million de fois plus puissant qu'un ordinateur l'était il y a vingt ans. Dans cinq ans, on aura encore des machines un million de fois plus puissantes. Donc, ce que nous essayons de faire avec cette université, c'est de rassembler un nouveau groupe de "leaders", une nouvelle génération d'étudiants qui vont pouvoir apprendre à "manager", à comprendre et à imaginer ce que sera le monde des prochaines années. »

Les cours commenceront le 29 juin, et la sélection des futurs étudiants a été finalisée le matin de notre visite. Quarante élus pour 1 200 postulants, parmi lesquels on comptera une moitié d'Américains et quatorze femmes. Chacun d'entre eux a sa fiche scotchée au mur : photo, CV et un court texte où il explique sa motivation pour venir suivre les neuf semaines de cours. Tous sont déjà hyperdiplômés, et, comme le demandait le formulaire d'inscription, sont déjà experts dans un secteur des nouvelles technologies. Pour suivre le programme de la Singularity University, ils devront s'acquitter de 25 000 dollars de frais. C'est cher, surtout que la Singularity University est une organisation à but non lucratif. Son budget provient pour trois quarts de dons d'entreprises et de particuliers, et pour un quart des futurs étudiants.

Google, par exemple, dont le dirigeant, Larry Page, a suivi de près les travaux préparatoires à l'ouverture de l'université, a donné quelques centaines de milliers de dollars, et y enverra certains de ses « thought leaders » (notamment l'un des penseurs d'Internet, Vint Cerf, ou le spécialiste de l'intelligence artificielle Peter Norvig). Quant à la Nasa, elle prête ses locaux, quelques profs, et un accès à son super-ordinateur Pleiades.

Mais, pendant les neuf semaines que durera cette première session, les étudiants auront-ils le temps de faire joujou avec le troisième ordinateur le plus puissant du monde ? Car le programme est chargé :
- trois semaines de cours dans des matières aussi pointues que la robotique, les nanotechnologies, la biotechnologie, l'intelligence artificielle ; trois semaines où chacun se concentre sur l'un de ces sujets ;
- puis encore trois semaines de projet d'équipe, où il s'agira de trouver la solution à un problème qui touche une partie de la population mondiale - bonne nouvelle, si jamais ils trouvent une idée géniale, Salim Ismail promet que cela sera rendu public... Parmi les matières proposées, inutile de chercher l'histoire ou la philosophie : ces matières traditionnelles ont été ignorées.« C'est délibéré, explique Ismail. Il ne s'agit pas de remplacer les cursus plus traditionnels, mais de les compléter. »

Dans l'intervalle, les étudiants prendront le temps d'aller sillonner la Silicon Valley. « Dans un rayon de 30 kilomètres, on peut visiter cinquante ou soixante des principales entreprises du monde des nouvelles technologies. Outre Google ou l'université Stanford, on pourra aller voir des start-up comme Nanosolar, qui développe des panneaux solaires à base de nanotechnologies, 23andMe, le leader de la génétique personnelle ; ou encore une société qui travaille sur les ordinateurs quantiques... »

Les étudiants devraient notamment aller jeter un coup d'oeil aux robots de chez Anybots Inc., une start-up située à dix minutes en voiture de l'Ames Research Center. On y fabrique des créatures artificielles vaguement humanoïdes – si les jambes sont parfois remplacées par des roues, elles ont bien une tête, un corps et parfois des bras. Parmi eux, QA, qui devrait être commercialisé dans les prochains mois, un robot destiné à la « téléprésence ». Il peut être utilisé comme concierge, ou vous servir d'yeux ou d'oreilles si vous êtes à distance d'une conférence. Et l'on se prend à penser que, avant que cette webcam montée sur roulettes évolue en une intelligence capable de dépasser celle de l'homme, nous avons encore quelques (belles) années devant nous.

Thomas Bécard
Télérama n° 3099

(1) Publié en français sous le titre “Humanité 2.0, la bible du changement”, chez M21 éditions.

 

 

Le 7 juin 2009 à 20h00
Réagissez 2 réactions
Envoyez à un ami

Tags : spécial innovation Etats-unis Ray Kurzweil Nasa Google

VOS REACTIONS (2 commentaires)

Sogeco - le 9/06/2009 à 10h09
Ca sent l'arnaque à plein nez...  Prétendre que les ordinateurs seront 1 million de fois plus puissants dans 5 ans est pure spéculation, et même si cela était le cas (après tout pourquoi pas) prétendre qu'en 2045 l'homme et la machine ne feront plus qu'un (je résume) c'est se f... de la g... des gens.

La terre comporte 6 milliards d'individus (combien en 2045?), comment peut-on prétendre résoudre par des moyens purement scientifiques les problèmes de l'humanité à si courte échéance...?

Il s'agit là de purs délires d'auteurs de science fiction en mal de reconnaissance. Au début du 20ème siècle le même genre d'individus prévoyaient qu'en l'an 2000 nous aurions tous une voiture volante (entre autres).

Pas besoin d'être bac +20 pour comprendre que la courbe d'évolution des sciences ne peut pas être exponentielle en se contentant d'extrapoler les 2000 ans passés, en faisant cet exercice purement virtuel on en arrive à la conclusion qu'en 2100 tout aura été inventé et découvert et que la galaxie n'aura plus aucun secret pour nous.

Trouvez-vous cet avis intéressant ?

MADCANARDO - le 9/06/2009 à 08h09

Ah ! Parce qu'il y en a qui pense que la technologie va sauver l'humanité.  Je ne suis pas sûr que les diplômes rendent intelligents !

4 internautes sur 6 ont trouvé cet avis intéressant.

Trouvez-vous cet avis intéressant ?

12:33 Publié dans Modernité | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |