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03/07/2011

Indignés façon Piccadilly Circus, London

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15/04/2011

Évolution des sociétés humaines

De même que l’hypothèse d’élévation de la température moyenne du globe de plus de 1 à 8° avant la fin du siècle, permet d’anticiper de nombreux bouleversements climatiques, on peut se demander si l’élévation du niveau moyen d’intelligence des humains à la surface de la planète, ne va pas être le facteur principal du bouleversement des fondements de nos sociétés humaines.

J’opposerai cette élévation du niveau moyen d’intelligence des humains à la surface de la planète, à celui d’élites plus concentrées qui dans leur conception ne conçoivent le futur de l’homme qu’à travers le progrès technique, et les fantasmes d’un transhumanisme résultant d’expériences de bricolage du corps humain grandeur nature.

Les idées :

- Plus d’intelligence moyenne, c’est la rationalité des uns s’opposant toujours plus à la rationalité des autres sans que rien ne puisse aider à déterminer quel est le meilleur choix, d’où ce qui s’impose aujourd’hui comme objectif principal de nos sociétés c’est de chercher comment continuer à exercer un contrôle optimal des sociétés prenant en compte toutes ces nouvelles contraintes.

- L'expérience du passé ainsi que des études philosofico-économistes récentes, plaideraient pour que les anciennes valeurs altruistes (compassion, sens de l'honneur, de la responsbilité, du sacrifice ...) soient remises au goût du jour et se généralisent.

- Marcel GAUCHET :

A propos des conséquences de la crise http://gauchet.blogspot.com/ : On peut en effet considérer qu’elle aura eu le bénéfice intellectuel de nous obliger à sortir de tout ce qui, dans les sciences continuent à emprunter à des modèles, au fond, de la causalité physique avec des schémas linéaires de transposition et de contamination de l’économique au social, puis du social au politique. Nous ne sommes plus du tout, en effet, dans cette configuration. C’est un point sur lequel on ne saurait trop insister et, de toutes les manières, nous allons devoir réviser profondément la manière d’articuler ces différents paramètres.

http://philoscience.over-blog.com/article-29474892.html Les mesures de prévention ou de correction nécessaires devraient s’appliquer aux causes « réelles » qui provoquent la crise et non à des causes telles qu’imaginées par les divers acteurs chacun en fonction de leur intérêt

La réussite des droits de l’homme et de l’accroissement des libertés individuelles du fait d’une éducation moins étriquée nuit à l’idée d’un grand projet collectif pour tous et de démocratie.
En préambule de “repenser la démocratie” http://gauchet.blogspot.com/ Marcel GAUCHET observe que la démocratie souffre de la consécration même des principes qui la fondent. Le triomphe des libertés individuelles auquel nous assistons vide de sens l'idée d'une communauté de décision

- Mais le contrôle des sociétés n’a aucune raison d’être centralisé et autoritaire que ce soit à travers un conditionnement social ou un style big brother ou par l’intermédiaire du contrôle de ressources vitales. – Dans les sociétés démocratiques (au sens plus nordique que grec) ce contrôle social passe par 2 démarches complémentaires : Réduire les défiances passées et actuelles, et créer de la confiance en l’avenir en démontant les mécanismes et les façons de les contrôler.

- Dès lors le contrôle des sociétés n’est pas tant un contrôle des individus ou des groupes qu’un contrôle des conditions d’équilibre de ces groupes. C’est une fonction éminemment politique

- Le modèle d’Attali d’une grande gouvernance au niveau Mondial, n’est pas non plus totalement fondé. L’émergence d’organismes particuliers au niveau mondial, comme la FIFA, l’OMC, l’OMS… ne définit que des interfaces spécifiques d’un domaine,laissant d’énormes marges de manœuvres dans des domaines différents mais connexes.

- Le modèle d’établissement de la vérité scientifique peut être un modèle plus adapté, dans la mesure où les bénéfices de cette science ne conduisent pas à des impasses pour l’espèce ou des monopoles permettant l’exploitation des uns par les autres.

- Paradoxalement, alors que l’individualisme croissant semble être source de problèmes, est-ce que la solution à un tel contrôle, ne passerait pas par l’ouverture de nouveaux interfaces entre ces sociétés, pour que l’autorégulation et la coopération priment sur la domination et l’exploitation des plus forts grâce aux ressources qu’ils ont monopolisées ?

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Développer l’empathie, le nouvel El Dorado de la société globale

Au moment où Barak OBAMA, vient de faire flinguer Ben LADIN, Jeremy Rifkin est en France et circule dans nos médias pour faire la promo de son dernier bouquin sur l'empathie. Une construction intéressante, évoquée dans des circonstances peu propices.

Jeremy Rifkin : "Une empathie nouvelle gagne l'humanité"

LE MONDE MAGAZINE | 15.04.11 | 18h36

L'économiste Jeremy Rifkin, également président de la Fondation pour les tendances économiques, le 30 juin 2008.REUTERS/JOHN KOLESIDIS

Chaque essai de Jeremy Rifkin, connu pour ses travaux de prospectives à la tête de sa Fondation pour les tendances économiques, déclenche débats et polémiques dans le monde entier, jusque dans la classe politique, que ce soit aux Etats-Unis (il a conseillé le président Bill Clinton) ou en Europe (l'ex-président de la Commission européenne Romano Prodi a fait appel à lui).
S'il a été critiqué pour ses vues utopistes et parfois catastrophistes, même ses adversaires reconnaissent qu'il fournit une masse de données colossales à l'appui de ses analyses.

Son premier essai, Beyond Beef (Au-delà du bœuf, 1993), a d'abord été attaqué. Jeremy Rifkin y dénonçait la boulimie américaine de viande, l'arrivée de l'obésité, du milliard de bœufs, vaches, veaux, moutons vivant en permanence sur la terre, occupant 20 % des terres cultivées, dévorant un tiers des céréales mondiales, contribuant à l'appauvrissement du tiers-monde et produisant quantité de méthane à effet de serre. Depuis, ses vues ont été corroborées par nombre d'enquêtes.

En 1995, dans La Fin du travail (La Découverte), Jeremy Rifkin poursuit la réflexion ouverte par l'économiste Georges Friedmann sur le "travail en miettes", et annonce que la révolution technologique va mettre fin à un emploi stable et protégé pour tous, comme au rêve d'une société sans chômeurs.
Les solutions qu'il propose ont été très critiquées, et parfois reprises par la gauche européenne : les 35 heures, les travaux d'intérêt général, le renforcement des réseaux d'entraide sociale, le développement des associations, etc.

En 1997, dans Le Siècle biotech (La Découverte), il décrypte les avancées extraordinaires des biotechnologies – thérapie génique, séquençage du génome, prolongation de la vie – et les risques nouveaux qu'elles font courir : risque de pollution irréversible par les OGM, confiscation industrielle du patrimoine génétique, individus catalogués par génotype, etc.
Dans L'Age de l'accès. La Révolution de la nouvelle économie (La Découverte, 2000), il réfléchit sur les conséquences sociales de l'Internet à haut débit, l'extension mondiale de la sphère marchande, la circulation accélérée des produits culturels, la délocalisation du travail grâce à l'"accès" au réseau mondial, et s'interroge : "Existe-t-il encore une différence entre communication, communion et commerce ?"

Le nouveau livre enquête de Jeremy Rifkin sera disponible en librairie le 27 avril.

Aujourd'hui, Jeremy Rifkin propose un nouveau livre enquête, Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Civilisation de l'empathie (Les liens qui libèrent, 656 p., 29 euros), où il explique que l'humanité sort de l'ère amorcée par la révolution industrielle du XXe siècle, symbolisée par notre dépendance à l'énergie nucléaire et fossile, qui nous a menés à la crise écologique actuelle, et par la remise en cause de ses modèles de croissance comme d'une conception égoïste de l'individu.

Pour commencer, qu'est-ce que vous inspire la tragédie nucléaire au Japon?

Jeremy Rifkin : Fukushima sonne le glas d'une époque. L'ère prométhéenne de l'humanité s'achève, qui a débuté avec l'exploitation des houillères, la construction des hauts-fourneaux et des locomotives, quand nous promettions aux peuples la corne d'abondance et défions Dieu lui-même, lui volant notre salut pour le réaliser par nous-mêmes.

C'est ce rêve d'une humanité libérée par l'industrialisation massive, l'exploitation systématique des ressources terrestres, la manipulation de la matière, perpétué avec le nucléaire et ses travaux colossaux, ses spéculations d'ingénieurs et son pouvoir du secret, qui s'effondre.
Cette catastrophe marque la fin du règne des énergies dont l'accaparement a nourri les grands affrontements géopolitiques du siècle dernier, autour de l'accès aux gisements de charbon, pétrole, gaz naturel, uranium.

Des guerres coloniales et néo-coloniales ont été livrées, des gouvernements destitués, des dictatures soutenues ouvertement ou en coulisses, des pays pillés, de nombreuses vies sacrifiées parce que les pays riches rivalisaient pour sécuriser leur approvisionnement énergétique. Ils ont accru considérablement leur niveau de vie, urbanisé la planète et fondé des industries puissantes qui ont fini par bouleverser les manières de vivre de tous.

Mais si, aujourd'hui, les pays du Sud accèdent à une vie meilleure, nous mesurons les effets contre-productifs de la révolution industrielle du XXe siècle.

L'accident nucléaire de Fukushima en est le dernier symbole dramatique.
La troisième grande révolution industrielle et énergétique de l'humanité a déjà commencé, elle se fonde sur le sentiment collectif que nous ne pouvons plus continuer comme avant, s'appuie sur un nouveau sens de la responsabilité écologique, faisant appel à des sources d'énergie renouvelables, et se développe de façon décentralisée : c'est ce que j'appelle la "politique de la biosphère"…

Votre seconde réflexion ?

Nous assistons à une extraordinaire vague de solidarité mondiale, comme nous en avions déjà connu pour le tsunami de décembre 2004 ou le séisme d'Haïti en janvier 2010.

Un puissant sentiment d'inquiétude et d'altruisme soulève des centaines de millions de personnes autour du monde. Ce sont des exemples très forts de la nouvelle réalité empathique qui gagne l'humanité.
Aujourd'hui, un drame collectif, une catastrophe écologique, un accident nucléaire touche chacun d'entre nous. Nous partageons les souffrances des autres, nous nous rendons compte qu'elles sont les nôtres, en nous identifiant à eux.

Comment comprendre une telle empathie ?

  • D'abord, nous sommes concernés par ces drames car nous savons qu'ils pourraient aussi bien nous arriver, que ce qui affecte la biosphère là-bas nous affectera bientôt ici. Nous sommes sortis de l'ère égoïste de la fin du XXe siècle, nous nous découvrons tous reliés, interdépendants, comme nous sommes tous associés et menacés par les nuages de particules radioactives qui se dispersent au-dessus du Japon.
  • En même temps, comme l'analysait déjà le sociologue canadien Marshall McLuhan, les réseaux de communication (téléphone, médias électroniques) constituent désormais un "village global", nous sommes connectés en permanence aux autres .
    Le tissu électronique mondial en quelque sorte"extériorise" notre système nerveux, déploie nos capteurs sensoriels, nos capacités d'écoute tout autour du monde.

Vous voulez dire que l'empathie s'étend au rythme des réseaux sociaux ?

Tous les parents du monde se sont émus devant l'image de cette petite fille terrorisée, entourée d'hommes en combinaison stérilisée, braquant un détecteur de radioactivité sur elle. Une véritable agora électronique se développe, qui permet à des millions de personnes de réagir massivement.

Quand, en décembre 2004, les tsunamis meurtriers ont balayé les côtes asiatiques et est-africaines, des milliers de vidéos ont été tournées, puis mises en ligne. Un blogueur d'Australie a réuni sur son site des dizaines de vidéos amateurs et enregistré 682 366 visiteurs en moins de cinq jours.

Du jour au lendemain, des milliers de blogs ont tissé un réseau d'entraide planétaire permettant de prévenir les familles, de collecter les dons et de monter les missions de secours. La même chose arrive aujourd'hui pour le Japon ou pour la Libye.

Quand les tanks de Kadhafi ont commencé d'écraser la rébellion, le fait de voir ces hommes désarmés, enfin libres, se faire bombarder nous a semblé insoutenable. Nous nous disions que nous ne pouvions pas laisser faire cela. C'est ce sentiment qui a prévalu jusque dans les institutions internationales, quand l'ONU a autorisé une intervention.

Décrivez-nous cette civilisation de l'empathie que vous annoncez…

Pour la première fois dans l'histoire du monde, nous devons faire face à notre possible destruction, et ce n'est pas utopique de dire que nous tendons vers une civilisation globale, gouvernée collectivement, connectée en permanence, devant affronter des dangers communs.

De fait, l'humanité se trouve déjà insérée dans un tissu d'institutions politiques, économiques, humanitaires, environnementales d'envergure planétaire, les Nations unies bien sûr, dont on mesure aujourd'hui l'importance morale dans la crise libyenne, mais encore la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international, l'Union européenne, l'Organisation mondiale de la santé, l'Organisation météorologique mondiale, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat , la Cour pénale internationale et beaucoup d'autres…

Mais cette civilisation interdépendante, où chaque pays apprend à s'écouter et développe des actions d'entraide, se déploie à tous les niveaux de l'activité humaine.

Au moment où je vous parle, 2 500 satellites tournent autour de la Terre, scrutent les mouvements de troupes en Libye, évaluent les dégâts écologiques, repèrent les forêts incendiées, observent les conditions climatiques, font circuler des milliards de documents électroniques pour des milliards de personnes, facilitent les vols de 49 000 avions, aident des dizaines de millions d'automobilistes à parvenir à destination, ou encore surveillent les régimes dictatoriaux et les activités terroristes.

Mais cette mondialisation fait-elle une civilisation ?

A l'heure d'Internet et des réseaux sociaux, des milliards de personnes s'informent, s'éduquent, découvrent comment vivent leurs voisins, tandis que la quasi-totalité des recherches scientifiques, des créations artistiques, des livres, du matériel politique deviennent accessibles. La mondialisation, tant décriée, est d'abord celle de l'accès à la connaissance.

En même temps, le commerce mondial se développe, les pays pauvres entrent dans le marché, présentent leurs produits et déjà concurrencent l'Occident.

N'oublions pas qu'un commerce florissant va de pair avec des échanges pacifiques, et combien la monnaie et les promesses de paiement reposent sur le postulat d'une confiance collective solide entre anonymes.

Aujourd'hui, à chaque minute, des quantités considérables de fruits, légumes, céréales, viandes parviennent tous les jours, frais, comestibles, contrôlés, dans les magasins du monde entier.

Quant à la plupart des biens industriels, automobiles, avions, machines-outils, ils se voient fabriqués avec des milliers de pièces détachées et de composants construits dans des pays parfois très éloignés.

Nous sommes à l'ère de l'objet mondial. Quoi qu'en disent les derniers défenseurs du nationalisme, de l'autarcie économique et du repli sur soi, responsables des affrontements sanglants du XXe siècle, notre interconnexion est totale. Sans celle-ci, les révolutions arabes n'auraient pas eu lieu, et personne ne les soutiendrait…

Comment analysez-vous ces révolutions arabes ?

C'est 1848 au Moyen-Orient ! Les peuples secouent le joug de leurs monarques dans tous ces pays, comme au XIXe siècle en Europe. Grâce à Facebook, à Twitter, aux blogs, les gens apprennent en direct ce qui arrive chez eux comme chez les voisins, ils découvrent la répression et comment y échapper, ils assistent à la chute des dictateurs, et les héros de leur révolution deviennent des martyrs en une heure.

Les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur lors de la révolution tunisienne.

Ici encore, nous assistons à une propagation généralisée de la passion, la révolte, des idées démocratiques comme de l'empathie pour ceux qui se battent et meurent. Ces populations entrent dans ce que j'ai appelé, en 2000, l'"âge de l'accès", elles ne veulent plus végéter en dehors de l'univers des réseaux, elles veulent profiter des informations et des richesses de toutes sortes qu'il propose. Elles veulent participer à la marche du monde, ne plus vivre enfermées sur leur passé comme le voudraient les fondamentalistes…

En France, les diverses droites semblent surtout craindre que ces révoltes amènent une vague massive d'immigrés…

Notre planète se mondialise irrémédiablement ; or un monde cosmopolite et"multiculturel" effraie beaucoup de gens, et génère des réactions d'agressivité certainement peu altruistes. Cela d'autant plus que toutes les grandes villes deviennent des lieux d'intense brassage social et culturel.

L'année 2007 a marqué un moment de bascule dans l'histoire humaine, semblable par son ampleur à l'avènement de l'agriculture. Pour la première fois, la majorité de l'humanité, 3,5 milliards de personnes, vit dans de vastes zones urbaines, villes, banlieues, cités-dortoirs, capitales régionales, mégapoles de plus de dix millions d'habitants.

Nous sommes devenus un Homo urbanus, vivant en contact permanent avec des populations d'origines diverses. Ce mouvement de brassage est irrémédiable, et parfois difficile à vivre pour les gens de souche…

Des études sur les réactions de l'opinion publique à ce nouveau "cosmopolitisme"ont été menées par les équipes d'un sociologue américain, Ronald Inglehart, dans 80 pays. La diversité apparaît toujours comme une menace, analyse-t-il, quand la survie de la population d'accueil, ou d'une partie d'entre elle, s'avère incertaine ou précaire.

Les étrangers sont alors perçus comme des intrus qui risquent de priver les habitants de leur travail, de leur protection sociale, même si la réalité n'est pas celle-là.
Inversement, dès lors que la vie quotidienne et l'emploi ne posent plus problème, la diversité ethnique et culturelle prend une valeur positive, elle est jugée stimulante. Autrement dit, conclut Ronald Inglehart, "la sécurité individuelle accroît l'empathie".

Faut-il en déduire que le nouvel altruisme cosmopolite n'existe que chez les gens aisés ?

Dans les faits, il s'exprime dans les environnements urbains du monde entier, évolue de génération en génération, dépend pour beaucoup des politiques locales. Je le vois bien dans ma propre ville, Washington, avec ses grandes banlieues de Virginie et du Maryland.

En 1960, Washington comptait une importante population noire et une riche communauté blanche, qui s'évitaient. Aujourd'hui, des dizaines de milliers de personnes de toutes origines cohabitent et se mélangent dans les quartiers. Les manières de vivre de chaque communauté – nourriture, vêtements, musiques, etc. – ont profondément transformé les rues, les magasins, la vie culturelle.
Si les premiers venus ont tendance à rester retranchés, leurs enfants et petits-enfants entretiennent des relations beaucoup plus libres avec les autres jeunes. C'est ce qui se passe quand les gens se côtoient quotidiennement à l'école, sur le terrain de sport, les lieux de travail et dans la vie civique.

Peu à peu, et d'abord dans la jeunesse, le contact régulier suscite ce que la sociologue Annick Germain appelle des "cultures de l'hospitalité". Quand les enfants se tiennent par la main pour traverser une rue, les élèves passent leur journée ensemble, jouent au basket le soir en bas de chez eux, ils apprennent à se connaître personnellement, à dépasser les barrières culturelles.

Un géographe canadien a étudié comment une vie cosmopolite se développe dans son quartier de Cedar Cottage, à Vancouver. Des descendants d'anciennes vagues de migration du Royaume-Uni, d'Europe centrale et du Moyen-Orient cohabitent avec des nouveaux arrivants venus de Chine, Taïwan, d'Indonésie.
Il a observé que le jardinage joue un grand rôle dans leur rapprochement. Une bonne partie des conversations de voisinage tourne autour de l'échange de"tuyaux" sur l'entretien des potagers. En important des semences de leur pays d'origine, les nouveaux migrants plantent très concrètement leurs racines culturelles !

Aujourd'hui, Cedar Cottage est devenu un écosystème "microcosmopolite" où l'on trouve des tomates de Calabre, de la menthe du Vietnam, des bok choy de Chine et des fèves du Portugal. Ce faisant, les habitants se parlent davantage, découvrent l'histoire de chacun, si bien qu'une pensée plus altruiste se développe…

Cette civilisation de l'empathie a-t-elle un avenir ?

Je n'en vois pas d'autre. Depuis une vingtaine d'années, une vision neuve de la nature humaine émerge de la biologie et des sciences cognitives. Les dernières découvertes des spécialistes du cerveau et de l'apprentissage chez l'enfant nous obligent à revoir la vieille conception d'un être humain naturellement agressif, égoïste, utilitariste.

Ces recherches montrent que nous sommes des animaux sociaux qui supportons mal la souffrance des autres et la destruction de ce qui vit, réagissons de concert, en vue de l'intérêt général, quand nous sommes menacés.

Le retentissement mondial de la tragédie de Fukushima nous le confirme, de même que la priorité donnée aux enjeux humanitaires, écologiques et énergétiques dans tous les agendas politiques, ou encore le succès extraordinaire des réseaux sociaux de toutes sortes.

Voyez ces chercheurs de l'université d'Oxford, qui ont convaincu 100 000 personnes, dans 150 pays, d'offrir chacun un temps d'ordinateur pour affiner les modèles de prévision climatique. Ils disposent désormais d'une puissance de calcul plusieurs fois supérieure aux ordinateurs les plus rapides…

Les projets de ce type prolifèrent en milieu scientifique, que ce soit pour rechercher des solutions éco-compatibles, identifier de nouvelles structures protéiques, étudier les nanotechnologies ou développer des médicaments.

La "wiki économie", dont Wikipédia reste l'exemple le plus connu, réunit des centaines de milliers de contributeurs.

Pourquoi tant de gens s'associent-ils à ces projets ? L'"altruisme" est la motivation invoquée le plus souvent par les crunchers, les "moulineurs de données", et cette conception coopérative s'accroît.

La "wiki économie", dont Wikipédia reste l'exemple le plus connu, réunit des centaines de milliers de contributeurs qui enrichissent tous les domaines de la connaissance et la recherche, contribuent à créer des logiciels performants comme Linux, etc.

L'Américaine prix Nobel d'économie 2009 Elinor Ostrom nous a appris que seule la coopération des acteurs permet de faire respecter des "biens communs" aussi importants que les ressources maritimes d'un territoire ou ses terres fertiles.

Quant au "pair-à-pair" ou peering, qui fait circuler les innovations dans un collectif, il devient un principe opératoire courant dans les associations humanitaires comme les plus grandes entreprises.
Tous ces modèles économiques reposent sur un postulat diamétralement opposé à la conception libérale orthodoxe d'un homme agissant seulement par intérêt individuel.

Quand on lui en donne l'occasion et les moyens, l'être humain se révèle toujours disposé à collaborer avec les autres dès qu'il s'agit de contribuer à l'intérêt général ou à améliorer l'existence de tous.

Propos recueillis par Frédéric Joignot



Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Civilisation de l'empathie, de Jeremy Rifkin, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise et Paul Chemla(Ed. Les liens qui libèrent, 650 p., 26 euros). En librairie le 27 avril.

Résumé et commentaire de de Pierre BILGER

Dans une première partie, l’auteur tire les nouvelles leçons de l’ancien monde et oppose à la mort lente du rêve américain, la nouvelle terre des grandes promesses et le miracle économique tranquille de l’Europe. Tout est passé au crible, l’emploi, la qualité de la vie, la productivité, la protection sociale, beaucoup d’idées reçues étant détruites au passage : par exemple l’écart des taux de chômage est, dans une large mesure, plus apparent que réel, la productivité du travail n’est pas la plus élevée là où on pourrait le penser…

Dans la deuxième partie, sont recherchées les racines de l’avènement de l’époque moderne de part et d’autre de l’Atlantique à travers l’analyse de la relation à l’espace, la création de l’individu, l’invention de l’idéologie de la propriété et enfin la construction des marchés capitalistes et des Etats-nations.

Arrive enfin la troisième partie, la plus importante et la plus novatrice qui analyse en profondeur les composantes du nouveau modèle européen en n’éludant aucune des difficultés qu’il est en train de surmonter ou auxquelles il devra faire face dans l’avenir.

Comment l’union se forge-t-elle, comment peut fonctionner un gouvernement dépourvu de centre, comment trouver un terrain d’entente entre les droits universels de l’homme et l’identité culturelle locale, le défi démographique qui est la principale menace pour l’avenir de l’Europe pourra-t-il être surmonté et saurons-nous résoudre le dilemme de l’immigration?

Autant de questions qui se posent à l’Europe et auxquelles l’auteur fournit ses réponses.

Sont abordées ensuite les approches nouvelles que l’Europe propose au monde par exemple sur la religion et la citoyenneté, la peine de mort dont Les Américains auraient peine à croire que l’une des conditions d’admission dans l’Union européenne soit son abolition, la gestion de la paix, l’orientation des forces armées, l’environnement et le principe de précaution.

L’auteur conclut sur l’universalisation du rêve européen. L’Europe, écrit-il,  est devenue la nouvelle « cité sur la colline ». Le monde entier a les yeux braqués sur cette grandiose expérience de gouvernance transnationale, espérant qu’elle saura lui montrer la voie en ce siècle de globalisation. Le rêve européen, qui fait la part belle à la diversité, à la qualité de la vie, à la durabilité, à l’accomplissement personnel, aux droits universels de l’homme, aux droits de la nature et à la paix exerce un attrait de plus en plus grand sur une génération avide tout à la fois de connexions planétaires et d’insertion locale. Bien qu’il soit trop tôt pour juger de l’avenir des « Etats-Unis d’Europe », une chose est, me semble-t-il, certaine : en un temps où l’espace et le temps s’effacent rapidement et où les identités se superposent et se globalisent, aucune nation ne pourra parcourir seule les vingt-cinq prochaines années. Les Etats européens sont les premiers à comprendre et à réagir aux réalités émergentes d’un monde interconnecté à l’échelle de la planète. D’autres suivront.

Ainsi n'hésite-t-il pas à imaginer, par exemple, que le Canada finisse par rejoindre l'Union européenne, ayant renoncé à devenir une annexe des Etats-Unis. Car, souligne-t-il, après tout, Hawaï et l'Alaska font bien partie des Etats-Unis d'Amérique, alors que leur territoire n'est pas contigu à celui de l'ensemble des autres Etats, intéressante vision à un moment où notre réflexion se concentre notamment sur l'éventualité de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Même l’Européen, profondément convaincu et raisonnablement informé que je crois être, est sorti de ce livre avec une vision renouvelée de la portée et de la signification de la construction de l’Europe pour elle-même et pour le monde.

Et je me suis dit que les hommes politiques européens et notamment français qui n’osent plus parler de vision et de rêve à leurs concitoyens devraient faire de l’ouvrage de cet Américain leur livre de chevet.

Ils y réapprendraient à parler, à propos de l’Europe, le langage du cœur et de l’ambition plutôt que celui des intérêts et de la protection, langage dont je suis convaincu qu’il répond à l’attente de beaucoup d’entre nous, y compris ceux qui sont déjà déterminés à voter Oui.

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07/04/2011

Adouber un système pour soi et le bannir pour les autres

A propos de cette pétition "Action des Africains pour l' Afrique" lancée par la diaspora africaine vivant en Europe ou au Etats-Unis, cette réponse d'Hervé  membre de cette diaspora, qui nous interroge tous sur notre façon de réagir dans de nombreuses circonstances.

“Désolé mais vous ne sauverez aucune vie, au contraire.

Aucune pétition n'a jamais arrêté des blindés. Tout au mieux soulage t-elle quelques consciences.

Vous incitez des gens mal armés et mal formés à aller se faire massacrer.

Si vous voulez vraiment sauver des vies, il faut aller à Abidjan.

Cette guerre n'a que trop duré. Arrêter de mettre de l'huile sur le feu.

Pourquoi il n'y a qu'en Afrique où les pays stagnent? Ne décollent pas? Ne me parlez pas de colonisation et autre bouc émissaire. L'inde, la chine, la Corée ont bel et bien été colonisées. Aujourd'hui ces pays nous font pâlir d'envie. Voilà le Brésil qui propose son aide au Portugal, l'ancienne puissance coloniale. Alors vraiment, il faut à un moment donné se livrer à une réelle introspection.

Pourquoi toujours rendre les autres responsables de nos défaillances? Vous qui avez fait le choix de vivre en Europe, êtes d'autant plus curieux dans cette schizophrénie jugeant l'occident mieux à titre personnel, mais détestable pour l'Afrique. Nous ne sommes pas à une contradiction près, mais quand même... Adouber un système pour soi, et le bannir pour les autres, vraiment moi j'appelle cela de l'incohérence.

Allez marcher, mais bon je ne pense pas que cela attendrira Sarkozy, Obama ni Ouattara. Gbagbo a cherché l'épreuve de force, et il a perdu. Point. On n'est pas obligé d'être président pour aider son pays. Maudire la France, l'ONU, les US ne changera pas grand chose.”

En contrepartie de ce point de vue intrinsèquement pertinent et des aspects excessifs de la pétition, le point de vue plus souriant mais pas moins révolté de Calixthe BELAYA, notre délicieuse madone africaine de Belleville, et celui de Soro SOLO, fameux journaliste Ivoirien devenu le plus célèbre conteur de l’Afrique moderne sur Radio France :


CALIXTHE BELAYA vs 4 pro Sarko-Ouattara par inet

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26/03/2011

Télérama - Marie-Monique Robin : “Il y a du poison partout dans la nourriture”


ENTRETIEN
MANGER TUE (5/7)

Marie-Monique Robin : “Il y a du poison partout dans la nourriture”

 

Le 15 mars 2011 à 16h00    -    Mis à jour le 16 mars 2011 à 10h57

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Manger tue

LE FIL TÉLÉVISION - Dans son documentaire “Notre poison quotidien”, diffusé mardi 15 sur Arte et désormais disponible sur Arte +7, Marie-Monique Robin tire la sonnette d’alarme : certains additifs alimentaires sont dangereux, et il y a dysfonctionnement des autorités de régulation. Nous continuons notre dossier sur l’alimentation en republiant un entretien avec la documentariste datant de janvier, au moment où son film était présenté au Fipa.

20 réactions

Notre poison quotidien débute par une séquence de film délicieusement rétro (1). Images en noir et blanc, voix légèrement nasillarde, décor sixties. Nicolas, sa femme et ses deux enfants sont attablés devant un déjeuner qui passe mal. Nicolas est soucieux. Et, on le comprend.

C'était il y a près de cinquante ans. Colorisez le film, ne changez pas une ligne aux interrogations de Nicolas. C'est aujourd'hui. Quand ces images ont été tournées, Marie-Monique Robin avait 4 ans. Depuis, la petite fille a grandi. Elle est devenue une réalisatrice reconnue dont les documentaires interrogent la société et ébranlent les pouvoirs établis. Le Monde selon Monsanto, c'était elle. Escadrons de la mort : l'école française, Les Pirates du vivant ou Torture made in USA, toujours elle. Aujourd'hui, elle revient avec Notre poison quotidien, un film dont on n'a pas fini de parler, présenté jeudi 27 au Fipa en avant-première mondiale. La réalisatrice y reprend les interrogations de Nicolas et mène sa propre enquête sur toutes les questions qui, depuis des années, travaillent nos sociétés. Quels sont les effets à long terme des produits chimiques utilisés dans la chaîne alimentaire, du champ du paysan à l'assiette du consommateur ? Les autorités qui en réglementent l'utilisation sont-elles fiables et indépendantes de l'industrie? Y a-t-il un lien entre ces produits chimiques et la progression importante dans les pays développés, de certaines maladies neurologiques (Parkinson et Alzheimer), du cancer ou des dysfonctionnements de la reproduction ?
Au terme d'une enquête de deux ans, Marie-Monique Robin nous livre des réponses claires, sans équivoque et peu réjouissantes. Un documentaire alarmant c'est vrai, mais il n'est plus temps de finasser et puis, comme elle le dit elle-même : « Savoir, c'est pouvoir. » Notre poison quotidien sera diffusé le mardi 15 mars à 20h40 sur Arte. En attendant, Marie-Monique Robin s'est extrait un moment du livre qui accompagnera le film pour nous parler de Notre poison quotidien. Entretien.
Comment vous est venu l'idée de mener cette enquête ?
Marie-Monique Robin : Lorsque je travaillais sur mon précédent documentaire, Le Monde selon Monsanto, trois questions me venaient régulièrement à l'esprit : d'autres entreprises produisant des substances chimiques avaient-elles, comme Monsanto, menti et caché ou manipulé des données ? Deux : comment sont testés et réglementés les produits mis sur le marché ? Trois, y a-t-il un lien entre l'exposition à ces produits et les maladies chroniques et neurodégénératives qui sont en pleine explosion dans les pays développés, au point que l'Organisation mondiale de la santé parle elle-même d'« épidémie ».

Prenons le cas des pesticides utilisés dans l'agriculture. Leurs fabricants nient toujours tout lien entre les maladies que vous évoquez et l'exposition à ces produits ?

C'est tout simplement faux. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que, chaque année, un à trois millions de personnes sont victimes d'une intoxication aiguë par les pesticides, et plus de 200 000 en meurent. Dans mon film, je montre que l'exposition chronique à des doses faibles mais répétées dans le temps de pesticides a provoqué des maladies chroniques chez les agriculteurs. Elles ont mis très longtemps à être reconnues, mais elles le sont enfin dans certains pays. En France, la Mutualité sociale agricole (MSA) a fini par accorder le statut de maladie professionnelle à une trentaine d'agriculteurs, dont dix pour la maladie de Parkinson. Qui devons nous croire, la MSA ou l'industrie chimique ?

Vous remettez en cause la notion de Dose journalière admissible (DJA), qui est un des fondements de toute la réglementation des produits chimiques dans l'alimentation. Comment en êtes-vous arrivée là ?
Le système actuellement en vigueur a été élaboré à la fin des années 50. Il repose sur ce qu'on appelle la DJA, c'est-à-dire la quantité d'additifs alimentaires qui peut être ingérée quotidiennement et pendant toute une vie sans aucun risque. L'initiateur de la DJA est le toxicologue français René Truhaut. La création de la DJA part d'une bonne intention, celle de limiter les risques de l'utilisation des produits chimiques – qui, rappelons-le sont des poisons – dans la chaîne alimentaire. Pour établir cette DJA, on est parti du principe de Paracelse (médecin suisse du XVIe siècle) : la dose, c'est le poison. Autrement dit, à de très faibles doses, les substances chimiques sont inoffensives. Or, ce que j'ai pu constater dans mon enquête, c'est que la plupart des DJA ont été calculées sur la base d'études fournies par l'industrie chimique elle-même. Mais, comme Monsanto, beaucoup d’entreprises de ce secteur mentent et trichent. Les DJA sont donc largement suspectes, car calculées sur la base de données fournies par des entreprises dont la principale préoccupation n'est pas la santé du consommateur mais la recherche du profit.
Par ailleurs, ce principe de « la dose fait le poison » est devenu un dogme intangible de l'évaluation toxicologique, alors même qu'on sait aujourd'hui qu'il n'est pas valide pour toutes les substances. Certaines d'entre elles, comme celles qu'on appelle les « perturbateurs endocriniens », peuvent agir sur l'organisme à des doses très faibles. Des centaines d'études ont par exemple prouvé que le Bisphénol A pouvait avoir des effets à des doses infimes, parfois 5 000 fois inférieures à la DJA qui lui a été attribuée.
Enfin, chaque substance s'est vu attribuer une DJA individuellement. Or, il faut savoir que 100 000 produits chimiques sont apparus depuis la seconde guerre mondiale et qu'on n'a jamais évalué les conséquences de ces produits lorsqu'ils sont mélangés, ce que l'on nomme "l'effet cocktail". Aujourd'hui, il y a du poison partout, qui rentre dans la nourriture, et on essaie simplement de faire en sorte que les gens ne tombent pas raides morts tout de suite!

Vous n'accordez aucune confiance aux agences de règlementation comme la Food and drug administration (FDA) aux Etats-Unis ou l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en Europe, qui contrôlent la mise en circulation des produits sur le marché ?

Je ne leur fais effectivement pas confiance, et je pense que le système de règlementation mis en place est totalement inopérant et ne nous protège pas. Je veux bien accorder à certains de leurs experts le crédit de faire ce qu'ils peuvent mais, hors micro, ils reconnaissent eux-mêmes que leur action est très limitée. En fait, le principal problème des experts qui travaillent dans ces agences vient de leur proximité avec le monde de l'industrie. Les membres des comités sur les additifs alimentaires ou les plastiques alimentaires à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) comme à l'EFSA, sont tous sous contrat avec les marchands d'additifs alimentaires ou de plastiques. Tous.
Dans mon film, je raconte l'histoire de Dominique Parent-Massin, car elle est emblématique de ces conflits d'intérêt. Elle a présidé pendant des années le comité des additifs alimentaires à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et a toujours affirmé que l'aspartame ne présentait aucun danger. Comment aurait pu elle prétendre le contraire ? Elle travaille pour Ajinomoto, premier fabricant d'aspartame au monde, et pour Coca Cola, qui en est le premier utilisateur.
Comme la quasi-totalité des experts travaillent désormais pour l'industrie, j'admets qu'il soit difficile d'en trouver des indépendants. Mais qu'au moins ces conflits d'intérêts soient publics et ainsi connus de tous. Et tout aussi important, que les décisions prises par ces autorités de régulation soient totalement transparentes. Le système actuel ne peut plus continuer, il est fait pour protéger l'industrie, pas le consommateur.

Qui devrait aujourd'hui repenser le système de réglementation des substances chimiques dans l'alimentation si ce ne sont pas les autorités de régulation ?

L'Union européenne a mis au point le programme REACH [un système intégré d'enregistrement, d'évaluation, d'autorisation et de restrictions des substances chimiques, NDLR], qui me semble aller dans le bon sens. L'idée est d'inverser la charge de la preuve, de demander aux industriels de prouver que les produits qu'ils veulent mettre sur le marché ne sont pas toxiques. Et de le faire sur la base d'un processus de validation beaucoup plus transparent qu'aujourd'hui. Le principe de REACH est également de ne pas attendre ce qu'on appelle aux Etats-Unis, « The dead body count method » (la méthode qui consiste à compter les morts à la morgue), pour intervenir. Autrement dit, ne pas attendre trente ans pour évaluer l'éventuelle toxicité d'un produit en comptant les morts et les malades. Il ne s'agit de rien d'autre que d'appliquer le principe de précaution tel qu'il est prévu dans les constitutions françaises et européennes. Si des études expérimentales faites chez les animaux, ou in vitro, montrent l'éventuelle toxicité d'un produit sur le marché, on ne tergiverse pas, on l'interdit purement et simplement.

Quelle serait la première mesure à prendre pour diminuer la toxicité des aliments que nous mangeons ?
Sur la base d'études expérimentales réalisées sur des animaux, nous savons que de très nombreux produits ont des effets potentiellement cancérigènes, neurotoxiques ou « obésogènes ». Une liste de ces produits a été établie par de nombreuses associations et ONG et par le Parlement européen lui-même. Il faut se débarrasser immédiatement de tous ces produits.
Dans votre film, vous dénoncez les effets nocifs de l'aspartame et du bisphénol A. Etes-vous favorable à leur retrait total du marché ?
Evidemment. Le principe de précaution nous commande d'agir dès que nous sommes en possession de données partielles et c'est très largement le cas pour ces deux molécules. L'aspartame, que l'on retrouve dans au moins 6 000 produits de consommation courante, est un cas exemplaire. Il ne sert à rien et à personne, pas plus aux obèses qu’aux diabétiques, comme on nous a abusivement laisser croire. Qu'est-ce que ce produit fait encore sur le marché après toutes les études qui prouvent sa nocivité depuis au moins trente ans ? Quant au bisphénol A, n'en parlons pas. Lui aussi est inutile. La preuve, quand le Canada puis la France ont interdit l'usage des biberons au bisphénol A, ils ont immédiatement été remplacés par un autre produit.

Que faire pour échapper à notre poison quotidien ?

Nous n'avons pas le choix, il faut encourager l'agriculture biologique, manger bio, cuisiner des produits frais, éviter au maximum les plats préparés vendus dans les supermarchés et introduire dans son alimentation des produits simples comme le curcumin, qui sont des anti-inflammatoires naturels corrigeant les défauts et excès de la malbouffe.

Propos recueillis par Olivier Milot

 

Notre poison quotidien sur Arte +7 (jusqu’au 22 mars)

20 réactions

Le 15 mars 2011 à 16h00    -    Mis à jour le 16 mars 2011 à 10h57

Commentaires

mikagaia - le 16/03/2011 à 12h44

Marie-Dominique Robin c'est le pot de terre contre le pot de fer. Il n'y a qu'à lire les commentaires odieux des détracteurs de cette courageuse journaliste. Et puis arrêtez de dire n'importe quoi ! L'espérance de vie n'augmente plus, elle baisse. C'est déjà un constat aux US qui, comme d'habitude, ont 10 ans d'avance sur nous. Autour de moi et dans ma famille, je vois des gens qui sont atteint d'un cancer avant 60 ans ! Et quelle souffrance durant les traitements et les actes de chirurgie lourde pour espérer gagner quelques années ou mois de vie. Non, il n'est plus le temps de jouer aux apprentis sorciers et de sacrifier des millions d'être humains au nom du profit. Si les idiots veulent continuer à s'empoisonner c'est leur problème mais ils n'ont pas à pourrir les sols, l'eau et à empoisonner la population. Quant à l'argument "c'est pour nourrir la planète", il serait valable si 1 milliard d'être humain ne souffrait pas de malnutrition. Ce qui est certain, c'est qu'on pourra ajouter à ce milliard au moins un autre milliard d'être humain souffrant de mauvaise nutrition. Quel est et quel sera le coût pour la collectivité, pour la sécurité sociale pour soigner tous les empoisonnés que nous sommes? Quelles seront les conséquences (déjà visibles) à long terme de la pollution due à toutes ses molécules ? Les industriels devraient répondre de cela car ils sont entièrement responsable de leurs actes. Aujourd'hui, seul le consommateur, par ses choix, peut changer la donne.
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benabar - le 16/03/2011 à 09h57

On fait le parallèle sur la longévité d'espérance de vie qui augmente dans certains pays grace en grande partie au progrès, c'est un raccourci un peu rapide à mon sens. Il est vrais que les statistiques sont parlant. Mais attention avec cette course effrénée du toujours plus à n'importe qu'elle prix, des tas d'exemples le démontrent, dans le sport, certains produits pharmaceutiques, la pollution etc..etc . Respectons le corps humain qui lui n'a pas de prix. Maintenant le BIO OK , mais à condition qu'il porte bien son appellation, et le ramener sur l'échelle planétaire, comment procède t'on , à l'heure actuelle un milliard d'étres humains souffrent de mal nutrition.
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goelands77 - le 16/03/2011 à 09h56

Dans le message d'Etic, il est écrit que "l'année dernière l'espérance de vie a encore augmenté en France malgré toute la pollution chimique qui nous entoure". On entend aussi : "Il n'y a jamais eu autant de centenaires !"
Sauf erreur de ma part, les centenaires de 2011 sont nés en 1911... et ont grandi à une époque où on n'utilisait pas de pesticides ni d'additifs alimentaires de façon massive. Les effets des produits chimiques nocifs (et particulièrement des perturbateurs endocriniens) ne se font pas sentir immédiatement, mais au bout de 20, 30 ou 40 ans. On l'a bien vu pour l'amiante, le distilbène (qui n'a pas du tout dérangé les femmes enceintes traitées avec ce médicament, mais a provoqué de graves dommages chez leurs enfants), comme pour des produits plus courants comme l'alcool ou le tabac : les conséquences sur la santé ne sont pas immédiates.
Avant d'affirmer que l'utilisation inconsidérée de toutes les molécules que l'industrie chimique invente chaque année est sans incidence sur l'espérance de vie... il faudrait peut-être laisser vieillir et mourir les gens nés en 1950, 60, 70... et après ! Là, on aura peut-être des surprises. Et il faut aussi penser que l'allongement de l'espérance de vie a suivi les progrès de la médecine et de la chirurgie, qui permettent de réparer beaucoup de dégâts... L'espérance de vie ne dépend pas d'un seul facteur.
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É. Bahie - le 16/03/2011 à 09h09

Télérama, par pitié,
retrouve ton orgueil,
sors de la chapelle
remets ton chapeau...
comme disait l'autre !
Et cesse de nous infliger sans le moindre esprit critique les approximations, amalgames et incohérences de cette pauvre femme.
Bien sûr, elle a le droit de vivre, voire même de s'exprimer... Mais cette façon de lui dérouler obséquieusement le tapis rouge dès qu'elle ouvre la bouche est une véritable régression mentale.
Un lecteur soucieux d'un peu de rigueur argumentative devrait au minimum de reporter à http://imposteurs.over-blog.com/article-sur-arte-le-15-mars-les-gourderies-de-robin-1ere-partie-68807657.html
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roro01 - le 16/03/2011 à 08h33

le pétrole coule les gens bouffes vive le capitale
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alain de nantes - le 12/02/2011 à 23h17

Etic et Jean-François, dites moi quelle sorte d'intérêt peut tirer MM Robin en s'en prenant à la filière OGM et agro-chimique, alors qu'il serait plus simple et plus lucratif de s'en faire des alliés ? Et pourquoi les industriels concernés dépense t-il autant d'énergie et d'argent à tenter de faire bonne figure, se refaire une virginité médiatique, tenter des interdictions, attenter des procès, puisqu'ils n'ont strictement rien à se reprocher, et qu'il leur suffirait de faire le dos rond sachant que le temps finira par leur donner raison ?
Quand au Bobios lecteurs de Télérama, je pense que précisément, c'est
cet esprit critique qui manque à la majorité de la presse qui les attire sur ces pages, et vers les kiosques chaque Mardi pour se re-cérébrer ou au moins essayer de le faire...
MAIS vous chers amis, qu'est-ce qui a bien pu être à l'origine de votre apparition aussi soudaine que virulente sur le site d'un magazine que visiblement vous méprisez ? Une erreur de lien, un clic malencontreux ? Quelque autre MOTIVATION peut-être ? L'ennui ? Alors qu'il y a tellement de bon livres, de films et de pièces de théatre à découvrir...
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chvielliard - le 9/02/2011 à 08h57

Pour ceux qui veulent voir le docu avant le mois de mars :
Ce doc passe au mois d'avril seulement sur Arte.
http://www.tsr.ch/docs/lundi/2822116-le-doc-du-lundi.html
Salut
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chvielliard - le 9/02/2011 à 07h30

Qui veut voir ce reportage avant sa diffusion sur Arte dans 1 mois ?
http://www.tsr.ch/docs/lundi/2822116-le-doc-du-lundi.html
L'intégrité et l'éthique sont 2 valeurs qui ne sont plus dans le vocabulaire de CERTAINS scientifiques,,, attention aux amalgames. Merci Marie-Monique
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Farouchko - le 5/02/2011 à 22h28

Bonjour,
Je suis acheteur a l'international sur le MIN de Rungis et suis en accord total avec Madame Robin.
Je sais et je vois de quoi elle pale surtout quand il s'agit de Monsanto.
Farouchko
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ham64 - le 4/02/2011 à 21h42

Pour Mr etic qui doit travailler chez suez environnement.
L'espérence de vie pour la première fois depuis qu'on la mesure vient de reculer aux Etats-unis. Le pay de Donald Rumsfeld et de Monsanto.
Pensez aux morts Monsieur ! J'espére que vous n'aurez pas à voir vos enfants mourir sur un lit d'hopital à 38 ans.
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C2O - le 31/01/2011 à 01h31

Je conseille vivement à tous ceux qui aiment le documentaire et le grand reportage d'acheter le DVD édité par le Prix Albert Londres et les Editions Montparnasse "Grands reporters. Les films du prix Albert Londres". Vous y découvrirez "Voleurs d'Yeux", qui a valu le prix Albert Londres à Mme Robin en 1995. C'est glaçant mais absolument convaincant! On comprend mieux pourquoi, on a voulu l'attaquer, car ce film est très dérangeant pour les autorités médicales et politiques. Cette journaliste est vraiment une empêcheuse-de-de-reporter-en-rond. Bravo! A lire aussi le livre qu'elle avait écrit sur cette affaire dans la droite ligne d'Albert Londres. Bravo!
http://www.editionsmontparnasse.fr/product?product_id=1319
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yeah yeah yeah ! - le 30/01/2011 à 17h11

Très très droles les commentaires de "Jean François 2" et "Etic". Je suis épaté par la prolifération d'avis aussi contraires et extrèmes à l'opinion du site qui les accueille. Je ne peux m'empêcher de me demander qui se cache sous d'aussi jolis pseudos . Allez messieurs, basta on vous a reconnu ! Lobbyistes de pacotille ! ( et voilà, sans la moindre preuve, je peux moi aussi nourrir le soupçon ! A bon entendeur ! )
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Etic - le 30/01/2011 à 12h42

Wikipédia, bonjour les références! Pourquoi ne pas carrément aller sur son blog. A ce sujet, vous pouvez y consulter la composition d'une tarte aux cerises industrielle, hoax qui circule sur le net depuis plus de 10 ans qu'elle a reproduit tel quel. Ça montre son indépendance, son esprit critique et son "éthique" journalistique.
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jean-francois2 - le 30/01/2011 à 12h25

Absolument pas. Il est bien précisé que dans ce reportage aucune preuve n'est apporté de la part de la journaliste quant à la réalité de ce trafic. Allez donc chercher un peu plus loin que wikipédia! Reportage militant comme tous les autres...
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galure - le 30/01/2011 à 11h48

@jean-francois2
la consultation sur wikipedia de l'article sur Voleurs d'yeux permet de démentir vos accusations biaisées contre cette journaliste.
Merci d'avoir contribué indirectement à mon information. Et je regarderais son nouveau documentaire avec grand intérêt.
57 internautes sur 64 ont trouvé cet avis intéressant.

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galure - le 30/01/2011 à 11h48

@jean-francois2
la consultation sur wikipedia de l'article sur Voleurs d'yeux permet de démentir vos accusations biaisées contre cette journaliste.
Merci d'avoir contribué indirectement à mon information. Et je regarderais son nouveau documentaire avec grand intérêt.
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jean-francois2 - le 30/01/2011 à 10h47

En effet, le reportage "Voleurs d'yeux" de Madame Robin n'est qu'une escroquerie. Un rapport médical fait à la suite du film contredit le reportage sur le trafic d'organes en Colombie. Une mère affirmait qu'on avait "volé" les yeux de son enfant et ça n'était pas le cas. Le prix Albert Londres qui lui avait été décerné avant l'expertise des médecins a failli lui être retiré. Le jury embarrassé a conclu que :"Madame Robin semble s'être laissée emportée par l'émotion qui a contribué à influencer son regard et son langage. Son reportage est ainsi devenu une démonstration, l'illustration d'une thèse." Bref tout le contraire du journalisme.
Tous ses reportages servent ses convictions et tout ce qui pourrait nuancer ces dernières est écarté. "Le monde selon Monsanto" est un autre exemple de manipulation et son prochain film le sera aussi. Télérama la soutient tout comme Arte car il ne faut pas fâcher le lectorat et le public à majorité bobio décérébré, sans esprit critique. Rappelons que en moyenne un couple dépense 20% de ses revenus dans l'alimentation. Il y a 50 ans c'était 80%. Je doute que tout le monde veuille un retour en arrière.
Quant au bio, si vous vous documentez, vous apprendrez qu'il consomme beaucoup de pesticides: le cuivre(métal lourd qui ne se dégrade pas et pollue les sols), la roténone(maladie de Parkinson), le spinosad(molécule de Dow agrosciences dangereuse pour les abeilles)etc...
L'indépendance de Madame Robin? Une farce!
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cyclomal - le 30/01/2011 à 08h31

Un point positif avec la mise au jour de la consanguinité entre l'argent des labos et la diffusion de poison, c'est qu'il va falloir se prendre en mains: Cesser de suivre moutonnement la publicité, fuir au contraire les "alicaments" et autres produits "light"; Ne plus recourir systématiquement à l'ordonnance des toxicologues avide d'avantages en nature que sont devenus nombre de médecins; Privilégier les approches douces qui soulagent et prennent le temps de comprendre; Privilégier le bio à mesure qu'il sera décrié par les empoisonneurs dépités du premier cercle, à la capacité de nuisance intacte. Et laisser les chiens se gargariser des chiffres qui ne prouvent que notre résistance et leurs manipulations...
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Etic - le 30/01/2011 à 00h31

Comment pouvez-vous faire encore la promotion de cette pseudo journaliste dont le "bizness" repose sur le catastrophisme et la peur. Elle a bidouillé un reportage sur le trafic d'organes, le monde selon Monsanto est un reportage uniquement à charge truffé de mensonges qui ont depuis été prouvés. Bref son travail est plus proche de la propagande que du journalisme. Et pour vous, elle garde une crédibilité? Je finirais en rappelant juste que l'année dernière l'espérance de vie a encore augmenté en France malgré toute la pollution chimique qui nous entoure selon Mme Robin... Ne soyez pas dupes des marchands de peur!
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Zabou48 - le 29/01/2011 à 15h57

J'espère que la diffusion ne sera pas à un horaire tardif, même si c'est toujours anxiogéne, il est bon d'être au courant de la malbouffe quotidienne. Récemment, l'actualité a relaté de la mort d'un jeune homme après avoir ingéré de la nourriture industrielle, un stafilocoque doré serait à l'origine du décés... J'apprécie de le travail d'investigation de Marie-Monique Robin, j'avais pu voir sur Arte l'excellent : Le Monde selon Monsanto. Pour le curcumin, il faut l'associer au poivre, pour qu'il soit plus efficace...
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singha - le 29/01/2011 à 00h34

je suis très admirative du travail de Marie-Monique Robin, j'avais d'ailleurs enregistré ses documentaires, comme "Le Monde selon Monsanto" et "Escadrons de la mort", deux véritables chocs que j'ai fait découvrir autour de moi. elle fait preuve d'un courage rare, d'une persévérance et d'une obstination dont nous avons vraiment besoin dans cette société qui en montre de moins en moins. j'attends impatiemment de découvrir son nouveau travail, que ce soit sur Arte ou en librairie.
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