06/09/2010
Michel VOLLE de sa retraite de Sénéchas : le tournant des années 68
http://michelvolle.blogspot.com/2010/09/avant-et-apres-19...
Un article qui dit l'essentiel jusqu'à 1960 : une société qui a le soucis du qu'en dira-t-on, mais qui n’explique pas 68 ni ce que pouvait représenter les années charnières qui ont suivi quand la société a glissé à partir des années 60 vers les modèles américains, et rentre 10 ans plus tard dans une consommation et un individualisme forcenés.
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09/07/2010
Marianne s’engage : Et après, on brûlera les dictionnaires?
http://www.marianne2.fr/Et-apres-on-brulera-les-dictionna...
Jeter un oeil aussi sur "Corriger" de Jean-Paul Brighelli sur le blog Bonnet d'Âne http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2010/07/09/corrig...
Et après, on brûlera les dictionnaires?
Eric Conan | Vendredi 9 Juillet 2010 à 17:01 | Lu 2494 fois
L'Académie de Créteil a fait rédiger par les élèves de 700 classes de CE2, CM1 et CM2 un dictionnaire de 7000 mots, histoire de dépoussiérer un peu la langue française. Et sans intervention des instituteurs. Le résultat est à la hauteur des espérances : un nouveau désastre à mettre au crédit du pédagogisme.
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LYCÉE JEAN LURÇAT: ILS SONT NÉS LES DIVINS ENFANTS!
L’actualité nous offre parfois des situations aussi pures et symboliques que des expériences en laboratoire, cristallisant en un instant tous les paramètres d’une loi scientifique ou d’une hypothèse sociologique.
L’affaire du « Dictionnaire des élèves » de l’Académie de Créteil constitue l’un de ces modèles de transparence révélant à quel point l’idéologie pédagogiste reste puissante à tous les niveaux de l’appareil éducatif, se montrant toujours aussi déterminée sur ses objectifs qu’aveugle sur ses résultats.
Tous ses poncifs – l’élève au centre du système, l’enseignement par le jeu, la soumission des contenus au monde extérieur, le jeunisme - étaient en effet réunis dans cette opération consistant à doter les élèves d’un dictionnaire écrit par eux-mêmes pour leur donner un outil plus moderne que tous ces vieux dictionnaires d’adultes qu’ils ne comprennent pas.
Pendant toute l’année scolaire, un dictionnaire de 7000 mots a ainsi été entièrement rédigé par des élèves de CE2, CM1 et CM2 de l’Académie de Créteil. Chacune des 700 classes des trois départements (Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne, Val-de-Marne) se sont vues attribuer dix mots pour lesquels elles devaient rédiger une définition, trouver des synonymes et proposer des phrases les employant.
Tout cela, évidemment en ne consultant pas les dictionnaires ringards qui se trouvent peut-être encore sur quelques étagères poussiéreuses, mais en utilisant les immenses ressources propres des élèves que les enseignants devaient se garder d’influencer ou d’orienter par leur propre savoir.
Le rectorat précisait que cette opération, placée sous la direction du nouveau « Correspondant académique en charge de l’illettrisme », avait été organisée en partenariat avec l’association de lutte contre l’illettrisme « Lire et faire lire » fondée par Alexandre Jardin, lequel a souligné que ce projet constituait « la meilleure politique anti-violence ».
« Nous avons décidé d’explorer cet outil parce que nous avions besoin d’un projet-phare pour dynamiser les pratiques en classe », a expliqué de son côté le rectorat. Le raisonnement est imparable : de plus en plus d’élèves ont des difficultés en Français ? Au diable l’instruction, vive l’autogestion : le meilleur moyen de leur permettre d’être au niveau est de ne pas les intimider par le vocabulaire qu’ils ne connaissent pas et de les laisser définir eux-mêmes leur langage.
Mais en faisant fonctionner l’institution éducative à l’envers – non pas défaire les préjugés et l’ignorance par l’accès à la connaissance commune mais donner à ces préjugés valeur de savoirs légitimes – l’on aboutit inévitablement à des petits problèmes, d’autant plus que ce dictionnaire si moderne fut évidemment mis en ligne sans interférence pour conserver la pureté de l’expérience.
Comme l’expliquait au Figaro le rectorat de Créteil : « Nous avons pris les mots les plus courants de la langue française. Il ne faut pas lire les définitions avec nos yeux d’adultes, ce sont les enfants qui les ont élaborées. Le rectorat n’est quasiment pas intervenu sur le sens, pour conserver cet aspect ».
Cela se voit.
- L’on a ainsi pu lire que le « pape » est « le représentant de Dieu sur terre ».
- Les exemples pour « fille » et « femme » sont conformistes ou étranges :
« cette femme est belle », « cette fille me donne froid au dos », « j’ai trouvé une jeune fille dans la forêt ».- Pour « chrétien », l’exemple retenu est : « les chrétiens partent en croisade pour défendre le tombeau du Christ en Terre sainte ».
- Pour « juif » : « un juif va s’installer dans notre immeuble ».
- Et « Arabe » figure avec la connotation essentialiste propre aux intégristes et aux racistes (« je suis arabe et je fais l’aïd »).
Mais l’on ne trouve pas trace, dans ce dictionnaire de l’enseignement public, du mot « laïcité ». Sans parler d’« athée » ou « homosexuel ».
C’est toute une collection d’approximations et de préjugés qui sont ainsi légitimés par l’institution scolaire alors que son rôle est de les combattre.
L’école républicaine avait pour objectif de sortir les élèves de leurs trous, de leurs familles, de leurs œillères, pour les instruire d’un savoir extérieur afin de leur permettre de dépasser ce qu’ils étaient au départ : petits paysans, petit-bourgeois, petits provinciaux, petits parisiens, petits immigrés.
L’école méritocratiques s’efforçait, non sans rudesse parfois, de rendre les élèves « autres » que ce qu’ils étaient au départ - leur dépendance à l’égard de leur milieu familial, local, culturel ou religieux - par la constitution d’un libre-arbitre et la transmission de savoirs universels et de savoir-faire nouveaux.
Dans l’initiative du dictionnaire, cet objectif est abandonné au profit d’une reconnaissance et d’une valorisation de la culture ambiante : que chacun reste dans son jus.
Après avoir été légèrement expurgé des détails les plus gênants, une version papier de ce dictionnaire nombriliste va être tirée à plusieurs milliers d’exemplaires pour que chaque classe de l’Académie de Créteil puisse disposer dès la rentrée de cet outil indispensable à la poursuite du désastre scolaire.
19:00 Publié dans Enseignement, Modernité, Société et Justice | Lien permanent |
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30/06/2010
L’oral du Capes des agrégation, un futur jeu de dupes.
La valorisation des réseaux sociaux et la recherche de l’émergence d’une forme moderne de vertu qui soient une forme d’épanouissement pour le plus grand nombre, doivent être considérés dans les hautes sphères dirigeantes comme le mal absolu.
A l’inverse, la mauvaise application des méthodes de gestion de la qualité qui font la part belle au secteur privé, les conforte et les réconforte… jusqu’à ce que ça donne naissance ou développe des réseaux sociaux corporatistes qui – même si leurs raisons sont bien fondées n’ont d’autre choix que de reproduire les divisions si néfastes à notre pays.
Relire aussi un texte de Paul VALERY sur les diplômes
Sur ce dossier, consulter quelques “sujets zéro” “Agir en fonctionnaire de l’Etat”
http://media.education.gouv.fr/file/agir_fonctionnaire/82...
http://media.education.gouv.fr/file/sujets_0/86/9/agir_fo...
Lire aussi le billet de Françoise GUICHARD présidente de "Reconstruire l'école" http://www.r-lecole.freesurf.fr/fguichardmais05.htm
Exemples de “sujets zéro, autres pour session 2011 : http://www.education.gouv.fr/cid49096/exemples-de-sujets....
Arrêté du 28 décembre 2009 (rechercher “Agir en fonctionnaire de l’Etat”)
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?...
Tribune publiée dans Libération du 16 juin 2010
Membres du jury de l’agrégation externe de philosophie, nous n’accepterions pas d’être reconduits dans cette fonction si n’était pas supprimée la nouvelle épreuve, intitulée «Agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable», introduite par arrêté ministériel pour la session 2011 dans les Capes et les agrégations de toutes les disciplines. Nous en dénonçons le principe et refusons catégoriquement de la faire passer. Elle tend à réduire l’éthique à l’application mécanique et servile de règles apprises. Elle dénature l’esprit des concours de recrutement des fonctionnaires. Ce faisant, elle porte atteinte à la conception républicaine du service public.
Il s’agit d’une épreuve orale susceptible de recevoir une note éliminatoire, que pourraient faire passer des membres du jury «aux compétences particulières», nommés à cette fin par le ministère, et non par le président du jury. Selon les exemples de sujets publiés sur le site du ministère, les candidats seront interrogés sur des situations pratiques de la vie scolaire et devront se prononcer sur le comportement correct à adopter. Dans certains cas, il s’agit simplement de connaître les lois et les règlements, le fonctionnement de l’institution : cela n’a rien de choquant. Mais, de quelque façon qu’on la prenne, cette épreuve ne se réduira pas à la vérification de telles connaissances factuelles. L’intitulé de l’épreuve, qui contient explicitement la notion d’«éthique», les exemples de sujets donnés par le ministère ainsi que les «compétences» qui, selon le texte d’un autre arrêté, doivent être évaluées à l’occasion de cette épreuve : tout montre qu’il s’agira bien, dans de très nombreux cas, de juger des valeurs et des dispositions morales des candidats, voire de leurs convictions politiques.
- Un sujet porte ainsi sur la discipline : jusqu’à quel point un enseignant aura-t-il le droit d’exiger celle-ci, quels moyens pourra-t-il employer ?
- D’autres sujets invitent à s’interroger sur les tâches complémentaires (outre l’enseignement) qu’il devra assumer, sur le degré de courage et de dévouement dont il devra faire preuve pour affronter la souffrance et la violence sociales qui minent l’institution scolaire.
A quelle utilité sociale, pourra-t-on encore lui demander, est soumise cette institution : doit-elle former des individus adaptés au monde socio-économique, adhérant avec confiance aux institutions existantes, ou doit-elle en priorité cultiver la pensée critique, l’esprit de libre examen et de doute, fût-il corrosif ?
Un dernier exemple : comment arbitrer, ayant en vue la réussite des élèves, entre le devoir d’appliquer les programmes, réformes, circulaires, projets d’établissements… et l’exercice de l’indépendance intellectuelle et pédagogique ?
De deux choses l’une. Ou bien ces questions importantes, qui donnent lieu à controverses et peuvent mobiliser des arguments solides en faveur de thèses opposées, sont réellement posées au candidat, comme des questions : un tel questionnement a-t-il sa place dans le cadre d’un concours ? Certes, chaque enseignant devra les affronter dans l’exercice de son métier. Mais précisément, pour qu’elles ne donnent pas lieu à de simples exercices rhétoriques portant sur des situations désincarnées, la réponse qu’elles appellent exige une immersion réelle et durable dans le milieu professionnel (faut-il le rappeler ? Le contexte de cette nouvelle épreuve est celui de la suppression de l’année de stage pratique qui suivait la réussite au concours). Et plus fondamentalement, il s’agit de décisions personnelles et intimes, qui relèvent d’un examen de conscience. En effet, la seule modalité légitime d’un «examen éthique» est la décision en conscience, qui prend appui sur une expérience et une démarche personnelles. Or devant la conscience s’arrête tout pouvoir qu’un individu prétend exercer sur un autre. Ce serait une prétention absolument exorbitante, de la part des examinateurs, que de se prévaloir de leur position pour juger les réponses du candidat ; donc de décider de son avenir professionnel en se fondant sur leurs propres convictions personnelles - à supposer qu’ils soient d’accord entre eux ! Ou bien, autre hypothèse, tout aussi inacceptable : ces questions n’ont pas vocation à être posées comme de véritables questions.
Un indice est sur ce point révélateur. Le ministère a indiqué dans des textes officiels, avec les suggestions de sujets (dits «sujets zéro»), les «pistes de réponses attendues». Ainsi, pour ces questions, il existerait des réponses correctes. Si tel est l’esprit de l’épreuve, il ne sera certes pas techniquement impossible de la faire passer. Mais elle sera tout à la fois indigne et désastreuse dans ses effets. Le candidat sera soumis à l’obligation de fournir la réponse éthiquement correcte.
- Soit il reconnaîtra un sujet publié par le ministère : il aura donc la chance de connaître par avance la «bonne réponse», la réponse institutionnelle.
- Soit il tentera de tirer celle-ci des généralités d’une doctrine apprise.
- Soit enfin il cherchera à deviner la réponse qu’attend le jury. Dans tous les cas, loin que le candidat soit incité à faire la preuve de son discernement et de son libre jugement, l’enjeu immédiat du concours le contraindra à donner une réponse convenue et hypocrite.
Cet oral deviendra ainsi un véritable jeu de dupes. Si l’on voulait ruiner le sens même de l’exigence éthique, on ne s’y prendrait pas autrement. Des associations de professeurs, des sociétés savantes, des départements universitaires, des jurys d’autres disciplines, des syndicats ont déjà exprimé avec force leur opposition à cette épreuve. Une pétition exigeant son retrait [lire ci-dessous] a en quelques semaines recueilli plus de 5 300 signatures. Le ministre, pour l’instant, est resté sourd à ces appels. Nous prendrons nos responsabilités en nous démettant s’il nous est demandé d’agir contre des principes sur lesquels nous ne pouvons pas transiger.
Signataires : Blaise Bachofen, Jean-François Balaudé, Joël Biard, Anissa Castel-Bouchouchi, Jacques Darriulat, Christian Dubois, Vanessa Nurock, Antoine Grandjean, Jean-François Lavigne, Éléonore Le Jallé, Marie-Frédérique Pellegrin, Sylvie Robin, Alexandra Roux, Gérald Sfez, Olivier Tinland.
11:31 Publié dans Enseignement, Modernité, Société et Justice | Lien permanent |
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23/06/2010
Un bonnet d’âne sans surprises … la solution favorite de Jean-Paul Brighelli tourne à la méthode Coué
Pour ce qui est d'une analyse complète du système scolaire, j'ai du rater chez Brighelli son analyse de l'affaire KERVIEL...En attendant, contentons-nous de cette nième satire du quotidien
23 juin 2010
Footballistiques
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2010/06/23/footba...
Ainsi donc, l’équipe de France a perdu, et rentre à la maison. Au-delà de la première humeur, qui consiste à trouver grotesque ce feuilleton de quinze jours tissé de prétention, d’irrespect et d’incompétence sportive, à bien y réfléchir, on n’a guère envie de rire. Parce que ce qui suinte de ces trente morveux empreints de morgue, c’est le constat accablant d’une faillite — la nôtre.
J’écris : « l’équipe de France » et non « la France », comme dans un quelconque quotidien sportif. Pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit : un pays en faillite intellectuelle et morale a envoyé en Afrique du Sud une équipe à son image. Des autistes enfermés derrière des écouteurs, afin de se protéger de tout discours de bon sens. Des milliardaires qui considèrent que l’argent qu’ils gagnent leur confère une vraie valeur — et qui confondent, comme tant de gens qui prennent exemple au sommet du pouvoir, l’être et l’avoir. Des enfants gâtés, experts en bouderies. De petits caïds qui pensent que leur loi est la bonne, et réclament à grands cris l'élimination du "traître" qui a dénoncé leurs règlements de comptes sous la douche. Des analphabètes qui font lire leurs déclarations par leur entraîneur. Des mal élevés, pour qui l’insulte remplace le raisonnement — et, de temps en temps, le coup de boule. Dès 2006, nous étions au parfum.
Cela ne vous rappelle rien ? En haut, ce sont ces élites politiques calfeutrées derrière leur Rolex (ou leur Patek Philippe, l’effet est le même dès qu’on se met en tête de montrer sa montre ou de la tripoter à tout bout de champ (1)). En bas, ce sont les petites frappes de banlieue, dont la réussite sociale se mesure au nombre de décibels de la sono embarquée à bord de leur BMW : faire du bruit permet peut-être de camoufler le grand silence intérieur.
Ces joueurs ont entre 20 et 30 ans. Ils sortent d’un système scolaire qui a failli, lui aussi — failli à leur enseigner les rudiments d’une culture, les rudiments d’une langue, les rudiments d’une civilisation. Les Huns sont de retour.
Nous le savions déjà. La triche élevée au rang d’un art, j’en avais parlé déjà, en novembre dernier, pour signaler tout ce qui, dans le foot, était emblématique d’un malaise (2). Mais c’est bien un défaut de civilisation qu’il faut évoquer désormais. Ce n’est pas une équipe qui a été envoyée en Afrique du Sud, ce sont trente barbares.
Moins un, peut-être. Au milieu de ces va-de-la-gueule s’était apparemment infiltré un bon élève, qui a été traité comme tel par ses petits camarades. Un garçon issu d’un autre milieu, dont le père fut prof de maths avant d’être entraîneur. Qui sort avec la fille de Villepin, au lieu de se taper une radasse décolorée — Ribéry serait-il du genre à croire qu’une pipe est meilleure en diamants qu’en bruyère ? Bref, Yohann Gourcuff ne se contente pas d’avoir une belle gueule et de bien jouer : il parle français. Performance inexcusable, apprend-on de diverses sources (3). Déjà, il y a deux mois, Natacha Polony racontait sur son blog ce qui arrive aux bons élèves — pardon : je voulais dire : aux sales intellos (4). Le quotidien des collèges s'est étalé sur les satdes du Mondial. Le monde entier en rigole encore. Le pays des droits de l'homme est devenu celui du droit des voyous. À qui la faute ?
Non, non, je ne vais pas inculper une énième fois le pédagogisme : il est juste cohérent avec notre culture de l’inculture, pour reprendre la belle expression de Catherine Kintzler (5), qui ajoute : « La culture de l'inculture, la célébration de l'incivilité commencent à l'école, elles commencent quand on punit un professeur pour avoir giflé un élève insolent ou brutal, quand on tolère que la mode soit aux fautes d'orthographe et que l'ignorance devienne une « manière d'être » qu'il ne faut surtout pas « stigmatiser », quand on tolère que les cancres martyrisent les bons élèves. Alors commence le règne des petits caïds. »
Allons un tout petit peu plus loin. Le déni d’école, cette volonté de ne pas transmettre, depuis une bonne trentaine d’années, ce qui a construit notre civilisation, sont à l’unisson d’une époque qui a fait de l’argent le dieu suprême, et de la faillite bancaire une image de la damnation. Que des gens prétendument de gauche — c’est la cas de la quasi totalité des « pédagos » — ne le comprennent pas est, en soi, le symptôme d’un malaise bien plus profond qu’on ne l’imaginait. On pouvait tolérer encore qu’une horde de footballeurs professionnels se comporte comme une harde de jean-foutre. Mais que des enseignants aient pu trouver bon, au nom de la liberté d’expression (« Va te faire enculer, sale fils de pute » — ça, c’est de la spontanéité…), de lâcher les rênes, là, vraiment, nous avons touché le fond.
Je ne sais pas qui se lancera finalement dans la bataille électorale de 2012. J’espère juste que ce seront des femmes ou des hommes qui ont à cœur d’opérer un vrai redressement intellectuel, et d’en finir avec la faillite des mots et des idées. Des femmes ou des hommes qui, pour paraphraser le cardinal de Retz, seront autre chose que des zéros qui ne multiplient que parce qu’ils sont des chefs de parti.
Jean-Paul Brighelli
(1) Voir http://www.dailymotion.com/video/x5z0to_sarkozy-et-sa-pat... Pour la petite histoire, selon des sources bien informées, la montre en question est une Patek Philippe 3940G, vendue 45.680 euros dans le commerce. Offerte par Carla Bruni à son quasi époux lors d’un voyage en Egypte — au moment où celui-ci venait de lui acheter un Cupidon, une bague de Dior Joaillerie — Cécilia Sarkozy portait la même en 2007 (http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/people/article/bag...) Ça me rappelle ce roman sublime de Georges Rodenbach, Bruges-la-morte, où un veuf se déniche une nouvelle compagne qu’il transforme peu à peu en son ex-femme.
(2)http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/11/20/du-foo...
(3) http://carnet.causeur.fr/antidote/bien-eleve-dehors,00669
(4) http://blog.lefigaro.fr/education/2010/03/sale-intello.html
(5) http://www.mezetulle.over-blog.com/article-foot-fran-ais-...
05:24 Commentaires (11)
Commentaires sélectionnés
Mieux embouchés, Maradona et consorts ?
http://fr.sports.yahoo.com/22062010/10/l-argentine-bien-t...
Ecrit par : nicolas | 23 juin 2010
Si seulement ce barnum qui émeut la France entière pouvait ouvrir le débat ...
Entendu hier soir sur une télé d'info dans un "débat" (?) consacré au football en substance : "Le point de rupture dans l'équipe n'est pas ethnique, ou religieux. Il se situe entre ceux qui sont bien éduqués et les autres" J'en suis encore tout ému !
C'est une sorte de papy avec l'accent du midi qui disait ça (les spécialistes le reconnaîtront). Les autres commentateurs ont mis quelques minutes à comprendre mais ont fini par être d'ac'.
Ecrit par : Zorglub | 23 juin 2010
Finky l'autre matin sur France-Inter, mieux inspiré par le football que par Israël :
http://www.dailymotion.com/video/xdrfkc_crise-du-football...
Ecrit par : Françoise Guichard | 23 juin 2010
Votre analyse est pointue. Il faut néanmoins y ajouter un élément gigantissime: L'ARGENT, la tune, le fric. Donc le "pouvoir"?
Ecrit par : lutinbleu | 23 juin 2010
Allez, on en remet une couche :
Domenech me rappelle ces professeurs chahutés qui ne cessent de minimiser les incidents et campent dans le déni : j'ai souvenir, il y a déjà une quinzaine d'années, d'un collègue tellement bordélisé que j'avais dû intervenir dans sa classe et pousser une méga-soufflante afin de calmer les gamins, debout sur les tables. A 10 heures, en salle des profs, le collègue en question m'a littéralement agressée sur le mode ""tout va bien dans ma classe", "la situation est sous contrôle" et "faut bien qu'ils s'expriment".
Raymond Domenech est au football ce que Bégaudeau (un autre footeux, tiens) est à la pédagogie. Victime de l'extraordinaire créativité verbale d'Anelka -- tu parles, Jules -- il réduit l'insulte à un simple dérapage de vestiaire, que dis-je, à quelque chose de "normal" entre joueurs et coach. C'est tellement symptomatique de ce que Meirieu (oui, même lui !) appelle la "pédagogie de la démission" (lors de son entretien avec Cl. Mazeron dans "Marianne" voici quelques semaines) qu'on ne peut que se réjouir de voir, enfin, l'imposture éclater dans toute sa cruelle évidence : à quelques exceptions près, nos Bleus sont des crétins de la fabrique, vivantes incarnations de l'échec des éducateurs, et de tous les éducateurs : école, clubs sportifs, famille. L'échec d'un système qui, à tous les échelons, refuse de transmettre -- y compris le ballon ;-(
En outre, le "politically correct" fait que, depuis déjà un moment, on ne peut plus dire d'un khon qu'il est khon, parce que ce khon est toujours aussi, forcément, issu d'une minorité plus ou moins visible. Dire que Gogolène est sotte , c'est sexiste, que Ribéry est à la limite de la débilité, c'est à la fois socialement méprisant et islamophobe, qu'Anelka est un âne, c'est raciste, etc. , etc. Résultat, on a porté au pinacle une bande d'imbéciles, parce qu'on n'a plus le droit de dire qu'ils le sont. A force de leur répéter qu'ils sont le sel de la Terre, ils ont fini par le croire -- avec le résultat que l'on sait.
D'aucuns vont même jusqu'à expliquer que tout ce à quoi nous avons assisté ces dernières semaines, ces manifestations d'une himalayenne bêtise, ces comportements de petits caïds, seraient inscrits dans la "culture" (sic) de ces jeunes gens, et qu'il ne faut donc pas les "stigmatiser". Dénoncer le comportement de cette bande de blousons dorés ignares et inéduqués, ce serait, au fond, se montrer raciste, explique Julien Dray, que l'on a connu plus fûté sinon plus affûté, et qui parle d'un règlement de comptes contre la France métissée :http://www.lepost.fr/article/2010/06/21/2122744_pour-juli...
Ce que nous renvoie cette lamentable histoire de ballon, c'est le terrifiant déficit de République dans lequel nous sommes tombés. L'échec des Bleus, c'est notre faillite collective, faite d'une accumulation de démissions, de compromissions, de capitulations, de facilités, de fascination pour l'argent facile, de complaisance dans la bêtise et la démagogie, de manque d'exigences à tous points de vue.
Mon compagnon a été élevé dans une cité HLM, par une nourrice rapatriée d'Algérie. "Si je ne disais pas bonjour au facteur, je prenais une taloche". Aujourd'hui, c'est aux facteurs, au SAMU ou aux pompiers qu'on lance des pierres...
Un dernier point : tout vrai sportif, même footeux, vous expliquera qu'un joueur de haut niveau joue aussi et d'abord avec son cerveau. A qualités physiques équivalentes, c'est l'intelligence qui fait la différence... Et franchement, là, il y a du boulot pour Laurent Blanc !
Ecrit par : Françoise Guichard | 23 juin 2010
10:15 Publié dans Bonnet d'âne, Modernité | Lien permanent |
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19/06/2010
Le système français voué à l’échec en raison de la défiance ambiante
Les français et la défiance; Pour les maternelles l'apprentissage de la coopération plutôt que des apprentissages cognitifs...
Voir aussi l'exploitation politicienne des sciences sociales sur
http://quefaire.hautetfort.com/archive/2010/06/09/un-usag...
Et aussi
http://www.tetedequenelle.fr/2010/05/france-confiance-pro...
09:05 Publié dans Modernité, Société et Justice | Lien permanent |
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