30/06/2010
L’oral du Capes des agrégation, un futur jeu de dupes.
La valorisation des réseaux sociaux et la recherche de l’émergence d’une forme moderne de vertu qui soient une forme d’épanouissement pour le plus grand nombre, doivent être considérés dans les hautes sphères dirigeantes comme le mal absolu.
A l’inverse, la mauvaise application des méthodes de gestion de la qualité qui font la part belle au secteur privé, les conforte et les réconforte… jusqu’à ce que ça donne naissance ou développe des réseaux sociaux corporatistes qui – même si leurs raisons sont bien fondées n’ont d’autre choix que de reproduire les divisions si néfastes à notre pays.
Relire aussi un texte de Paul VALERY sur les diplômes
Sur ce dossier, consulter quelques “sujets zéro” “Agir en fonctionnaire de l’Etat”
http://media.education.gouv.fr/file/agir_fonctionnaire/82...
http://media.education.gouv.fr/file/sujets_0/86/9/agir_fo...
Lire aussi le billet de Françoise GUICHARD présidente de "Reconstruire l'école" http://www.r-lecole.freesurf.fr/fguichardmais05.htm
Exemples de “sujets zéro, autres pour session 2011 : http://www.education.gouv.fr/cid49096/exemples-de-sujets....
Arrêté du 28 décembre 2009 (rechercher “Agir en fonctionnaire de l’Etat”)
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?...
Tribune publiée dans Libération du 16 juin 2010
Membres du jury de l’agrégation externe de philosophie, nous n’accepterions pas d’être reconduits dans cette fonction si n’était pas supprimée la nouvelle épreuve, intitulée «Agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable», introduite par arrêté ministériel pour la session 2011 dans les Capes et les agrégations de toutes les disciplines. Nous en dénonçons le principe et refusons catégoriquement de la faire passer. Elle tend à réduire l’éthique à l’application mécanique et servile de règles apprises. Elle dénature l’esprit des concours de recrutement des fonctionnaires. Ce faisant, elle porte atteinte à la conception républicaine du service public.
Il s’agit d’une épreuve orale susceptible de recevoir une note éliminatoire, que pourraient faire passer des membres du jury «aux compétences particulières», nommés à cette fin par le ministère, et non par le président du jury. Selon les exemples de sujets publiés sur le site du ministère, les candidats seront interrogés sur des situations pratiques de la vie scolaire et devront se prononcer sur le comportement correct à adopter. Dans certains cas, il s’agit simplement de connaître les lois et les règlements, le fonctionnement de l’institution : cela n’a rien de choquant. Mais, de quelque façon qu’on la prenne, cette épreuve ne se réduira pas à la vérification de telles connaissances factuelles. L’intitulé de l’épreuve, qui contient explicitement la notion d’«éthique», les exemples de sujets donnés par le ministère ainsi que les «compétences» qui, selon le texte d’un autre arrêté, doivent être évaluées à l’occasion de cette épreuve : tout montre qu’il s’agira bien, dans de très nombreux cas, de juger des valeurs et des dispositions morales des candidats, voire de leurs convictions politiques.
- Un sujet porte ainsi sur la discipline : jusqu’à quel point un enseignant aura-t-il le droit d’exiger celle-ci, quels moyens pourra-t-il employer ?
- D’autres sujets invitent à s’interroger sur les tâches complémentaires (outre l’enseignement) qu’il devra assumer, sur le degré de courage et de dévouement dont il devra faire preuve pour affronter la souffrance et la violence sociales qui minent l’institution scolaire.
A quelle utilité sociale, pourra-t-on encore lui demander, est soumise cette institution : doit-elle former des individus adaptés au monde socio-économique, adhérant avec confiance aux institutions existantes, ou doit-elle en priorité cultiver la pensée critique, l’esprit de libre examen et de doute, fût-il corrosif ?
Un dernier exemple : comment arbitrer, ayant en vue la réussite des élèves, entre le devoir d’appliquer les programmes, réformes, circulaires, projets d’établissements… et l’exercice de l’indépendance intellectuelle et pédagogique ?
De deux choses l’une. Ou bien ces questions importantes, qui donnent lieu à controverses et peuvent mobiliser des arguments solides en faveur de thèses opposées, sont réellement posées au candidat, comme des questions : un tel questionnement a-t-il sa place dans le cadre d’un concours ? Certes, chaque enseignant devra les affronter dans l’exercice de son métier. Mais précisément, pour qu’elles ne donnent pas lieu à de simples exercices rhétoriques portant sur des situations désincarnées, la réponse qu’elles appellent exige une immersion réelle et durable dans le milieu professionnel (faut-il le rappeler ? Le contexte de cette nouvelle épreuve est celui de la suppression de l’année de stage pratique qui suivait la réussite au concours). Et plus fondamentalement, il s’agit de décisions personnelles et intimes, qui relèvent d’un examen de conscience. En effet, la seule modalité légitime d’un «examen éthique» est la décision en conscience, qui prend appui sur une expérience et une démarche personnelles. Or devant la conscience s’arrête tout pouvoir qu’un individu prétend exercer sur un autre. Ce serait une prétention absolument exorbitante, de la part des examinateurs, que de se prévaloir de leur position pour juger les réponses du candidat ; donc de décider de son avenir professionnel en se fondant sur leurs propres convictions personnelles - à supposer qu’ils soient d’accord entre eux ! Ou bien, autre hypothèse, tout aussi inacceptable : ces questions n’ont pas vocation à être posées comme de véritables questions.
Un indice est sur ce point révélateur. Le ministère a indiqué dans des textes officiels, avec les suggestions de sujets (dits «sujets zéro»), les «pistes de réponses attendues». Ainsi, pour ces questions, il existerait des réponses correctes. Si tel est l’esprit de l’épreuve, il ne sera certes pas techniquement impossible de la faire passer. Mais elle sera tout à la fois indigne et désastreuse dans ses effets. Le candidat sera soumis à l’obligation de fournir la réponse éthiquement correcte.
- Soit il reconnaîtra un sujet publié par le ministère : il aura donc la chance de connaître par avance la «bonne réponse», la réponse institutionnelle.
- Soit il tentera de tirer celle-ci des généralités d’une doctrine apprise.
- Soit enfin il cherchera à deviner la réponse qu’attend le jury. Dans tous les cas, loin que le candidat soit incité à faire la preuve de son discernement et de son libre jugement, l’enjeu immédiat du concours le contraindra à donner une réponse convenue et hypocrite.
Cet oral deviendra ainsi un véritable jeu de dupes. Si l’on voulait ruiner le sens même de l’exigence éthique, on ne s’y prendrait pas autrement. Des associations de professeurs, des sociétés savantes, des départements universitaires, des jurys d’autres disciplines, des syndicats ont déjà exprimé avec force leur opposition à cette épreuve. Une pétition exigeant son retrait [lire ci-dessous] a en quelques semaines recueilli plus de 5 300 signatures. Le ministre, pour l’instant, est resté sourd à ces appels. Nous prendrons nos responsabilités en nous démettant s’il nous est demandé d’agir contre des principes sur lesquels nous ne pouvons pas transiger.
Signataires : Blaise Bachofen, Jean-François Balaudé, Joël Biard, Anissa Castel-Bouchouchi, Jacques Darriulat, Christian Dubois, Vanessa Nurock, Antoine Grandjean, Jean-François Lavigne, Éléonore Le Jallé, Marie-Frédérique Pellegrin, Sylvie Robin, Alexandra Roux, Gérald Sfez, Olivier Tinland.
11:31 Publié dans Enseignement, Modernité, Société et Justice | Lien permanent |
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23/06/2010
VIVAGORA – Biologie Synthétique
- lundi 13 octobre 2008 - Biologie synthétique : des enjeux faramineux par Dorothée Benoit-Browaeys
popularité : 4% - vendredi 21 mai 2010 - Ne pas ouvrir la boîte de Pandore de la biologie synthétique par Hervé Le Crosnier popularité : 12%
- lundi 24 mai 2010 - Prométhée, Pandore et Petri par Philippe Marlière
popularité : 100% - mercredi 23 juin 2010 - Quel agenda politique pour la biologie de synthèse ? par Joël de Rosnay
popularité : 28%
Biologie synthétique : des enjeux faramineux
Soixante-dix entreprises, près de dix mille laboratoires dans le monde, et pas moins de 18 programmes européens se consacrent actuellement à la biologie synthétique.
Leur objectif : construire des systèmes vivants comme on élabore des machines, en assemblant des modules fonctionnels.
Il ne s’agit plus ici de manipuler le vivant, mais bien plutôt de construire des organismes de pièce en pièce !
Deux réalisations-phares publiées en 2000, ont donné le coup d’envoi de ce secteur :
- la première, celle de Tim Gardner et Jim Collins est une bactérie contrôlable par un interrupteur ;
- la seconde, de Stanislas Leibler et son élève Michael Elowitz, est un réseau moléculaire capable d’induire rythmiquement la synthèse d’une protéine.
En transformant des microsystèmes en systèmes pilotables, ces auteurs ont démontré que l’on pouvait concevoir – faire le design – de modules standards capables d’animer des organismes vivants, comme on construit des circuits électroniques avec des composants réalisant chacun une fonction.
La vie comme un jeu
Depuis, la démarche ne cesse de rallier des émules. Surtout depuis 2004, date du lancement par trois ingénieurs du MIT (Institut de technologie du Massachusetts) du concours international de machines génétiques (iGEM) (1).
Chaque année, une soixante d’équipes de jeunes post-doc et thésards issus de tous les coins du monde, formés à l’informatique, la biologie moléculaire, la chimie… partagent leurs innovations : bactéries clignotantes, pilotables, capables d’apprentissage, pourvoyeuses d’énergie… Et ils ne manquent pas d’apporter au « pot commun » leurs « biobriques », ces composants stratégiques à partir desquels les chercheurs espèrent pouvoir fabriquer une sorte de « microbe-chassis ». Ici la règle du jeu c’est l’open-source.
On en compte environ 3 000 aujourd’hui, dans le « Registre des éléments standards » mis en place au MIT (2).
Publications et investissements se déploient pour faire produire des substances inédites à des levures (l’artémisinine par exemple pour lutter contre le paludisme) ou à des bactéries (l’hydrogène ou des carburants). La fondation Bill et Melinda Gates a versé 42,5 millions de dollars, en 2004, pour soutenir l’Université de Berkeley, OneWorld Health et Amyris Biotechnologies dans le développement d’usines microbiennes à artémisinine.
Cette démarche de « legos génétiques » est complétée par une approche inverse dite « descendante » qui consiste à déterminer les « génomes minimaux » suffisant à « faire tourner » un organisme vivant. Il s’agit de dépouiller les génomes de toutes les informations superflues.
Les premières tentatives ont ciblé le patrimoine génétique des virus, formes de vies parasites les plus simples. Ainsi le virologiste américain Eckard Wimmer a élaboré en 2002 un poliovirus, à partir de « pièces détachées » (3) ; puis fut reconstitué, en 2005, un autre agent virulent, le virus de la grippe espagnole (4). Mais c’est surtout Craig Venter, champion du séquençage du génome humain et déjà surnommé le « Bill Gates de la vie artificielle » (5) qui devrait battre tout le monde sur le fil : il a annoncé en janvier 2008 avoir synthétisé le chromosome artificiel minimal, constitué de 386 gènes, de la bactérie modèle Mycoplasma genitalium. Reste à le réintroduire dans une bactérie sans noyau et vérifier que ça marche !
Risques, information et gouvernance
Avec comme horizon la fabrique d’organismes vivants artificiels, la biologie synthétique soulève des questions vertigineuses en matière de sécurité, de protection, de contrôle.
Le bioterrorisme va être de plus en plus difficile à contrôler d’autant que ces outils moléculaires sont faciles d’accès et leurs prix deviennent dérisoires.
Du côté économique, le risque de monopoles va aller croissant par le dépôt de brevets sur les génomes minimaux aux revendications très larges. En janvier 2007, le groupe ETC produisait un gros rapport de 65 pages intitulé « Ingénierie génétique extrême : une introduction à la biologie synthétique » (6) qui critiquait les tentations monopolistiques qui reproduisent les dominations de Microsoft (en informatique) et de Monsanto (en agriculture).
D’autres rapports soulignent la difficulté de contrôle de ces créations (7). Les options techniques de confinement sont peu convaincantes : isolement en laboratoire P4 ou P5, confinement alimentaire… Certains chercheurs comme Philippe Marlière, fondateur de la société Isthmus (Evry), propose de s’éloigner le plus possible des organismes naturels pour assurer l’étanchéité entre les mondes (8).
Le Conseil international sur la gouvernance des risques (basé en Suisse) a planché sur « les risques et opportunités, générés par la biologie synthétique ». Son rapport s’achève par une avalanche de questions (9) à l’instar du document publié par les deux Britanniques Andrew Balmer et Paul Martin en mai 2008 (10) qui pointe la nécessité d’associer la société civile à l’information et à la démonstration des avantages sociaux potentiels. « Des expériences d’engagement précoce des parties prenantes doivent être menées pour clarifier ce qu’est une science socialement acceptable », concluent les deux auteurs.
C’était déjà la revendication des trente-huit associations qui, dès mai 2006, à l’occasion de la conférence Synbio 2.0 (11) avaient rédigé une lettre ouverte (11) pour s’opposer à une autorégulation de ces activités par les scientifiques eux-mêmes.
(1) Les plus importantes sociétés aux Etats-Unis sont Codon Devices, Amyris Biotechnologies, Genencor, DuPont, EraGen Biosciences, Firebird Biomolecular Sciences, LS9 et Agrivida.
(2) http://2008.igem.org
(3) http://parts.mit.edu
(4) J. Cello, A.V. Paul and E. Wimmer, Science 297 (2002), pp. 1016–1018
(5) Terrence M. Tumpey et al, Characterization of the reconstructed 1918 Spanish influenza pandemic virus, Science 310 (2005), pp. 77–80
( 6) http://www.vivagora.org/spip.php ?page=recherche&recherche=craig+venter&bouton_ok=OK
(7) Michele Garfinkel, S Endy et Al. Synthetic Genomics : options for governance http://www.jcvi.org ; voir aussi le programme européen Synbiosafe, http://www.synbiosafe.eu/
(8) http://www.vivagora.org/spip.php ?breve150
(9) Note conceptuelle Irgc 2008, Biologie synthétique : Risques et opportunités d’un domaine émergent.
(10) Andrew Balmer, Paul Martin. Synthetic Biology : Social and Ethical Challenges, commandité par le Conseil de la recherche en biotechnologie et en sciences biologiques (BBSRC)
(11) Deuxième conférence de la série 1.0, 2.0 et 3.0 qui se sont tenues respectivement au MIT, à Berkeley, et à Zurich. La prochaine Synbio 4.0 est prévue en octobre 2008 à Hong Kong
(12) http://sciencescitoyennes.org/article.php3 ?id_article=1497
Dans ce texte vif et acéré, Philippe Marlière, directeur d’Isthmus (Genopole) envoie ici la réplique à l’article d’Hervé Le Crosnier, paru vendredi 21 mai 2010. Avec ce grand écart, le débat sur la biologie synthétique, ouvert par VivAgora par son cycle 2009 sur l’ingénierie du vivant 2.0, gagne en intensité. Vos réactions sont les bienvenues
Le succès expérimental de l’équipe académique de Craig Venter dans l’incarnation d’un génome de synthèse vient d’être annoncé à grand renfort de media. Le jour même de la publication des travaux, le Président Obama a diligenté une analyse prospective technologique et éthique, donnant une résonance politique à la technologie naissante.
Il est aisé de soutenir que la procédure biologique élaborée par l’équipe de Venter est sans précédent, rejoignant ainsi une infime catégorie de processus qui n’ont pas d’équivalent dans la nature. Même le clonage de la brebis Dolly par l’équipe de Wilmut, il y a quinze ans, qui causa une commotion morale universelle, n’entre pas dans cette étroite catégorie, car des transplantations nucléaires de cellules somatiques dans la lignée germinale de certains vertébrés sont suspectées de survenir naturellement. La réaction en chaîne par fission nucléaire, par laquelle Fermi inaugura la conquête du noyau atomique en 1942, semble elle aussi s’être produite dans certaines configurations géologiques naturelles, il y a plusieurs milliards d’années.
L’importance de l’exploit de Venter et al. peut donc difficilement être exagérée, en dépit de l’attitude hors-norme de celui-ci, auquel il plaît de choquer les bien-pensants urbi et orbi, et du dépit occasionné chez des compétiteurs rivalisant d’emphase avec lui mais moins capables que lui de mobiliser l’audace individuelle et les fonds exigés par une entreprise de cette envergure. Le parallèle avec le Manhattan Project, jadis conduit par Robert Oppenheimer pour faire détoner les premières bombes atomiques, paraît pertinent, même si l’organisation de la recherche en énergétique nucléaire et en biologie synthétique ne se déploient pas au moyen des mêmes équipements, périlleux ou anodins, suivant les mêmes modalités, civiles ou militaires ni aux mêmes fins, guerrières ou pacifiques.
Une banale boîte de Pétri est l’emblème du succès de Venter et al., non un champignon mortifère. On ne trouverait pas, dans l’arsenal du Venter Institute, d’appareil, de molécule ni de cellule que la pratique habituelle des biotechnologies réprouverait ou exigerait de contrôler de façon draconienne.
Chacune des opérations que son équipe et ses fournisseurs accomplissent est réalisée séparément dans des milliers de laboratoires, en particulier la synthèse chimique d’ADN, la PCR, le clonage dans des chromosomes artificiels de levure.
C’est la commande automatisée de l’enchaînement ordonné de caractères ACGT, accomplie suivant des instructions dictées par l’homme mais sans son intervention au cours de la synthèse, pour résulter en l’assemblage final d’un peu plus qu’un million de paires de bases, que Venter a souligné comme ayant constitué l’origine du génome de la version synthétique de Mycoplasma mycoides.
Chez tous les autres êtres vivants, sans exception, l’hérédité de messages génétiques préexistants commande, au moins en partie, leur édification et leur prolifération, et conditionne leur évolution. Ce fait est essentiel et indéniable et sa signification prométhéenne manifeste.
Les politiques au pied du mur
Les pouvoirs politiques vont maintenant devoir prendre conscience de l’extraordinaire capacité d’intervention que confère la synthèse chimique de matériel héréditaire, l’ADN, et de son potentiel pour façonner le monde, à un degré qui n’a de comparable que la capacité conférée par l’énergétique nucléaire, laquelle reste bridée tant qu’elle ne maîtrise pas le processus de fusion.
Experts et dignitaires de la biologie analytique sont démunis pour fournir une prospective fiable concernant les prochaines étapes de la démiurgie génétique. Aucun d’ailleurs ne semble oser s’y risquer. Au moins ne doit-on pas redouter l’instauration d’un GIEC de la biologie synthétique : son incompétence serait criante. C’est précisément ce qui fait de la biologie synthétique une science, au sens le plus moralement élevé et intellectuellement risqué du terme. Nul n’est plus prophète de ce qui va s’ensuivre dans les biosciences et les biotechnologies, même pas Craig Venter.
Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que des réflexes mythologiques s’expriment pour conjurer ce qui est perçu comme une transgression par des commentateurs sporadiques et moins officiellement appointés.
La boîte de Pandore est l’image communément évoquée par moult flagellants pour exorciser l’ouverture des boîtes de Pétri, comme si l’événement Prométhéen d’incarnation génomique était réversible et que sa procédure d’accomplissement pouvait être délibérément oubliée à l’avenir.
Le fait que des investissements privés, à hauteur d’environ 40 millions de dollars, aient été engagés pour parvenir au but expérimental et des brevets déposés, se trouve dénoncé comme une circonstance aggravante et comme le signe tangible que les marchands profanent cette fois le temple sacré de la nature.
Suivant cette mythologie réflexe, c’est le retour sur investissement, l’esprit de lucre qui menacent de dévaster les milieux naturels, l’agriculture et la santé publique par négligence ou par mégarde. C’est ainsi qu’au nom du sens commun, les flagellants justifient l’appel à un moratoire sur l’innovation en biologie synthétique, en attendant que les potentialités bénéfiques et néfastes trouvent à s’analyser suivant des méthodes éprouvées.
Or, c’est précisément une crise de l’approche analytique qu’instaure la démiurgie génomique, dans un contexte historique où des crises ont tendance à se multiplier dans tous les ordres de la technique, de l’environnement et de l’économie.
La faille épistémologique qui s’ouvre se mesure au mutisme de nos bardes et de nos druides, Bioethix et Deontologix, d’ordinaire si prompts et diserts à interpeller l’intelligence collective de notre village hexagonal sur le clonage, les mères porteuses ou le réchauffement climatique. C’est que la démarche analytique, hypothético-déductive, qui sous-tend l’étude de la dissémination des pollens OGM ou la modélisation de l’atmosphère enrichi en CO2, n’est d’aucun secours pour baliser la démiurgie génétique.
En effet, l’assemblée plénière de tous les experts du monde serait, de son propre et consensuel aveu, incapable de prédire quel texte génomique viable garantirait la colonisation d’un milieu donné par un organisme le propageant, ou entraînerait son extinction dans ce milieu.
La biologie synthétique instaure une démarche radicalement différente : comprendre en construisant, inférer pour construire, construire pour comprendre. La rupture est complète avec la démarche déductiviste, amont fondamental versus aval appliqué, académie versus atelier, lauriers versus cambouis.
Cette démarche n’avait pas cours jusqu’ici dans la théorie ni la pratique de la biologie, ce qui explique que les biologistes moléculaires restent pantois devant l’événement. La démarche constructiviste prévaut cependant dans la chimie organique depuis plus d’un siècle. Hélas, pas davantage que les OGM, le public ne goûte la chimie, laquelle est perçue comme contre-nature en dépit de la consommation massive et bénéfique de ses produits.
Avec l’avènement de la biologie synthétique, ce sont les approches constructivistes de la chimie qui s’emparent de la biologie déductiviste pour la faire progresser dans une direction et à un rythme jamais vus jusqu’ici. S’agissant de la synthèse de l’ADN, la lignée technologique a commencé par la volonté des chimistes Bruce Merrifield et Gobind Khorana pour franchir le cap de la commande génétique totale d’un organisme par celle de Craig Venter.
Vers une biodiversité artificielle
Le bienfait public qu’il est permis d’attendre de la synthèse de génomes et de l’élaboration d’autres dispositifs, c’est de fournir des organismes génétiquement modifiés présentant une sûreté d’emploi que les OGM élaborés depuis le vingtième siècle ne permettaient pas d’envisager. Dans le principe, les verrous limitant la prolifération et la dissémination des espèces synthétiques peuvent être multipliés au sein d’un génome, réduisant ses opportunités adaptatives en échappant au contrôle de l’expérimentateur ou de l’industriel, et ce à un seuil aussi bas que l’on souhaitera.
Ce serait là une façon de mettre en application le principe de précaution, au lieu de le brandir comme une doctrine d’interdiction, de résignation et d’appauvrissement. Les filigranes introduits par Venter et al. dans le texte génomique de leur version artificielle de Mycoplasma mycoides préfigurent de façon rudimentaire les dispositifs de sûreté que comporteront les espèces synthétiques dans le futur.
Nous devons nous faire collectivement à l’idée que la biosphère sera maintenant accompagnée d’une biodiversité artificielle. Le processus n’a pas commencé hier mais au néolithique avec la domestication des plantes, des animaux et des ferments.
Aussi traditionnelle et anodine que puisse nous sembler la domestication, elle a entraîné la prolifération d’objets biologiques artificiels et déviants pour notre bien-être.
La percée réalisée par Craig Venter et son équipe porte le processus de domestication à son degré d’affranchissement informationnel, à sa vitesse de libération. Elle nous rapproche d’autant plus sûrement de l’étape où nous saurons préserver durablement les habitats naturels et la santé humaine. C’est seulement un paradoxe apparent de prédire que la réussite de la première incarnation totale d’un génome sera plus tard commémorée comme une aubaine pour l’environnement, comme une émancipation et non un asservissement de la biodiversité naturelle.
Messages du forum
Prométhée, Pandore et Petri Vive le progrès - vendredi 18 juin 2010 - par ya basta
Nous devons nous faire collectivement à l’idée que la biosphère sera maintenant accompagnée d’une biodiversité artificielle. Le processus n’a pas commencé hier mais au néolithique avec la domestication des plantes, des animaux et des ferments. Aussi traditionnelle et anodine que puisse nous sembler la domestication, elle a entraîné la prolifération d’objets biologiques artificiels et déviants pour notre bien-être. La percée réalisée par Craig Venter et son équipe porte le processus de domestication à son degré d’affranchissement informationnel, à sa vitesse de libération. Elle nous rapproche d’autant plus sûrement de l’étape où nous saurons préserver durablement les habitats naturels et la santé humaine. C’est seulement un paradoxe apparent de prédire que la réussite de la première incarnation totale d’un génome sera plus tard commémorée comme une aubaine pour l’environnement, comme une émancipation et non un asservissement de la biodiversité naturelle.
Tout cela serait bien beau si on pouvait faire confiance à la sagesse des professeurs Tournesol et si le profit capitaliste n’existait pas. Vous me direz que dans ces conditions nous n’en serions pas là, il n’y aurait pas de prise de brevet sur le vivant, tous les hommes mangeraient à leur faim, vivraient comme bon leur semble et la planète ne serait pas menacée de destruction. Oui mais, ils sont fous ces romains, maintenant nous sommes au bord du gouffre, alors faisons un grand pas en avant, la science nous fournira les parachutes !
Prométhée, Pandore et Petri Vive le progrès - mardi 22 juin 2010 - par CHARBONNEAU
L’article de Ph.Marlière s’inscrit dans la grande tradition des mythologies progressistes héritées du XIXième siècle. Donc rien de vraiment neuf ! Comme toujours dans ce genre de discours, l’inculture de l’auteur en matière d’histoire et de sociologie des sciences et des techniques est insondable ! Pourtant la situation actuelle de l’humanité après plus d’un siècle de progrès technoscientifique galopant aurait du faire réfléchir ! Eh bien non, on continue comme avant !
18:14 Publié dans Management, Technologies | Lien permanent |
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Un bonnet d’âne sans surprises … la solution favorite de Jean-Paul Brighelli tourne à la méthode Coué
Pour ce qui est d'une analyse complète du système scolaire, j'ai du rater chez Brighelli son analyse de l'affaire KERVIEL...En attendant, contentons-nous de cette nième satire du quotidien
23 juin 2010
Footballistiques
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2010/06/23/footba...
Ainsi donc, l’équipe de France a perdu, et rentre à la maison. Au-delà de la première humeur, qui consiste à trouver grotesque ce feuilleton de quinze jours tissé de prétention, d’irrespect et d’incompétence sportive, à bien y réfléchir, on n’a guère envie de rire. Parce que ce qui suinte de ces trente morveux empreints de morgue, c’est le constat accablant d’une faillite — la nôtre.
J’écris : « l’équipe de France » et non « la France », comme dans un quelconque quotidien sportif. Pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit : un pays en faillite intellectuelle et morale a envoyé en Afrique du Sud une équipe à son image. Des autistes enfermés derrière des écouteurs, afin de se protéger de tout discours de bon sens. Des milliardaires qui considèrent que l’argent qu’ils gagnent leur confère une vraie valeur — et qui confondent, comme tant de gens qui prennent exemple au sommet du pouvoir, l’être et l’avoir. Des enfants gâtés, experts en bouderies. De petits caïds qui pensent que leur loi est la bonne, et réclament à grands cris l'élimination du "traître" qui a dénoncé leurs règlements de comptes sous la douche. Des analphabètes qui font lire leurs déclarations par leur entraîneur. Des mal élevés, pour qui l’insulte remplace le raisonnement — et, de temps en temps, le coup de boule. Dès 2006, nous étions au parfum.
Cela ne vous rappelle rien ? En haut, ce sont ces élites politiques calfeutrées derrière leur Rolex (ou leur Patek Philippe, l’effet est le même dès qu’on se met en tête de montrer sa montre ou de la tripoter à tout bout de champ (1)). En bas, ce sont les petites frappes de banlieue, dont la réussite sociale se mesure au nombre de décibels de la sono embarquée à bord de leur BMW : faire du bruit permet peut-être de camoufler le grand silence intérieur.
Ces joueurs ont entre 20 et 30 ans. Ils sortent d’un système scolaire qui a failli, lui aussi — failli à leur enseigner les rudiments d’une culture, les rudiments d’une langue, les rudiments d’une civilisation. Les Huns sont de retour.
Nous le savions déjà. La triche élevée au rang d’un art, j’en avais parlé déjà, en novembre dernier, pour signaler tout ce qui, dans le foot, était emblématique d’un malaise (2). Mais c’est bien un défaut de civilisation qu’il faut évoquer désormais. Ce n’est pas une équipe qui a été envoyée en Afrique du Sud, ce sont trente barbares.
Moins un, peut-être. Au milieu de ces va-de-la-gueule s’était apparemment infiltré un bon élève, qui a été traité comme tel par ses petits camarades. Un garçon issu d’un autre milieu, dont le père fut prof de maths avant d’être entraîneur. Qui sort avec la fille de Villepin, au lieu de se taper une radasse décolorée — Ribéry serait-il du genre à croire qu’une pipe est meilleure en diamants qu’en bruyère ? Bref, Yohann Gourcuff ne se contente pas d’avoir une belle gueule et de bien jouer : il parle français. Performance inexcusable, apprend-on de diverses sources (3). Déjà, il y a deux mois, Natacha Polony racontait sur son blog ce qui arrive aux bons élèves — pardon : je voulais dire : aux sales intellos (4). Le quotidien des collèges s'est étalé sur les satdes du Mondial. Le monde entier en rigole encore. Le pays des droits de l'homme est devenu celui du droit des voyous. À qui la faute ?
Non, non, je ne vais pas inculper une énième fois le pédagogisme : il est juste cohérent avec notre culture de l’inculture, pour reprendre la belle expression de Catherine Kintzler (5), qui ajoute : « La culture de l'inculture, la célébration de l'incivilité commencent à l'école, elles commencent quand on punit un professeur pour avoir giflé un élève insolent ou brutal, quand on tolère que la mode soit aux fautes d'orthographe et que l'ignorance devienne une « manière d'être » qu'il ne faut surtout pas « stigmatiser », quand on tolère que les cancres martyrisent les bons élèves. Alors commence le règne des petits caïds. »
Allons un tout petit peu plus loin. Le déni d’école, cette volonté de ne pas transmettre, depuis une bonne trentaine d’années, ce qui a construit notre civilisation, sont à l’unisson d’une époque qui a fait de l’argent le dieu suprême, et de la faillite bancaire une image de la damnation. Que des gens prétendument de gauche — c’est la cas de la quasi totalité des « pédagos » — ne le comprennent pas est, en soi, le symptôme d’un malaise bien plus profond qu’on ne l’imaginait. On pouvait tolérer encore qu’une horde de footballeurs professionnels se comporte comme une harde de jean-foutre. Mais que des enseignants aient pu trouver bon, au nom de la liberté d’expression (« Va te faire enculer, sale fils de pute » — ça, c’est de la spontanéité…), de lâcher les rênes, là, vraiment, nous avons touché le fond.
Je ne sais pas qui se lancera finalement dans la bataille électorale de 2012. J’espère juste que ce seront des femmes ou des hommes qui ont à cœur d’opérer un vrai redressement intellectuel, et d’en finir avec la faillite des mots et des idées. Des femmes ou des hommes qui, pour paraphraser le cardinal de Retz, seront autre chose que des zéros qui ne multiplient que parce qu’ils sont des chefs de parti.
Jean-Paul Brighelli
(1) Voir http://www.dailymotion.com/video/x5z0to_sarkozy-et-sa-pat... Pour la petite histoire, selon des sources bien informées, la montre en question est une Patek Philippe 3940G, vendue 45.680 euros dans le commerce. Offerte par Carla Bruni à son quasi époux lors d’un voyage en Egypte — au moment où celui-ci venait de lui acheter un Cupidon, une bague de Dior Joaillerie — Cécilia Sarkozy portait la même en 2007 (http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/people/article/bag...) Ça me rappelle ce roman sublime de Georges Rodenbach, Bruges-la-morte, où un veuf se déniche une nouvelle compagne qu’il transforme peu à peu en son ex-femme.
(2)http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/11/20/du-foo...
(3) http://carnet.causeur.fr/antidote/bien-eleve-dehors,00669
(4) http://blog.lefigaro.fr/education/2010/03/sale-intello.html
(5) http://www.mezetulle.over-blog.com/article-foot-fran-ais-...
05:24 Commentaires (11)
Commentaires sélectionnés
Mieux embouchés, Maradona et consorts ?
http://fr.sports.yahoo.com/22062010/10/l-argentine-bien-t...
Ecrit par : nicolas | 23 juin 2010
Si seulement ce barnum qui émeut la France entière pouvait ouvrir le débat ...
Entendu hier soir sur une télé d'info dans un "débat" (?) consacré au football en substance : "Le point de rupture dans l'équipe n'est pas ethnique, ou religieux. Il se situe entre ceux qui sont bien éduqués et les autres" J'en suis encore tout ému !
C'est une sorte de papy avec l'accent du midi qui disait ça (les spécialistes le reconnaîtront). Les autres commentateurs ont mis quelques minutes à comprendre mais ont fini par être d'ac'.
Ecrit par : Zorglub | 23 juin 2010
Finky l'autre matin sur France-Inter, mieux inspiré par le football que par Israël :
http://www.dailymotion.com/video/xdrfkc_crise-du-football...
Ecrit par : Françoise Guichard | 23 juin 2010
Votre analyse est pointue. Il faut néanmoins y ajouter un élément gigantissime: L'ARGENT, la tune, le fric. Donc le "pouvoir"?
Ecrit par : lutinbleu | 23 juin 2010
Allez, on en remet une couche :
Domenech me rappelle ces professeurs chahutés qui ne cessent de minimiser les incidents et campent dans le déni : j'ai souvenir, il y a déjà une quinzaine d'années, d'un collègue tellement bordélisé que j'avais dû intervenir dans sa classe et pousser une méga-soufflante afin de calmer les gamins, debout sur les tables. A 10 heures, en salle des profs, le collègue en question m'a littéralement agressée sur le mode ""tout va bien dans ma classe", "la situation est sous contrôle" et "faut bien qu'ils s'expriment".
Raymond Domenech est au football ce que Bégaudeau (un autre footeux, tiens) est à la pédagogie. Victime de l'extraordinaire créativité verbale d'Anelka -- tu parles, Jules -- il réduit l'insulte à un simple dérapage de vestiaire, que dis-je, à quelque chose de "normal" entre joueurs et coach. C'est tellement symptomatique de ce que Meirieu (oui, même lui !) appelle la "pédagogie de la démission" (lors de son entretien avec Cl. Mazeron dans "Marianne" voici quelques semaines) qu'on ne peut que se réjouir de voir, enfin, l'imposture éclater dans toute sa cruelle évidence : à quelques exceptions près, nos Bleus sont des crétins de la fabrique, vivantes incarnations de l'échec des éducateurs, et de tous les éducateurs : école, clubs sportifs, famille. L'échec d'un système qui, à tous les échelons, refuse de transmettre -- y compris le ballon ;-(
En outre, le "politically correct" fait que, depuis déjà un moment, on ne peut plus dire d'un khon qu'il est khon, parce que ce khon est toujours aussi, forcément, issu d'une minorité plus ou moins visible. Dire que Gogolène est sotte , c'est sexiste, que Ribéry est à la limite de la débilité, c'est à la fois socialement méprisant et islamophobe, qu'Anelka est un âne, c'est raciste, etc. , etc. Résultat, on a porté au pinacle une bande d'imbéciles, parce qu'on n'a plus le droit de dire qu'ils le sont. A force de leur répéter qu'ils sont le sel de la Terre, ils ont fini par le croire -- avec le résultat que l'on sait.
D'aucuns vont même jusqu'à expliquer que tout ce à quoi nous avons assisté ces dernières semaines, ces manifestations d'une himalayenne bêtise, ces comportements de petits caïds, seraient inscrits dans la "culture" (sic) de ces jeunes gens, et qu'il ne faut donc pas les "stigmatiser". Dénoncer le comportement de cette bande de blousons dorés ignares et inéduqués, ce serait, au fond, se montrer raciste, explique Julien Dray, que l'on a connu plus fûté sinon plus affûté, et qui parle d'un règlement de comptes contre la France métissée :http://www.lepost.fr/article/2010/06/21/2122744_pour-juli...
Ce que nous renvoie cette lamentable histoire de ballon, c'est le terrifiant déficit de République dans lequel nous sommes tombés. L'échec des Bleus, c'est notre faillite collective, faite d'une accumulation de démissions, de compromissions, de capitulations, de facilités, de fascination pour l'argent facile, de complaisance dans la bêtise et la démagogie, de manque d'exigences à tous points de vue.
Mon compagnon a été élevé dans une cité HLM, par une nourrice rapatriée d'Algérie. "Si je ne disais pas bonjour au facteur, je prenais une taloche". Aujourd'hui, c'est aux facteurs, au SAMU ou aux pompiers qu'on lance des pierres...
Un dernier point : tout vrai sportif, même footeux, vous expliquera qu'un joueur de haut niveau joue aussi et d'abord avec son cerveau. A qualités physiques équivalentes, c'est l'intelligence qui fait la différence... Et franchement, là, il y a du boulot pour Laurent Blanc !
Ecrit par : Françoise Guichard | 23 juin 2010
10:15 Publié dans Bonnet d'âne, Modernité | Lien permanent |
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19/06/2010
Le système français voué à l’échec en raison de la défiance ambiante
Les français et la défiance; Pour les maternelles l'apprentissage de la coopération plutôt que des apprentissages cognitifs...
Voir aussi l'exploitation politicienne des sciences sociales sur
http://quefaire.hautetfort.com/archive/2010/06/09/un-usag...
Et aussi
http://www.tetedequenelle.fr/2010/05/france-confiance-pro...
09:05 Publié dans Modernité, Société et Justice | Lien permanent |
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18/06/2010
Les sans-gêne de la République -
http://www.marianne2.fr/La-reforme-des-retraites-et-les-s...
http://www.jeanfrancoiskahn.com/La-grosse-affaire-Woerth_...?
COMMENTAIRE Posté par register le 18/06/2010 11:42
On le dit et on le répète ici (mais en vain) : si on était en démocratie il y a longtemps que les hommes actuellement au pouvoir auraient du démissionner. On dénonce souvent les raisons de cette situation :
- l'absence d'une opposition crédible (le PS ne se préoccuppe que des enjeux de carrière de ses dirigeants et pas du pays, de ses citoyens, de ses valeurs ...)
- l'absence de media indépendants et courageux (à part le Canard qui dénonce quelques scandales et Marianne qui fait quelques analyses)
- mais il y a une troisième raison, jamais évoquée et pourtant la plus importante : c'est qu'un scandale chasse l'autre et que leur nombre les relativise. On finit par trouver plus ou moins grave tel manquement comparé à tel autre gravissime. On peut même se demander si le choix de ministres qui ont tous quelque chose à se reprocher n'est pas VOLONTAIRE afin de noyer chaque crapulerie dans la masse et nous faire oublier celle de la veille. Et à l'image de la MAFIA les rendre solidaires les uns des autres du genre : je soutiens tes écarts, tu soutiens les miens !
Car si on y regarde de près de quoi se compose le gouvernement, combien de ministres ne trainent aucune casserole, ne se sont jamais servis dans la caisse, bref, combien pourraient être ministres dans une vraie démocratie ? Une seule : madame Jouanno ! C'est peu sur 40 !
En effet 33 cumulent les fonctions, les mandats et les rémunérations en tous genre ! Un cas unique en Europe ! Sans parler des conflits d'intérêt évidents, des cigares aux frais du contribuable, des appartements de fonctions pour la famille, des jets privés, des soupçons de fraude fiscale, des aveux de tourisme sexuel, des bricolages avec la junte birmane ou les dictatures africaines, des propos racistes, de conjointes exilée fiscale à Las Vegas etc ...la liste est interminable.
Ne nous y trompons pas. C'est une stratégie. Qui fait partie de l'idéologie Sarkozyste.
12:33 Publié dans Société et Justice | Lien permanent |
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