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24/03/2014

Aux actes citoyens!

Nous ne supportions plus que le pays s'enlise et perde l'estime de soi sans laquelle les peuples ne peuvent en réalité rien pour eux-mêmes ! Nous en avions ras-le-bol de voir se succéder au pouvoir des partis surdoués pour se discréditer, même aux yeux de Républicains endurcis comme nous. Alexandre avait en tête de fédérer les derniers qui, en France, jouissent encore d'un certain crédit : ceux qui FONT, ceux qui ne promettent rien puisqu'ils agissent déjà. Il a commencé à rencontrer toutes sortes de Zèbres : des entrepreneurs qui fabriquent des solutions efficaces pour régler les emmerdes des citoyens, des associations qui inventent des solutions citoyennes pour pallier aux échecs publics, des gens d'esprit mutualiste. Bref, des gens qui passent à l'acte. A chacun, il a demandé "êtes-vous d'accord et capable d'impliquer les citoyens de ce pays dans votre action ?". Ils ont répondu oui. L'idée est née d'utiliser la toile pour réunir une sorte de "gouvernement civil" souriant qui inviterait les Français à se prendre en main en leur donnant des outils pratiques : ceux des Zèbres.

http://www.huffingtonpost.fr/alexandre-jardin/mouvement-b...


Découvrez les premières initiatives soutenues par "Bleu Blanc Zèbre".  Cette vidéo en présente 6,

retrouvez les 7 autres sur la plateforme : http://www.bleublanczebre.fr

Qui sont les Zèbres ?

  • Guillaume Bapst (Les épiceries solidaires),
  • Vincent Safrat (Lire c'est partir),
  • Aurélien Sallé (entreprenez votre vie),
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  • Florence Haxel (mes bonnes copines),
  • Philippe Hayat (100 000 entrepreneurs)...

Retrouvez-les sur Twitter

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Et bien sur @leszebres http://www.twitter.com/leszebres

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08/03/2013

SLATE.FR Entreprises: la bulle de l'externalisation au bord de l'éclatement

Findus avec la viande de cheval, Boeing avec les batteries de son dernier avion, comme auparavant Total avec l’Erika, Apple en Asie et bien d’autres: les problèmes liés à une sous-traitance excessive et mal maîtrisée sont omniprésents.
    Une pratique utile lorsqu’elle reste maîtrisée
    A trop externaliser, on perd l’expertise
    Mal contrôlé, le low-cost coûte cher
    Des risques qu’on ne peut supprimer

A lire ici http://www.slate.fr/story/69129/externalisation-bulle-sou...

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26/02/2013

Fabrice Nicolino Comment marche la communication de crise (sur la viande)

Comment marche la communication de crise (sur la viande)

http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1492

Blog Planète sans VISA http://fabrice-nicolino.com/index.php/

Publié le 15 février 2013

Franchement, ne vous emmerdez pas avec les détails du supposé scandale de la viande de cheval. Tous les grands acteurs du dossier - ministère de l’Agriculture, ministère de la Consommation, FNSEA, industriels de la bidoche - ne songent qu’à une chose : éteindre le feu. Ce qui menace encore, après tant d’autres crises majeures dont je vous épargne la liste, c’est la crise systémique, l’effondrement des marchés, la panique, la banqueroute de certains. Donc, éteindre. Depuis le début, l’opinion est baladée par les pouvoirs, de concert avec des médias pressés, qui n’ont ni le temps ni l’énergie de comprendre quoi que ce soit.

Deux méthodes sont à l’œuvre. D’abord la très classique recherche d’un bouc émissaire crédible. Vous aurez remarqué qu’on a commencé par pointer du doigt ces vilains Roumains, qui ne pouvaient guère se défendre. Cela n’a pas suffi. On a donc attaqué un trader néerlandais, mais cela n’a pas marché. On s’en prend donc aujourd’hui à une entreprise « française », Spanghero. Notez qu’on est passé du lointain - la Roumanie - à l’Europe proche, mais encore étrangère, et aujourd’hui à notre beau pays. C’est qu’il y a le feu au lac.

On verra si la fable plaît, mais il faut ajouter un autre ingrédient à la mise au pilori du mauvais bouc. Et c’est l’annonce de contrôles renforcés. On est responsables, on tend ces petits muscles bleu blanc rouge, et face à une industrie de la bidoche mondialisée, financiarisée, délocalisée, en fait incontrôlable, on crie : halte là. À l’ancienne, façon gabelous suant sous le képi. La mise en scène est moyenne, mais elle reste goûteuse.

Seulement, que se passe-t-il derrière le rideau de scène ? Eh bien, des communicants d’agences spécialisées, spécialistes des situations de crise, viennent conseiller, briefer les ministres et leurs conseillers. Ces visiteurs du soir ou de l’après-midi sont aux commandes du spectacle en cours. Je vous mets en ligne ci-dessous un extrait de mon livre Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde (éditions Les liens qui libèrent, et en édition de poche chez Babel). Est-ce de la pub ? Essentiellement, non. Mais j’ai quand même le droit de dire que c’est un bon livre. Vous allez voir.

—————————————————

En février 2008, invité par le magazine Stratégies (n°1490) à commenter une campagne de publicité, ce grand communicateur émet une sentence qui fait trembler le monde :
« Attention aux démarches un peu trop liées à une finalité commerciale. » Serge Michels sait de quoi il parle, car cet ingénieur de formation mène discrètement une carrière exemplaire. Entre 1991 et 1996, il a été l’un des cadres supérieurs de la grande association de consommateurs UFC-Que Choisir. Il y était chargé entre autres des fameux essais comparatifs, qui tétanisent régulièrement la grande industrie. « Et puis, un jour, raconte un ancien collègue, il a demandé un congé pour création d’entreprise, mais on ne l’a jamais revu. » Jamais ? Jamais.

Toutefois, Serge Michels n’a pas disparu dans le triangle des Bermudes. Peu de temps après avoir quitté l’UFC, il crée Entropy, une agence au service de l’industrie. Le saut de l’ange. Le début d’une vie totalement différente. Dès le mois de juin 2000, il peut répondre avec une grande assurance au journal Stratégies qui l’interroge sur la crise de la vache folle, alors en pleine acmé : « Pour le compte du Centre d’information des viandes, nous avons eu l’occasion d’analyser cette crise en nous plongeant dans les quelque 38 000 coupures de presse et les nombreuses vidéos qui ont couvert l’événement en 1996. Nous nous sommes aperçus que toute l’activité médiatique n’a pas porté sur les aspects scientifiques du dossier […] mais sur la chaîne des responsabilités […]. D’où l’importance d’avoir un outil de veille performant. »
Premier constat digne d’intérêt : Michels est un bon client du CIV, le grand lobby de la viande. Mais, dans le même entretien, il livre une autre information intéressante : « Nous avons ainsi conçu, avec le sociologue Claude Fischler, un modèle de prévision de l’acceptabilité des risques alimentaires. Ce modèle permet, pour chaque risque, de déterminer un score sur une échelle d’indignation afin d’apprécier la sensibilité du public et le risque de crise. » Ainsi donc, le sociologue Claude Fischler, très connu du public, travaillait dès avant 2000 pour le lobbyiste du lobby de la viande. Cela n’a rien de déshonorant ni de coupable, mais il faut considérer cela comme une information cachée. Une information d’importance. Nous y reviendrons.

En cette même année 2000, décidément fertile, Entropy devient la filiale « sécurité alimentaire » d’une vaste agence de lobbying, Protéines, née en 1989. Protéines ! Quel joli nom, et si bien trouvé ! L’agence pourvoit en effet à la bonne santé de l’industrie qui l’emploie. C’est un service, un grand service, une assurance contre les crises et les retournements de marché. Prenons l’exemple d’une affaire bien documentée qui commence le 9 janvier 2004. Ce jour-là, coup de tonnerre dans l’univers français de l’élevage de saumons. Voyons donc. La grande revue américaine Science publie un article intitulé « Global assessment of organic contaminants in farmed salmon ». Il y a de quoi couper l’appétit.

Les scientifiques ont retrouvé des concentrations inquiétantes de dioxines, PCB, dieldrine et toxaphène dans des saumons d’élevage européens. Davantage que dans le saumon sauvage. Davantage que dans les fermes d’élevage américaines. Mais ils ne s’arrêtent pas là et donnent des recommandations, ce qui change tout. « Consommer plus d’un repas mensuel à base de saumon d’élevage – soit 200 g environ – présente des risques cancérigènes », notent-ils, avant de réclamer un étiquetage clair du saumon vendu. La télé s’empare de l’affaire et, très vite, les ventes de saumon s’effondrent.

Il faut bien entendu réagir, ce que fait le lobby du saumon, en l’occurrence la Filière française poissons, coquillages (FFPC). Celle-ci organise dès le 15 janvier une conférence de presse où elle annonce un projet de plainte judiciaire contre les auteurs de l’étude américaine. Car il s’agirait de dénigrement à visée commerciale. L’affaire est on ne peut plus étrange, car nul ne conteste les résultats de Science. Pour cause : les chiffres sont vrais, comme on se doute. Le saumon d’élevage est bien truffé de résidus chimiques qui rendent sa consommation régulière très déconseillée. Mais le chiffre d’affaires, alors ?

Dans le saumon, tout est bon
Hasard heureux ou non, des organismes prestigieux volent en tout cas au secours des industriels du saumon. L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), la Commission européenne, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publient des communiqués qui se veulent rassurants. D’une manière ou d’une autre, tous évoquent une manipulation qui servirait la cause des Américains. Car, disent-ils, cette contamination du saumon est connue depuis longtemps. Du coup, où est, où serait le problème ? On n’insistera pas davantage sur ces étranges commentaires. D’évidence, l’affaire comporte sa part d’intoxication médiatique d’origine américaine. Mais nul à l’époque ne semble avoir remarqué une opération française d’une grande ampleur qui noie la presse nationale sous un déluge « argumentaire », clés en main et bien entendu favorable à l’élevage made in France. Qui est à la manoeuvre ? Serge Michels, qui connaît si bien les arcanes du contre-pouvoir consommateur.

Dès le lendemain de la diffusion du premier reportage télévisé, la FFPC a mandaté Protéines, l’agence pour laquelle travaille Michels, pour lancer une contre-attaque. Et une première réunion a lieu quelques heures plus tard qui rassemble pêcheurs, mareyeurs, poissonniers et représentants de la grande distribution. Michels présente ainsi son travail (Stratégies, n°1311) : « L’important était de mettre en place un discours unitaire. Nous avons récupéré l’étude, pour très vite nous rendre compte que les résultats étaient bons, et même conformes aux normes européennes, mais que l’interprétation était très orientée et le vocabulaire alarmiste. Les autorités sanitaires du monde entier se sont très vite ralliées à notre position, ce qui était rassurant.»

Le discours « unitaire » de Michels se déclinera ad nauseam dans d’innombrables journaux, tout heureux de se payer une « contre-enquête » à si bon compte. Quatre « arguments » frappants seront développés en boucle, parmi lesquels celui-ci : l’enquête américaine aurait été payée par « un trust américain lié aux intérêts de la pêche en Alaska ». Oui ? Non. Protéines a bien laissé fuiter quelque chose, dont aucun acteur ne se souvient clairement. Mais quoi, au juste ? L’un des financements de l’étude provient bien d’un trust, mais au sens juridique du terme, qui renvoie en la circonstance à la gestion en fidéicommis d’une fondation on ne peut plus transparente, The Pew Charitable Trusts.

Comme le dit Serge Michels, toujours dans Stratégies, « notre premier objectif était de communiquer avec les journalistes, de leur donner des éléments d’information par le biais de communiqués de presse, d’une conférence avec tous les représentants français et européens et d’un site Internet qui leur était exclusivement destiné ». On appréciera à sa juste valeur le mot « information » utilisé par Serge Michels. Et, quoi qu’il en soit, il faut bien parler d’un joli coup, qui sème dans les esprits une confusion telle qu’on la croirait voulue. L’alerte a été chaude, mais elle a été « gérée » de main de maître. Protéines aura en main d’autres questions très lourdes de crainte, dont l’épidémie de grippe aviaire. La grippe aviaire qui menace encore, à l’heure qu’il est, toutes les filières du poulet, de la dinde et du canard réunis !

——————————-

La suite est dans le livre.

Publié dans Industrie et propagande, Animaux, Politique, Agriculture(s)

Déja 25 commentaires

  1. LBL le 15 février 2013

    Bonsoir,

    Merci a vous, Bruxelles autorise le retour aux farines animales pour les poissons.

  2. LBL le 15 février 2013

    http://www.francetvinfo.fr/video-batho-n-a-pas-vu-le-reto...

  3. Pierre vers le vigan le 15 février 2013

    on arrête pas de vous voire a la téloche avec ma copine! vous passez bien selon nous.

  4. René le 15 février 2013

    Ne jamais oublier que dans “communiquer” il y a “niquer”.
    Eteindre risque d’être difficile après cette annonce qui tombe assez mal:

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europee...

    Pourtant, on aurait pu croire qu’après la crise de la vache folle, les farines animales seraient bannies à jamais. Nous vivons une époque formidable!

  5. anne-marie le 16 février 2013

    pour info:
    http://www.l214.com/ (contrôles de la “chair” animale)
    HS, rappel…
    11 et 12 mai , manifestation anticorrida à Alès:
    http://www.ales2013.com/
    Merci de faire passer…

  6. anne-marie le 16 février 2013

    Plus précis:
    http://www.l214.com/communications/20130215-viande-france...

  7. Franc le 16 février 2013

    “Bidoche”, ce n’est pas un bon livre, c’est un excellent livre, dont on ne sort pas indemne.

    On ne peut plus

    dormir tranquille

    quand on a une fois

    ouvert les yeux.

    (Pierre Reverdy)

  8. lionel le 16 février 2013

    Effectivement :
    1) Bouc-émissaire,
    2) Feindre de prendre des mesures drastiques pour refourguer toujours la même daube frelatée, et surtout ne rien changer - que tout change pour que rien ne change dirait il Guattopardo !

    Spanghero est le Jérôme Kerviel de la bouffe industrielle.
    Cette entreprise pourtant était au pinacle des directives européennes : relance de la croissance, traçabilité, industrialisation maximale, innovation à tout crin - remplacer la viande par des os méconnaissables broyés, quelle innovation !

    Comme si presque la totalité de la filière agroalimentaire n’était pas pourrie, de la merde en pâtée traçabiliséeà refourguer à tout prix.

  9. Anne-Marie le 16 février 2013

    Mais enfin ! Comme le disait Coluche “si on n’achetait pas ça ne se vendrait pas”. A force de vouloir tout pour presque rien comment les con-so(t)-mmateurs peuvent-ils encore s’étonner ? Les premiers responsables de la situation c’est nous, et ce n’est ni une question de temps pour cuisiner (vu le nombre d’heures que la plupart passent devant leur boîte à décerveler, chaque jour), ni une question de prix, vu ce qu’on dépense pour les portables, i-Prout et autres tablettes. C’est une question de choix.
    Alors, pourquoi crier au scandale, AGISSONS !

  10. François le 16 février 2013

    Heu, pas d’accord avec Anne-Marie. Les responsables ne sont pas les gens qui achètent de la merde parce qu’elle n’est pas chère… parce que ces gens, hé ben, ils font avec un budget réduit, ils vont chez Lidl acheter des barquettes de lardons qui laissent un jus vert dans la poêle froide ou des pommes qui peuvent rester 1 mois sans dépérir… parce qu’ils ont un budget réduit.

    Moi je veux bien acheter du bio, mais excusez-moi, quand je vais faire un tour dans une boutique bio, les prix me disent tout net : “ça n’est pas pour toi, coco”.

    Vous allez me dire “mais il y a des coopératives, des moyens pour acheter des produits frais pour pas cher”… mais comment trouver des coopératives pareilles ? Comment trouver le temps de s’organiser pour acheter là-bas quand, après 8h de boulot, on rentre crevé chez soi avec pour seule envie celle de se foutre au lit après avoir avalé un truc vite-fait.

    Les responsables, ce sont eux qui ont organisé nos modes de vie actuels, où tout va trop vite pour souffler et réfléchir.

  11. marie le 16 février 2013

    sur le mouvement slow food et la sauvegarde de l’oignon de cisco
    http://www.youtube.com/watch?v=jrjk4UuW-ks

  12. Bételgeuse le 16 février 2013

    Encore un bel exemple du travail de lobotomisation des agences de communication. Bon appétit !
    http://player.vimeo.com/video/57126054#at=0

  13. azer le 17 février 2013

    @ Anne-Marie

    Je suis totalement d’accord avec vous !

    Végé*ment vôtre .

  14. Frédéric Wolff le 17 février 2013

    Je viens de lire un article d’une très grande clairvoyance. Extraits :

    « Ce n’est pas une erreur du système mais le cœur du système qui dysfonctionne ?…

    La viande a atteint la perfection industrielle, c’est une industrie mondialisée, qui appartient souvent à des fonds de pension ou des organismes financiers et qui pose les mêmes problèmes que l’économie financiarisée : la nécessité de dégager des taux de rentabilité de 8 à 10%…
    Peut-être que Spanghero a été pris à la gorge par ce système. Se plaindre de cela c’est remettre en cause l’ensemble du système industriel…

    Ce n’est pas le problème de savoir si c’est du bœuf ou du cheval ! Cette question-là est psychologique et non sanitaire. Le vrai scandale est de savoir ce que contient réellement la viande, d’où qu’elle provienne. Faire un test ADN est très facile, mais ce qui changerait tout, ce serait de faire des analyses chimiques complètes, et donc très coûteuses. On se rendrait compte alors que dans l’univers mondialisé, la viande contient quantité de molécules chimiques toxiques, potentiellement dangereuses pour la santé humaine. Tout simplement parce qu’il faut « produire » de la viande le plus vite qu’il est possible, et que les techniques pour y parvenir sont connues : anabolisants, hormones de croissance, antibiotiques qui, dans certains cas, peuvent également doper la croissance des muscles.
    Mais on ne fera pas ces analyses, car on serait sûr de trouver des résultats affolants. On produit de la viande comme on fabrique des bagnoles : il faut aller vite, à la chaîne, en réduisant les coûts intermédiaires…

    Comment protéger le consommateur européen ? On ne peut pas. On a créé une créature digne de Frankenstein, un système qui a échappé au contrôle social et moral des humains. Les crédits pour le contrôle ne cessent de régresser, les services vétérinaires sont insuffisants. Et puis on ne peut pas contrôler la viande qui circule dans le monde entier. C’est comme pour les billets de banque, on est obligés de faire confiance, or la confiance n’est plus là.

    Je trouve très éclairant l’exemple du MRSA, le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM en français), qui prolifère de manière extraordinaire dans les élevages porcins. Des études aux Etats-Unis montrent que cette bactérie mutante est présente dans la moitié des porcheries. Une enquête menée aux Pays-Bas prouve sa présence dans 57% des porcheries industrielles et chez 29% des salariés des porcheries. Un article du New York Times, basé sur des chiffres officiels, dit qu’elle a tué 19 000 personnes en 2005 aux Etats-Unis, soit plus que le sida ! C’est une bombe sanitaire autrement angoissante que la viande de cheval roumaine ! Or, on ne cherche pas sa présence de manière active en France aujourd’hui. Pourquoi ? A cause du système verrouillé de cogestion de l’agriculture industrielle, qui mêle depuis cinquante ans ministère de l’Agriculture, FNSEA et industriels…

    Il est nécessaire de sortir de l’élevage industriel, mais je ne connais pas un responsable capable de dire ça. Si Le Foll disait la vérité sur ce système, il sauterait demain matin, bien entendu…

    Mais je n’oublie pas que les consommateurs réclament un prix extrêmement bas pour leur alimentation (rappelons que la part de l’alimentation dans le budget des familles n’a cessé de baisser depuis un siècle). Les gens préfèrent avoir trois téléphones portables plutôt que de payer le juste prix pour une nourriture qui les maintiendrait pourtant en bonne santé. »

    Qui a écrit ces lignes ? La réponse ici :
    http://www.rue89.com/rue89-planete/2013/02/16/produit-de-...

  15. jacques G. le 17 février 2013

    Mangez correctement est une priorité,soit on l’a ou on s’en fout,mangez pour moi c’est ma santé,je mange bio depuis dix ans,ça me prend du temps,mais je n’ai pas vu mon médecin depuis dix ans,je prends aucuns médicaments..c’est plus cher certes,mais je rogne sur autre chose,je préfére me priver de tout un tas de conneries et avoir une alimentaire plus saine,chacun voit midi a son horloge..

  16. Sylviane le 17 février 2013

    En parlant de communication sur la crise de la viande??? Je me pose naïvement une question. Comment ça a commencé cette histoire de cheval dans les lasagnes? (excusez-moi je regarde plus la lucarne!)
    Parce que d’abord, je trouve que ça arrive pile poil juste avant l’autorisation officiel de l’utilisation de farines animal; et que ça passe au dessus de beaucoup qui en ont juste marre d’entendre parler de “lasagne chevaline” et du battage médiatique autour.
    Et puis franchement leur machin est tellement mélangé, que c’est impossible de faire la distinction entre l’origine animal de la chose qu’il faut faire un test ADN pour savoir, ils font pas des tests régulièrement? Si??? (moi j’ais du mal à y croire, au prix de vente du truc!)

  17. LBL le 17 février 2013

    Bonjour,

    L’affaire a éclaté avec la découverte en Grande-Bretagne de lasagnes de la marque Findus contenant de la viande de cheval estampillée “boeuf”.

    La Grande-Bretagne pourrait affronter un nouveau scandale sanitaire. De la viande de cheval a été retrouvée dans des lasagnes Findus censées être au bœuf, suite à des tests menés par la Food Standards Agency (FSA), l’autorité de sécurité alimentaire britannique, qui a décidé d’enquêter sur tous les produits agroalimentaires contenant du bœuf.

    Sur 11 des 18 lasagnes préparées Findus commercialisées en Grande-Bretagne et testées par la FSA, 60 à 100% de viande de cheval a été retrouvée dans des lasagnes Findus, a annoncé l’organisme jeudi 7 février.

    Catherine Brown, la directrice de la FSA, a qualifié la situation d’«épouvantable». «La FSA a demandé à Findus d’effectuer des tests sur les lasagnes pour identifier la présence éventuelle de phénylbutazone», un médicament administré aux chevaux dont la viande consommée «pourrait comporter un risque pour la santé».

    Findus a entamé le retrait des barquettes des étals de Tesco et Aldi. La directrice de la FSA a indiqué qu’il «est hautement probable qu’il s’agisse d’une action criminelle et frauduleuse». Les produits incriminés ont été cuisinés par Comigel, un sous-traitant de Findus.

    L’industrie passée au crible par la FSA

    L’autorité sanitaire a par ailleurs «exigé que l’industrie agroalimentaire mène des tests d’authenticité sur l’intégralité de ses produits contenant du bœuf, tels que les hamburgers, les boulettes ou les lasagnes, puis [nous] transmettent leurs résultats. Ceci devrait permettre de déterminer si les produits contiennent un niveau déterminant de viande de cheval».

    Bien a vous,

  18. Bételgeuse le 17 février 2013

    Pour moi le véritable débat n’est pas de savoir s’il faut manger du bœuf plutôt que du cheval, si un mouton vaut mieux qu’un cochon, s’ils doivent être bio ou non, ou s’il faut aller chez Lidl, Carrefour ou chez le boucher du coin.

    Les animaux non humains étant aujourd’hui reconnus comme des êtres sensibles et même comme des personnes, et non comme de simples marchandises, la seule question à se poser est a-t-on le droit de les manger ?

    Le fait d’avoir été élevé de façon biologique n’épargnera pas aux animaux l’horreur de l’abattoir et le petit veau sera traîné sur les genoux à la sortie du camion de la mort comme les autres, et tué sans étourdissement (halal) comme les autres, parce qu’il faut bien réduire les coûts.

    C’est un peu la même problématique que pour les ourses réintroduites dans les Pyrénées. A-t-on pris en compte leurs intérêts ?

    Dans le cas de la viande, on ne prend pas en compte les intérêts des animaux, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est uniquement pour le bon plaisir des humains.

  19. Sylviane le 17 février 2013

    Merci LBL ^^

  20. dave rosane le 18 février 2013

    je sais qu’il est hors la loi en france d’appeler au boycott, mais je me permets d’appeler au boycott, ici comme dans la rue, comme parmi mes amis, ma famille, comme dans l’édition (un livre auquel j’ai collaboré et qui sort ce mois de mai sur le droit animal et le végétarisme moral): il faut boycotter la viande, industrielle ou autre, car même bio, en pature libre, ou du fin fond des océans, ce sont des êtres vivants qu’on n’a aboslument pas besoin de tuer et d’ingérer pour survivre, biologiquement, culturellement, économiquement, philosophiquement (hé oui, il y a des philsophes en france qui prétendent que manger d’autres etres vivants permet de préserver notre humanité, ce qui fait sans doute de moi et des dizaines de milliers de végétalien à travers le monde de vrais porcs..tant pis). Position radical, donc, mais dans le mot radical il y a le mot racine, donc légume (ou radis). vivement le printemps, la lumière du soleil. et Merci encore mille fois à Fabrice, à qui nous devons bcp de lumière projetée sur les coins obscurs (et volontairment obscurcis) du monde et du pouvoir.

  21. Daniel le 18 février 2013

    A François,

    Il me semble qu’une partie de nos problèmes, sans vouloir les réduire à seulement ça, c’est dans le “truc vite-fait”. Le vite-fait et la bouffe ne vont pas ensemble. La bouffe, ça part de produits issus de la terre. La denrée en barquette, en boite, en sac sous vide ou tous les autres conditionnements modernes que j’oublie, ça nous pète à la tronche, sous prétexte du vite-fait. Et vite-fait pour faire quoi de tellement plus valorisant que de choisir, d’éplucher, de cuisiner et de partager sa nourriture ? Quant au prix, acheter des légumes frais n’est pas si cher face à tous ces machins suremballés, surtransportés et surconservés.

  22. bianca le 18 février 2013

    pour Daniel le vite-fait cela peut être aussi des carottes râpées maison, un plat de pâtes avec des noix et un peu de fromage: question d’imagination et d’apprentissage: c’est vraiment vite-fait et au niveau de l’énergie mise en oeuvre pas d’emballage ou très peu pour la matière première(sac en papier et feuille de papier épluchures au compost)et pas de problème d’élimination des barquettes; le fait de cuisiner m’ aide à éliminer le stress éventuel de la journée de boulot et le week end je cuisine pour la première partie de la semaine en général

  23. Laura le 19 février 2013

    Bonjour,
    J’aimerais vous signaler une initiative concrète mais aussi une occasion de réflexion. Il s’agit de la proposition de “carême sans viande et sans poisson” du jeune mouvement Chrétiens unis pour la terre. Un livret d’accompagnement est disponible sur le site de l’association et en vente (3€) dans une 10aine de lieux en France.Il contient des réflexions tant spirituelles que des éclairages d’ordre éthique et écologique.
    Merci à Fabrice d’avoir contribué à nous éclairer grâce à “Bidoche” il y a quelques années. Nous espérons apporter notre pierre ou plutôt notre fissure à la chosification d’être vivants impliquée par l’industrie de la viande en particulier dans les milieux chrétiens mais ces 40 jours peuvent être une bonne occasion pour tout le monde…
    Laura

  24. La viande .. un semaine de scandales révélés | Neospirit le 23 février 2013

    […] Fabrice Nicolino nous a aimablement fait un petit rappel de Comment marche la communication de crise (sur la viande). […]

  25. La viande .. résumé d’une semaine de scandales | Neospirit le 23 février 2013

    […] Fabrice Nicolino nous a aimablement fait un petit rappel de Comment marche la communication de crise (sur la viande). […]

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02/12/2012

Think Tank ALTAÏR :7 propositions à la commission LESCURE (culture numérique)

Altair, Internet et la culture http://reflets.info/altair-internet-et-la-culture/

30 novembre 2012 Par bluetouff

Il y a quelques mois de cela, nous vous parlions du think tank Altair. Ce dernier se proposait d’apporter des réponses aux questions qui animent depuis des années la vie numérique et culturelle dans l’hexagone, dans toute sa singularité. Réunissant des professionnels de la culture et d’Internet, des institutionnels, des associatifs, des acteurs de la société civile,, le Think Tank Altair a finalement accouché de propositions visant à réorienter de manière un peu plus pragmatique les discussions interminables qui débouchèrent sur des textes qui régissent aujourd’hui notre quotidien… comme HADOPI.

Altair livre donc aujourd’hui 7 propositions directement adressées à la commission Lescure. Il s’agit de propositions « offensives » visant à apporter des réponses à des problèmes bien réels, et plus précisément des problèmes que le législateur a toujours évacué, cédant à la simplicité, pour aboutir à des absurdités…

Nous vous proposons donc de découvrir ces propositions, voici le communiqué officiel :

Dans le cadre de son audition, Altaïr think tank fait 7 propositions à la mission Lescure

30 novembre 2012

Dès sa création, Altaïr Think Tank a placé le numérique au coeur de ses réflexions sur la culture. Pour lui, le numérique, notamment à travers Internet, est devenu incontournable et indispensable à tous. Avant même les échéances électorales de 2012, Altaïr Think Tank est passé à l’acte, en organisant, au début de l’année, la première concertation Culture et Numérique qui a réuni pour la première fois durant deux journées de travail en commun une centaine d’acteurs et de personnalités issues de toutes les filières culturelles, des start-up, des représentants associatifs et des utilisateurs.

Cette concertation, élaborée via des méthodes innovantes issues des Barcamps a permis d’aboutir à 27 propositions pour un New Deal Culture et Numérique. Fort de cette expérience qui s’est poursuivie durant les six derniers mois autour d’une plateforme collaborative en ligne, Altaïr Think Tank a exprimé, à la mission Lescure, 7 propositions offensives et d’avant-garde pour qu’enfin l’alliance entre la Culture et le Numérique constitue un pôle de croissance dans les années à venir en France, et en Europe.

Proposition 1 : passer à une méthode de concertation innovante et trans-secteurs, seule manière d’élaborer des idées nouvelles à la mesure des enjeux de compétitivité internationale, de création et de revitalisation du lien social. Réintégrer dans la concertation l’ensemble des acteurs de l’écosystème y compris les associations d’utilisateurs et les internautes, seul moyen de donner force et légitimité à la concertation. Provoquer la création d’une Assemblée constituante Culture et Numérique qui appelle à une loi triennale révisable.

Proposition 2 : une régulation souple par une puissance publique réinvestie qui anime et arbitre le dialogue plutôt que de contraindre les acteurs. Un outil indispensable à créer : l’Agence Nationale du Numérique (ANN), un véritable « CNC » de la Culture et du Numérique.

Proposition 3 : l’expérimentation graduée, un « laboratoire » du numérique à ciel ouvert L’ANN pourra lancer une série d’expérimentations d’envergure (internet à 5€, plate-forme publique, « cloud » culture, streaming durable,…) qui permettront, comme le font tous les innovateurs du numérique, de «tester pour trouver» en fondant ses décisions sur des données fiables et en investissant progressivement au fur et à mesure des succès.

Proposition 4 : l’accès à un service public minimum du Numérique à 5€ : un FAI public, socialement responsable, et qui permette à tout citoyen l’accès à l’information et à la diffusion du savoir au travers d’internet. Accélérer le déploiement du très haut débit en France tout en garantissant les libertés publiques numériques.

Proposition 5 : faciliter l’accès au contenu culturel par la création d’un « cloud » public : accompagner la distribution de contenu et la diffusion de la culture en France via une plate-forme publique pour valoriser de nouveaux talents et via un soutien aux plates-formes légales à travers une politique de labellisation. Reconnaissance du secteur non marchand.

Proposition 6 : financement et supports : financement croisé des acteurs publics, privés et des utilisateurs (business angels, crowd funding, fonds d’investissement publics). Contributions financières équitables des grands acteurs industriels du web avec des mécanismes de non-répercussion vers les utilisateurs.

Proposition 7 : l’éducation au numérique dans l’enseignement scolaire, associée à l’éducation artistique et culturelle et, en amont, dans la formation des enseignants et professeurs. Le système éducatif a un rôle majeur à jouer dans la lutte contre l’inégalité numérique.

Les querelles entre les industries créatives et le monde du numérique sont sans issue. Nous vivons une crise de civilisation dans laquelle la culture a un rôle central à jouer. Altaïr est convaincu que seule la convergence culture et numérique est à même de construire un avenir qui relève les défis du XXIème siècle.

Premier laboratoire d’idées français consacré à la culture et aux Médias, Altaïr est un think tank indépendant dont l’objectif est d’être une force de propositions d’intérêt général.

ContactAltaïrthinktank:0620348640 /www.altair-thinktank.com/contact@altair-thinktank.com

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Tags: Altair, Culture, HADOPI, Internet

10 Responses to Altair, Internet et la culture
  1. Wyrm on 30 novembre 2012 at 19 h 21 min

    « Contributions financières équitables des grands acteurs industriels du web avec des mécanismes de non-répercussion vers les utilisateurs. »
    Quelques bons trucs dans cette « contribution », mais sur le point que je cite, ils sont un peu rêveurs. Comment empêcher les « grands acteurs » de répercuter une taxe (ou « contribution ») sur leurs utilisateurs? C’est bien de proposer des idées, mais sur certains points, ils vont devoir être plus précis.

    Sinon, la proposition 4 me semble peu applicable. Créer un « service public d’Internet » n’est pas nécessairement une aberration, mais dans un contexte ou l’on privatise de plus en plus le secteur des communications, il semble douteux que l’on fasse demi-tour juste sur la question d’Internet. De plus, pour avoir teste les FAI nord-américains, nos prix ne sont pas excessifs et le service est globalement bons… a condition de ne pas se limiter a Orange… et de préférence en vivant dans une grande ville.

  2. Baronsed on 30 novembre 2012 at 19 h 40 min

    Cloud… Streaming… tout ça sonne « centralisation » à mon oreille ; ça ne m’inspire pas.
    Le « service minimum », non plus : quand on a Internet, on a Internet, point (au débit près). À quoi pensent-ils, exactement ?

    Quant au concept de labellisation… hem !

  3. flo(w) on 30 novembre 2012 at 20 h 50 min

    J’aime beaucoup le passage « Les querelles entre les industries créatives et le monde du numérique sont sans issue. »
    Depuis une décennie, l’art multimédia interactif est grignoté par ses partenaires industriels qui s’insinuent de plus en plus en profondeur dans la production même des œuvres tant et si bien que des grosses écoles comme par exemple le ZKM se sont trouvés face à de gros problèmes (les doléances de ces « business angels » commençaient à devenir insupportables aux artistes et aux institutions chargés d’exposer et conserver ce type d’œuvre).
    Mais face à ces difficultés pour trouver des partenaires afin de produire une grosse installation arty onéreuse, de nombreux outils open source ont été diffusés et un large public en a bénéficié et continue de la faire, en dehors du circuit labellisé « Pure Art ».

    J’ai du mal à voir comment cette situation va changer aux vues des propositions de Altair.

    La proposition 7 va aussi assez loin dans l’humour…tous les nouveaux enseignants doivent avoir le C2i2e (qui ne va pas chercher bien loin) afin d’être titularisé. Mais comme il est question de diminuer le nombre d’heures de cours plutôt que de les augmenter, j’ai du mal à saisir comment la formation en informatique et en culture numérique à destination des élèves (ces chers apprenants) pourra advenir dans l’enseignement (du moins en ce qui concerne le public).
    A moins que cela ne se passe comme pour l’histoire de l’art, une circulaire floue rajoutant une compétence à acquérir pour les élèves sans précisions, aménagements horaires ou moyens. C’est beau à lire dans la proposition, ça fait chaud au cœur mais la réalité de l’application, si application il y a, risque d’être toute autre.

    Par contre, si ce think tank prenait part (même de manière détournée) à l’application qualitative de ses recommandations, cela pourrait changer les choses. w8 and see…

  4. Luc on 30 novembre 2012 at 23 h 07 min

    Ouhaou… ça fais longtemps qu’on n’avait pas vu autant de buzzword au px²

  5. Behold on 1 décembre 2012 at 1 h 31 min

    Concernant la proposition 4, j’ai peur que même avec beaucoup de bonne volonté de la part de la commission Lescure (…), on se heurte à un hic avec la création d’un FAI national : en 1998, c’était bien sous la pression des directives européennes de mise en concurrence des services de télécom que France Télécom s’était privatisé, et que le marché s’est ensuite ouvert à de nouveaux opérateurs.

    Je doute qu’à l’heure actuelle une renationalisation des télécoms ou d’Internet soit envisageable, certainement pas pour l’état français qui cherche déjà à savoir comment il va passer l’hiver, et certainement moins encore à l’échelle européenne où il ne fait pas bon entraver le libéralisme économique…

    Le prix de 5€ me trouble un peu également. La plupart des lignes sont certes tirées et encore fonctionnelles pour longtemps, mais rien que le coût de location des connexions internationales de transit et de peering (une valeur en hausse depuis la centralisation outre-atlantique de services extrêmement consommateurs en bande passante… quelqu’un a dit Youtube ?), et le coût d’entretien général, je pense tout de même qu’un abonné doit coûter quelques deniers de plus.

    Le débat peut effectivement se porter sur le fait qu’un tel service puisse se permettre ou non d’être déficitaire (étant d’utilité publique ?), mais une fois de plus, ce n’est peut-être pas la bonne période pour en parler.

    Et en tout cas, ça ne risque pas beaucoup d’aider à financer des fibres optiques disponibles au foyerqui ne servent qu’à pirater » après tout, alors pourquoi s’emmerder).

  6. Amicalement on 1 décembre 2012 at 9 h 55 min

    Tiens, par hasard j’ai réagi en répondant à flo(w) avant de lire ton papier Mr Blue :

    http://reflets.info/la-grece-est-sauvee-et-leurope-avec/#...

    Je vois beaucoup d’obscurité venue de la dévotion envers de trop vieilles lumières dans les logiques de fond qui articulent ces propositions.

    En parcourant le « qui sommes nous » de cet audaciiiieux thintank, ma fois, j’ai mieux compris pourquoi… ;)

  7. Fabrice Epelboin on 1 décembre 2012 at 12 h 30 min

    La surconcentration de buzzword est très inquiétante. Tout ça ressemble plus à un rebranding qu’autre chose.

    • Amicalement on 1 décembre 2012 at 13 h 35 min

      Tu aurais pas des origines américaines toi, vu comme tu causes, cher taxeur with no feedback about E entre autre? :)

      Tu vas sur le site de ce think tank, tu regardes les gens derrière, tu vois vite comment et pour qui ils thinkent (?), et le comment et le pour ceux ils thinkent, eh bien ça fait partie intégrante du problème de la culture et d’internet et de quelques autres trucs, et pas qu’un peu.

      No way out!  To not feed slaved dogs is the rule, to feed creative wolves is the scope.

  8. Amicalement on 1 décembre 2012 at 22 h 38 min

    Renseignements complémentaires pris, confirmation donc à mon post précédent

    -> très honorable Mr Blue, avoue, c’est un gag de pointer vers ce truc dont le nom est Altair est qui doit plus thinker à son own tank et celui de ses potes qu’à autre chose ?

    Full respect, mais taquin ;)

    • kitetoa on 1 décembre 2012 at 23 h 30 min

      Amicalement, le jour où tu posteras un truc intéressant pour les autres lecteurs n’est visiblement pas près d’arriver. Tu coûtes cher en espace disque…

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19/05/2012

L'auto est un levier qui grandit tous nos vices et n'exalte pas nos vertus

Télérama : Les clés de la bagnole

CULTURE DU QUOTIDIEN | Elle pue, elle coûte cher, mais… fait encore rêver. Pourquoi l’humanité ne parvient-elle pas à se ranger des voitures ? Un petit parfum de liberté (et même de subversion) ne serait pas étranger à cet étrange phénomène.

http://www.telerama.fr/culture/les-cles-de-la-bagnole,342...
4 avis

Le 04/10/2008 à 00h00 - Nicolas Delesalle - Télérama n° 3064

La voiture pue. Elle nous pourrit la vie, gâche la nature, sature notre atmosphère, coupe en deux les villages, réchauffe notre climat, encrasse nos monuments, nous transforme en chenilles processionnaires les jours de bouchon, grève nos budgets, nous aliène et fracasse chaque année dans ses tôles pliées des milliers d'existences. Une plaie qui suinte depuis plus d'un siècle (on fête le centenaire de la Ford T ce mois-ci). Exclue des centres-villes de Londres et de Milan, sauf acquittement d'une dîme mal vue à Paris, où 50 % des foyers n'en possèdent pas, la tire fait profil bas. Avec la hausse du prix des matières premières, les ventes baissent en Europe et aux Etats-Unis (- 4 % en 2008) et, fait nouveau, on l'utilise moins (chute record de la consommation de carburant de 12,3 % en août en France). Va-t-elle finir par crever comme un vieux percheron réformé ? Rien n'est moins sûr. Cabossé, le rêve automobile perdure : un million de visiteurs sont attendus au Mondial de l'auto, du 4 au 19 octobre prochain. En banlieue ou dans les zones rurales, le débat sur un monde sans voiture paraît loufoque. Dans les pays émergents, la voiture est toujours vécue comme un rêve, de plus en plus accessible avec l'arrivée des low cost (la Logan de Dacia cartonne en Europe de l'Est), voire super low cost (la Nano du groupe indien Tata, 1 700 €). Il faut croire que l'homme a encore la bagnole dans la peau. Que celui qui n'a jamais surnommé sa voiture Titine jette le premier cric. Que celui qui n'a jamais eu le coeur serré en vendant sa vieille guimbarde coule la première bielle. Que celui qui n'éprouve aucune nostalgie en repensant aux départs en vacances de son enfance, au charme de la nationale 7, de l'autoroute du Soleil, de la route 66, coupe le premier arbre à cames. Mais d'où vient cet attachement viscéral ? Pourquoi l'humanité ne parvient-elle pas à se ranger des voitures ?

L'auto est un levier qui grandit tous nos vices
et n'exalte pas nos vertus
.” Georges Duhamel, Scènes de la vie future (1930)

L'historien Mathieu Flonneau (1) s'est plongé dans la genèse du fantasme automobile. Une enquête passionnante et originale parce qu'elle ne s'intéresse pas aux marques et aux modèles mais plutôt aux liens que l'homme a tissés avec son destrier mécanique. Ce que l'historien nomme l'« automobilisme » : « Dans le champ de représentation dominant, l'automobile est critiquée, surtout en France, où l'on en a une vision souvent strictement utilitaire. Mais le désir d'automobile l'emporte toujours. Je ne crois pas que l'on puisse tirer un trait sur ce qu'elle représente. Il y a beaucoup de caricatures qui obstruent son image, mais il ne faut pas la réduire à la propriété individuelle d'un bien. La question du désir de voiture a une réelle épaisseur historique. »

Mathieu Flonneau raconte les débuts pétaradants de l'automobile,
quand le pilote était un aventurier fortuné qui filait cheveux au vent sur les chemins, libre d'évoluer dans un monde soudain moins figé. Les premières autos représentent un choc monumental, une liberté inouïe : « Tout ce que les professeurs ont enseigné depuis deux siècles sur les merveilles de la physique devient tout à coup visible, tangible, effectif. La science conquiert, par l'automobile, la force d'une philosophie tout à coup réalisée ! », écrit en 1907 Paul Adam dans La Morale des sports. La voiture façonne l'architecture des villes (premier rond-point à Paris en 1907), se démocratise à grande vitesse (la Ford T est lancée en 1908) : « Ce ne sont pas les constructeurs qui ont créé une dépendance, explique Mathieu Flonneau. La massification a été souhaitée par les gens. C'est la seule révolution mondiale qui a marché. »

La voiture permet l'affirmation de la personnalité,
la domination du monde, l'agrandissement
de soi-même
.” Dino Buzzati


Jusqu'aux années 1960, l'automobile, devenue voiture,
est partout perçue comme un progrès, et si son romantisme s'étiole dans la masse, personne ne trouve encore qu'elle empeste. Survient la période de contestation de la fin des années 1960 et des années 1970. « La voiture est vécue comme un objet de liberté mais aussi de subversion », écrit l'historien. Pour la première fois, des voix s'élèvent. Dans L'Hommauto, publié en 1966, Bernard Charbonneau compare la voiture à un gros cafard aux yeux fixes : « A 150, elle fonce droit au but, vers l'avenir. Quel avenir ? Nul ne sait. » Son image se dégrade, on la juge anticonviviale, aliénante. Elle devient aussi sexy qu'une brosse à dents usée. Aux Etats-Unis, certains pronostiquent sa disparition. Malgré tout, les ventes s'envolent. Le cadavre du mythe est au sol, mais la bagnole est debout. Il faut attendre les années 1990 et 2000 pour voir naître une vraie contre-révolution automobile. En Occident, pour la première fois, la voiture recule dans l'espace public. Mais la réalité écologique ne glace pas le désir, et le blasement occidental (relatif) n'éteint pas l'enthousiasme chinois, indien ou est-européen. « La voiture n'est pas finie, prédit Mathieu Flonneau. Demain, elle sera électrique, non polluante, moins bruyante, plus civilisée. Le rêve continue. »

“A ma droite, à ma gauche, devant moi,
le vitrage de l'automobile, que je gardais fermé,
mettait pour ainsi dire sous verre la belle journée
de septembre que, même à l'air libre,
on ne voyait qu'à travers une sorte de
transparence.” Marcel Proust dans Le Figaro, 1907


Mais bon sang, pourquoi ?
La réponse tient peut-être dans les passages littéraires compulsés par l'historien. La liste des écrivains qui ont célébré l'art de vivre sur quatre roues est longue comme un démarrage de 2 CV en hiver : de Roger Nimier à Françoise Sagan, de Julien Gracq à Dino Buzzati (« La voiture permet l'affirmation de la personnalité, la domination du monde, l'agrandissement de soi-même »), de Georges Duhamel (« L'auto est un levier qui grandit tous nos vices et n'exalte pas nos vertus ») à François Nourissier (« Les caresses exquises de la vulgarité prodiguées par l'automobile »). Même Marcel Proust, dont les impressions de route en automobile furent publiées en 1907 dans Le Figaro, fit allégeance « A ma droite, à ma gauche, devant moi, le vitrage de l'automobile, que je gardais fermé, mettait pour ainsi dire sous verre la belle journée de septembre que, même à l'air libre, on ne voyait qu'à travers une sorte de transparence. » Ces réflexions sur les premiers tours de roue de l'automobile cisèlent un imaginaire universel. L'objet de série s'est d'ailleurs sacralisé dans l'art. Les Etats-Unis lui ont inventé un style cinématographique, les road movies (Duel, de Spielberg ;Vanishing Point, de Richard Zarafian ; Crash, Thelma et Louise...). Dans sesMythologies, Roland Barthes a même métamorphosé la DS en cathédrale : « Conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s'approprie en elle un objet parfaitement magique. » Ce rapport au sacré est aussi lié à la mort, aux destins fauchés de James Dean, de Grace Kelly et d'Albert Camus, aux milliers d'anonymes tués sur les routes quand alcool au volant ou vitesse étaient tolérés (17 000 morts en 1972). En cela, l'histoire de l'automobile est le reflet fidèle de l'évolution des tabous et des libérations. Elle demeure aussi, du moins pour le million de fans – curieusement, une minorité de femmes... – qui iront au Mondial de l'auto, autre chose qu'un simple objet utilitaire, qu'une brosse à dents à roues. Réduire cette masse d'aficionados à une bande de décérébrés égoïstes amoureux des gros pots d'échappement, à une cohorte anticitoyenne en panne de virilité qui chausse des talonnettes en montant dans un 4 x 4 et espère trouver l'amour des autres dans le reflet des jantes chromées serait une erreur, une approximation, une caricature. Qu'on s'en désole ou pas, la caisse n'est pas qu'un moyen de déplacement. C'est le réceptacle de mil­liers de sensations fugitives, voyage impromptu décidé à la dernière seconde, ambiances sonores, paysages qui défilent ; la forme carrossée d'une liberté individuelle. Qui, en attendant l'électricité, a un prix et une odeur entêtante.

(1) “Les Cultures du volant, essai sur les mondes de l'automobilisme”, XXe-XXIe siècles, éd. Autrement.

 

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