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15/01/2012

Brouillard verbal sur la campagne …

Sur Télérama : réflexions inspirées par la campagne présidentielle 2012; garanties ni caniveau ni bas niveau …

Extraits de Télérama “Journal à cent voix” des Présidentielles 2012 :
http://www.telerama.fr/tag/journal-a-cent-voix/

Télérama - Présidentielle J-100 : la campagne vue par Marie Desplechin

Bon alors, cette campagne, il paraît qu’elle a commencé, même pour ceux qui n’ont pas vraiment commencé, même pour ceux qui vont en sortir bientôt. On voit un type faire des simagrées autour de Jeanne d’Arc, un autre type faire des simagrées autour de Mitterrand, un tas de types faire des simagrées dans les usines qui ferment.

Ça ressemble à une suite de danses nuptiales désarticulées. Elles s’accompagnent d’un brouillard verbal récemment désigné comme « éléments de langage », sous-produit des argumentaires élaborés par des professionnels de la manipulation (yaourts, fringues, assurances, bagnoles, centrales nucléaires, médicaments, présidents de la République). Des sondages incessants infligent le rythme, des flèches qui montent et qui descendent, machin a pris des points, truc en a perdu, tu parles d’un suspens. On peut suivre comme on suit le sport à la télé. Qui entre en Ligue Un, qui en sort.

Et tout ça nappé dans la rhétorique épaisse des gars et des filles qui sont en course. Tous ces mots qui ne servent à rien, toutes ces fausses phrases. Il y a sûrement un tas de gens là-dedans qui valent beaucoup mieux que ce qu’ils sont amenés à dire. Revenez après l’élection, les amis, revenez quand vous pourrez parler, ça nous fera plaisir.

L'article complet sur http://www.telerama.fr/idees/presidentielle-j-100-la-campagne-vue-par-marie-desplechin,76907.php :

Présidentielle J-98 : la campagne vue par Mariette Darrigrand

[…]l’élu n’est pas censé incarner des abstractions mais représenter des individus bien vivants.

L’assemblée des citoyens désigne son président : littéralement celui qui, pra-sedere, s’assoit devant eux pour se faire leur ambassadeur. Depuis les cahiers de doléances jusqu’au suffrage universel, ce mécanisme ascensionnel – du bas vers le haut –, nourrit notre démocratie dite, précisément, représentative.

L’incarnation traduit un mouvement inverse. Un homme ou une femme incarnant des valeurs, c’est un être qui est relié au ciel et s’en fait le représentant. Tel l’Objet de la caverne platonicienne, il descend par moments dans le monde de l’ici-bas, se faire le reflet de l’Idée qui tout en haut brille comme une étoile.

Cette relation originelle – imaginée par un philosophe qui n’aimait guère la démocratie – a été parfaitement prolongée par notre histoire religieuse. Aujourd’hui, la France devenue post-chrétienne, reste tout de même persuadée – question d’habitus plus que de foi – que l’incarnation, c’est toujours un Verbe qui se fait Chair. Comme une âme tombant dans un corps, une catégorie abstraite (La Liberté, Le Changement, la Fracture sociale, la Rupture, l e Courage…) vient animer un personnage charismatique. Celui-ci alors, élu entre mille, déploie sa foi sur les écrans et amène à lui tous ces petits enfants attardés que sont les média-consommateurs.

Ce mécanisme narcissico-christique pointait déjà le nez à la fin de la campagne présidentielle de 2007 : les deux candidats finalistes, bras en croix et voix doucereuses, désireux, pour l’un, de ramener au bercail les brebis égarées du Front national ; pour l’autre, de créer une société de fraternité, ont martelé leur commune prière : Aimez-moi les uns les autres.

L'article complet sur http://www.telerama.fr/idees/presidentielle-j-98-la-campa... :

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20/09/2011

Hollywood, à l’occasion des 40 ans du premier Album de Maxime Le Forestier

http://television.telerama.fr/tele/programmes-tv/maxime-l... (rediffusion le 27/09 à 3h05 sur Fr3)

Une histoire plus improbable que celle de DSK, des rimes absolument géniales, une musique entrainante, de parfaites harmonies vocales.

Le grand David McNeil est ici accompagné par Alain Souchon, Renaud, Laurent Voulzy, Maxime Le Forestier, Robert Charlebois et Julien Clerc. Régalez-vous!

http://www.youtube.com/watch?v=njWJ3Y0eOmE

 

 

HOLLYWOOD

Auteur : David Mac Neil, Interprètes : Yves Montand (France), mais aussi Julien Clerc; David McNeil et toute la clique de l’enregistrement ci-dessus.

Ma mère dansait dans les bars
Imitant Jean Harlow
Mon père lançait des poignards
Au cirque à Buffalo

Puis un jour on m’a dit "go west"
Alors j’ai pédalé
De New-York à Los Angeles
Sur un vélo volé

Alors j’ai usé des coudes 
A frotter les comptoirs
Avec une étoile d'Hollywood
Qui perdait la mémoire

Le long de Sunset Boulevard
Bras dessus, bras dessous
On perdait ses derniers dollars
Dans les machines à sous

Un jour Benjamin Shankar
Le cousin ou le frère
Du type qui joue du cithare 
A la cour d'Angleterre

A gagné aux dés le droit
D’être un an, son amant
On est allé vivre à trois
Dans son appartement

Elle ramenait des voyageurs,
Des collégiens timides
Qui pouvaient faire deux dollars l'heure,
Quelques Polaroïds

Elle nous mettait dans la cuisine
Pour ne pas qu’on regarde
En deux mois, on jouait tout Gershwin
Sur des verres à moutarde

On a fait du music hall
Déguisés en Hindou
Elle dansait en Baby Doll
Sur Rapsodie in blue

Elle a fini sous le capot
D'une Dodge ou Cadillac
J’ai ramassé son chapeau
Et l'autre a pris son sac

Puis il a continué 
Sa vie d'Hindou errant
Moi, je suis retourné
Vivre chez mes parents

Ma mère devenait trop laide
Pour jouer Jean Harlow
Mon père avait tué son aide
Au cirque à Buffalo…

 

 

 

 

 

 

Version Yves MONTAND en anglais :

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26/04/2011

Télérama - Vingt-cinq ans après Tchernobyl, quel avenir pour le nucléaire ?

Le 26 avril 2011 à 17h30    -    Mis à jour le 27 avril 2011 à 9h58

Tags :

Catastrophe au Japon Areva arte documentaire  EDF  nucléaire Tchernobyl

LE FIL TÉLÉVISION - Tchernobyl, Fukushima, les catastrophes se succèdent sans qu'on n'en tire de leçons. Pour Alain de Halleux, réalisateur du documentaire "Tchernobyl forever", diffusé sur Arte, pro et antinucléaires se rejoignent sur un point : “Il ne faut pas que ça pète.” “Or, ajoute-t-il, à long terme, si l'on ne veut pas que ça pète, le seul moyen, c'est d'en sortir.”

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Photo inédite prise à quelques mètres du réacteur par Sacha (Alexandre Kupniy), un des clandestins résistants. © Alexandre Kupniy

« La catastrophe de Fukushima aura de terribles conséquences en Ukraine. »Pendant un an et demi, le réalisateur belge Alain de Halleux a enquêté sur la mémoire et les conséquences de l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, le 26 avril 1986. Au point d'en devenir l'un des meilleurs experts. Le fruit de ses recherches – et de ses interrogations insatisfaites – s'appelle Tchernobyl forever, diffusé sur Arte ce 26 avril. Un film dense et envoûtant, entrelaçant le passé et le présent, le virtuel et le réel, le visible et l'invisible. A l'heure où le débat sur le nucléaire s'ouvre enfin, son auteur se révèle tout aussi captivant. Scientifique de formation, réalisateur par vocation, il est animé par un réflexe citoyen quand il plonge, voilà cinq ans, dans l'exploration des coulisses de l'atome… pour n'en plus sortir. Aujourd'hui, il tisse des liens entre la technique, le social et le politique ; pointe les correspondances entre Tchernobyl, Fukushima et notre industrie nucléaire.

Si l'Ukraine risque de pâtir de la catastrophe en cours, c'est que le Japon était le premier donateur pour panser les plaies de l'explosion de Tchernobyl. « Le nouveau sarcophage qui devait recouvrir le réacteur numéro 4 ne sera jamais construit, estime Alain de Halleux. Les contributeurs vont se concentrer sur les secours à la centrale de Fukushima. » Quelques jours après, cette prédiction semblait démentie : François Fillon trompétait que la communauté internationale avait récolté plus de 300 millions d'euros supplémentaires… ce qui n'est pas encore suffisant ! Pour le réalisateur, il s'agit surtout de produire un effet d'annonce, au moment où le nucléaire est sur la sellette. Ainsi, ce n'est pas un hasard si Bouygues, Vinci, Areva trustent déjà les marchés des travaux réalisés dans la « zone » de Tchernobyl. « A chaque accident, l'industrie nucléaire essaie de montrer qu'il existe des solutions. C'est la France qui a convaincu le G7 d'annoncer la construction d'un nouveau confinement, à l'occasion du dixième anniversaire de la catastrophe. Il y avait trois avantages : donner du boulot aux entreprises françaises, redorer leur image... et peut-être cacher la misère. » Car personne ne sait ce que renferme le sarcophage d'origine, achevé six mois après l'accident. Le premier rapport soviétique (vite enterré) estima la part du combustible restant dans le réacteur entre 6 %... et 96 % !

« Ce qu'il y a à savoir sur Tchernobyl, c'est qu'on ne sait pas », résume Alain de Halleux. Impossible de dresser un bilan sanitaire. Les études épidémiologiques, d'abord interrompues par le chaos consécutif à l'éclatement de l'Union soviétique, ont ensuite été délaissées par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique). Le pouvoir ukrainien lui-même tient un double discours. « A ses citoyens, il raconte que tout va bien. A l'étranger, il noircit le tableau pour obtenir des fonds… » Les chiffres cités dans le film ont de quoi inquiéter : plus de deux millions de personnes affectées (rien qu'en Ukraine, sans compter la Biélorussie), seulement 10 % des enfants exempts de maladie chronique, une espérance de vie qui aura bientôt chuté de vingt ans... Et la mémoire de la catastrophe se perd, comme le montre Tchernobyl forever.

« Avec le nucléaire, on entre dans le monde de l'invisible, des probabilités, reprend le réalisateur. A Tchernobyl, j'ai ressenti presque physiquement le principe d'incertitude de Heisenberg. » Enoncé en 1927, le théorème du génie allemand de la mécanique quantique a toujours fasciné le réalisateur. « Il postule que, si l'on connaît avec précision la position d'une particule, on ne peut déterminer précisément sa quantité de mouvement. Et vice versa. Il montre donc que la science a ses limites, qu'elle ne peut avoir une vision globale de la matière. » Alain de Halleux se défend de transformer une découverte fondamentale de la physique moderne en concept philosophique. « Mais, quand j'ai approché le réacteur numéro 4, il s'est produit dans mon esprit une collision entre cette équation et ce vieux sarcophage renfermant un mystère, que je voyais comme un sphinx. »

“La science ne propose qu'une interprétation
de la réalité, essentiellement quantitative.
Saisir une caméra m'a paru une bien
meilleure manière de comprendre le monde.”

Le réalisateur était sans doute le mieux placé pour ressentir cette « sorte de choc poétique » : avant de se convertir au cinéma, il étudia la chimie nucléaire pendant quatre ans. « J'étais fasciné par la radioactivité, son invisibilité, son mystère. Puis je me suis rendu compte que la science ne proposait qu'une interprétation de la réalité, essentiellement quantitative. Saisir une caméra m'a paru une bien meilleure manière de comprendre le monde. » A ses débuts, le réalisateur conçoit surtout des films institutionnels pour des sociétés privées. « Ils m'ont permis d'observer de l'intérieur l'émergence de nouvelles organisations du travail, capables de ruiner une solide culture d'entreprise en quelques mois. » Cette connaissance se révèle précieuse quand il réalise RAS, nucléaire : rien à signaler(rediffusé récemment par Arte), une enquête choc sur les intérimaires chargés de la maintenance des centrales, qui prennent 80 % des doses de radioactivité (contre 20 % pour les « statutaires » EDF). Il retrouve dans cette industrie les tendances à l'œuvre dans le reste du monde du travail, et d'abord le développement de la sous-traitance. Coïncidence ? A Fukushima (avant le séisme), à Tchernobyl (parmi les quatre mille personnes qui y travaillent encore), comme dans les centrales françaises, la proportion des « prestataires » est à peu près la même... « Longtemps, EDF fut une organisation pyramidale où prévalait le compagnonnage, les promotions internes. Aujourd'hui sont imposés des organigrammes matriciels qui produisent des exigences contradictoires, intenables pour les salariés. »

Une centrale nucléaire n'est pas une usine de yaourts. Dilution des responsabilités et course à la rentabilité n'y mettent pas seulement en péril les conditions de travail et la santé des intérimaires, mais aussi la sécurité des populations. A l'origine de l'intérêt d'Alain de Halleux pour les zones d'ombre de cette industrie, une brève info entendue à la radio, un jour de 2006 : un réacteur de la centrale de Forsmark, en Suède (même modèle que celui de Fukushima...), était passé à sept minutes de la fusion du cœur. « A sept minutes d'un nouveau Tchernobyl ! Et ça n'émouvait personne ! Je venais d'apprendre qu'il avait fallu plus de six cent mille liquidateurs pour aller "boucher le trou" à Tchernobyl. Je me suis demandé : "Est-ce que j'irais ?" Si je répondais "non", j'étais obligé de m'engager pour que ça ne se produise pas. »
Cette interrogation citoyenne le pousse à concevoir, dans l’urgence, une drolatique websérie de fiction, Antoine Citoyen. Puis à aller voir ce qui se passe dans les centrales de France et de Belgique (où elles sont privatisées) pour réaliser RAS, nucléaire : rien à signaler. Un film parfois jugé pronucléaire. Donnant la parole aux« invisibles qui triment à l'ombre des centrales pour nous fournir de la lumière »,les considérant – à juste titre – comme des héros, il laissait penser que, si le parc de réacteurs était correctement géré et entretenu, le nucléaire serait acceptable. Paradoxe : dans les médias qui le sollicitent depuis la catastrophe de Fukushima, Alain de Halleux est présenté comme un « militant antinucléaire » (Médiapart). « Effectivement, seuls les antinucléaires s'intéressent au sort des travailleurs précaires dans les centrales, s'amuse-t-il. Mais "pro" ou "anti", peu importe, nous pouvons nous accorder sur un point : il ne faut pas que ça pète. Or, à long terme, si l'on ne veut pas que ça pète, le seul moyen, c'est d'en sortir. » Et d'imaginer un scénario de sortie du nucléaire qui produirait « un boom économique. On ferme Fessenheim, que les intérimaires appellent “la centrale de la mort”, puis, dans deux ans, Le Bugey, et les autres, très progressivement. Leur démantèlement nécessitera d'employer au moins tous les gens qui travaillent actuellement dans les centrales. Dans le même temps, on investit dans d'autres modes de production d'énergie, ce qui fera vivre des chercheurs, des PME »...

“Les promoteurs de la filière, pleins de
bonnes intentions, n'avaient pas prévu
que le capitalisme régulé céderait la
place au libéralisme sauvage.”

Utopiste, Alain de Halleux ? Il le revendique... quand il ne cède pas à un accès de pessimisme. « En France, aujourd'hui, il est impossible de démanteler une centrale pour la remplacer par des énergies renouvelables. » L'obstacle est d'abord politique. Le nucléaire est une industrie technocratique, fortement centralisée, un instrument de pouvoir. Pour l'Etat jacobin comme pour les syndicats, le développement du solaire ou de l'éolien représente une menace. Les panneaux solaires, on les installe sur son toit ; les éoliennes, dans son paysage. Et ce sont des PME qui s'en chargent. D'un point de vue économique, un démantèlement au coût exorbitant ne serait pas non plus acceptable par les actionnaires des entreprises du secteur. Cela reviendrait à tuer la poule aux œufs d'or - et donc à faire chuter le cours en Bourse. « L'urgence des urgences est de revenir à la situation d'avant 1995, avant la libéralisation du marché de l'énergie en Europe. Récupérons nos centrales, nationalisons le nucléaire ! » s'enflamme Alain de Halleux, presque nostalgique des années 1970. « L'atome, c'était un beau coup au moment du choc pétrolier. Construire plus de cinquante réacteurs en quinze ans fut un véritable exploit, plus fort que d’aller sur la lune ! Mais les promoteurs de la filière, pleins de bonnes intentions, n'avaient pas prévu que le capitalisme régulé céderait la place au libéralisme sauvage. »

Et si la catastrophe de Fukushima sonnait le glas du capitalisme financier ? Alain de Halleux n'est pas loin de le penser. « Jusqu'ici, tout va bien, les Bourses spéculent sur la reconstruction du Japon. Mais les réacteurs de Fukushima sont comme des braises qui, lentement, continûment, inexorablement, dégagent de la radioactivité. Le pays sera très touché. Quand les investisseurs s'apercevront qu'il est impossible de réhabiliter les régions sinistrées, le capitalisme pourrait bien se retrouver dans le même état que le système soviétique de 1986, caractérisé par l'irresponsabilité et la fragilité économique. » Incompatible avec le libéralisme, l'atome l'est aussi avec la démocratie. « Il n'est viable que dans un système autoritaire. Ou dans une société utopique fondée sur la solidarité et le sacrifice. »Pour preuve, alors que les « volontaires » soviétiques se montrèrent d'une redoutable efficacité pour contenir les effets de l'explosion à Tchernobyl, l'entreprise Tepco, au Japon, peine à recruter des liquidateurs, perd un temps précieux en atermoiements. Ce qui fait dire à notre agitateur : « Le nucléaire, je suis pour. A condition qu'Henri Proglio, pdg d'EDF, s'engage à prendre la pelle et le seau si ça pète. »

“Les gens qui décident de prolonger
l'exploitation des centrales me
font
penser aux généraux de la guerre de 1914,
planqués à 50 kilomètres du front.”

Insolent, Alain de Halleux ? Evidemment. Mais il se défend de « profiter » de Fukushima. « Je cherche à donner du sens à cette catastrophe et, surtout, à la souffrance des Japonais. Qu'elle serve au moins à une prise de conscience. »Donner du sens, c'est aussi ce que les industriels de l'atome prétendent faire en intégrant le « retour d'expérience » de Fukushima dans leurs pratiques. Or « ce retour d'expérience nécessiterait de remplacer tous les diesels, désuets, des centrales françaises ; de construire des confinements pour toutes les piscines de refroidissement des réacteurs ; de tirer au sort des liquidateurs parmi les citoyens et de provisionner l'argent nécessaire en cas d'accident. » Bref, de rendre impossible l'exploitation de nos centrales. « Leur technologie date des années 1970, poursuit Alain de Halleux. Certaines pièces ne sont plus fabriquées (notamment pour les diesels de secours), les entreprises ont disparu. Les gens qui décident de prolonger l'exploitation des centrales me font penser aux généraux de la guerre de 1914, planqués à 50 kilomètres du front. Ils raisonnent dans une logique à court terme, névrotique, morbide. » Le Belge compare la France à une camée, incapable de se désintoxiquer de l'atome. « Mais ce sont nos enfants qui ressentiront le manque. Car rien n'a été prévu pour leur fournir de l'énergie. » Et d'appeler à un sursaut citoyen, à l'interpellation de nos représentants politiques. « La France, pays le plus nucléarisé au monde, possède une responsabilité planétaire dans ce domaine. »

Résolument iconoclaste, Alain de Halleux finit par remettre en cause la place centrale qu'occupe l'énergie dans nos sociétés. « L'énergie, en physique, est un concept extrêmement matérialiste, très basique, incomparable avec la richesse et la complexité des sociétés humaines. » Et si le salut venait de la culture ? « On a trop écouté les scientifiques, pas assez les artistes. Le cinéaste Andreï Tarkovski avait vu la "zone" bien avant Tchernobyl, dans Stalker, en 1979. Akira Kurosawa avait vu Fukushima dès 1990, dans Rêves : avec le court métrage Le Mont Fuji en rouge, il imaginait une éruption du volcan qui entraînerait l'explosion de six centrales nucléaires. »

Doux rêveur, grande gueule, anar provocateur, Alain de Halleux est certainement tout cela. « Je ne vois pas d'autre solution qu'une révolution. Pas au sens du "grand soir", mais parce que la sortie du nucléaire nécessite une véritable transformation sociale. » Révolutionnaire, en plus ! N'empêche que les questions qu'il pose, les idées qu'il lance ont le mérite d'aiguillonner la réflexion. Et même de la nourrir d'espoir : l'avenir est entre nos mains. A nous de décider s'il sera nucléaire ou pas.

Samuel Gontier
Télérama n° 3197

 

A voir
Tchernobyl Forever, mardi 26 avril, 20h40, Arte.
Visible pendant sept jours sur le site d’Arte, où l’on peut aussi (re)voir
RAS, nucléaire : rien à signaler
jusqu’au 30 avril.

A lire
Les silences de Tchernobyl. L’avenir contaminé, de Guillaume Grandazzi et François Lemarchand, éd. Autrement, 2006. 300 p., 18 €.
Je suis décontamineur dans le nucléaire, de Claude Dubout, éd. Paulo-Ramand, 2010. 200 p., 22 €.
Le blog Ma zone contrôlée va mal, animé par des intérimaires du nucléaire.
Le site de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (avec un très bon résumé de la situation à Fukushima).

VOS AVIS (7 COMMENTAIRES)

plinlglrleq - le 27/04/2011 à 22h20

Et bien on continue, où est le problème ? En plus ca fait une petite fete sympa en tenue blanche (un combinaison de peinture et un masque à poussière de chez machin rama) chaque année. Y a plus qu'en rigoler, parce que pleurer ne servira à rien. Avec le pétrole on a plus de chance, les marées noires sont de plus en plus petites sur les écrans TV et on en sortira quand on aura tout brûlé. Parce qu'on aura du pétrole et du charbon bien après l'épuisement de l'uranium. 500 pour le carbone, 100 pour l'uranium. C'est vrai qu'on peut aussi bruler le plutonium pour rallonger le frisson du plaisir.
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Hallucined - le 27/04/2011 à 14h07

Vingt-cinq ans après Tchernobyl, quel avenir pour le nucléaire ? : Fukushima !
Fukushima d'où les informations, malgré les dire des grands communiquants ès Areva, nous parviennent au compte gouttes ...
Alors quel avenir pour le nucléaire ? Réduire notre course à la consommation d'électricité par étapes.
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Emede - le 27/04/2011 à 13h40

Je suis surpris que nos "récupérateurs" en tous genres n'aient pas encore songé à faire du réacteur de Tchernobyl un outil "durable". En effet, il suffirait de couvrir le "sarcophage" de panneaux solaires ou photovoltaïques et le tour serait joué.... Tchernobyl = énergie verte = écologie = économie durable.
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swing246 - le 27/04/2011 à 12h27

je partage totalement l'avis de Alain de Halleux , d'autant que je suis une victime de ce nucléaire. Comment peut-on croire à l'utopie du risque Zéro en ce qui concerne les centrales, certes on a élévé soit-disant le niveau de sécurité des nouvelles centrales (en fait on a rajouté un "étage" supplémentaire sur des bases que Tchernobyl et Fukushima et d'autre incidents)mais comme cette sécurité à un coût on a "booster" le redement de ces nouvelles centrale en utilisant du "mox" un combustible provenant du retraitement des déchets nucléaire dis fois plus radioactif que le combustible utilisés dans les centrales des générations précédentes.. De nos jours apparait sur la construction des nouveaux EPR (Famanville par exemple) des problèmes: vulnérabilité des mécanismes des commandes grappes (système permettant l'arrêt d'urgence du réacteur) -Vulnérabilité des soudure de l'enceinte de ces mécanismes et mauvais qualité de l'acier utilisé (acier veillissant très mal) autant d'élément sur lequel par exemple EDF ne communique jamais? Arrêtons de jouer au apprenti sorcier jamais nous n'arriverons à maitriser totalement l'atome......Merci à Télérama d'avoir eu le courage de passer l'intégralité de cet article.
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mikagaia - le 27/04/2011 à 11h38

Merci à Télérama de relayer ces informations. Merci à Alain de Halleux de s'engager pour faire bouger les consciences et d'aller à contre-courant des idées toutes faites sur le nucléaire, inculquées à force par nos dirigeants successifs et beaucoup de médias. Un article à faire lire à tous les gens qui pensent que le nucléaire c'est dangereux mais qu'on ne peut pas faire autrement. Je trouve extrêmement pertinente la réflexion sur la responsabilité de la France avec ces 50 réacteurs nucléaires qui peuvent à eux seuls ruiner l’Europe et une partie du monde en cas d'accident. Nous sommes, en tant que citoyens français, tous responsables ! Qu'on se le dise.
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jofraud - le 27/04/2011 à 07h15

Sans doute devons nous modifier profondément notre vision du monde et réfléchir à ce "plus de croissance" plus de consommation et plus de débauche d'énergie qui ne peut avec des machine aussi complexes voire trop complexes que mener au désastre.
Entièrement d'accord avec Corto M. Certaines personnes continuent de croire que la science est une religion et défendent l'industrie nucléaire qui n'est finalement pas défendable eu égard aux risques démesurés qu'elle fait prendre au populations.
Joël
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Corto M - le 27/04/2011 à 06h49

La vraie réponse au problème de l'énergie n'est pas d'en produire toujours plus mais de commencer par en consommer moins. On vivait bien sans cette débauche d'énergie, il y a 50 ans.
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25/03/2011

Starring Liz Taylor

SÉLECTION CRITIQUE

Starring Liz Taylor

Le 24 mars 2011 à 19h00    -    Mis à jour le 25 mars 2011 à 9h45

Tags :

Elizabeth Taylor
cinéma américain

LE FIL CINÉMA - Elle a commencé le métier d'actrice à l'âge de 10 ans, mais ce n'est vraiment qu'en 1966, à 34 ans, qu'Elizabeth Taylor fut enfin reconnue comme une grande comédienne, avec “Qui a peur de Virginia Woolf ?”. Sélection, en textes et en images, de ses meilleurs films.

4 réactions

La Chatte sur un toit brûlant
(Cat on a hot tin roof)

Film américain de Richard Brooks (1958)
Avec Paul Newman; Elizabeth Taylor; Burl Ives; Jack Carson

Tennessee Williams était fou de rage lorsque, sur le tournage d'Un tramway nommé Désir, la censure avait refusé que Vivien Leigh avoue avoir poussé son jeune mari au suicide parce qu'il était homosexuel. La censure sévira encore, et pour les mêmes raisons, ici. L'intrigue en est quelque peu affadie, même si Paul Newman, avec un beau courage pour l'époque, interprète volontairement Brick comme une icône homo. Dans ce règlement de comptes familial, Richard Brooks, pas forcément subtil mais toujours efficace, a essayé – et, par moments, réussi – à opposer Newman, objet sexy abîmé (il s'est cassé une jambe) à Elizabeth Taylor, femme dans toute sa plénitude charnelle, constamment repoussée et néanmoins triomphante. Le couple embrase le film.
Soudain l’été dernier
(Suddenly, last summer)

Film américain de Joseph L. Mankiewicz (1959)
Avec Elisabeth Taylor; Montgomery Clift; Katharine Hepburn

Le poète Sebastian, pleuré par sa mère, est mort dans des circonstances mystérieuses. Avec l'aide d'un psychiatre, Catherine, sa cousine, va parvenir à se rappeler l'atrocité de ce qui s'est passé « soudain, l'été dernier ». Gore Vidal et Mankiewicz ont amplifié le propos de la pièce en un acte. Et élargi le décor : on passe d'une serre très inquiétante à un hôpital psychiatrique carrément terrifiant. Les difficultés rencontrées par Mankiewicz avec Montgomery Clift et, surtout, Katharine Hepburn n'affaiblissent en rien la force du film. Sa complicité avec le réalisateur permit, en revanche, à Elizabeth Taylor de réussir l'interprétation de sa vie. Son long récit hypnotique, ponctué de flash-back qui occupent une partie de l'écran, reste, aujourd'hui encore, un étonnant morceau de bravoure. Surprise : la censure accepta ce scénario sur l'impuissance, l'homosexualité, l'inceste et l'anthropophagie. Certaines copies subirent, néanmoins, des coupes. Motif : un dialogue trop cru.
Cléopâtre
(Cleopatra)

Film américain de Joseph L. Mankiewicz (1963)
Avec Elizabeth Taylor; Rex Harrison; Richard Burton; Roddy McDowall; Martin Landau

Le film des paradoxes : le plus gros succès commercial de Mankiewicz, dans l'absolu, mais son plus gros échec en terme de rentabilité (budget colossal, vu les retards). Une œuvre personnelle, pleine de fulgurances et de beautés, mais dont le cinéaste refusa, jusqu'à sa mort, de prononcer le titre, tant sa réalisation avait été éprouvante. Bataille d'égos, scandale des amours Taylor-Burton, assiégés par les journalistes. On se souvient de la réplique excédée de Mankiewicz, lors d'une conférence de presse : « Leur liaison est une couverture. En fait, c'est M. Burton et moi qui sommes amants ! » De toutes les superproductions antiques tournées dans les années 50 et 60, Cléopâtre est, avec Spartacus, de Kubrick , la plus intelligente et la plus somptueuse. Du moins dans sa version dite longue, car toutes les variantes existent entre celle de trois heures exploitée à l'époque et la récente restauration du film, qui inclut des scènes retournées par Mankiewicz, sous la contrainte. Magnifique partition d'Alex North et photo de Leon Shamroy.

Le Chevalier des sables
(The Sandpiper)
Film américain de Vincente Minnelli (1965)
Avec Elizabeth Taylor; Richard Burton; Eva Marie Saint; Charles Bronson

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Laura, peintre désenchantée, s'installe à Big Sur, au bord de l'océan Pacifique. Son fils fréquente un collège dirigé par un pasteur marié, soudain amoureux de Laura. Liaison qui éloigne les deux amants de la société (toujours hostile, chez Minnelli), mais leur permet, paradoxalement, de vaincre leur propre isolement. Lui prendra conscience de la faiblesse de l'être humain. Elle, de sa beauté (le visage d'un enfant remplacera, sur ses toiles, le « chevalier des sables », cet oiseau qu'elle peignait sans fin). Quelques thèmes à la mode dans les années 60 – donc démodés –, quelques improbables beatniks (dont Charles Bronson !) ne parviennent pas à faire oublier la splendeur de la mise en scène et de la photographie (Milton Krasner), l'élégante et obsédante musique (The Shadow of your smile, succès mondial de Johnny Mandel). La couleur rouge domine : couchers de soleil, feux sauvages sur la plage et robes d'Elizabeth Taylor, inoubliable en créature aussi tourmentée qu'une déferlante du Pacifique, peignant devant son chevalet, chevelure au vent au bord de l'océan...
Qui a peur de Virginia Woolf ?
(Who's afraid of Virgina Woolf ?)
Film américain de Mike Nichols (1966)
Avec Elizabeth Taylor; Richard Burton; George Segal; Sandy Dennis

Mieux que le souvenir qu'on en avait. L'interprétation tonitruante d'Elizabeth Taylor (Oscar) et celle, magnifiquement retenue, de Richard Burton (pas d'Oscar) sont appuyées par une mise en scène très soignée, très discrète et très tendre. Trente-cinq ans après, le côté psychanalytique (enfant imaginaire, enfant non désiré) de la pièce d'Edward Albee a cédé la place à une peinture au vitriol de l'Amérique. Le jeune couple est le plus terrible : elle (Sandy Dennis), souris grise aux hanches étroites, déjà alcoolique, déjà frustrée ; lui (George Segal), petit coq ambitieux, prêt au pire pour réussir. Les autres, les vieux, Martha et George, sont des victimes, depuis longtemps foutues et donc forcément bouleversantes. Surtout lorsqu'on les voit tenter de survivre à coups de fureur et de dérision. Superbe photo d’Haskell Wexler.

La Mégère apprivoisée
(The Taming of the shrew)
Film britannico-italien de Franco Zeffirelli (1966)
Avec Richard Burton; Elizabeth Taylor; Michael Hordern; Cyril Cusack; Michael York

Le meilleur Zeffirelli. La violence de la pièce de Shakespeare se perd un peu – dans la seconde partie, surtout – dans la préciosité chère au réalisateur. Mais les costumes (Irene Sharaff et Danilo Donati) et la lumière (Oswald Morris et Luciano Trasatti) sont vraiment magnifiques. Et puis Burton et Taylor, qui, à l'époque, semblaient choisir leurs films rien que pour pouvoir s'engueuler devant et derrière la caméra, sont épatants. Notamment lors de la scène du mariage : à la question du prêtre « Voulez-vous prendre pour époux... ? », etc., Taylor, toute souriante et gentille répond : « I will... » Et c'est alors que Burton l'embrasse fougueusement, avant qu'elle n'ait eu le temps de hurler le « not » qui allait suivre. A voir en VO, évidemment.

Reflets dans un œil d’or
(Reflections in a golden eye)

Film américain de John Huston (1967)
Avec Elizabeth Taylor; Marlon Brando; Robert Foster; Julie Harris; Brian Keith

Un œil d'or, mais d'abord un miroir. Quelque part en Géorgie, dans un fort militaire, trois personnages se découvrent à travers le regard de l'autre. Et s'y voient dénudés. Le capitaine Brando et ses pulsions homosexuelles, son épouse Liz Taylor et ses frustrations, l'amant de celle-ci, et son imbécillité paranoïaque. Le regard, l'autre, c'est le soldat qui chevauche, nu, un cheval nommé Firebird et, voyeur innocent, contemple, la nuit, la femme de son capitaine, endormie. Groupe d'êtres humains, allant du fétichisme à l'automutilation, de la caresse au meurtre. Huston a filmé comme un conte oppressant le bref roman, complexe et torturé, de son amie Carson McCullers. Le cinéaste le plus cultivé de Hollywood peint ces égarés en évitant le jugement, le traité de psychanalyse, la caricature. Un rien d'humour macabre souligne le détachement du metteur en scène, contrepoint à sa compassion pour les inadaptés de la vie, pauvres misfits. Audacieux, très calmement subversif, c'est tout un art de l'inexprimé, du non-dit dont on meurt, qui est, ici, porté au sommet.

Cérémonie secrète
(Secret Ceremony)
Film britannique de Joseph Losey (1968)
Avec Elizabeth Taylor; Mia Farrow; Robert Mitchum

Au cimetière londonien où Leonora, prostituée, se rend souvent – sur la tombe de sa fille –, une jeune femme étrange l'observe. C'est Cenci. Nymphomane, on l'apprendra vite, perverse et surtout perdue, elle s'imagine que Leonora est sa mère, qu'on suppose morte et qui, peut-être, ne l'est pas. Transferts, culpabilité : terrain connu. Une incroyable maison 1900 sera le théâtre de leurs affrontements, avec cadavre dans le placard, divan de Freud et cercueil symbolique. Ecrit par un disciple de Brecht spécialiste du macabre grinçant, le dramaturge George Tabori, c'est un épuisant duel de femmes, dévastateur par son humour sombre, sa sauvagerie, sa folie furieuse. Elizabeth Taylor, Mia Farrow, Robert Mitchum s'y détruisent à nu, dépourvus de leur armure de stars, fragiles, désemparés. Une phrase du dialogue donne la clé de ce film longtemps sous-estimé : « Il faut choisir entre le bon goût et la vérité humaine. » Optant bien sûr pour celle-ci, Losey montre quel moraliste il était, exemplaire, impitoyable, sans jamais de repos ni de paix.

Textes tirés du Guide cinéma Télérama

4 réactions

Le 24 mars 2011 à 19h00    -    Mis à jour le 25 mars 2011 à 9h45

PARTENARIAT COMMERCIAL

mySkreen

A la lecture des articles de Télérama.fr, l'équipe de Vodéo propose dans cet espace des vidéos se rapportant au sujet traité.

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Elizabeth Taylor
cinéma américain

VOS AVIS (4 COMMENTAIRES)

Koshka849 - le 25/03/2011 à 13h50

Ce n'est pas parce que Tavernier n'a pas apprécié l'interprétation de Liz Taylor dans Qui a peur de Virginia Woolf qu'il a nécessairement raison... J'ai vu ce film pour la première fois hier soir et j'ai été scotchée par le couple Burton/Taylor ainsi que par la violence de l'histoire et des dialogues, un chef d'oeuvre du genre, bien au-dessus de La chatte sur un toit brûlant, en effet. Scènes de la vie conjugale, en comparaison, c'est un conte pour enfants! Magnifique.
Personnellement, je suis contente que la sélection parle du Chevalier des sables, un beau film intimiste imprégné du talent, que dis-je, du génie de Minelli.
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chpitt - le 25/03/2011 à 11h30

d'accord et pas d'accord avec les avis précédents: je suis d'accord que l'oubli des premiers films de Taylor est malheureux, effectivement "Ivanhoé" est un chef-d'oeuvre, et les affrontements avec Georges Sanders sont remarquables, notamment le dernier, lorsque Bois-Guilbert est à l'agonie. Sans parler de l'interprétation magistrale que Taylor donne de son amour malheureux pour Ivanhoé. Par contre, je pense que la sélection Cléopâtre & Co est représentative du reste de la carrière de Taylor, et que ce sont tous de bons films, même si le côté Freud, Lacan etc... du film de Losey a vieilli.
Et vive Liz Taylor!
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nego - le 25/03/2011 à 08h00

On ne peut pas dire que votre sélection soit très heureuse! D'accord avec l'avis précédent Elisabeth Taylor existait avant 1958.Elle est superbe dans Ivanhoé, par exemple de plus, en revanche les films qu'elle a tourné en héroïne de Tenessee Wylliams sont particulièrement malheureux; la comparaison avec Leigh ou Wood dans Propiété interdite est accablante pour elle. La chatte sur un toit brûlant est un film sans intérêt. Soudain l'été dernier est d'une lourdeur et d'une surchage thématique inssuportable, même si Taylor est excellente à titre personnel. Que dire de Cleopatre, 4 heures pour ressasser une idéee cent fois mieux exprimés dans L'affaire Cicéron ou Eve. De l'avis même de Tavernier sa prestation dans Qui a peur de Virginia Wood est inssuportable de surchage et d'hystérie. Lyz Taylor préféra être une star plutôt qu'une actrice. Elle incarne splendidement un certain âge d'or d'Hollywood. Dont acte, sur le plan professionnel son rayonnement est infiniment moindre que celui d'une Kate Hepburn par exemple. Quand aux références obligés aux cinéastes dit intellectuel de Losey à John Huston, c'est un travers bien français. Non vraiment un hommage bien malheureux!
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cricribxl - le 24/03/2011 à 21h15

Incroyables omissions tout de même, E. Taylor a tourné dans quelques grands films avant 1958!!!
Dont "Une place au soleil" de George Stevens en 1951, qui est tout simplement l'un des plus bouleversants chef-d'oeuvre du cinéma américain!
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11:40 Publié dans 7e Art, Culture, Télérama | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

20/02/2011

L’obsolescence programmée

“Le monde est assez grand pour satisfaire les besoins de tous,
il sera toujours trop petit pour satisfaire l’avidité de quelques uns”

“Quand la nature dégrade, elle produit des nutriments,
elle n’accumule pas des déchets mortels”

Le film d'Arte "Prêt à jeter"  est un documentaire qui nous présente une façon intelligente de penser la décroissance et de la ramener à des dimensions moins dramatiques que le retour à l'âge de pierre qui fut un temps prôné par les promoteurs les plus hards de ce concept !

En effet, si on revenait sur la pratique de l’obsolescence programmée qui s’est généralisée depuis un siècle à toutes les branches de la production industrielle, on allongerait la durée de vie de nos produits - du moins les non “consommables” – on serait amené à augmenter les prix de ventes de pair avec cet accroissement de durée de vie, du coup les consommateurs seraient moins enclins à acheter de nouveaux produites pour leur seul plaisir de changer, et au final cette réduction de production industrielle conduirait à moins de gaspillages en terme de:

  • transports
  • consommation de matières premières non renouvelables
  • productions de déchets non recyclables, polluant la planète au 4 coins cardinaux.

Avec moins de pollution au niveau planétaire et local, les effets bénéfiques sur l'environnement et notre santé, seraient immédiats.

Mais moins de besoins de production dans l’industrie, ce serait aussi pouvoir investir plus de temps en réflexion, convivialité, partage, ce serait aussi probablement des cadences plus adaptées aux rythmes de vie et moins de stress bref toutes choses qui donnent du sens et de la qualité à la vie !

"Prêt à jeter" sera rediffusée une dernière fois dans la nuit du jeudi 24 février au vendredi 25 février à 03H25. Le débat de 35 minutes animé par Annie-Claude Elkaim, qui accompagnait la 1e diffusion et faisait ressortir les enjeux , ne sera hélas pas rediffusé !

REMARQUE Dr GOULU est revenu sur l'histoire de la lampe de LIVERMORE dans cet article
http://drgoulu.com/2011/10/16/la-veritable-histoire-de-la... 

Autres documentaires marquant  une évolution dans la présentation des problèmes d’environnement :

M6  Capital Terrehttp://www.m6.fr/emission-capital_terre/ l’émission de 20h45 du mercredi 16 février établie le lien entre nos actes de consommateurs et leur impact insoupçonné sur la Planète. A voir sur M6 Replayhttp://www.m6replay.fr/#/emissions/capital-terre/23312; pour ceux qui possèdent une FreeBox consulter le menu Free + Freebox REPLAY + M6 + Emissions + Capital Terre;
choisir dans la liste un des 2 documentaires du 16/2 s’ils sont encore consultables
- Retenu entre autres :

  • Comment nos achats de jeans et de vêtements en coton font exploser la demande, qui devenue très rentable concurrence d’autres cultures et épuise les nappes phréatiques. Produire 1kg de coton nécessite 11.000 l d’eau l’équivalent de 3 mois de consommation d’eau du français moyen

L’émission de 22h40 était une rediffusion sur le thème “Comment nourrir 7 milliards d’êtres humains sans détruire ou piller la Planète ?”” et l’impact de notre mode de vie sur l’environnement.

FR3 Manger peut-il nuire à la santé ? documentaire de Eric Guéret diffusé aussi le mercredi 16 février en parallèle avec celui de 22h40 sur M6 http://programmes.france3.fr/documentaires/index-fr.php?p...
A partir du constat qu’on trouve dans notre sang : Arsenic, plomb, mercure, dioxine, DDT...  Isabelle SAPORTA ex-acolyte de Jean-Pierre Coffe sur France Inter, enquête sur 5 filières alimentaires  et la qualité du porc, saumon, pomme, tomate, pain et croissant.
A voir sur TV Replayhttp://www.tv-replay.fr/16-02-11/manger-peut-il-nuire-a-l... ou à télécharger dans les 30 j (lent) sur http://dl.free.fr/ciUwsIArr (utiliser lecteur VLC Media Player pour lire ce fichier.ts)

  • Le film ne se contente pas de pointer du doigt les dysfonctionnements du secteur alimentaire, il tente également d’apporter des solutions pour mieux consommer. Le militant François Veillerette, de l'association Générations futures, selon lequel les résidus de pesticides contenues dans les denrées destinées aux consommateurs devraient être affichés à côté des produits.
    http://www.metrofrance.com/info/manger-peut-il-nuire-a-la...

- Retenu entre autres :

  • Comment on pourrait rééquilibre la nourriture des animaux en Acides gras essentiels omega 3, pour rétablir un rapport équilibré entre omega 3 et 6 qui ont sur nos cellules des effets antagonistes : En gros les omega 6 ont un effet inflammatoire de nos cellules tandis que les omega 3 on un effet anti-inflammatoire contraire ainsi que d’autres effets bénéfiques pour la constitution de nos cellules.

Télérama : Avis de déchets

http://television.telerama.fr/television/avis-de-dechets,...

Le 15 février 2011 à 11h00 - Mis à jour le 17 février 2011 à 10h40

Tags :
écologie
arte
Cosima Dannoritzer

LE FIL TéléVISION - Une enquête édifiante diffusée sur Arte montre comment les produits manufacturés sont programmés pour ne pas durer. Au plus grand mépris des consommateurs et de l'environnement. Bienvenue au royaume de l’“obsolescence programmée”.

7 réactions

Dans une décharge de "déchets électroniques" à Accra au Ghana.

A force d'entendre ses grands-parents ressasser la même antienne, Cosima Dannoritzer a voulu en avoir le cœur net. Les produits de consommation duraient-ils vraiment plus longtemps, avant ? Rompue à l'art de dépiauter le passé – elle a consacré plusieurs documentaires à la Seconde Guerre mondiale –, la réalisatrice a tout naturel­lement commencé par interroger les archives. Puis le verdict est tombé, formel : les aïeux avaient raison. Drôle de paradoxe, à l'ère du progrès technologique, que de voir la qualité de nos équipements régresser ! Pendant plusieurs années, elle s'est employée à chercher les raisons de ce phénomène en apparence anachronique. Habile réflexion historique et philosophique sur les dérives de notre société de consommation, Prêt à jeter dénonce le fonctionnement général de l'industrie mondiale, sans chercher néanmoins à confondre ceux qui la font. Un secteur dominé par une pratique aussi payante pour la croissance économique que délétère pour l'environnement : l'obsolescence programmée (1).

Apparu dans les années 1920, ce concept issu de la deuxième révolution industrielle ne fut théorisé et baptisé qu'une dizaine d'années plus tard par l'un de ses partisans, Bernard London. Convaincu qu'il fallait stimuler la consommation des ménages pour sortir l'Amérique de la grande dépression, ce courtier immobilier préconisait tout simplement de limiter la durée de vie des produits manufacturés. Moins solides, ceux-ci n'en seraient que plus rapidement remplacés... Ainsi posée, l'équation avait tout pour emporter l'adhésion des fabricants, ce qu'elle ne manqua pas de faire. Dès le milieu du XXe siècle, les ingénieurs ­furent donc sommés de veiller à la désuétude future de leurs prototypes !

L'avocate américaine Elizabeth Pritzker a défendu des milliers de plaignants dans leur procès collectif contre Apple ; ils dénonçaient notamment la difficulté rencontrée lorsqu'ils devaient faire réparer leurs iPod. Interrogée par Cosima Dannoritzer, la juriste raconte avoir « demandé à Apple [...] des documents techniques sur la durée de la batterie de l'appareil [...]. Nous avons découvert que le type de batterie au lithium contenu dans l'iPod était conçu pour avoir une durée de vie limitée », estimée à dix-huit mois. Seulement voilà : l'entreprise n'a pas prévu de remplacer les batteries. Elles sont usagées ? C'est le baladeur entier qu'il faut changer !

Les exemples de ce type sont légion. Dans l'enquête TV, hi-fi, électroménager... le grand bluff, diffusée en février 2010 par ­Envoyé spécial, Linda Bendali dévoilait l'envers des services après-vente, expliquant notamment comment de nombreux appareils, pourtant éligibles à la réparation, étaient déclarés hors d'usage. « Si les fabricants se refusent à admettre l'obsolescence programmée, les ingénieurs la confirment sans peine : ça fait partie du cahier des charges ! », commente-t-elle aujourd'hui. « L'obligation d'afficher la durée de vie des produits électroménagers avait d'ailleurs été envisagée en France, en 2005, lorsque Nelly Olin était ministre de l'Ecologie et du Développement durable. » Le projet n'est jamais sorti des cartons...

Mais le coût et le désagrément subis par le consommateur ne sont pas les seuls effets néfastes de la désuétude planifiée. Car de décharges à ciel ouvert en sites d'enfouissement, la planète déborde des déchets issus des équipements électriques et électroniques, que nous achetons toujours plus nombreux et jetons de plus en plus vite.

Le documentaire est visible en intégralité pendant quelques jours sur Dailymotion, ou ici sur Arte+7.

Emilie Gavoille

Télérama n° 3187

(1) Lire L'Obsolescence programmée, symbole de la société de gaspillage. Le cas des produits électriques et électroniques, étude coréalisée par Les Amis de la Terre et le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid). www.amisdelaterre.org

A voir aussi, sur les déchets et la surconsommation, Capital Terre, mercredi à 20h45 sur M6.

Prêt à jeter - Mar 20.40 - Arte

7 réactions

Le 15 février 2011 à 11h00 - Mis à jour le 17 février 2011 à 10h40

VOS AVIS (7 commentaires)

Green IT - le 17/02/2011 à 20h10

Dans le reportage d'Arte, on parle d'obsolescence programmée du matériel informatique. Je vous encourage à lire ces deux articles :
http://www.greenit.fr/article/bonnes-pratiques/de-l-obsol...
http://www.greenit.fr/article/logiciels/logiciel-la-cle-d...
Et pour vos cartouches d'encre :
http://www.greenit.fr/article/materiel/ne-jetez-plus-vos-...

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Dilebor - le 16/02/2011 à 12h10

Un ingénieur dans le milieu automobile m'avait raconté cela il y a bien plus de 20 ans : "on conçoit des pièces qui doivent user celles qui les entourent !"...
2 internautes sur 2 ont trouvé cet avis intéressant.

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acanthe06 - le 16/02/2011 à 12h05

Le docu était intéressant , bien qu'il ne nous ait rien appris que nous ne sachions déjà (ayant un certain âge ,je savais que naguère les appareils duraient plus longtemps et que les gens n'éprouvaient pas le besoin ridicule de changer sans cesse de tout , même si c'est en bon état!)
Si ,j'ai appris quelque chose:l'accord passé dès les années 20 par les fabricants d'ampoules! Depuis toujours, le commerce consiste à manipuler les clients pour les pousser à acheter. Sauf que depuis le 20ème siècle, c'est à grande échelle et toute l'économie est fondée sur l'emballement du système production-achats-déchets...
Par contre, l'explication de l'obsolescence des imprimantes n'était pas claire du tout, deux explications successives et différentes en ayant été données.  Manque de rigueur?
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Nicole Garreau - le 15/02/2011 à 17h42

J’ai quarante-cinq ans et j’ai pour l’instant réussi à survivre à Guy Lux, au disco, à la drogue et à plein d’autres désillusions. Pas sûre que les jeunes d’aujourd’hui fassent aussi bien, effectivement.
(Faites pas attention, c’est juste pour faire mon intéressante ; sinon oui, je ne suis même pas surprise des roublardises de l’économie de marché. Certes, on nous prend pour ce que nous sommes, mais le serions-nous devenus si l’on ne nous avait pas pris pour ?)
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Tony Truant - le 15/02/2011 à 16h58

À cette obsolescence technique programmée il faut ajouter l'obsolescence psychologique.
De quoi s'agit-il ?
Du conditionnement des CONSommateurs à qui l'on fait croire qu'il doivent absolument, même si l'actuel remplit parfaitement son office, remplacer leur baladeur, téléphone, robot de cuisine, gadget quelconque par le tout dernier modèle de chez machin-truc.
Idem pour les CONSommateurs qui changent de voiture quand le cendrier est plein, en poussant la caricature à l'extrême.
Mon premier téléphone portable date de 2000, remplacé suite à un accident fatal en 2006.
Combien de CONSommateurs en changent chaque année en s'imaginant faire une bonne affaire puisque les opérateurs leur "offrent" l'appareil pour 1 euro ou à peine plus (pratique interdite en Belgique, les belges sont moins cons que les français).
Quelle est la durée de vie d'un réfrigérateur actuel ? Le mien a 34 ans et fonctionne toujours aussi bien.
Les publicistes stipendiés par les fabricants de tout et n'importe quoi exploitent sans vergogne les règles de la psychologie pour manipuler les CONSommateurs en leur disant à quel point ils seront ridicules, ringards, stupides de ne pas avoir le top du top, le truc le plus récent, plus récent, au moins, que celui de leur voisin.
Après tout ils ont bien réussi à faire que des CONSommateurs achètent et portent des vêtements qui arborent le nom de la marque, pub gratuite pour cette marque qui les prend pour ce qu'ils sont : des CONS.
Pauvre humanité !
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sophie-emma - le 15/02/2011 à 12h16

merci, ça a l'air très intéressant
juste pour dire néanmoins qu'Apple n'est peut-être pas le pire dans le marché informatique, j'ai gardé 9 ans un ordi de 2001, et je fais fonctionner un e-mac d'occasion de 2003 encore aujourd"hui.
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LNcinema - le 15/02/2011 à 12h08

Merci à Arte de passer ce type de documentaire, c'est quand mm autre chose qu'Envoyé spéciale...
C'est une honte ce qui se passe dans les bureaux d'études à l'heure actuelle. l'exemple des produite d'Apple est assez frappant... Batterie abimée ? On change tout ! Tout y passe désormais : voitures, électro ménager, produits électroniques... Je vous le dis, gardez vos anciens produits le plus longtemps possibles !
J'en profite pour conseiller un documentaire très intéressant au sujet du traitement des déchets et de la secondes vie de nos produits. Ca s'appelle Waste Land, un film qui suit la dernière œuvre en date de l'artiste brésilien Vik Muniz. Nommé aux Oscars (ce qui fait plaisir), le film s'avère très intéressant sur le regard que peuvent porter les personnes chargées du traitement des déchets sur notre société de l'hyper consommation. La bande annonce française est dispo sur le web : http://www.touscoprod.com/pages/projet/fiche.php?s_id=5193

 

Actualités  >  Médias

01NET Prêt à jeter, la mort programmée des objets à voir sur Arte

La chaîne franco-allemande diffuse ce soir, 15 février, un documentaire sur l'obsolescence programmée des marchandises, et notamment des produits high-tech.

http://www.01net.com/editorial/528361/pret-a-jeter-la-mor...

Guillaume Deleurence - le 15/02/11 à 12h33

9 réactions

La mort programmée des objets commercialisés, high-tech ou non. C'est le thème du documentaire Prêt à jeter (The Light Bulb Conspiracy, ou « La Conspiration de l'ampoule »), de Cosima Dannoritzer, que la chaîne franco-allemande Arte diffuse ce 15 février à 20 h 40.

Durant 75 minutes, ce film inédit – qui sera suivi d'un débat à 21 h 55 – s'attache à démontrer que l'obsolescence des produits est parfois planifiée au moment même de leur conception, afin de forcer les consommateurs à les remplacer plutôt qu'à les réparer. Le concept n'est pas neuf ; il est même « vieux comme l'industrie mais toujours vivace », ainsi que le présente Arte. Dès le milieu des années 1920, les industriels réunis à Genève s'entendaient sur le fait que la longévité des ampoules ne devait pas excéder 1 000 heures (d'où le titre original du documentaire).

 L'ampoule de Livermore, centenaire et toujours vaillante...

Le film passe en revue plusieurs cas, comme ceux des bas Nylon, des iPod (1) ou encore de certaines imprimantes, et collecte des témoignages et des archives aux quatre coins de la planète. Notamment à Accra, capitale du Ghana, où se multiplient les décharges de matériel électronique... En 2008, Greenpeace avait souligné dans un rapport les dangers auxquels étaient exposés les enfants travaillant au désossage de ces produits (voir la vidéo ci-dessous).

Le film de Cosima Dannoritzer évoque au passage la célèbre ampoule de Livermore, centenaire, qui éclaire encore et toujours la caserne des pompiers de cette petite ville américaine. La vaillante antiquité (la plus vieille ampoule du monde qui fonctionne toujours, selon la ville) peut être admirée en vidéo sur un site spécial. Une nouvelle webcam a dû être installée, la précédente ayant rendu l'âme. La Livermore Centennial Bulb, pionnière du développement durable…

Prêt à jeter, de Cosima Dannoritzer, ce soir (15 février) à 20 h 40 sur Arte. Rediffusion le 18 février à 10 h 30 et le 25 février à 3 h 25.

A lire aussi : l'article de Télérama sur le documentaire et « L'Obsolescence programmée, symbole de la société de gaspillage : le cas des produits électriques et électroniques », étude coréalisée par Les Amis de la Terre et le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid).

(1) Article modifié à 16h45 : les batteries non remplaçables des iPod concernent toutes les générations de baladeurs, et non la première.

La vidéo de Greenpeace sur les déchets électroniques au Ghana :

Les amis de la Terre : L’obsolescence programmée remet en cause les politiques de prévention des déchets

Nos campagnes > Modes de production et de consommation durables > Sociétés soutenables

http://www.amisdelaterre.org/Nouveau-rapport-L-obsolescen...

14 septembre 2010, par Coordination ATF

Alors que la prévention des déchets sera au cœur des Assises nationales des déchets les 16 et 17 septembre 2010 (1), Les Amis de la Terre France et le Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets) publient aujourd’hui le rapport « L’obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage. Le cas des produits électriques et électroniques » (2). Ce rapport montre que les stratégies mises en place pour réduire la durée de vie des produits augmentent considérablement le volume des déchets, mais aussi qu’elles contribuent à l’épuisement des ressources naturelles.

Dans cette étude, rédigée dans le cadre de leurs campagnes respectives « Prévention des déchets » et « Produits pour la vie », les associations souhaitent alerter sur les impacts environnementaux et sociaux négatifs d’une société de consommation fondée sur le renouvellement toujours plus rapide des produits. A l’aide de recherches bibliographiques et d’interviews d’universitaires et de journalistes, le rapport dresse ainsi un tableau des « coulisses » de nos sociétés de surconsommation : épuisement imminent des ressources naturelles, production massive de déchets et gaspillage de la matière contenue dans les biens abandonnés en fin de vie.

Comme le souligne Sylvain Angerand, chargé de campagne ressources naturelles aux Amis de la Terre, « le renouvellement incessant des appareils, notamment de haute technologie, contribue à l’explosion de la consommation des ressources naturelles minières et énergétiques. Cette surexploitation détruit des écosystèmes, déplace des populations, provoque des pollutions chimiques et engendre des conflits, notamment dans les pays du Sud. ».

L’étude s’intéresse également à l’évolution du marché des équipements ménagers : en 2007, la quasi-totalité des ménages français disposait d’un réfrigérateur, d’un téléviseur et d’un lave-linge. Elle explique aussi les différentes astuces en place aujourd’hui pour rendre un appareil obsolète afin qu’il soit rapidement remplacé par un nouveau produit : des produits indémontables, la sophistication croissante des appareils, l’effet de mode, etc. La durée de vie moyenne des appareils électroménagers courants serait aujourd’hui en moyenne de 6 à 8/9 ans alors qu’auparavant elle était de 10 à 12 ans.

Pour mieux comprendre les raisons qui poussent les consommateurs à remplacer les produits tombés en panne au lieu de les réparer, l’étude intègre également les réponses de distributeurs français à un questionnaire des Amis de la Terre et du Cniid visant à mesurer les efforts de ces professionnels pour allonger la durée de vie des produits notamment grâce à l’entretien et la réparation (3). Les Amis de la Terre et le Cniid regrettent que le bénéfice environnemental et social de l’allongement de la durée de vie ne soit pas encore un enjeu prioritaire mis en valeur par les services après-vente auprès des consommateurs.

« Aujourd’hui, l’urgence n’est plus de devenir un des leaders européens dans la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques, mais de les éviter. La France doit évoluer au plus vite vers une référence en matière de production et de consommation plus soutenables qui passe par des biens de grande qualité et chaque acteur de la société doit y contribuer à son niveau » explique Sébastien Lapeyre, directeur du Cniid.

Le dernier chapitre de l’étude formule ainsi des recommandations à destination des consommateurs et des demandes destinées aux entreprises et pouvoirs publics.

Les Amis de la Terre organisent une journée d’actions nationale le 25 septembre avec des mobilisations dans plus de 20 villes en France autour de la problématique de la surconsommation des ressources naturelles et des alternatives pour des sociétés soutenables.

Notes :

(1) A l’occasion des 11èmes Assises nationales de la Prévention et Gestion Territoriale des déchets, le rapport sera présenté par Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre France, dans le cadre de l’atelier 13 « Réemploi et TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) » le 17 septembre à 11h

(2) Le rapport est téléchargeable ci-dessous et ici : http://www.cniid.org/espace_telechargement/actualite/2010...

(3) Le questionnaire adressé aux distributeurs ainsi que les réponses intégrales de ces derniers sont disponibles ci-dessous.

Rapport obsolescence programmée
Questionnaire aux distributeurs
Les réponses de BUT
Les réponses de Carrefour
Les réponses de Casino
Les réponses de Conforama
Les réponses de Darty

13:33 Publié dans Modernité, Télérama | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |