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22/10/2012

Le Monde - CHAT Serge Haroche : "Il y a une contradiction entre le temps des politiques et le temps de la recherche"

Le Monde.fr | 11.10.2012 à 17h11 • Mis à jour le 14.10.2012 à 13h52

Par Audrey Garric et Pierre Le Hir (Chat modéré par )

Wikio Mots clés :

http://www.college-de-france.fr/site/serge-haroche/#|m=co...
Serge Haroche, le 9 octobre 2012, après s'être vu remettre le prix Nobel de physique.

Dans un chat au Monde.fr, le Français Serge Haroche, nouveau Prix Nobel de physique, professeur au Collège de France et chercheur à l'Ecole normale supérieure, insiste sur l'importance de développer la recherche, tant sur le plan financier que sur le plan de la réforme des structures et l'amélioration des conditions faites aux jeunes chercheurs. Il appelle par ailleurs à maintenir, aux côtés de la recherche appliquée, le champ de la recherche fondamentale, "qui constitue le socle sur lequel tout le reste est possible" et "doit être motivée par la curiosité intellectuelle pure".

Isabelle : Pouvez-vous nous expliquer quel est l'objet de vos recherches ?

Serge Haroche : Ce que je fais, c'est essayer de manipuler et d'étudier le comportement d'atomes isolés ou de grains de lumière isolés, les photons. On prend la matière et la lumière au niveau le plus microscopique possible, et on les met ensemble pour voir comment ils se comportent. On étudie ainsi l'interaction entre la matière et la lumière.

A ce niveau microscopique, ces systèmes obéissent aux lois de la physique quantique. Ce sont des lois contre-intuitives qu'il est difficile de visionner avec notre approche macroscopique du monde. En faisant ces expériences, on révèle les lois de la nature à l'échelle microscopique.

Photon : Souvent, les journalistes ou le public demandent aux chercheurs : à quoi servent vos recherches ? Que leur répondez-vous ?

Ce que je fais, c'est de la recherche fondamentale, donc a priori, elle ne sert à rien d'immédiat. Elle est fondée sur de la curiosité pure, il s'agit de comprendre le monde qui nous entoure, et par là-même, on acquiert les moyens de diagnostic, de mesure et d'action de plus en plus précises. Les applications viennent ensuite. Très souvent, lorsqu'une recherche fondamentale est menée, on ne sait pas quelles sont les applications qui vont en résulter. Mais ce qui est sûr, c'est que si la recherche fondamentale n'a pas été faite en amont, le terreau nécessaire aux applications ne sera pas là.

Rousseau : Quelles ont été les applications pratiques de vos travaux ?

Pour l'instant, il n'y a eu aucune application pratique. Mais on peut entrevoir le développement d'appareils plus précis, plus sensibles pour mesurer de petits effets physiques. Un exemple, issu des travaux de David Wineland [co-lauréat du prix Nobel de physique 2012] : la mise au point d'horloges atomiques qui sont déjà 100 fois plus précises que les horloges atomiques actuelles. Ces horloges seront des détecteurs de petites variations du champ de gravitation, avec des applications à la sismologie et à la géophysique en général.

Boson : Au cours de votre carrière avez-vous ressenti une évolution de la posture des pouvoirs publics vis-à-vis de la science fondamentale versus la science appliquée ?

Il y a effectivement une tendance qui s'est développée à essayer de pousser le curseur plus vers les applications que dans la recherche fondamentale. On a demandé à une certaine période de plus en plus aux chercheurs de motiverleurs recherches par des applications potentielles.

Il ne faut pas pousser cette dérive trop loin, car cela se fait au détriment de l'esprit de la recherche fondamentale, qui doit être motivée par la curiosité intellectuelle pure. Il faut donc trouver un équilibre entre le support que l'on donne à la recherche fondamentale désintéressée et les crédits donnés à la recherche appliquée.

Positionner le curseur entre ces deux aspects de la recherche est essentiel. Il faut toujours garder à l'esprit l'importance de la recherche fondamentale, qui constitue le socle sur lequel tout le reste est possible.

Photon : Avez-vous dû souvent justifier l'intérêt de vos recherches auprès des décideurs, pour obtenir des budgets ?

En ce qui me concerne, j'ai eu la chance de travailler dans un milieu relativement protégé de cela à l'Ecole normale supérieure, où l'intérêt de la recherche fondamentale a toujours été bien compris.

Néanmoins, on sent, lorsqu'on demande des crédits, en particulier aux agences européennes qui financent la recherche, la tentation qu'elles ont d'exiger, de façon que je trouve trop contraignante, ce qu'on appelle des projets définissant des étapes pour la recherche. La recherche conduit par définition à des découvertes imprévues, et demander aux chercheurs de trop la planifier est à mon avis un contresens.

Boson : Si vous aviez fait vos recherches à l'étranger, les choses auraient-elles été plus simples pour vous ?

Pour moi, je ne pense pas, car j'ai travaillé dans un laboratoire qui a toujours été bien traité par le CNRS et dans lequel la recherche fondamentale a été bien comprise. Ce qui est peut-être plus difficile pour des chercheurs en France, c'est la complexité des structures, le fait que les différentes agences qui financent la recherche sont imbriquées les unes dans les autres, l'existence côte à côte de structures parallèles qui viennent compliquer les démarches lorsqu'il s'agit de demander les crédits, qui rendent la bureaucratie un peu trop envahissante.

Je pense que l'heure est actuellement à la simplification de ces structures, qui est l'un des objets des Assises pour la recherche qui se déroulent actuellement.

Boson2 : Que ferez-vous de la somme [930 000 euros] qui vous a été alouée avec le prix Nobel ? La reverserez-vous à votre laboratoire ?

La question est prématurée, mais elle m'a déjà été posée par mon banquier... Je n'y ai pas encore réfléchi. Mais en général, cette somme n'est pas réinvestie. A l'échelle des laboratoires, c'est une somme modeste.

Dominique Dehareng : Je suis chercheuse scientifique à l'université de Liège. Depuis déjà plusieurs années, il y a un malaise lié à l'évolution de plus en plus productiviste et mercantile que les universités doiventprendre pour se conformer aux attentes socio-politico-économiques. Les chercheurs sont notamment de plus en plus sous le joug de l'obligation de résultats utilisables à court ou moyens termes. En réaction, on voit se former des mouvements tels que Slow Science, lemouvement des désexcellents ou Univendebat. Partagez-vous la position de réaction de ces mouvements ?

Je suis d'accord avec vous pour dire que la recherche scientifique est une démarche sur le long terme. Un groupe de recherche sur une thématique donnée ne devient productif et n'obtient des résultats intéressants qu'après un long développement. Il faut lui laisser, à partir du moment où on a reconnu la qualité des personnes, le temps de faire mûrir son projet. Cela est en contradiction avec les structures politiques de la société, qui demandent des résultats au court terme.

Il y a une contradiction entre le temps des politiques, et le temps de la recherche. Ce problème se pose aussi pour les grands problèmes de la société. Il faut essayer de faire comprendre aux politiques la nécessité des constantes de temps longues pour la recherche.

Krypton : La place de la France dans les pays leaders en recherche fondamentale est-elle menacée ?

La place de la France est relativement bonne au niveau européen et mondial. Elle est soumise à une concurrence importante, en particulier des pays émergents - l'Asie du Sud-Est, la Corée, la Chine... qui développent des efforts très importants. Ils le font dans un cadre administratif souple et simple, surtout à Singapour. Il va donc falloir bien garder sa place dans ce contexte très compétitif.

Mais la France a des atouts, en particulier celui de la tradition scientifique profondément ancrée, et l'humanisme qui fait qu'en France on s'intéresse non seulement aux sciences exactes, mais aussi aux sciences humaines, et que le progrès de la connaissance est un tout. Il faut un équilibre entre ces deux sciences, équilibre qui a été traditionnellement recherché en France dans les milieux universitaires. Il faut maintenir cette tradition et en même temps lui donner les moyens de se développer en développant des structures simplifiées et bien sûr en y accordant les crédits nécessaires.

Rémi : La recherche est-elle encore un domaine attractif pour les étudiants ?

Younes : Quand on voit que de brillants étudiants en grandes écoles d'ingénieurs se tournent souvent vers des carrières plus lucratives comme la finance ou le conseil, on se demande si l'Etat ne devrait pasfaire un effort pour les inciter à se tourner vers la recherche. Qu'en pensez-vous ?

Sur le plan intellectuel, je suis sûr que la recherche intéresse les esprits des jeunes, car ils sont naturellement curieux. Le problème est d'arriver à canalisercette curiosité naturelle vers des études et des carrières scientifiques. Des efforts ont été accomplis en ce sens, je pense en particulier à l'opération "La main à la pâte" qui a été initiée par Georges Charpak, Prix Nobel de physique il y a une vingtaine d'années, qui a canalisé la notoriété que lui avait apportée le prix pour lancer et développer cette opération, qui consistait à initier des enfants de classe primaire à la science de façon concrète, en leur faisant mettre littéralement la main à la pâte. Je pense que cet effort devrait être amplifié et développé au niveau des études secondaires également.

La recherche en sciences demande une formation approfondie, l'acquisition de connaissances très poussées. Cela demande beaucoup de temps, ce qui est contradictoire avec les possibilités offertes par l'immédiateté des moyens de communication actuels. Google et l'Internet sont très utiles pour trier des connaissances une fois qu'on les a acquises, ils ne peuvent pas à eux seuls constituer un moyen d'acquisition des connaissances. La formation doit donc trouver un équilibre entre ce qui nécessite le long terme et l'effort individuel et ce qui peut être accessible immédiatement par les moyens rapides de communication.

On est à une période de transition où il faut trouver de nouvelles manières de former les jeunes, mais je suis sûr qu'on peut y arriver, car la recherche, le besoin de connaissance sont des choses passionnantes.

Neutrino : Peut-on devenir physicien à tout âge ?

On peut s'intéresser à la physique à tout âge, mais la recherche est un métier, et ce métier ne peut être acquis que sur la base de connaissances accumulées. La meilleure période pour acquérir ces connaissances, c'est la jeunesse et la période des études. Il me semble donc difficile de devenir un physicien si on n'a pas au départ la formation nécessaire.

MMG : Quels sont les principaux traits de caractère et qualités que vous jugez importants en tant que chercheur ?

La première qualité, c'est la curiosité. Il faut avoir, chevillés à l'âme, la curiosité, le besoin de comprendre et de savoir. La deuxième, c'est l'imagination, être capable à partir de situations connues d'en imaginer de nouvelles qui peuvent être sources de résultats inattendus. Ensuite l'intuition : savoir associer des idées apparemment différentes, voir leurs points communs et voir à quoi cela peut conduire. Et il faut aussi avoir de la chance, même si celle-ci n'est pas suffisante.

Pour conclure, je dirai que certaines de ces qualités sont les mêmes qui sont nécessaires à un bon artiste.

MMG : Quels conseils donnez-vous aux jeunes chercheurs qui travaillent avec vous ? Ou qui rêvent de le faire ?

C'est une question essentielle : il ne suffit pas d'avoir les qualités intellectuelles, il faut avoir la possibilité de travailler dans des conditions matérielles décentes, pouvoir consacrer son esprit aux choses qui vous passionnent sans avoir à lutter pour avoir des moyens. Il faut des salaires décents au départ, et des perspectives de carrière et de promotion décentes.

Un grand nombre d'étudiants brillants vont vers la finance ou l'économie, c'est humain, car ces carrières sont plus lucratives. Il faut rendre les carrières scientifiques plus compétitives par rapport à ces carrières.

Olivier ertzscheid : Beaucoup de vos travaux sont disponibles en "open access". C'est important pour vous ?

Bien sûr. Il est important que la communication des résultats de la science soit accessible de la façon la plus vaste, simple et économique possible.

Pierre : Il y a beaucoup de domaines dans lesquels faire de la recherche. Pour vous, faire de la recherche fondamentale était-il une évidence dès le début ?

Dès les études en secondaire, j'ai été passionné par les mathématiques et par le lien entre maths et physiques. Donc j'ai tout de suite pensé que c'est ce que je voulais faire. J'ai eu une vocation pour ça, effectivement.

Devaux : Quels sont les goûts littéraires d'un scientifique accompli comme vous ? Trouvez-vous dans vos passions culturelles certaines sources d'inspiration à vos recherches ?

J'aime beaucoup la peinture, l'art en général, et je suis un fan des musées. Je suis amené à voyager beaucoup dans le monde pour des raisons professionnelles, et lorsque je fais ces voyages, j'en profite pour visiter les musées. Je suis très sensible aux parallèles qui existent entre la science et l'art : une belle expérience scientifique a une qualité comparable à celle qu'on peuttrouver à une œuvre d'art.

Très souvent, un projet artistique est un projet sur le long terme, et il y a là aussi un parallèle avec les projets scientifiques. Je pense en particulier à l'exposition sur le tableau de Vinci, représentant Sainte-Anne et le Christ, qui montre que pendant 25 ans Vinci avait été obsédé par ce tableau.

MMG : Quels sont les scientifiques qui sont vos héros ?

Bien sûr, des gens comme Newton et Galilée. Au XXe siècle : Einstein, Bohr, Schrödinger. Ce sont eux qui ont révolutionné notre compréhension du monde il y a moins de cent ans.

Bob : Quel avenir voyez-vous aux grandes machines (LHC, ISS, Genopole, ITER) ? On a pu voir récemment Georges Charpak critiquer le projet ITER...

Je pense qu'une grande machine comme le LHC [Grand collisionneur de hadrons1 en français, un accélérateur de particules] est un projet ambitieux, remarquable. Ce projet est basé sur une recherche qui répond à des questions liées à la simple curiosité : comment fonctionne la nature, quelles sont les blocs fondamentaux qui permettent de comprendre la nature ?

La découverte du boson de Higgs au CERN, en particulier, est un résultat fondamental dont on ne voit pas d'application pratique. Cette recherche a coûté beaucoup d'argent, mais cela est parfaitement justifié dans la mesure où la société et la civilisation doivent avoir comme un de leurs buts essentiels la satisfaction de la curiosité fondamentale : qui sommes-nous ? où allons-nous ?

Hamza : Pensez-vous qu'on aura un jour des ordinateurs "quantiques" ? Si oui, serait-ce un bond géant ou juste une petite évolution ?

Les expériences que nous faisons, ainsi que d'autres chercheurs, nous montrent qu'il est possible de maîtriser la logique quantique, et sans doute de l'utiliser pour fabriquer des machines ayant des capacités plus puissantes que les machines existant actuellement. C'est ce qu'on appelle l'ordinateur quantique. Il reste cependant des obstacles technologiques très importants avant de réaliser un dispositif pratique. Il n'est pas sûr que ces obstacles pourront être surmontés, et on ne sait pas encore quelle sera la forme que prendra un éventuel ordinateur quantique.

Donc je ne peux pas répondre avec certitude à cette question. Ce que je peuxdire, c'est qu'en développant des efforts dans cette direction, on aura des surprises et on réalisera des dispositifs qui serviront à quelque chose, même si on ne sait pas encore exactement à quoi.

Leo scagliarini : Pensez vous que l'on peut attendre encore de la physique de révolutions comme celles de Newton et Einstein ?

Je pense qu'il y a des choses qu'on ne comprend pas encore et qui peuvent conduire à des révolutions, en particulier la théorie de la relativité générale d'Einstein n'est toujours pas comprise dans le cadre de la physique quantique. Mais comme toujours, le futur est difficile à prédire.

Aosia : Votre compréhension du monde du très petit vous fait-elle comprendre celui du très grand, notamment pour l'origine de notre univers ? Qu'en avez-vous retiré comme conviction ou voie possible ?

C'est une bonne question dans la mesure où il y a effectivement un lien étroit entre la compréhension du monde microscopique et celle de l'univers dans son ensemble. La cosmologie nous apprend qu'à l'origine de l'univers, au moment du big-bang, les lois quantiques jouaient un rôle essentiel.

Donc comprendre l'infiniment petit, ce qui se fait au CERN par exemple, etcomprendre l'infiniment grand, ce qui se fait dans les observatoires, c'est finalement faire la même physique à des échelles très différentes.

MMG : Vos travaux en physique seraient-ils transposables dans le domaine de la biologie ? En d'autre termes, la cellule ou certains de ses constituants (ADN, organelles) pourraient-ils servir de champs d'expérimentation en utilisant certains de vos outils expérimentaux ?

En ce qui concerne mes recherches personnelles, je ne crois pas, car nous travaillons avec des systèmes très froids et protégés de leur environnement, alors que la vie se développe dans un milieu tiède, dans lequel le couplage à l'environnement joue un rôle essentiel. Donc les conditions de notre physique sont très différentes des conditions de la vie.

Néanmoins, certains de mes collègues ont développé, grâce à la physique, des outils qui permettent d'étudier la cellule et le vivant. Je pense en particulier à Steve Chu, qui a partagé le prix Nobel avec mon collègue Claude Cohen-Tannoudji. Il a montré que des lasers pouvaient servir à piéger et à manipulerles atomes, et il a ensuite étendu ses expériences à la manipulation de cellules et de brins d'ADN, montrant ainsi que des outils issus de la physique pouvaient servir à la biologie.

Bruno Gayral : Souhaitez-vous profiter de votre prix Nobel pourintervenir davantage dans le débat public et politique sur des questions précises, notamment la place de la recherche fondamentale en France, et l'articulation entre la formation par la recherche et l'innovation industrielle ?

Casimir : Utiliserez-vous l'influence que vous confère le prix Nobel pour que l'Etat investisse davantage dans la recherche, car nous sommes loin des 3 % du budget promis il y a des années ?

Oui, je vais essayer d'utiliser cette notoriété pour insister sur l'importance de la recherche et la nécessité de la développer davantage, tant sur le plan financier que sur le plan de la réforme des structures et l'amélioration des conditions faites aux jeunes chercheurs.

Etienne : Imaginez-vous consacrer une grosse part des années à venirà une action vers le grand public ?

Je voudrais conserver une liberté personnelle pour continuer à faire de la recherche et à m'occuper du Collège de France, dont je viens d'être nommé administrateur. Cela va limiter évidemment mes interventions devant le grand public. Je ne voudrais pas devenir un homme public, ça ne m'intéresse pas.

Audrey Garric et Pierre Le Hir (Chat modéré par )

Vos réactions (24) Réagir

fadieze il y a 3 jours

tout les chercheurs trouvent et publient leurs résultats... où est le problème à satiété ? si vous voulez juger sur pièces, lisez donc leur travaux, pas mal sont en accès libres ici : http://scholar.google.fr/ ...et un "demi" prix Nobel comme vous dites plus bas c'est déjà énorme ! hé oui la recherche c'est aussi le partage et le travail d'équipe, loin de la compétition pour être le "meilleur devant les autres"...là vous en avez deux et c'est tant mieux !

perplexe il y a 4 jours

Ceux qui se moquent des chasseurs de photons se seraient sans doute moqué il y a plus d'un siècle des travaux de Pasteur sur ces petits corpuscules ridicules... les microbes et sur la question qui l'occupait de savoir s'ils se créaient spontanément (la 'création spontanée' que Pasteur a déconsidéré définitivement) ou pas... Toute l'hygiène moderne en découle, pourtant...

Willim 2 il y a 4 jours

C'est du moins l'opinion du comité Nobel. Pour autant, vous avez raison, personne ne peut vous garantir que ça aura un jour des applications concrètes pour le commun des mortels. Ca s'appelle la recherche fondamentale. Vous sous-entendez qu'on ne devrait pas la financer. Dans ce cas, vous rendez impossible toute innovation de rupture, au profit d'innovations incrémentielles (optimisation de la bougie contre ampoule à incandescence, d'autres ex. ont été données plus bas). L'histoire le montre...

Willim 1 il y a 4 jours

à satiété, on ne parle pas des "inventions" de Pasteur, mais de ce qu'il a compris sur le fonctionnement des infections. De même, l'équipe d'Haroche a fait progresser les connaissances et les techniques en physique quantique. Effectivement, tous les chercheurs qu'on finance trouvent des trucs. Mais tous n'ont pas le Nobel, vous l'aurez remarqué. C'est donc que les travaux de l'équipe d'Haroche sont très, très au-dessus de la moyenne, c'est-à-dire qu'elle ont BEAUCOUP fait progresser le domaine.

à satiété il y a 4 jours

Le fait que les inventions de Pasteur aient eu des répercussions beaucoup plus tard ne prouve pas que les trouvailles de M. Haroche en auront aussi. Je voudrais simplement qu'on me parle d'un petit truc qu'il aurait trouvé. Le site de son équipe est bien rasoir et je suis sûr qui si on finance n'importe quelle équipe de chercheurs on finira bien par trouver des résultats. Ce que signale ce Nobel c'est tous ces chercheurs qui cherchent et trouvent peu, un embouteillage de la recherche.

Françoise ARNDT il y a 5 jours

2) cela dans ce monde qui vise toujours à la quantification, la matérialisation des procédures, des résultats...et exige"des projets définissant des étapes pour la recherche". Serge Haroche dit" La recherche conduit par définition à des découvertes imprévues" et "la planifier est un contresens"..je dirais même "une impossibilité". En effet, le vrai chercheur peut dire "sur quel OBJET" il travaille..mais pas sur la FINALITÉ."Que cherchez-vous? -Je ne sais pas!" Expliquez ça aux politiques etc.!

Françoise ARNDT il y a 5 jours

1)En lisant certains commentaires, je réalise la difficulté, voire l'impossibilité de faire comprendre ce qu'est "la recherche pure", la fondamentale!..Cette curiosité si nécessaire "pourquoi, où, comment.?".Ces chercheurs ne savent pas ce qu'ils cherchent! Ils triturent et analysent leur "objet", le composent, décomposent et recomposent, interrogeant tout et n'importe quel élément leur passant entre les doigts, ou les neurones..Recherche sans objet qui soudain aboutit .Comment faire comprendre

perplexe il y a 4 jours

2) Tout cela c'est la science qui nous l'a apporté. Son intérêt est-il seulement matériel, financier, à évaluer en termes de bien-être ? Non, elle nous aide et nous a aidé a mieux comprendre ce que nous sommes - et ce que nous ne sommes pas - en tant qu'êtres humains. Continuons à promouvoir cette connaissance pure de nous, de l'Univers, qui nous aide à ne pas tomber entre les mains de gourous, d'Eglises, de pseudo-philosopes.

perplexe il y a 4 jours

1)Est-ce sans importance de savoir que la Terre n'est pas le centre d'un univers créé par Dieu pour l'Homme, mais un point perdu dans l'immensité sans centralité aucune ? de savoir que nous n'avons pas été créés ex nihilo il y a quelques milliers d'années mais que nous sommes le fruit d'une très longue évolution ? de savoir que la vie n'est pas conduite par une sorte d'âme, d'élan vital, répandue dans nos corps, mais découle de réactions physico-chimiques complexes de mieux en mieux comprises ?

perplexe il y a 4 jours

Si l'on avait demandé à Descartes quels étaient les 'résultats' de ses recherches en mathématiques, il aurait sûrement été bien ennuyé... Pourtant tous les jours on construits des ponts, des voies ferrées, on lance des satellites météo autour de la terre, en utilisant les mathématiques qu'il a créées.

Willim il y a 5 jours

@ a satiété et autres commentateurs dubitatifs: vous semblez suggérer qu'il empile les médailles (c'est vrai) et pas les résultats, et qu'on le récompense juste d'avoir bien cherché. Mais c'est que vous n'avez pas compris ce qu'était un "résultat" en recherche fondamentale. Des résultats il y en a plein, voyez le site web de son équipe ou le dossier de presse du comité Nobel. Des résultats qui font progresser les connaissances de l'humanité. Pas des inventions vendables...

à satiété il y a 5 jours

Les commentaires dubitatifs soulignent simplement le fait que "la recherche" s'engonce dans des pratiques et des révérences qui suffisent à la justifier. Moi, le fait qu'un gars ait cherché longtemps et obtenu beaucoup de médailles ne suffit pas à me combler. Là, on n 'empile pas les résultats, on empile les médailles. Et la distinction scientifique la plus prestigieuse est là partagée entre 2 lauréats, M. Haroche n'a eu qu'un demi Nobel ...

Richard NOWAK il y a 1 semaines

Ce pape d'un autre monde, montre les limites de la réflexion. Ce n'est pas parce que vous avez été champion de judo que vous serez un bon ministre des français à l'étranger. Usant d'un langage stéréotypé, il nous fait de la pub pour son business : Le CNRS. Parlons-en de ces sommes d'argent données à des fonctionnaires, bien peinards. L'argent de ce Nobel devrait aller au ministère des finances. Qui a nourrit cette personne jusqu'à aujourd'hui, pour ce demi résultat? Et tous les autres pour rien.

fadieze il y a 3 jours

tout les chercheurs trouvent et publient leurs résultats... où est le problème à satiété ? si vous voulez juger sur pièces, lisez donc leur travaux, pas mal sont en accès libres ici : http://scholar.google.fr/ ...et un "demi" prix Nobel comme vous dites plus bas c'est déjà énorme ! hé oui la recherche c'est aussi le partage et le travail d'équipe, loin de la compétition pour être le "meilleur devant les autres"...là vous en avez deux et c'est tant mieux !

perplexe il y a 4 jours

Ceux qui se moquent des chasseurs de photons se seraient sans doute moqué il y a plus d'un siècle des travaux de Pasteur sur ces petits corpuscules ridicules... les microbes et sur la question qui l'occupait de savoir s'ils se créaient spontanément (la 'création spontanée' que Pasteur a déconsidéré définitivement) ou pas... Toute l'hygiène moderne en découle, pourtant...

Willim 2 il y a 4 jours

C'est du moins l'opinion du comité Nobel. Pour autant, vous avez raison, personne ne peut vous garantir que ça aura un jour des applications concrètes pour le commun des mortels. Ca s'appelle la recherche fondamentale. Vous sous-entendez qu'on ne devrait pas la financer. Dans ce cas, vous rendez impossible toute innovation de rupture, au profit d'innovations incrémentielles (optimisation de la bougie contre ampoule à incandescence, d'autres ex. ont été données plus bas). L'histoire le montre...

Willim 1 il y a 4 jours

à satiété, on ne parle pas des "inventions" de Pasteur, mais de ce qu'il a compris sur le fonctionnement des infections. De même, l'équipe d'Haroche a fait progresser les connaissances et les techniques en physique quantique. Effectivement, tous les chercheurs qu'on finance trouvent des trucs. Mais tous n'ont pas le Nobel, vous l'aurez remarqué. C'est donc que les travaux de l'équipe d'Haroche sont très, très au-dessus de la moyenne, c'est-à-dire qu'elle ont BEAUCOUP fait progresser le domaine.

à satiété il y a 4 jours

Le fait que les inventions de Pasteur aient eu des répercussions beaucoup plus tard ne prouve pas que les trouvailles de M. Haroche en auront aussi. Je voudrais simplement qu'on me parle d'un petit truc qu'il aurait trouvé. Le site de son équipe est bien rasoir et je suis sûr qui si on finance n'importe quelle équipe de chercheurs on finira bien par trouver des résultats. Ce que signale ce Nobel c'est tous ces chercheurs qui cherchent et trouvent peu, un embouteillage de la recherche.

Françoise ARNDT il y a 5 jours

2) cela dans ce monde qui vise toujours à la quantification, la matérialisation des procédures, des résultats...et exige"des projets définissant des étapes pour la recherche". Serge Haroche dit" La recherche conduit par définition à des découvertes imprévues" et "la planifier est un contresens"..je dirais même "une impossibilité". En effet, le vrai chercheur peut dire "sur quel OBJET" il travaille..mais pas sur la FINALITÉ."Que cherchez-vous? -Je ne sais pas!" Expliquez ça aux politiques etc.!

Françoise ARNDT il y a 5 jours

1)En lisant certains commentaires, je réalise la difficulté, voire l'impossibilité de faire comprendre ce qu'est "la recherche pure", la fondamentale!..Cette curiosité si nécessaire "pourquoi, où, comment.?".Ces chercheurs ne savent pas ce qu'ils cherchent! Ils triturent et analysent leur "objet", le composent, décomposent et recomposent, interrogeant tout et n'importe quel élément leur passant entre les doigts, ou les neurones..Recherche sans objet qui soudain aboutit .Comment faire comprendre

perplexe il y a 4 jours

2) Tout cela c'est la science qui nous l'a apporté. Son intérêt est-il seulement matériel, financier, à évaluer en termes de bien-être ? Non, elle nous aide et nous a aidé a mieux comprendre ce que nous sommes - et ce que nous ne sommes pas - en tant qu'êtres humains. Continuons à promouvoir cette connaissance pure de nous, de l'Univers, qui nous aide à ne pas tomber entre les mains de gourous, d'Eglises, de pseudo-philosopes.

perplexe il y a 4 jours

1)Est-ce sans importance de savoir que la Terre n'est pas le centre d'un univers créé par Dieu pour l'Homme, mais un point perdu dans l'immensité sans centralité aucune ? de savoir que nous n'avons pas été créés ex nihilo il y a quelques milliers d'années mais que nous sommes le fruit d'une très longue évolution ? de savoir que la vie n'est pas conduite par une sorte d'âme, d'élan vital, répandue dans nos corps, mais découle de réactions physico-chimiques complexes de mieux en mieux comprises ?

perplexe il y a 4 jours

Si l'on avait demandé à Descartes quels étaient les 'résultats' de ses recherches en mathématiques, il aurait sûrement été bien ennuyé... Pourtant tous les jours on construits des ponts, des voies ferrées, on lance des satellites météo autour de la terre, en utilisant les mathématiques qu'il a créées.

Willim il y a 5 jours

@ a satiété et autres commentateurs dubitatifs: vous semblez suggérer qu'il empile les médailles (c'est vrai) et pas les résultats, et qu'on le récompense juste d'avoir bien cherché. Mais c'est que vous n'avez pas compris ce qu'était un "résultat" en recherche fondamentale. Des résultats il y en a plein, voyez le site web de son équipe ou le dossier de presse du comité Nobel. Des résultats qui font progresser les connaissances de l'humanité. Pas des inventions vendables...

à satiété il y a 5 jours

Les commentaires dubitatifs soulignent simplement le fait que "la recherche" s'engonce dans des pratiques et des révérences qui suffisent à la justifier. Moi, le fait qu'un gars ait cherché longtemps et obtenu beaucoup de médailles ne suffit pas à me combler. Là, on n 'empile pas les résultats, on empile les médailles. Et la distinction scientifique la plus prestigieuse est là partagée entre 2 lauréats, M. Haroche n'a eu qu'un demi Nobel ...

Richard NOWAK il y a 1 semaines

Ce pape d'un autre monde, montre les limites de la réflexion. Ce n'est pas parce que vous avez été champion de judo que vous serez un bon ministre des français à l'étranger. Usant d'un langage stéréotypé, il nous fait de la pub pour son business : Le CNRS. Parlons-en de ces sommes d'argent données à des fonctionnaires, bien peinards. L'argent de ce Nobel devrait aller au ministère des finances. Qui a nourrit cette personne jusqu'à aujourd'hui, pour ce demi résultat? Et tous les autres pour rien.

Stephane Margelle il y a 1 semaines

'...et que le progrès de la connaissance est un tout'. On ne peut rien expliquer isolément, Schiller pensait de même : 'Nur die Fülle führt zur Klarheit, Und im Abgrund wohnt die Wahrheit, traduit en anglais par 'Only the abundance leads to clarity, And in the abyss live the truth', plus connu comme 'The full mind is alone the clear'. E.g, Hubert Reeves s'est posé la même question dans Malicorne. Intelligence, imagination, intuition, chance : le quatuor de l'excellence. Reste Dieu...

Claude DOUCET il y a 1 semaines

Pendant que des humains de cette envergure explorent le monde qui nous entoure et travaillent sur des découvertes qui sont sans aucun doute notre outillage de demain, la culture scientifique décline partout. Nous vivons à nouveau le règne des charlatans qui lisent ou publient 15 lignes sur le web et prétendent détenir les clés de l'univers. Entre superstition et renoncement les complotistes, enfants des mages et des astrologues, occupent le terrain au jour le jour.

DANIEL BLASCO il y a 2 semaines

De l'extérieur,on a le sentiment qu'un volume critique de connaissances fondamentales est nécessaire pour avoir des résultats en recherches appliquées.

Pierre Germain il y a 2 semaines

Un homme admirable assurement.

Eric B il y a 2 semaines

Peut-être que l'objet du chat n'était pas d'expliquer les travaux, ni de fournir la réflexion profonde que vous attendiez, mais simplement de répondre aux questions des internautes... Regardez plutôt les autres articles du Monde sur le sujet. Quant à vos remarques sur les débouchés, elles montrent surtout votre méconnaissance du rôle de la recherche fondamentale dans les progrès de la science et de la technologie.

jerome gonsolin il y a 2 semaines

Ce chat expose une suite d'idées reçues de faible envergure. Ce monsieur était inconnu hier, le Nobel l'amène sous les projecteurs mais ce prix est la preuve de quoi ? Les travaux de M. Haroche ne nous sont pas expliqués, n'ont eu aucun débouché et les débouchés futurs sont hypothétiques est-on seulement sûr qu'il ait découvert quelque chose ? Comme dans les labos pharmaceutique n'a-t-il plus que des chercheurs qui cherchent ? Je reste sur ma faim.

Philippe BOUCHEZ il y a 2 semaines

vous auriez dit la même chose il y a qques décennies avec l'invention/découverte théorique du laser, qu'on croyait réservé aux ouvreurs de coffres forts alors qu'on en a chacun plusieurs chez soi aujourd'hui ! restez à HEC ou ouvrez vous un peu, monsieur

jerome gonsolin il y a 2 semaines

Je vois bien cette fascination pour les titres et les honneurs d'un milieu scientifique qui se regarde le nombril. La médaille du CNRS il y en a une par an et alors ? Qu'un ponte de la recherche institutionnelle française soit honoré et voilà les superlatifs qui pleuvent. Je redemande, qu'a découvert ce Monsieur de si essentiel ? Chercher en soi, ça peut être épanouissant, mais quand on distingue un chercheur ça ne devrait pas être seulement pour lui donner une médaille de plus.

Hakuchi il y a 2 semaines

Quand Mr Prudhomme s'intéresse à la science, ça donne votre commentaire.

Pr Tournesol il y a 2 semaines

Faim de quoi? Votre propos, une suite d'idées reçues de faible envergure, illustre bien le mépris de la science et de la connaissance de plus en plus répandu en France. Et ce n'est pas la réforme des lycées qui va améliorer la situation. L'ignorance a de beaux jours devant elle.

Julien il y a 2 semaines

Ce Monsieur était "hier" prof au Collège de France et médaille d'or du CNRS. Inconnu de vous, visiblement, mais certainement pas de tous ! Quelques-uns de ses articles les plus récents sont en accès libre: http://tinyurl.com/9rj8jzh, comme dit dans le chat. Quant aux "applications", c'est de la recherche fondamentale, qui vise à produire de la connaissance, pas à vendre des frigos... Sans ce type de recherche il y a un siècle, vous n'auriez aujourd'hui pas d'ordinateur pour lire Le Monde...

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19/10/2012

Le chant du bum par Richard Desjardins

https://en.wikipedia.org/wiki/Richard_Desjardins
http://www.richarddesjardins.com/

Wikio Mots clés :

L´aut´fois j´parlais avec mon bonhomme,
y m´dit: "Astheure t´es un grand bum,
commence à êt´temps qu´tu sacre le camp"
J´ai dit: "Pourquoi, chu ben icitte,
j´me sens chez nous
pis j´peux pas m´passer du bazou"

J´aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand´yeule

Ça fa que là, quessé que j´fa,
planté là su´l´coin d´la rue,
tout nu comme un pou?
J´ai dit: "J´va faire mon homme,
j´va m´pogner une job, J´va faire le tour,
j´va commencer par la pool room"

Qui c´est qui r´soud? Ti-Lou Garou.
Y m´dit dans face:
"T´en rappelles-tu qu´tu m´dois cent piasses?"
"Ben laisse moé l´temps de l´oublier;
en attendant j´viens d´pardre ma game
t´aurais-tu d´quoi pour la payer?"

J´aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand´yeule

Chus barré tout partout,
chus cassé comme un clou,
toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous

Un peu froissé dans mon honneur,
moé incompris total
a ben fallu qu´j´me pile su´l´cœur.
J´ai pris ma décision finale,
pas d´taponnage pas d´têtage,
j´men vas drett´au bien-être social.

Une belle grand´femme qui sent l´push push,
pis qui pousse pousse pousse un crayon jaune
me d´mande pourquoi que j´travaille pas.
"Rien qu´à y penser madame j´viens tanné;
y a quet´chose en moé qui m´dit
que chus pas fait´ pour ça."

J´aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand´yeule

Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous
Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous

Sans un sou, sans bazou, sans amis, sans abri,
Pis l´hiver qui sévit,
le temps passe tranquillement;
Me voilà rendu vagabond; dans cette situation
c´est l´amour ou ben la prison.

Le juge m´a dit: "Vous n´avez rien commis,
je vous condamne conséquemment
à cent piasses ou l´hiver end´dans"
"Merci beaucoup la seigneurie"
En voilà un qui m´a compris,
"Je pense que je vas prendre l´argent"

J´aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand´yeule

Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous
Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous.

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18/09/2012

Patricia Petibon–Aria de Rinaldo (Haendel) Lascia ch'io pianga

Wikio Mots clés :

Lascia ch'io pianga mia cruda sorte
E che sospiri la liberta [2x]

Laissez-moi pleurer mon sort cruel et aspirer à la liberté !

Il duolo infranga queste ritorte
De miei martiri sol per pieta[2x]

Puisse le chagrin briser les chaînes de ma souffrance, par pitié

00:24 Publié dans Chanson, Danse, Musique, Vidéo | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

Nouvel Obs Education–l’étrange déprime : l’école en cause comme en 1940

Patrick Fauconnier Par Patrick Fauconnier

Dans "L'Etrange défaite", l'historien Marc Bloch a magistralement montré que la débâcle de 1940 provenait d'une mauvaise formation des élites françaises. L'histoire se reproduit-elle avec notre débâcle économique actuelle ?

RÉAGIR2

Des civils fuyant les bombardements prennent la route de l'exode en 1940 AFP

Des civils fuyant les bombardements prennent la route de l'exode en 1940 AFP

En cette rentrée où l’on ploie sous les mauvaises nouvelles économiques, et où fleurissent, comme d’habitude, de nombreuses analyses sur l’école, c’est la relecture d’un livre exceptionnel écrit en 1940 -  « L’Etrange défaite » de l’érudit historien Marc Bloch - qui nous retient. Car on comprend bien - même si François Hollande ne nous l’a pas tellement expliqué - que le désespérant état de langueur actuelle de la France ne résulte pas juste de la crise économique  de 2008 (dite des « subprimes »). Notre dette grimpe sans interruption depuis plus de 25 ans, l’effondrement de notre balance commerciale s’aggrave de façon inexorable depuis 10 ans, la perte de compétitivité de notre industrie n’est pas survenue subitement, elle est signalée de longue date par nombre d’études, la décrépitude de nos universités était patente depuis des décennies, et on sait depuis au moins 15 ans que 150 000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans le moindre bagage monnayable, sans y remédier.

Dans ce contexte il est passionnant de revisiter le raisonnement implacable avec lequel Marc Bloch impute notre débâcle de 1940 – l’un des plus dramatiques épisodes de notre histoire -  à une carence intellectuelle collective, entraînée par un manque de remise en cause, d’ouverture d’esprit et d’audace de nos élites à l'époque. Le grand historien impute de façon convaincante une bonne part de ce déclin à ce qu’était notre école dans les années 30. Cet ancien de Normale Sup, prof de lycée et d’université, savait de quoi il parlait.  Engagé volontaire, héros de la résistance, il écrivit ce livre d’un seul trait durant le dramatique été 40, caché à l’abri de l’invasion allemande, avant d’entrer en résistance et d'être torturé puis fusillé par les allemands. Son manuscrit fut sauvé par miracle.

Bloch explique comment les élites françaises, imbues de certitudes, ont très mal analysé la montée des périls des années 30 et les causes profondes du Front Populaire. Il montre que dans tous les domaines - politique, militaire, économique… - les dirigeants français d’alors baignaient dans un conservatisme plus ou moins béat  ("Nous avons la meilleure armée du monde" clamait-t-on le 14 juillet 1939, qui vit défiler 30 000 soldats devant un million de parisiens) et dans le déni. Il décrit avec beaucoup de finesse et sans détours le goût des médiocres combines politiques, la prédilection pour les protections et les « Lignes Maginot », la grande difficulté à innover face à l’imprévu, le culte des certitudes qui tuent et une constante façon de traiter les problèmes de demain avec les recettes d’hier. Bloch impute cette façon d’avoir « une guerre de retard » à un système éducatif générateur d’œillères, de conformisme, et d’autosatisfaction.

« Une société plus usée psychologiquement que physiquement »

Il consacre un chapitre entier aux réformes qu’il suggère d’apporter à l’école et à l’enseignement supérieur pour que notre pays soit moins frileux et replié sur lui-même. De façon impressionnante, on découvre que ce qu’il préconise en 1940 …reste d’une troublante actualité. Ne continuons-nous pas à vouloir nous abriter derrière des Lignes Maginot (sortie de l’Europe, rétablissement des frontières, demandaient plusieurs candidats à la présidentielle), des principes de précaution, des peurs de la mondialisation, des certitudes (d’avoir un bon, voire très bon, système éducatif ),  au lieu d’accueillir l’imprévu, la nouveauté  et la remise en cause avec esprit d’entreprise et optimisme ?

Tout ceci semble en rapport avec le profond malaise actuel de la société Française, championne du pessimisme dans les sondages internationaux. Malaise souligné par l’ancien Médiateur de la République, Jean Paul Delevoye, qui décrivait en termes inquiétants, dans son rapport annuel 2009, une "société plus usée psychologiquement que physiquement".  C’est - quasiment au mot près - ce que disait Marc Bloch de notre état en… 1939.

Voici, ci-après, les réformes que cet universitaire et héros ( père de famille nombreuse, Croix de  Guerre 1914, il exigea d’être mobilisé à 54 ans, et le paya de sa vie ) appelait de ses voeux pour que l’école cesse de produire  "des profils conformistes et manquant d'esprit critique"

La maladie du bachotage
« De tant de reconstructions indispensables, celle de notre système éducatif ne sera pas la moins urgente . Notre effondrement a été avant tout, chez nos dirigeants et dans toute une partie de notre peuple, une défaite à la fois de l’intelligence et du caractère.  Parmi ses causes profondes, les insuffisances de la formation que notre société donnait à ses jeunes ont figuré au premier rang. Un mot, un affreux mot,  résume une des tares les plus pernicieuses de notre système éducatif : celui de bachotage. Le secondaire, les universités, les grandes écoles en sont tout infectés. « Bachotage » : autrement dit : hantise de l’examen et du classement. On n’invite plus les étudiants à acquérir les connaissances, mais seulement à se préparer à l’examen.  Dans ce contexte l’élève savant n’est pas celui qui sait beaucoup de choses, mais celui qui a été dressé à donner, par quelques exercices choisis d’avance, l’illusion du savoir. Au grand détriment de leur instruction, parfois de leur santé, on plonge trop précocement les élèves dans la compétition  afin d’éviter tout retard pour intégrer telle ou telle grande école. Il n’est pas nécessaire d’insister sur les inconvénients intellectuels d’un pareille « manie examinatoire ». Mais ses conséquences morales, c’est la crainte de toute initiative, chez les maîtres comme chez les élèves, le culte du succès substitué au goût de la connaissance, une sorte de tremblement perpétuel et de la hargne,  là ou devrait au contraire régner la libre joie d’apprendre."

Que de sujets toujours d'actualité dans ce texte !  La violence à l'école ( il dit "tremblement et hargne"), le problème de la phobie scolaire ( il parle de la santé), de la sélection par l'échec (baptisée "manie examinatoire"), de la diplômite, du manque d'initiative des élèves ( les études PISA de l'OCDE montrent que les jeunes français sont ceux qui osent le moins s'exprimer et poser des questions en classe de peur de se tromper et/ou être stigmatisés)...

Alléger les programmes du secondaire
"Au lycée il faudrait une très souple liberté d’options dans les matières. A cause du bac, la France est l’un des rares pays ou toute l’expérimentation pédagogique, toute nouveauté qui ne s’élève pas immédiatement à l’universel se trouve interdite. Des allègements sérieux peuvent être apportés aux programmes. Mais il sera difficile de persuader des maîtres que les méthodes qu’ils ont longuement pratiquées n’étaient peut être pas les meilleures ".
Qui croit encore au bac ?
« Pourquoi noter au point ou au demi point près alors que la façon de noter varie beaucoup d’un enseignant à l’autre ?  Ramenons, comme dans d’autres pays l’échelle des notes à cinq grandes catégories : très mauvais, mauvais, passable, bien, très bien (…)  Qui croit encore au baccalauréat ? Des procédés de sélection demeureront nécessaires, mais plus rationnellement conçus. »

La notation, le bac : deux sujets totalement d'actualité ! !

Manque de recherche dans les grandes écoles
« L’enseignement supérieur a été dévoré par les grandes écoles. Qu’est ce qu’une faculté de lettres, sinon avant tout une usine a fabriquer des professeurs ? Tout comme Polytechnique est une usine à fabriquer des ingénieurs. D’où deux résultats déplorables. Le premier est que nous préparons mal à la recherche scientifique. Et que cette recherche de ce fait périclite chez nous. Notre rayonnement international en a été gravement atteint. Dans les grandes écoles nous formons des chefs d’entreprises qui sont de bons techniciens, mais sont sans connaissances réelles des problèmes humains. Nous avons des administrateurs qui ont horreur du neuf. Et nous créons des petites sociétés fermées où se développe l’esprit de corps, qui ne favorise guère la largeur d’esprit. »

Encore une rafale de sujets brûlants d'actualité: le manque de recherche dans les grandes écoles, le manque de rayonnement international, attesté par l'absence d'université française dans les 35 premières universités mondiales du classement de Shanghaï ( et seulement deux universités françaises dans le top 100 mondial), le déficit de formation des élites en sciences humaines, (on pense aux suicides dans certaines grandes entreprises (France Télécom, Renault...), les administrateurs qui ont "horreur du neuf"...

A quoi sert l'ENA ?

Sur ce sujet encore, Bloch est visionnaire:

"Par l'établissement d'une Ecole d'administration, le Front Populaire prétendit battre en brèche le monopole des "Sciences Po". Le projet était mal venu. Mieux eût valu favoriser, par des bourses, l'accès de tous aux fonctions administratives et en confier la préparation aux universités, selon le large système de culture générale qui fait la force du Civil Service britannique"

L’édition Folio du livre de Bloch, parue en 1990, fut préfacée en ces termes sévères par  Stanley Hoffman, le grand professeur américain de Science Politique :

«  la réforme que souhaitait Bloch pour la France n’a pas vraiment eu lieu : la reconstitution de vraies universités ( ie : rapprochant les disciplines en lieu et place des facultés ) a tourné court, les grandes écoles avec leurs monopoles, et les grands corps, sont plus forts que jamais et les bibliothèques universitaire toujours aussi mal loties (…) Et la machinerie des partis politiques exhale toujours un parfum moisi de petit café ou d’obscurs bureaux d’affaires. »

72 ans après le diagnostic de Marc Bloch, et 22 ans après la mise en garde de Stanley Hoffman, on est saisi par le sentiment affreux que les choses ont bien peu bougé dans la conception de notre appareil éducatif : toujours autant de bachotage et de surnotation dans le secondaire, toujours aussi peu de recherche (et d’autosatisfaction) dans les grandes écoles, toujours autant de cloisonnements entre les disciplines, toujours autant de patrons «  sans connaissances réelles des problèmes humains », puisque la matière la plus discriminante pour intégrer les meilleures écoles de management reste les maths, au détriment des sciences humaines et sociales. Il trouvait qu'on enseignait mal l'histoire. Là, ça s'est aggravé... La preuve: qui connaît Marc Bloch ? 

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14/08/2012

MARINA ROSSELL - DE QUÉ HABLAS HABANERA.

Version duo en espagnol avec Carlos CANO

Version solo en catalan

 

Marina ROSSEL sur Google

Carlos CANO sur Google

Chaine YouTube MARINAROS

Version Solo (Catalan) Version Duo (Castillan)

De qué parles havanera
caixeta* de la nostàlgia,
cançó de seda
els que et van cantar havaneres
els qui van anar i tornar
que van portar aquí
que van deixar allà.

De qué hablas habanera
cajita* de la nostalgia
canción de seda
los que te cantaron habaneras
los que fueron y volvieron
que trajeron aquí
que dejaron allá.

   

On es el perfum, al color, la calor,
al charol, al vaivé de L´Havana
havanera de cançó senzilla és gota
perquè diu y perquè amaga,
què amaga l´havanera

Dónde està el color, la calor, el olor
el charol, El vaivén de La Habana
habanera de canción sencilla y buena
por lo que dice y lo que esconde;
pero qué esconde la habanera.

   

Històries negres, cicatrius
feien la cançó de seda
històries negras, cicatrius.

Historias negras entre guerra
naciò la canciòn de seda
de historias tristes,
amarradas a tu vela,

   

 

 

 

El suru de l´Ampurdà
que de tap tapa las penas
y las barcas d´Altafulla
desolaven la misèria.

Els que et van cantar havaneres
els qui van anar i tornar
que van portar aquí
que van deixar allà.

Y un faro que en alta mar
illuminaba las peñas
se cruzaba con los barcos
que acunaban la pobreza


[El corcho del Ampurdán<
que como un tapón tapa las penas
y las barcas de Altafulla
desolaban la miseria.

Los que te cantaron habaneras
los que fueron y volvieron
que trajeron aquí
que dejaron allá. ]

   
 

Dónde esta el color, la calor, el olor, 
el charol, el vaivén de La Habana,
habanera, por qué no cuentas,
que naciste en tiempo de guerra …

 
   

On es el perfum, al color, la calor,
al charol, al vaivé de L´Havana-
havanera, de qué no parles
de qué no parles, t´oblides

Dónde esta el color, la calor, el olor,
el charol, el vaivén de La Habana,
habanera, de qué no hablas
de qué no hablas, 
como te olvidas ese beso …

   
 
   
   
* caxita : Conjunt de cordons trenats que formen una mena de corda de secció rectangular, emprada en la confecció de botaflons, estrops per als rems, etc. * Cajita : Conjunto de cordones trenzados que forman una clase de cuerda de sección rectangular, empleada en la confección de cuerdas, abrazaderas para los remos,etc.

MARINAROS

14:47 Publié dans Chanson, Danse, Musique, Vidéo | Lien permanent | | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |