23/01/2010
Aspects politiques et réglementaires des oléagineux en général et du colza en particulier au sein de la politique agricole
Auteur(s) : Olivier de GASQUET , Directeur de la FOP, 12, avenue George V, 75008 Paris <o.degasquetprolea.com> .
Résumé : Depuis la mise en œuvre de la réforme de l‘Agenda 2000 en 1999, la Commission européenne poursuit l‘objectif implicite de libérer la production oléagineuse communautaire des contraintes résultant de l‘accord de Blair House, auquel l‘Europe avait dû souscrire en 1993 pour clore un long contentieux avec les Etats‐Unis.
Il s‘agit en fait pour elle de vider cet accord de sa substance par des mesures internes. Dans une première étape, ratifiée en 1999 par le Conseil européen de Berlin, elle a fait supprimer tout paiement spécifique aux oléagineux à usage alimentaire à compter de la récolte de 2002.
Dans une deuxième étape, qui s‘ouvre avec la réforme décidée le 26 juin 2003 à Luxembourg, elle généralise le découplage et met en place un paiement non spécifique aux cultures énergétiques.
Mais cette stratégie trouve ses limites dans les distorsions de concurrence internes à la politique agricole commune, de même que dans celles liées à l‘évolution de la politique agricole américaine.
Sa réussite est donc largement conditionnée par les modalités d‘application du « découplage » que prévoit la nouvelle réforme, tout autant que par la capacité de l‘Union européenne à faire prévaloir ses intérêts au sein de l‘organisation mondiale du commerce.
Mots-clés : Agenda 2000, politique agricole commune, revue à mi‐parcours, accord de Blair House, paiement spécifique, cultures énergétiques, organisation mondiale du commerce
ARTICLE
Auteur(s) : Olivier de GASQUET
Directeur de la FOP, 12, avenue George V, 75008 Paris
<o.degasquet@prolea.com>
Les oléagineux en général — et le colza en particulier — ont toujours occupé une place à part au sein de la politique agricole commune. Une remise en perspective est donc nécessaire si l'on veut comprendre l'enjeu de la nouvelle réforme de la politique agricole commune qui vient d'être décidée. Cela conduit d'une part à faire ressortir la stratégie « en creux » de l'Union européenne à son égard, d'autre part à examiner les paramètres internes et externes susceptibles de la favoriser ou de la contrarier.
Une place à part au sein de la politique agricole commune
Sans volonté politique, la production oléagineuse européenne n'aurait jamais pu se développer comme elle l'a fait. Au cours des quarante années qui séparent 1962 — date à laquelle l'Europe a consenti la suppression définitive de sa protection douanière sur les oléagineux — de l'année 2002 où il a été mis fin à toute politique spécifique en faveur de ce secteur, le défi permanent a été d'assurer le développement de la production dans un contexte réglementaire défavorable1.
La concession douanière de 1962
Lorsqu'au début des années 1960 la Communauté économique européenne a décidé de fonder la politique agricole commune sur des prélèvements (droits de douane variables), les Etats-Unis ont fait observer que ce mécanisme ne faisait pas partie de la panoplie des mesures autorisées par le GATT. Une négociation s'est donc engagée. Elle s'est conclue par une transaction au terme de laquelle les prélèvements européens ont été tolérés, contre l'engagement de la Communauté de renoncer définitivement à tout droit de douane sur les graines et tourteaux d'oléagineux. Cette concession a été consolidée par l'accord multilatéral du Dillon Round, signé le 7 mars 1962 à Genève.
L'organisation commune de marché des oléagineux, que la Communauté a mis en place le 1er juillet 1967, était donc totalement atypique. Contrairement à celles des céréales, du lait et de la viande bovine, qui étaient fondées sur la protection aux frontières et les prix élevés, la réglementation oléagineuse laissait la production européenne aux conditions du marché mondial. Mais elle prévoyait une compensation proportionnelle aux volumes produits, transitant par les triturateurs qui pouvaient ainsi rémunérer les producteurs à un prix supérieur à celui du marché.
Les contentieux avec les Etats-Unis
Dès la fin des années 1980 les Etats-Unis, constatant l'important développement des surfaces oléagineuses dans la Communauté, l'accusent d'avoir détourné l'accord de 1962. Certes, elle en respecte la lettre en n'appliquant pas de droit de douane. Mais l'aide qu'elle octroie à son industrie de transformation lui permet de payer un prix artificiellement élevé à ses producteurs, qui sont de cette manière incités à produire des oléagineux. Cela réduit d'autant les débouchés que les Etats-Unis étaient en droit d'attendre de l'accord de 1962.
En conséquence, les Etats-Unis demandent en 1988 la constitution d'un « panel » (instance d'arbitrage) dans le cadre du GATT. Celui-ci leur donne raison, et l'Europe modifie sa réglementation oléagineuse en octobre 1991. L'aide à la tonne dont bénéficiaient les triturateurs est remplacée par une aide à l'hectare directement octroyée aux producteurs.
Cette première modification ne satisfait cependant pas les Etats-Unis qui demandent immédiatement la constitution d'un deuxième panel. Le conflit ne sera finalement résolu que dans le cadre d'un accord bilatéral global — portant à la fois sur l'ensemble du volet agricole de l'Uruguay Round et sur le contentieux oléagineux — conclu à Blair House le 20 novembre 1992.
L'accord de Blair House et ses conséquences
Le « mémorandum d'accord » que la Communauté approuve le 8 juin 1993 pour mettre en œuvre le compromis de Blair House a pour effet de limiter en Europe :
– les surfaces éligibles au paiement spécifique pour les oléagineux à 4,934 millions d'hectares au plus (cas d'un gel obligatoire de 10 %) pour l'Union européenne à quinze, dont 1,557 million d'hectares pour la France ;
– les cultures sur jachère industrielle par un seuil de transformation de 1 million de tonnes d'équivalent tourteau de soja.
C'est dans le cadre ainsi défini que la réglementation en vigueur jusqu'en 1999 prévoyait notamment :
– un système de pénalité dissuasif, destiné à faire respecter les surfaces éligibles au paiement spécifique (superficie maximale garantie) ;
– un paiement spécifique à l'hectare, variable en fonction de l'évolution du marché (avec franchise de 8 %) dont le montant de base appliqué aux rendement de référence entrant dans le calcul de ce paiement était de 94,24 écus par tonne pour les superficies comptabilisées dans la superficie maximale garantie ;
– le versement du paiement réservé à la jachère (68,83 écus par tonne de rendement de référence) pour les surfaces cultivées sur jachère industrielle.
Entre 1993 et 1999, le caractère fortement dissuasif du système de pénalité lié à l'application de la superficie maximale garantie faisait peser une contrainte forte sur le développement des surfaces oléagineuses à usage alimentaire. En revanche, la possibilité de cultiver les jachères a favorisé l'émergence — en France et en Allemagne notamment — d'une filière non alimentaire pourvoyeuse de nouveaux débouchés pour le colza. Mais le seuil de transformation de 1 million de tonnes d'équivalent tourteau de soja représentait une contrainte incompatible à terme avec les ambitions de l'Union européenne en matière de développement des énergies renouvelables.
Le colza et l'approvisionnement en protéines végétales de l'union européenne
La concession douanière de 1962 a durablement placé l'industrie de l'alimentation animale européenne dans une situation de dépendance au regard de son approvisionnement en protéines végétales.
Pour schématiser, la ration des animaux d'élevage est composée d'une partie énergétique qui peut globalement être assurée par les céréales, et d'une partie protéique qui est apportée pour l'essentiel par les tourteaux d'oléagineux. En s'interdisant toute protection douanière sur les oléagineux lors de la mise en place de la politique agricole commune, l'Europe a considérablement limité sa capacité à encourager ce type de productions et a de facto ouvert son marché au tourteau de soja américain. Pour tenter de limiter cette dépendance, elle a néanmoins agi dans trois directions :
– elle a introduit dès 1967 un régime spécifique de « paiement compensatoire » destiné à permettre aux triturateurs de combler l'écart entre le prix des oléagineux importés et le coût de production des graines en Europe ;
– elle a encouragé la production de graines protéagineuses (pois, féverole, lupin) après l'embargo que les Etats-Unis ont décidé en 1973 sur leurs exportations de tourteau de soja ;
– elle a développé l'utilisation des farines animales, en particulier des farines de viande, au prix d'une grave crise sanitaire (encéphalopathie spongiforme bovine) qui a fini par la conduire à suspendre durablement l'utilisation de ces farines (4 décembre 2000).
Le taux d'approvisionnement de l'élevage européen en protéines a toujours été modeste. Néanmoins, le recours aux farines de viande lui permettait de se situer aux alentours de 33 % en 1999-2000. L'interdiction de ces farines l'a fait retomber à 24 % en 2001-2002. Le tableau ci-après montre que ce taux est même limité à 23 % en ce qui concerne les seules protéines végétales :
Bilan européen (UE 15) des matières riches en protéines en 2001-2002
(en tonnes équivalent tourteau de soja)
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(1) Arachide, lin, coprah/palmiste, coton, tourteaux de germes de maïs. Source : FOP d'après Oil World
Le tableau permet également de mesurer la grande importance relative du colza comme source de protéines végétales d'origine européenne. A lui seul, il représente 34 % des tonnages (tonnages de MRP, c'est-à-dire de matières riches en protéines, exprimés en équivalents tourteaux de soja) produits dans l'Union européenne. Il devance largement les protéagineux (16 %), les fourrages déshydratés (15 %) et le tournesol (10 %). Au regard des quantités de MRP consommées, le tourteau de colza ne représente toutefois qu'un peu moins de 9 %, le tourteau de soja — provenant pour l'essentiel d'Amérique du Nord et du Sud — se taillant la part du lion avec pratiquement 70 % du total (30,8 millions de tonnes de MRP, rapportées à une consommation totale de protéines végétales de 44,3 millions de tonnes de MRP).
Après le bannissement des farines de viande, un débat s'est instauré en Europe sur la nécessité de relancer la production de protéines végétales. Ne souhaitant prendre aucune mesure susceptible de contrarier le pari stratégique de l'Agenda 2000 en matière oléagineuse, et se situant dans la perspective de son futur projet de réforme (voir § 2 ci-après), la Commission européenne a présenté le 19 mars 2001 un rapport concluant que « la meilleure source de protéines est le tourteau de soja » et que sa disponibilité sur le marché mondial « ne pose pas de problème ». Dans un premier temps au moins, cela signifie que l'accroissement de déficit consécutif à la suppression de l'utilisation des farines de viande doit être comblé par un accroissement des importations de tourteau de soja. Dès le mois de mars 2001, la Commission estimait ce surcroît d'importation à + 5 %. C'est effectivement l'ordre de grandeur de l'évolution observée depuis lors.
Le pari stratégique de l'Agenda 2000
Avec l'Agenda 2000 — qui couvre la période 2000-2006 — la Commission européenne poursuit l'objectif implicite de libérer la production oléagineuse des contraintes résultant de l'accord de Blair House, en faisant perdre à celui-ci son objet :
– la première étape, ratifiée en 1999 par le Conseil européen de Berlin, a abouti à supprimer tout paiement à l'hectare spécifique aux oléagineux à compter de 2002 ;
– la deuxième, envisagée dès juillet 2002 au titre de la « revue à mi-parcours » de l'Agenda 2000, en cours de discussion au sein du Conseil des ministres européens de l'Agriculture, consistait à généraliser le découplage et à substituer à la jachère industrielle un paiement non spécifique aux cultures énergétiques.
La suppression de tout paiement spécifique pour les oléagineux
Le Conseil européen de Berlin des 24 et 25 mars 1999 a programmé un démantèlement des paiements spécifiques aux oléagineux sur trois ans :
– suppression de la variabilité du paiement dès la récolte de 2000 ;
– alignement sur le montant du paiement à l'hectare pour les céréales (63 euros par tonne de rendement de référence) à compter de la récolte de 2002.
Alors que le différentiel de paiement à l'hectare au sein des cultures arables s'établissait pratiquement à 40 euros par tonne de rendement de référence en 1999 (94,24 euros par tonne pour les oléagineux, contre 54,34 pour les céréales), il a été réduit à partir de 2000 pour être supprimé en 2002. Même s'il est vrai qu'au cours de cette période le prix d'intervention des céréales a été abaissé de 15 %, il en est résulté une incontestable perte de compétitivité relative au sein des cultures arables, qui explique que les surfaces européennes d'oléagineux en général — et de colza en particulier — aient baissé de 15 % en trois ans.
Dans la mesure où l'Agenda 2000 prévoyait une clause de rendez-vous stipulant que la Commission « devra suivre de près l'évolution du marché oléagineux et présenter un rapport dans un délai de deux ans à compter de l'application du nouveau régime » et qu'au besoin « ce rapport sera assorti de propositions appropriées si le potentiel de production devait se détériorer sérieusement », la question était notamment de savoir si la « revue à mi-parcours » serait l'occasion de revenir d'une façon ou d'une autre sur ces dispositions. Or la Commission européenne, jugeant en juillet 2002 qu'il n'y avait « aucune détérioration importante du potentiel de production européen (...) dans un avenir prévisible », n'a pas jugé « nécessaire, à ce stade, d'établir un nouveau rapport »2.
En vérité, la Commission européenne ne souhaitait pas remettre en question, au travers de la future réforme qu'elle entendait proposer au titre de la « revue à mi-parcours » de l'Agenda 2000, la stratégie qu'elle avait réussi à faire avaliser par le Conseil européen en 1999. Ayant l'intention de préconiser une nouvelle baisse du prix d'intervention des céréales et un renforcement du « découplage » des soutiens aux cultures arables, elle considérait en effet que cela suffirait à améliorer la compétitivité relative des oléagineux. Le compromis auquel les ministres de l'Agriculture sont parvenus le 26 juin 2003 ne lui permet toutefois d'atteindre son objectif que partiellement, dans la mesure où le prix réglementé des céréales n'est finalement modifié qu'au travers de la réduction de moitié des majorations mensuelles.
La proposition de « crédit carbone » pour les cultures énergétiques
L'utilisation accrue de biocarburants dans les transports fait partie des mesures que l'Union européenne entend prendre pour respecter ses engagements en matière de changement climatique (protocole de Kyoto notamment), ainsi que pour assurer une sécurité d'approvisionnement respectueuse de l'environnement et promouvoir les sources d'énergie renouvelable. Une directive adoptée en avril 2003 fixe à cet égard un objectif de production atteignant 2 % de la quantité totale d'essence et de gazole utilisée dans les transports d'ici à la fin de 2005, et 5,75 % d'ici à la fin de 20103.
Dans le cadre de la « revue à mi-parcours » de l'Agenda 2000, la Commission européenne proposait à cet effet de remplacer les dispositions actuelles en matière de jachère industrielle — qui, en ce qui concerne les oléagineux, sont soumises au seuil de transformation de 1 million de tonnes d'équivalent tourteau de soja — par un paiement non spécifique en faveur de toutes les cultures énergétiques ayant vocation à se substituer au dioxyde de carbone. Dans le projet de règlement soumis aux ministres de l'Agriculture, ce nouveau paiement — baptisé « crédit carbone » — était proposé à 45 euros par hectare, dans la limite d'une superficie maximale garantie de 1,5 million d'hectares.
Dès les premières discussions concernant ce point particulier du projet de la Commission, il est toutefois apparu que si — à moyen terme — une telle orientation pouvait effectivement libérer la production d'oléagineux de la contrainte de Blair House liée à la culture sur jachère, le passage brutal d'un système à un autre était susceptible de déstabiliser gravement les filières existantes. A cela s'ajoutait le fait que les montants proposés par la Commission semblaient à première vue notoirement insuffisants4. La Commission européenne a donc admis sans grande difficulté qu'un tel dispositif devrait être introduit de façon beaucoup plus progressive, avec le maintien de la possibilité de cultiver les jachères.
Les paramètres qui conditionnent l'avenir
La réforme du 26 juin 2003 et son application à l'Union européenne élargie, ainsi que l'évolution des négociations au sein de l'organisation mondiale du commerce — y compris en ce qui concerne la question des organismes génétiquement modifiés — constituent les facteurs internes et externes qui influenceront la production de colza au cours des années à venir.
Facteurs internes
Si l'on se situe dans une perspective longue, les décisions qui viennent d'être prises s'inscrivent dans une grande continuité. Depuis 1992, l'Union européenne a entrepris, sous l'impulsion de la Commission, de « découpler » les soutiens à l'agriculture en transformant par étapes les paiements aux produits en paiements aux facteurs de production (hectare ou animal), l'objectif ultime étant le paiement à l'exploitation.
Force est de constater qu'en la matière le secteur des oléagineux avait pris une longueur d'avance, le paiement étant déjà intégralement versé sur le critère de facteur de production. Le renforcement du découplage le touche donc moins que les autres secteurs, et peut même contribuer à rétablir les équilibres en sa faveur, toutes choses égales par ailleurs.
Dans la perspective d'une disparition progressive des moyens d'orientation des productions mis en place dans les années 1960, il est clair que l'évolution de la réglementation sur le développement rural (aussi appelée « deuxième pilier » de la politique agricole commune) peut permettre de retrouver des leviers d'une autre nature, au travers notamment de son volet agroenvironnemental. L'expérience conduite depuis 2002 en France pour promouvoir une mesure de « diversification des cultures dans l'assolement » laisse penser qu'une production comme le colza pourrait, avec d'autres, en recueillir là aussi les effets indirects. Mais cela reste bien entendu subordonné aux choix politiques et budgétaires qui devront être opérés à cet égard, tant au niveau européen que national, puisque ces mesures sont cofinancées. On peut relever à ce sujet que la décision prise le 26 juin 2003 de porter le taux de participation communautaire au mesures agroenvironnementales de 50 % à 60 % est susceptible d'en faciliter le financement, notamment en France.
Facteurs externes
L'élargissement de l'Union à dix nouveaux membres à partir de 2004, ainsi que les négociations au sein de l'organisation mondiale du commerce — dont la conclusion est normalement prévue pour le 1er janvier 2005 au plus tard — constituent le cadre dans lequel évoluera la politique agricole commune au cours des prochaines années.
Concernant les oléagineux, l'évolution divergente de la politique agricole américaine est un sujet de préoccupation récurrent en Europe depuis plusieurs années. Le FAIR Act (loi agricole américaine s'appliquant à la période 1996-2002) a en effet rendu le soja éligible aux paiements à la surface (aides de « flexibilité ») alors qu'il ne l'était pas auparavant, ce qui a incité au développement des surfaces. A cela s'ajoute l'effet des « loan deficiency payments » sur les prix de marché.
En effet, depuis la baisse des prix mondiaux qui sont passés en dessous des « loan rates » en 1998/99, les surfaces américaines de soja ont continué à progresser (+ 25 % en cinq ans), bien que le prix du soja soit tombé à son plus bas niveau depuis 25 ans, et que les superficies diminuent dans les autres pays. En injectant massivement des paiements compensatoires (« loan deficiency payments ») proportionnels aux volumes produits pour neutraliser les effets de cette baisse auprès des producteurs américains, les Etats-Unis ont aggravé l'effondrement des cours, atteignant le double objectif de conforter leur propre production d'oléagineux en décourageant celle de leurs concurrents. Ces évolutions sont contraires aux dispositions du volet agricole de l'accord commercial de Marrakech (15 avril 1994).
C'est la raison pour laquelle l'alliance européenne pour les oléagineux (EOA)5 vient de déposer une plainte auprès de la Commission européenne, dans le cadre de la procédure dite de « Règlement des Obstacles au Commerce » (ROC). Cette démarche vise à amener la Commission à engager une « procédure en règlement des différends » contre la politique oléagineuse américaine devant l'organisation mondiale du commerce. Ce test de cohérence et de vérité permettra de vérifier si l'Europe a les moyens de faire respecter aux autres les disciplines qu'elle s'impose à elle-même. Le pari stratégique consistant à opérer la reconquête des protéines végétales au travers d'un découplage renforcé du soutien aux cultures arables n'est en effet tenable que si les partenaires mondiaux de l'Union européenne mènent des politiques allant dans le même sens.
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26/12/2009
Grégoire – Toi plus Moi
Toi, plus moi, plus eux, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls,
Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez, laissez faire l'insouciance.
A deux à mille, je sais qu'on est capable,
Tout est possible, tout est réalisable,
On peut s'enfuir bien plus haut que nos rêves,
On peut partir bien plus loin que la grève.
Oh toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui, plus elle, plus tous ceux qui sont seuls,
Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez c'est notre jour de chance.
Avec l'envie, la force et le courage,
Le froid, la peur ne sont que des mirages,
Laissez tomber les malheurs pour une fois,
Allez venez, reprenez avec moi.
Oh, toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls,
Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez, laissez faire l'insouciance.
Je sais, c'est vrai, ma chanson est naïve,
Même un peu bête, mais bien inoffensive,
Et même, si elle ne change pas le monde,
Elle vous invite à entrer dans la ronde.
Oh toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls,
Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez c'est notre jour de chance.
L'espoir, l'ardeur, prend tout ce qu'il te faut,
Mes bras, mon cœur, mes épaules et mon dos,
Je veux te voir des étoiles dans les yeux,
Je veux nous voir insoumis et heureux.
Oh, toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls,
Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez, laissez faire l'insouciance.
Oh toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui, plus elle et tous ceux qui sont seuls,
Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez c'est notre jour de chance.
Oh toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls,
Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez et entrez dans la danse.
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16/11/2009
LE MONDE 12.11.09 - L'Eglise catholique veut "sortir de ses ghettos" avec Internet
LE MONDE | 12.11.09 | 10h23 • Mis à jour le 12.11.09 | 15h06
Le pape Benoît XVI avait laissé pantois nombre de catholiques en attribuant le plus gros couac de son pontificat à une utilisation insuffisante d'Internet. "Il m'a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder sur Internet aurait permis d'avoir rapidement connaissance du problème", avait-il écrit, en mars 2009, aux évêques, dans une allusion à la levée de l'excommunication de Mgr Williamson, prélat intégriste et notoirement négationniste.
Document Eglise et Internet : le discours de Mgr Di Falco
Conçus avant cette "erreur de communication", les travaux qui s'ouvrent, jeudi 12 novembre à Rome, au sein de la Commission épiscopale européenne pour les médias (CEEM), pourraient contribuer à combler ces lacunes.
Durant quatre jours, une centaine de personnes (évêques, attachés de presse des diocèses) vont s'immerger dans la culture du Net, rencontrant des responsables du réseau social Facebook, du moteur de recherche Google, du microblogging (échange de messages courts) Identi.ca ou de l'encyclopédie sociale Wikipédia. Un hacker suisse et un spécialiste d'Interpol viendront compléter la présentation des possibilités existant sur la Toile.
"Nous devons avoir le souci de continuer à être là où sont les gens", insiste Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri, l'évêque de Gap, président de la CEEM.
PRIÈRES EN LIGNE
Jeudi, l'ancien porte-parole des évêques de France devait livrer une réflexion sans langue de bois sur l'incapacité de l'Eglise à se saisir des ressources d'Internet, notamment comme "outil d'évangélisation". En filigrane, son analyse critique une communication trop marquée par l'organisation verticale de l'Eglise catholique. "Internet nous fait descendre de notre chaire magistrale, nous fait sortir de nos ghettos, de nos sacristies", selon l'évêque français.
Confrontés à la "Web-génération", les membres de la CEEM devraient s'interroger sur "les conséquences ecclésiologiques, les effets sur le gouvernement même de l'Eglise, la place de la religion sur le marché Internet, les manières d'y proclamer l'Evangile".
Mgr Di Falco Léandri souligne l'avantage pris par les sites protestants "évangélistes" en termes d'audience. "Les sites catholiques sont centrés sur eux-mêmes. Ils parlent la langue des initiés à l'usage exclusif des initiés. Les sites évangélistes, au contraire, veulent atteindre les internautes, utilisant Internet comme vecteur d'évangélisation."
Certes chaque diocèse possède un site plus ou moins alimenté, les blogs de prêtres se multiplient, les prières et les retraites "on line" apparaissent. Le Vatican, dont le site Internet est très peu convivial, a lancé en janvier sa propre chaîne sur Youtube. Mais cette présence n'est pas une fin en soi, insiste Mgr di Falco Léandri : les sites "chrétiens doivent être des éveilleurs de conscience".
Stéphanie Le Bars
Article paru dans l'édition du 13.11.09
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10/11/2009
L'identité française pour les nuls
Je trouve stupide de revendiquer son identité. Pour moi une identité c'est princialement une identification qui permet à un créancier de vous mettre dans ses comptes ou à une administration de vous recenser.
En revanche "être français ou le devenir", pour moi :
- c'est respecter toutes les valeurs dont nous avons hérité sans se disputer ou accroître les fractures
- et c'est avoir des projets pour construire un destin s'ouvrant sur des possibilités et des valeurs nouvelles choisies en commun.
On peut discuter et légiférer à tire larigot sur le sujet, ce que la plupart nomment "identité française" ne peut résulter que d'actes qui impliquent chacun, car l'homme ne comprend réellement que ce qu'il est capable de fabriquer.
- Contre exemple, montrant que l'acte l'emporte : Le port de la Burka
- Contre-contre exemple montrant que toutes les valeurs ne sont pas respectés et qu'on ne fait pas grand chose à part se disputer sur le sujet : Le chômage des jeunes descendants de l'immigartion africaine ou nord-africaine, est scandaleusement le plus élevé.
Alors, lancez des petits projets qui permettent aux plus récalcitrants d'être fier d'être fançais ou de le devenir. Les adaptations nécessaires se feront tout naturellement dans le cours de l'action, si le bon cap a été choisi, naturellement !
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Dossier sur la sécurité nucléaire
LA Croix - 03/11/2009 14:34
http://www.la-croix.com/Les-autorites-de-surete-nucleaire...
Les autorités de sûreté nucléaire mettent en cause la fiabilité de l’EPR
Les autorités françaises, britanniques et finlandaises ont demandé à Areva de revoir les systèmes de contrôle de son réacteur nucléaire. Un coup dur pour le groupe qui attend de nombreuses commandes dans le monde
Vue du chantier du réacteur de troisième génération EPR à Flamanville (Manche), le 13 octobre 2009 (AFP/DANIAU).
Du jamais vu. Dans un communiqué commun, publié lundi 2, novembre dans la soirée, les autorités de sûreté nucléaire française (ASN), britannique (HSE) et finlandaise (Stuk) ont demandé à Areva de revoir la conception de son EPR, le réacteur nucléaire de troisième génération, en mettant en cause le niveau de sûreté de ses systèmes de contrôle commande.
L’EPR est en cours de construction en Finlande, en France (à Flamanville dans la Manche et bientôt à Panly en Seine-Maritime) ainsi qu’en Chine.
Selon les trois autorités, les deux logiciels informatiques servant à piloter la centrale, pour son fonctionnement normal et en cas de situation d’urgence, ne seraient pas assez indépendants l’un de l’autre.
Les trois autorités évoquent ainsi « beaucoup trop interconnexions complexes », alors que les deux systèmes devraient être conçus pour ne pas faillir en même temps.
Chez Areva, on minimise la portée de cette injonction, en évoquant « un processus normal de dialogue ».
« C’est la première fois que ce type de contrôle commande est appliqué au nucléaire. Il est logique que certaines questions se posent. Nous y travaillons depuis plusieurs mois avec les autorités et cela ne remet absolument pas en cause la fiabilité de l’EPR », souligne une porte-parole du groupe, en rappelant que 120.000 documents d’ingénierie sont établis pour la construction d’un réacteur.
De son côté, EDF affirmait mardi qu’il s’engageait
« à apporter toutes les réponses attendues d’ici à la fin de l’année et en particulier à réaliser la démonstration nécessaire concernant le deuxième système de pilotage du contrôle commande ».
« La renaissance du nucléaire est décapitée »
Les antinucléaires ne sont évidemment pas de cet avis. « La renaissance du nucléaire est décapitée », s’est ainsi réjoui le réseau « Sortir du nucléaire », qui demande « l’annulation générale du programme EPR ».
Les Verts ont, quant à eux demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire. « Qu’attend la France pour appliquer le principe de précaution au nucléaire et pour arrêter le programme EPR ? », s’interroge de son côté Yannick Rousselet, le porte-parole de Greenpeace.
L’affaire tombe, en tout cas, au plus mal pour Areva, alors que les projets de construction de centrales se multiplient dans le monde, et que le groupe est en pleine discussion avec l’État pour obtenir une augmentation de capital, jugée nécessaire pour mener à bien ses projets d’investissements (10 milliards d’euros d’ici à 2012).
L’entreprise dirigée par Anne Lauvergeon attend aussi avec impatience la décision des Émirats arabes unis, présentée comme imminente, sur l’appel d’offres concernant la construction de quatre réacteurs nucléaires.
Le camp français, associant Areva, EDF, GDF-Suez et Total, est en concurrence avec l’américain General Electric et le Coréen KEPC. Un contrat géant estimé à 40 milliards de dollars (plus de 27 milliards d’euros).
De sources diplomatiques, l’équipe tricolore, jugée trop chère, aurait été contrainte ces dernières semaines de revoir ses prix.
La construction de l’EPR à Olkiluoto, un fiasco
Areva doit également finaliser dans les prochains mois ses négociations avec l’électricien indien NPCIL pour deux EPR. Le numéro un mondial du nucléaire joue également gros en Grande-Bretagne, qui a décidé de relancer son programme d’atome civil. British Energy, racheté par EDF, veut construire quatre EPR. Les Allemands E.ON et RWE ont également des projets de centrales dans le pays, et la semaine dernière GDF-Suez a annoncé l’achat d’un terrain, avec l’Espagnol Iberdrola et le Britannique Scottish Energy, pour la construction d’une centrale.
Hasard du calendrier, les réserves émises par les trois instances de contrôle interviennent également au moment même où les autorités américaines ont donné leur feu vert à EDF pour le rachat de Constellation, le premier électricien nucléaire du pays, qui prévoit, lui aussi, de construire quatre EPR.
Reste enfin pour Areva, la gestion dossier finlandais. La construction de l’EPR à Olkiluoto, dont la première pierre a été posée en 2005, s’avère pour l’heure un fiasco industriel et sans doute un désastre financier. Le chantier a pris trois ans de retard et le groupe a déjà passé 2,3 milliards d’euros de provisions sur ce contrat, qui devait initialement lui rapporter 3 milliards.
Pour expliquer ces retards, Areva met notamment en cause la lenteur de son client à valider les documents ainsi que l’inexpérience des entreprises finlandaises.
Le client, l’électricien TVO, s’interroge, quant à lui, ouvertement sur les capacités du Français à conduire un projet de cette taille.
Les deux groupes ont rendez-vous maintenant devant un tribunal d’arbitrage pour régler leurs litiges.
Jean-Claude BOURBON
Télérama 13.10.2009 – Dossier nucléaire sujet tabou
Attention séances fission
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S i le nucléaire est négligé par les JT et éludé par les politiques, ses zones d’ombre et ses dangers suscitent des documentaires et des enquêtes souvent remarquables. Dont l'élaboration est la plupart du temps périlleuse. Nous avons décidé de creuser ce sujet tabou. Un premier tableau, puis un retour sur quatre films fort intéressants disponibles en VOD ou en DVD. Prudence, prudence, vous entrez dans un gros dossier
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Est-ce une réaction en chaîne qui touche la télévision ? Depuis un an, enquêtes et documentaires bombardent de questions cruciales un des domaines les plus tabous de notre société : le nucléaire.
Tous sont porteurs d'informations capitales, tous excellents dans des styles différents.
Mardi 13 octobre, Arte diffuse Déchets, le cauchemar du nucléaire, enquête magistrale – et internationale – sur le talon d'Achille de cette industrie pas comme les autres, menée par le réalisateur Eric Guéret et la journaliste de Libération Laure Noualhat.
Il y eut auparavant un portrait sensible de La Hague et de ses habitants : Au pays du nucléaire, d'Esther Hoffenberg (sur France 2) ; une inquiétante plongée dans la maintenance des centrales en compagnie de ses intérimaires : RAS, nucléaire, rien à signaler, du Belge Alain de Halleux (sur Arte) ; les insolubles problèmes que pose le démantèlement d'un petit réacteur : Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s'éteindre, de Brigitte Chevet (sur France 3).
Il y aura bientôt Alerte nucléaire sur France 3, à propos des risques d'accident.
Mais c'est sans doute le numéro de Pièces à conviction, Uranium, le scandale de la France contaminée qui a fait le plus parler de lui en février dernier, provoquant la colère d'Areva (1).
De l'extraction du minerai (Niger, la bataille de l'uranium, sur France 5) au démantèlement des centrales en passant par leur exploitation et la gestion de leurs déchets, le tour d'horizon est complet, fouillé. On est très loin de la légèreté dont font preuve les journaux télévisés.
- Quand EDF lance un grand emprunt ou annonce une augmentation de ses tarifs, jamais les choix énergétiques de la France ne sont questionnés. On parle d'« investissements » sans préciser qu'il s'agit de construire des réacteurs EPR et de racheter des centrales étrangères.
- On euphémise à tout va (les centrales deviennent des « installations »), jusque dans les images puissantes et rassurantes de tours de refroidissement vues du ciel. Même cécité lorsque l'électricité est exonérée de la taxe carbone. Au mieux, on précise qu'« elle est considérée comme une énergie non polluante », images d'éoliennes et de panneaux solaires à l'appui... alors que 80 % de notre électricité est produite par le nucléaire (record mondial) !
Qui pouvait imaginer le déni dans lequel vivent la plupart des habitants du Cotentin, région la plus nucléarisée du monde ?
La négligence des JT peut s'expliquer par leur forme contrainte. Mais comment justifier l'ignorance des politiques ? En 2007, lors du débat télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, chacun des deux candidats proféra des énormités sur le sujet (pointées sans pitié dans Déchets, le cauchemar du nucléaire).
A l'indigence de l'info et à l'ignorance des politiques semble répondre le fatalisme du public...
- Qui savait, avant d'avoir vu La France contaminée, que deux cents mines d'uranium furent exploitées dans l'Hexagone ?
- Qui pouvait imaginer le déni dans lequel vivent la plupart des habitants du Cotentin, région la plus nucléarisée du monde ?
- Quelqu'un avait-il idée du coût faramineux et des impasses techniques du démantèlement des centrales ?
- Des risques que la politique du moindre coût fait courir à la sûreté des réacteurs ?
- Et pourquoi si peu de gens ont-ils participé au débat public sur l'EPR ?
Le tabou du nucléaire, mis en évidence par l'ethnologue Françoise Zonabend dans un travail pionnier auprès des habitants de La Hague, aurait-il gagné toute la société ?
Pour les réalisateurs, s'attaquer à ce tabou ne fut pas aisé.
- D'abord parce que, témoigne Esther Hoffenberg, « personne ne vient vous chercher pour faire un film sur ce sujet » – sauf Arte, qui jouit d'une grande liberté du fait de son statut transnational.
- Ensuite parce que le sujet est difficile à représenter : la radioactivité est invisible, pas comme une marée noire.
- Enfin parce que les lieux sont très protégés. Romain Icard, auteur de La France contaminée, en a fait l'expérience : « Avec une carte de presse, vous pouvez sans problème filmer devant l'Elysée. Mais si vous sortez une caméra devant la clôture d'une centrale, la gendarmerie est là dans les deux minutes. »
Résultat, la plupart disent avoir développé une certaine « parano » lors de leur enquête. Ils emploient même des mots étranges pour qualifier l'industrie nucléaire et ses pratiques : « lobby », « secte », « pieuvre », « consanguinité », « manipulation », « propagande », « culte du secret »...
Aurions-nous affaire à d'acharnés activistes antinucléaires adeptes de la théorie du complot ?
Tout le contraire : c'est leur approche pragmatique, équilibrée qui fonde leur travail. « Nous n'avons pas réalisé un film militant, dit Eric Guéret. Nous nous appuyons sur une enquête scientifique. » Celle-ci a été réalisée par la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité), comme celles de Romain Icard dans La France contaminée et de Brigitte Chevet à Brennilis. Esther Hoffenberg, elle, a fait appel à l'Acro, l'Association pour le contrôle de la radioactivité de l'Ouest, animée par des scientifiques qui militent pour une information indépendante, mais affichent la plus stricte neutralité sur le choix de l'énergie nucléaire.
« Neutralité » ? « Indépendance » ? Des gros mots dans l'univers du nucléaire où, si l'on n'est pas « pro », on est forcément « anti ».
« Poser des questions, c'est déjà être subversif », témoignent en chœur Laure Noualhat et Esther Hoffenberg. Dans le film de cette dernière, la physicienne Monique Sené constate : « Choisir de devenir expert indépendant revient à sacrifier sa carrière. » Déjà, dans les années 80, La Presqu'île au nucléaire, le livre de l'ethnologue Françoise Zonabend, se heurta à une indifférence irritée. Que venaient faire les sciences humaines (et une femme !) au milieu de nos prouesses technologiques (tellement viriles) ? En 1994, son film (2) fut même l'objet d'une campagne de dénigrement, et sa personne directement visée. Même procès d'intention contre le professeur Jean-François Viel, qui mit en évidence un surcroît de leucémies près de l'usine de retraitement de déchets de La Hague.
“Parler du nucléaire, c'est toucher le zizi du président.”
Pourquoi les défenseurs de cette industrie sont-ils si chatouilleux ? Alain de Halleux fournit une réponse très imagée : « Parler du nucléaire, c'est toucher le zizi du président. »
- A l'origine, le développement du nucléaire fut un secret d'Etat. La création du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) par le général de Gaulle, en 1945, puis le développement de la filière française répondaient à de nobles ambitions : assurer le rayonnement de la France et procurer le bien-être social. En dotant le pays d'un arsenal nucléaire et d'une technologie exportable, le très nationaliste CEA redorait le blason d'un pays affaibli par la perte de l'empire colonial.
- En construisant des centrales à tour de bras, EDF tout juste nationalisée fournissait aux Français une électricité abondante et bon marché. Se mit donc en place un régime « technopolitique » – des choix technologiques dictés par des objectifs politiques. Mais opérés par des techniciens. En l'occurrence, les ingénieurs du corps des Mines, élite de l'élite, minorité des minorités, qui perpétue l'immense pouvoir que représente la maîtrise de l'énergie en occupant tous les postes clés : autorités de contrôles, industries (Areva, EDF), ministères, enseignement supérieur. Et bien sûr présidence de la République où, depuis de Gaulle, tout se décide dans la plus grande opacité.
Nous ne sommes plus dans les années 50. L'industrie nucléaire, bien plus qu'à la grandeur de la France, travaille à gagner des parts de marché, à réaliser des profits... et à sa reproduction. Par ailleurs, la catastrophe de Tchernobyl et l'émergence du principe de précaution obligent à imaginer le pire. Mais la nucléocratie, elle, n'a pas bougé. Voilà donc le « lobby » auquel se sont frottés les auteurs des enquêtes. Et auquel ils risquent de ne plus s'attaquer : « On est fichés », « on a un casier », disent-ils. Réaliser un film un tant soit peu critique sur le nucléaire et sa gestion ne pardonne pas.
Les « pros » et les « antis » On y revient toujours. Cette irréductible opposition rend le débat impraticable. Ce n'est peut-être pas un hasard. Confiner la critique à des cercles militants (qui aiment à se l'accaparer) fait certainement l'affaire de ceux qui préfèrent éviter la discussion. Jacques-Emmanuel Saulnier, porte-parole d'Areva, s'en défend : « On ne choisit pas ses adversaires », répète-t-il en évoquant « le lobby antinucléaire. D'ailleurs, nos opposants nous aident à progresser dans le domaine de la transparence ». Et de la communication, aussi. Car Areva est très bien rodée pour répondre aux attaques des « antis » (Greenpeace ou le réseau Sortir du nucléaire). En revanche, quand des journalistes soulèvent des questions jamais formulées, dans La France contaminée (sur les déchets miniers) ou dans Déchets, le cauchemar du nucléaire (sur le retraitement), la grande machine à communiquer se trouve prise au dépourvu.
Reconnaissons cependant à Areva le mérite de la franchise. Comme son ancêtre le CEA, elle assume son rôle politique. « Si nous réalisons des campagnes de publicité, c'est parce que le grand public est notre client politique : tout le monde a une opinion sur le nucléaire », explique Jacques-Emmanuel Saulnier, dont la fonction – porte-parole – est plus courante dans les gouvernements ou les partis que dans les entreprises. Pour travailler à l'acceptation citoyenne de leur technologie, EDF et Areva se donnent les moyens. La première dépense pas loin de 100 millions d'euros en achat d'espaces publicitaires chaque année. Le budget de communication de la seule usine Areva de La Hague s'élève à 2 millions d'euros par an. Par comparaison, Déchets, le cauchemar du nucléaire, fruit de longs mois d'enquête, énorme investissement pour Arte, n'a coûté que 550 000 euros...
Des belles affiches d'Areva sont envoyées dans les collèges sans que les enseignants aient rien demandé…
Les moyens sont financiers mais aussi rhétoriques :
- occultation,
- dénégation,
- banalisation,
- euphémisation.
L'occultation, ce sont les plaquettes d'information restées dans les armoires des mairies pour ne pas effrayer les populations, comme le montre Brigitte Chevet à Brennilis. C'est affirmer que les risques sont maîtrisés sans jamais évoquer la nature de ces risques.
La dénégation, c'est le fameux nuage de Tchernobyl bloqué à nos frontières.
La banalisation, c'est comparer les dangers de la radioactivité avec ceux du tabac... ou du « sel de cuisine » !!! C'est affirmer que la production de déchets nucléaires s'élève à moins d'un kilo par habitant et par an... comme s'il s'agissait d'un kilo d'épluchures de patates !
L'euphémisation,
c'est présenter le nucléaire comme une énergie « durable » – les ressources en uranium sont-elles donc inépuisables ? –,
c'est parler de « recyclage » au lieu de retraitement, alors que l'enquête diffusée mardi sur Arte le révèle : 90 % du combustible « recyclé » n'a pour l'heure trouvé aucun emploi...
« Les communicants se comportent comme des gendarmes du langage », note Esther Hoffenberg, également inquiète du fait qu'ils visent spécialement le jeune public.
Tandis que les manuels scolaires préoccupés de réchauffement climatique célèbrent l'énergie qui a assuré l'indépendance énergétique de la France, des belles affiches d'Areva sont envoyées dans les collèges sans que les enseignants aient rien demandé, des partenariats sont noués avec des publications destinées aux enfants ou aux ados (Mon quotidien, Les Clés de l'actualité) pour y glisser les mêmes « informations »...
Alors, « pro » ou « anti » ? « Ce n'est pas la question, on est tous ensemble dedans », résume Esther Hoffenberg.
A défaut de résoudre les questions anthropologiques que posent son irréversibilité, ses déchets qu'il faudra surveiller pendant des centaines et des milliers d'années, il est urgent de faire du nucléaire un objet du débat politique. De relever le défi de la démocratie.
Déchets, le cauchemar du nucléaire
envoyé par arte. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
Et aussi :
“Uranium : le scandale de la France contaminée”, dans “Pièces à conviction”
“RAS, nucléaire : rien à signaler”, d’Alain de Halleux
“Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s'éteindre”, de Brigitte Chevet
“Au pays du nucléaire”, d’Esther Hoffenberg
Samuel Gontier
Télérama n° 3117
(1) Tandis qu'EDF s'occupe de l'exploitation des centrales, Areva (émanation du Commissariat à l'énergie atomique auparavant dénommée Cogéma) gère l'extraction et la transformation du minerai, construit des réacteurs et assure le retraitement des déchets.
(2) La Hague, le nucléaire au quotidien, réalisé avec Paule Zajdermann et diffusé sur Canal+.
A voir
Déchets, le cauchemar du nucléaire, Arte, mardi, 20h45 (disponible en DVD chez Arte Editions). Le site d’Arte consacré à ce documentaire.
A lire
Déchets, le cauchemar du nucléaire, de Laure Noualhat, éd. Arte Editions /Le Seuil.
Le Rayonnement de la France, énergie nucléaire et identité nationale après la Seconde Guerre mondiale, de Gabrielle Hecht, éd. La Découverte, 2004.
Le 13 octobre 2009 à 19h10
VOS REACTIONS (12 commentaires)
Coukoutsi - le 15/10/2009 à 23h40
Bravo au journaliste pour cette série d'articles radioactifs, très bien tenus et documentés.
Bravo à la rédaction de Télérama pour son intégrité.
On ne lit pas souvent de si bonnes choses dans la presse française.
Merci.
3 internautes sur 3 ont trouvé cet avis intéressant.
laprouj - le 13/10/2009 à 19h55
Comment aller au bout du raisonnement (ce qui est "bien" ) sans passer pour un jusqu'auboutiste (ce qui est "mal").
Car enfin, pour consommer moins d'électricité, c'est simple : il faut juste consommer moins de tout. Moins de voitures, moins de téléphones portables, moins d'i_phones, moins de trucs et de machins inutiles (à renouveler) qui coûtent tant d'énergie à fabriquer. Juste fabriquer moins d'objets, mais des objets utiles, voire même ludiques, mais qui tiennent le coup - et le coût.
Seulement voilà : la consommation est la béquille qui nous permet de tenir debout dans un monde qu'ont délibérément privé de sens ceux-là mêmes qui nous proposent de travailler plus pour gagner plus pour consommer plus pour travailler plus... Plus, plus... toujours plus !
La boucle est bouclée.
Amicalement à tous.
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xavol - le 11/10/2009 à 04h42
On ne construit pas des centrales nucléaires pour satisfaire un lobby ou pour enrichir qui que ce soit. On construit des centrales nucléaires pour fabriquer de l’électricité de qualité, en grande quantité.
On peut en faire avec du vent, quand il y en a ;
On peut en faire avec le soleil, quand il y en a ;
Les cours d’eau sont saturés, la géothermie coûte très cher ;
Le pétrole et le charbon polluent notre air.
C’est vrai, toute industrie nuit à la planète et l’humain trop négligent augmente les risques d’incidents, voire d’accident. C’est pour cela qu’il faut une SURVEILLANCE.
La fission de l’uranium crée des matières dangereuses. C’est la technologie intermédiaire qui permettra d’atteindre le procédé de fusion des atomes, non polluant mais au point dans un petit siècle seulement.
Trop peu d’entre nous sont prêts à réduire leur consommation; l’énergie, c’est tellement confortable ! Je me résigne à croire que le problème est beaucoup plus vaste qu’un simple sujet et qu’aujourd’hui on a pas trop de choix.
A qui profite l’acharnement médiatique ?
5 internautes sur 11 ont trouvé cet avis intéressant.
service télévision - le 9/10/2009 à 16h02
Bonjour Elijah / Patrice
"Au pays du nucléaire" devrait sortir dans quelques salles en janvier et en DVD en avril 2010. D'ici là, des avant-premières sont organisées, dont vous trouverez le programme sur le site : http://www.estherhoffenberg.fr/ à la rubrique "actualités".
6 internautes sur 11 ont trouvé cet avis intéressant.
swampman - le 9/10/2009 à 15h44
Bravo à Samuel Gontier pour cet article fort complet. Un journaliste qui prend la peine de s'informer et de réfléchir, plutôt que d'écrire ce que les attachés de presse lui dictent, ça devient tellement rare que cela mérite d'être salué! Bravo également à Télérama d'avoir laissé passer cet article, quand on sait que les gros acheteurs d'espaces publicitaires, directement ou via les centrales d'achat, ne se privent pas d'exercer des pressions pour interdire de parler de ce qui les dérange...
11 internautes sur 15 ont trouvé cet avis intéressant.
MariAziliz - le 9/10/2009 à 12h09
Résolument éco-citoyenne, je suis également une "anti" convaincue ; je participe aux campagnes et actions du Réseau "Sortir…" et j'ai la prétention de n'être ni stupide ni bornée !
Petite contribution au débat : la solution énergétique la plus abondante et absolument inoffensive, c'est d'économiser l'énergie !
Alors, apportons notre (certes très modeste) contribution : logement bien isolé, chauffage à 19° maxi, déplacements en transports en commun, à pied ou en vélo chaque fois que c'est possible… c'est déjà ça ! N'oubliez pas aussi de privilégier les produits frais de saison et produits près de chez vous (AMAP, ou maraîchers au marché). Et cette liste des possibilités est loins d'être exhaustive. C'est tout bête mais comme on dit, si tout le monde s'y met… Je suis "bisounours" ?Tant pis, j'assume !
Amitiés à toute l'équipe de Télérama, et aux lecteurs de mon p'tit magazine préféré !…
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ya basta - le 9/10/2009 à 10h46
Mieux vaut tard que jamais, enfin les médias mettent le turbo pour dénoncer le scandale du nucléaire, dont les déchets vont polluer la planète pour des millions d'années, sans parler de l'utilisation militaire qui va avec. Au passage, il faudrait aussi dénoncer la langue de bois de notre omni président qui fustige le nucléaire iranien, mais vend des EPR à qui en veut, finance avec nos deniers les missiles à tête nucléaire, M 51, ou le laser mégajoules... beaux sujets de reportage!
En matière d'énergie, une partie de la solution passe par les économies à titre individuel, l'autre partie par les sources renouvelables, l'énergie du soleil est inépuisable , reste à promouvoir l'industrie pour l'utiliser avec l'impact minimum sur l'environnement; pas de fermes photovoltaïques, mais des toitures, des parkings équipés.
Mais il y a aussi dangereux, voire plus: les nanos particules qui, comme les OGM, subrepticement envahissent notre quotidien, sous couvert de progrès ( nanos fibres, nanos aliments, nanos médicaments, nanos matériaux..) aux propriété aussi étonnantes qu'inquiétantes. Où sont les évaluations? Où est le principe de précaution? Ces particules inodores, incolores, sans saveur sont des bombes à retardement. Leur taille (échelle atomique) leur permet de pénétrer dans nos cellules, pour y faire quoi? Va -t-on attendre 20 ans pour alerter les populations?
16 internautes sur 22 ont trouvé cet avis intéressant.
jojo63 - le 9/10/2009 à 09h35
Le noeud de la problématique est là ! Et il ne concerne pas seulement le nucléaire. Un invité sur les médias, qui doit répondre aux questions d'un public présent est dans une position très confortable. Une seule question, d'une seule personne, Quelques secondes et... plusieurs minutes pour répondre et éventuellement noyer le poisson. On a souvent évoqué la difficulté de contrer la dialectique du Front National, en précisant que ses phrases choc, qui durent quelques secondes, ne pouvaient recevoir d'explications aussi simplistes pour les démonter de façon rationnelle. Qu'il fallait un discours long et méthodique pour mettre en lumière l'ineptie de son propos. Il en va de la politique comme des lobbys, on ne peut pas contrer quelqu'un qui a un temps de parole supérieur au notre. Voilà pourquoi ARTE et France-culture nous rendent moins "cons". Ils rétablissent un peu l'équilibre. Dommage qu'ils n'aient pas les mêmes moyens de communication que les lobbiistes pour diffuser leurs démarches...
20 internautes sur 23 ont trouvé cet avis intéressant.
Fr B - le 9/10/2009 à 09h33
Certes le nucléaire pose des problèmes pour le traitement des déchets et on entend plus les pros que les anti, pourquoi. Etre contre le nucléaire c'est très facile mais quand on est contre il faut pouvoir proposer autre chose. Pour remplacer la plus grosse centrale nucléaire actuelle, il faudrait entre 1000 et 2000 éoliennes or plus personne n'en veut, il faudrait au moins 9 centrales charbon !!!... ou il faudrait innonder 3 belles vallées pour construire des centrales hydrauliques. Alors oui, il faut réfléchir à autre chose que le nucléaire car on ne sait pas traiter les déchets mais aujourd'hui il n'y a aucun autre rendement meilleur pour répondre aux besoins toujours plus exigeants en matière d'électricité des consommateurs (que dit-on à ceux qui abusent de la clim, qui chauffent leur grande piscine dans leur jardin, qui sont équipés des pieds à la tête d'engins électroniques qu'il faut bien recharger,..)
Tuer le nucléaire, pourquoi pas, réfléchir et changer la mentalité des gens : de toute urgence !
24 internautes sur 33 ont trouvé cet avis intéressant.
Elijah - le 9/10/2009 à 07h05
Au pays du nucléaire, d'Esther Hoffenberg est-il disponible en DVD ou VOD, comme annoncé dans le chapeau de l'article ? Je n'ai pas trouvé !
Merci,
Patrice
4 internautes sur 7 ont trouvé cet avis intéressant.
niakita83 - le 9/10/2009 à 02h34
Il est clair qu'il ne faut attendre aucune information publique non orientée sur ce sujet ;il y a tant d'intérêts économiques en jeu que l'information ne peut être que manipulée à grand coup d'omissions quant aux réels dangers des déchets ,pourtant ravageurs .A l'heure où il est de bon ton de songer à la couche d'ozone ,où l'écologie "est en vogue",il est plus que jamais nécessaire de relancer les débats sur le nucléaire et de prendre les choses à bras le corps ,de dénoncer,de faire connaitre des travaux reconnus ,de ne pas renoncer à une véritable information surtout .
22 internautes sur 25 ont trouvé cet avis intéressant.
Sortir du nucleaire - le 8/10/2009 à 16h38
Excellent article à part une chose : "Areva est très bien rodée pour répondre aux attaques des « antis » (Greenpeace ou le réseau Sortir du nucléaire). "
Ca laisse à penser que les "antis" sont nuls. En réalité, il n'y a quasiment jamais d'occasion de "coincer" les pronucléaires qui sont les "grands invités" des médias (cf le 7/9 sur France inter !) et les antis peuvent, au mieux, poser une question en tant que simples auditeurs... et les pronucléaires ont ensuite tout leur temps pour répondre (en mentant).
S'il y avait des lieux de débat "à armes égales", on verrait bien que les pronucléaires seraient vite coincés...
SL
Sortir du nucléaire
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